16 Novembre 2010
Richard Martineau
La marieuse, suite
Comme c’est le cas chaque fois que j’aborde les relations homme-femme, ma chronique d’hier sur Me Annie-France Goldwater, l’avocate de Lola qui voudrait « marier » de force un million de Québécois, m’a valu un abondant courrier.
SI CENDRILLON ÉTAIT UN HOMME
Pierre Maheux m’a demandé si le fameux jugement sur les conjoints de fait sera une voie à double sens.
« Si le monsieur est chauffeur d’autobus et sa copine est avocate, l’avocate devra-t-elle lui payer une pension s’ils se séparent ? », me demande-t-il.
Bien sûr. Cela dit, entre vous et moi, en connaissez-vous beaucoup des avocates qui sortent avec des chauffeurs d’autobus ? Moi non plus.
Alors que des professionnels qui sortent avec des serveuses de restaurant ou des danseuses nues, c’est plus courant…
Sérieusement, oui, la loi (si Lola a gain de cause au final) s’appliquera aux deux sexes. Mais actuellement, les hommes gagnent en général plus d’argent que les femmes.
Pensez-vous que si les femmes gagnaient plus d’argent que les hommes, Me Goldwater mènerait cette croisade afin d’aider les pauvres mâles qui se font rouler ?
Poser la question, c’est y répondre…
MERCI, MADAME GOLDWATER !
Nicolas Lacroix, lui, affirme qu’un changement de la loi pourrait être avantageux pour les hommes !
« Avec le taux de décrochage qui grimpe en flèche chez les garçons, c’est parfait pour eux. Un gars de 20 ans qui décide de ne pas finir son secondaire peut se mettre sur le B.S. et réclamer une pension à toutes les blondes qu’il a eues et qui sont devenues infirmières, comptables, avocates…
« Les garçons n’ont qu’à lâcher leurs études, à fréquenter le plus de filles possible et à cumuler les pensions ! Lola a fait avancer le statut de la femme. Grâce à Me Goldwater et à sa cliente, le métier de gold digger est maintenant accessible aux hommes ! Merci mesdames ! »
PAS AUTOMATIQUE
Nathalie Gauthier m’a écrit pour me dire que contrairement à ce que plusieurs personnes croient, le versement de la pension alimentaire n'est pas automatique, elle repose sur plusieurs critères sur lesquels le tribunal doit se pencher.
Vous avez parfaitement raison, madame. Ce n’est pas parce que je vis avec une fille pendant deux ans que je dois automatiquement lui payer une pension.
Ce que j’écrivais, c’est que s’il n’en tenait qu’à Me Goldwater (qui, à l’émission de Christiane Charette, s’est décrite comme « une féministe pure et dure »), c’est ce qui arriverait.
Heureusement, la plupart des juges ne sont pas aussi zélés et refusent de considérer la loi comme un moyen destiné à faire avancer leur idéologie personnelle…
Cela dit, il s'agit de tomber sur UN(E) juge qui pense comme madame Goldwater pour se retrouver avec une pension à payer...
La meilleure façon se de prévenir comme un abus possible d'un(e) juge est encore de ne pas changer la loi pour les conjoints de fait et de la laisser telle quelle...
CHATS ÉCHAUDÉS
Beaucoup de lecteurs divorcés, enfin, m’ont écrit pour me raconter leur histoire et me faire part de leurs craintes.
« Récemment, je me suis divorcé, m’écrit un homme. J’ai laissé la maison à mon ex, j’ai payé toutes les dettes et je vis dans un 4 ½. Je dois mettre les bouchées double pour payer ma pension.
« Si je rencontre une fille avec qui ça clique, je fais quoi ? On se fréquente à distance ? Elle garde son appartement et moi le mien ? Je fais attention de ne pas passer plus de trois jours avec elle pour ne pas être considéré conjoint de fait ? »
Maudite bonne question !
À laquelle Me Goldwater n’a jamais réfléchi…
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