(Je ne fais que juste citer le jugement, le livre et une déclaration, je dis rien de plus)
La 2e victime ?
[g]1. Extrait du jugement :
[50] Le lendemain du souper de janvier 2002 où il apprend que [X] a été sexuellement abusée par Guy Cloutier, Z va le rencontrer:
«Je lui ai dit cela va te coûter $5,000.00 par mois et je ne veux pas qu'elle paie de l'impôt là-dessus. Tu t'occupes de cela, et je lui ai parlé du testament en lui demandant que X {soit] sur son testament au même titre que ses filles, parce qu'il […]. Environ 5 jours plus tard j'avais une copie de son testament et j'ai donné l'original à X. Environ 1 an plus tard, en la voyant vivre dans son condo, je lui ai suggéré de magasiner une maison, elle méritait de vivre dans un endroit avec plus d'espace, c'est une fille […]. Elle a trouvé la maison à […], la maison de ses rêves et j'ai organisé la rencontre avec Guy pour l'achat; il n'avait aucune résistance là-dessus au niveau d'accepter pour l'achat pour X.» (p. 4 décl. X 25-03-04).
source :
www.jugement.qc.ca
recherche tribunal : cour du Québec
mots clefs : Cloutier
2. Extrait du livre :
"En février 2002, Nathalie Simard confie à son frère René qu'à partir de l'âge de 9 ans, elle a été victime des agressions sexuelles de Guy Cloutier. Dans cet extrait de Briser le silence, Michel Vastel décrit comment René Simard a confronté Cloutier et géré l'affaire.
Quand, après deux heures de confidences, ils retournèrent vers leur auto, René Simard réagit en grand frère:
- Je ne peux pas laisser ça comme ça, il faut que je lui en parle. Il va payer pour ce qu'il a fait, Nathalie. Pis il ne faut jamais que ça sorte!
Un premier malentendu venait de s'installer entre René et Nathalie Simard: ce n'était pas la vengeance, ni des compensations financières que cherchait la jeune soeur, mais une bonne occasion de sortir de son silence. C'était pour cela que «ça avait sorti» ce midi-là. Justement pour cela qu'il fallait que «ça sorte». Mais son frère lui proposait encore plus d'argent pour prolonger davantage son silence.
Nathalie commençait à comprendre qu'une fois «sortie» de son mutisme, la vérité ne lui appartiendrait plus. Les autres s'en accapareraient pour en faire ce qu'ils voudraient.
De fait, dès le lendemain, René Simard téléphona à l'impresario et demanda à le rencontrer immédiatement. Ils continuaient de faire des affaires ensemble, et l'impresario était toujours disponible pour le jeune homme qui avait tant contribué à sa fortune...
Là encore, René a raconté aux policiers comment cela s'était passé. Selon ce qu'en a retenu le juge Robert Sansfaçon:
- Es-tu fier de ta vie? Es-tu fier de toi? demanda-t-il d'emblée à l'impresario.
- Pourquoi tu me poses cette question? lança l'autre, surtout surpris du ton sur lequel elle avait été posée.
- J'ai juste un mot à te dire: «Nathalie»!
Et René Simard se vida le coeur.
L'impresario fit alors une remarque qui en disait long sur ses sentiments. Des regrets? Certainement pas. Des remords? Encore moins. Il supplia plutôt son accusateur, pensant à lui et aux conséquences que tout cela pourrait avoir sur sa vie:
- René, envoie-moi pas en prison!
Il se mit à parler de cette affaire d'un ton presque badin:
- Je ne sais pas ce qui est arrivé, je suis tellement possessif! Je pensais que vous étiez au courant, que vous en parliez entre vous, que c'était un jeu, que c'était drôle...
(...)
... René Simard ne fut pas impressionné par les excuses de l'impresario et il laissa brutalement tomber: «Cela va te coûter 5000 $ par mois et je ne veux pas qu'elle paie de l'impôt là-dessus. Tu t'en occupes personnellement...»
Dire que Nathalie Simard était heureuse de ce règlement serait fort exagéré. La dépendance lui faisait honte, mais son grand frère, qui avait également été son tuteur, la rassurait: «Il t'en doit de l'argent, je le sais, moi!»
En 2002, René et Nathalie se sont beaucoup rapprochés. Puis en 2003, ils se sont considérablement éloignés. Au point de ne plus se parler: peu de familles résistent aux tensions que créent les dénonciations de victimes d'agressions venant d'un proche.
Nathalie Simard avait-elle raison de se méfier à ce point de son frère? Elle seule le sait. Toujours est-il qu'avec le temps, elle se mit à craindre pour sa vie et celle de sa fille. Elle finit par croire que son frère était complice de l'impresario. Avec autant d'insistance que l'autre, René lui disait que tout cela devait rester secret, qu'il ne fallait en parler à personne, et surtout qu'elle ne devait pas aller voir un psychologue."
3. Déclaration de René Simard :
"... Après m'avoir révélé les agressions violentes dont elle a été victime, Nathalie a discuté souvent avec moi des mesures à prendre. Etant ma soeur, j'avais la ferme intention de la protéger et de la venger. J'avais cru comprendre qu'une maison et de l'argent apporteraient du baume à ses souffrances. Quand je lui ai offert de discuter de cet arrangement avec Guy Cloutier, elle était d'accord. Elle a même dit que si ça fonctionnait, il lui achèterait son paradis Dans toute cette affaire, j'ai toujours fait en sorte qu'elle se sente mieux. Je pensais alors que c'était la meilleure solution. Il est facile après coup de faire la morale, surtout pour des gens qui n'ont pas vécu cette tragédie. "
--Message edité par Bambi_Smiley le 2005-11-19 01:38:40--