Pornographie juvénile
Pas encore de sortie pour Harrisson
6 octobre 2011 à 06h16
Par Daniel Renaud | Le Journal de Montréal
Jean-François Harrisson, ne pourra pas retourner tout de suite vivre tranquillement avec sa conjointe comme il le souhaite.
Pour la première fois depuis sa condamnation, ce dernier a tenté d'obtenir un élargissement il y a 15 jours, mais il a essuyé un non catégorique.
Alors que le psychologue du comédien croit que les risques de récidive sont faibles, les commissaires considèrent, au contraire, que «les risques seraient inacceptables pour la société» si l'acteur de 36 ans était libéré.
Ce dernier purge, depuis le 4 juillet, une peine de 290 jours de prison pour possession et distribution de pornographie juvénile. Il avait 28 000 images de pornographie, surtout de fillettes âgées de 0 à 12 ans, et s'était même photographié se masturbant devant des photos.
Après avoir purgé le sixième de sa peine, Harrisson pouvait demander une sortie préparatoire à sa libération, ce qu'il a fait le 20 septembre devant Jean Dugré et Diane Marsolais, de la Commission québécoise des libérations conditionnelles.
Aucun effort
En novembre 2010, Harrisson a dit à son psychologue qu'il ne se percevait pas comme un pédophile ou un délinquant sexuel, ce qui a laissé les commissaires perplexes.
Selon eux, le comédien admet être animé d'une «fantasmatique sexuelle déviante», mais n'a rien fait pour la traiter.
En 2010, il a été suivi par un psychologue, mais il a abandonné après une quinzaine de séances faute d'argent.
Une fois incarcéré, il a refusé de suivre un programme pour délinquants sexuels qui n'est offert qu'à la prison de Percé, car il désire rester près de Montréal pour recevoir la visite de sa conjointe, avec laquelle il veut simplement retourner vivre après sa libération. Celle-ci aurait par ailleurs été menacée par d'autres détenus lors de ses visites.
Un faible pour les jambes d'ados
Durant l'audience, Harrisson a dit avoir agi en état d'intoxication, avoir visionné des fichiers par curiosité et «être particulièrement attiré par les jambes et les pieds féminins, surtout d'adolescentes».
Il a également affirmé avoir des projets, mais il a ajouté n'avoir aucun moyen financier en raison de dettes causées par des contraventions impayées.
À l'approche du tiers de sa peine, une autre audience devait avoir lieu hier, mais elle a été annulée à sa demande.
Visiblement, Harrisson ne voulait pas essuyer un autre refus ou se retrouver en maison de transition, où il aurait fait face à l'animosité d'autres détenus.
* * *
UNE TRISTE HISTOIRE
4 mars 2009:
Jean-François Harrisson est arrêté pour possession et distribution de pornographie juvénile.
19 novembre 2010 : Il comparaît en disant ne pas être lui-même, mais plutôt "l'entité" de Jean-François Harrisson
27 janvier 2011:
Il est arrêté de nouveau pour ne pas s'être présenté à la cour. Il est aussitôt détenu de façon préventive.
21 avril 2011:
Après avoir requis les services d'un avocat, il plaide coupable aux accusations portées contre lui
4 juillet 2011:
Il est condamné à 20 mois de prison et son nom est ajouté au Registre national des délinquants sexuels
20 septembre 2011:
Il défile devant la Commision québécoise des libérations conditionnelles pour la première fois.
* * *
«Votre discours est évalué comme superficiel par la Commission. Vous n'avez aucune espèce d'idée des causes de ces comportements débridés durant toutes ces années et des conséquences sur les victimes.»
«À part la verbalisation d'une certaine compréhension au niveau des victimes de votre comportement, la Commission est plutôt d'avis que vous éprouvez une honte certaine, mais le tout centré sur vous-même et votre bien-être.»
«Vous n'avez jamais avoué, ni à vous-même ni au psychologue, que vous aviez une problématique de déviance sexuelle. Ce n'est qu'en début d'incarcération que vous l'avez avoué, mais du bout des lèvres.»
«L'audience nous a démontré que, depuis l'arrestation, bien que vous ayez participé à des suivis thérapeutiques, vous avez peu cheminé. Bien qu'au début, vous ne reconnaissiez pas qu'il y avait des victimes, vous dites réaliser maintenant la présence de victimes. Par contre, l'empathie et l'affect semblent inexistants.»
«Vous racontez que votre vie était totalement désorganisée. (...) La gloire, le sentiment de toute puissance, le goût du risque, le besoin de sensations fortes, d'une sexualité différente et interdite, ainsi qu'un sentiment d'impunité étaient bien présents.»
-Diane Marsolais et Jean Dugré, commissaires
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