Politique provinciale
Chicane de députés dans Rosemont
Mathieu Turbide
15/06/2011 06h56
Un mois et demi après les élections fédérales, le député sortant bloquiste et le nouveau député néo-démocrate de Rosemont-La-Petite-Patrie n'ont toujours pas réussi à se joindre pour assurer la transition des dossiers des citoyens. Et chacun accuse l'autre d'être responsable de cette situation.
Étrangement, alors que la campagne électorale s'est déroulée sans anicroche et dans le respect entre le bloquiste Bernard Bigras et le néodémocrate Alexandre Boulerice, leur relation s'est envenimée depuis.
Le nouveau député accuse son prédécesseur de refuser de collaborer et de ne pas lui transmettre les dossiers toujours actifs des citoyens.
«Quand on est arrivés dans les locaux, les classeurs étaient tous vides. Tous les dossiers avaient disparu», a indiqué au Journal l'attaché du député Boulerice, Éric Demers.
«On comprend qu'ils ne s'attendaient pas à ça, mais ça me semble puéril d'agir de la sorte, a souligné le député Boulerice. Je peux vous dire une chose, peu importe quand nous serons battus, que ce soit dans quatre ans, dans huit ans ou dans douze ans, je prends l'engagement de remettre les dossiers à mon successeur. Jamais on n'agira de la sorte.»
Alexandre Boulerice et son équipe assurent avoir «tout fait» pour entrer en contact avec monsieur Bigras.
«On a appelé à la permanence du Bloc, mais ils ne nous ont pas aidés. On a envoyé des courriels et j'ai essayé de le rejoindre sur Twitter, mais il ne me suivait pas», explique le député Boulerice.
Ridicule, réplique Bigras
Interrogé par le Journal, hier, Bernard Bigras était estomaqué des accusations de son successeur.
«C'est tout à fait ridicule et enfantin. Depuis quand Twitter est-il un moyen de communication officiel ?» se demande-t-il.
L'ancien député soutient que jamais on n'a tenté sérieusement de le joindre, surtout qu'il a occupé le bureau de comté jusqu'au 1er juin, soit un mois après sa défaite.
«J'étais là, au bureau, avec tout mon personnel. Ils ne m'ont jamais appelé. Jamais. J'ai croisé M. Boulerice par hasard au Parlement, à Ottawa, et il m'a dit qu'il aimerait qu'on se voie, mais il n'a jamais donné signe de vie par la suite», se défend-il.
Pour preuve, M. Bigras nous a montré un courriel qu'il a fait parvenir à son successeur, le 8 juin dernier, à partir de son adresse de courriel personnelle.
«[...] Je te propose un dîner visant à faire le point sur l'état des dossiers, particulièrement ceux qui concer nent les citoyens. Je suis convaincu que de nombreux citoyens affligés par des problèmes liés au processus d'immigration ont déjà communiqué avec toi et j'aimerais te transmettre l'état des dossiers déjà actifs», peut-on lire dans le courriel adressé à l'adresse officielle du député de Rosemont-La-Petite- Patrie, Alexandre Boulerice.
Dans son courriel, M. Bigras explique aussi que la naissance de sa fille, le 14 mai, l'a retardé dans sa volonté d'organiser une rencontre.
«Depuis, je n'ai jamais reçu de réponse», déplore l'ex-député bloquiste.
À Québec, il y a deux semaines, des députés néo-démocrates avaient dénoncé le fait que leurs prédécesseurs conservateurs avaient passé des dossiers à la déchiqueteuse et refusé de les rencontrer pour assurer la transition.
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