[quote]Le mardi 20 mai 2008
Félix Leclerc: «sa famille est en train de renier qu’il est né à La Tuque»
Le 8 août prochain, vingt ans auront défilé depuis la mort de Félix Leclerc.
Éric Lallier
Le Nouvelliste
Trois-Rivières
La Tuque, «terre natale de Félix Leclerc», prétend être la grande oubliée, à l’aube des commémorations entourant le vingtième anniversaire de la mort du légendaire auteur-compositeur-interprète.
La raison de ce sentiment de rejet? La ville ne se retrouve tout simplement pas à l’intérieur du calendrier d’activités mis sur pied par la famille du poète, en sa mémoire.
«Il n’y a rien pour sa vraie ville natale! Sa famille est en train de renier qu’il est né à La Tuque, mais c’est leur affaire», a d’ailleurs lancé le maire Réjean Gaudreaut, à la vue de la programmation imaginée pour l’occasion.
Un spectacle, mais aussi un disque-hommage à l’artiste décédé le 8 août 1988, auquel ont participé Marie-Élaine Thibert, Richard Séguin et Chloé Sainte-Marie notamment, seront au menu d’ici l’automne. Une pléiade d’événements y seront aussi rattachés.
Ainsi, Félix Leclerc sera présent tout l’été dans l’imaginaire collectif. En revanche, cette présence sera marquée en majeure partie à l’Espace Félix-Leclerc, situé à l’Île d’Orléans et dirigé par la fille du poète, Nathalie Leclerc.
En effet, nulle part ne fait-on mention de la ville de La Tuque. Sans compter qu’aucun contact n’a été établi entre les différents intervenants culturels de la Haute-Mauricie et la famille de Félix Leclerc.
«Je déplore qu’ils ne nous aient pas contactés pour voir ce qu’on pouvait faire. On aurait été ouverts si on nous avait demandé notre collaboration», se désole le président de la Société historique de La Tuque, Raoul Maillet.
Pourtant, se plaît-il à rappeler, La Tuque avait souligné en grand le dixième anniversaire de la mort du chansonnier. Et Nathalie Leclerc avait à ce moment participé aux célébrations. Mais cette fois, dix ans plus tard, le spectacle n’aura pas la même saveur.
«On est en négociations avec la radio CFLM, pour voir si on ne peut pas organiser quelque chose de notre côté», soupire M. Maillet, visiblement déçu par la tournure des événements.
Relations difficiles
Il semble par ailleurs que les relations soient devenues plus que difficiles entre les deux parties.
«Il a vécu ici pendant 12 ans, mais ce n’est pas facile... On essaie de développer des liens, mais ça semble se détacher», confie le président de la Société historique.
Le son de cloche est le même du côté de la Corporation de développement des arts et de la culture de La Tuque, responsable de la gestion du centre culturel Félix-Leclerc, nommé en l’honneur du Latuquois d’origine.
«On a beaucoup de travail à faire entre la fondation Félix-Leclerc et nous, pour devenir un vase communicant. On devrait aller beaucoup plus loin dans cette relation-là», estime le directeur général, David Laferrière.
Pour dénouer l’impasse, le maire de La Tuque aimerait bien obtenir un entretien avec la famille de Félix Leclerc, question de jouer cartes sur table.
«Je suis prêt à faire des efforts, mais je ne peux pas l’imposer à la famille Leclerc, fait valoir Réjean Gaudreault. J’aimerais savoir comment ils se sentent. C’est à eux de nous dire ce qui les frustre.»
La famille de Félix Leclerc refuse de porter le blâme
«Je trouve ça un peu particulier qu’il n’y ait rien à La Tuque. Mais il faut toujours des gens (qui s’impliquent) pour qu’il y ait des événements... Je ne pense pas que la famille soit responsable de ça.»
Gaétan Leclerc, qui trimballera sa guitare un peu partout au Québec et même en France pour souligner le vingtième anniversaire de la mort de son oncle, refuse de croire que la famille du poète est la seule à blâmer pour expliquer la non-participation de La Tuque au sein des prochaines festivités en mémoire de Félix Leclerc.
À preuve, fait-il valoir, si son spectacle ne fait pas escale en sol latuquois, c’est bien parce que personne ne s’y est intéressé. Pourtant, celui-ci s’arrêtera à Vaudreuil-Soulanges, là où le poète a aussi vécu.
«À La Tuque, on ne m’a pas approché. Puis moi, je n’étais pas pour aller à La Tuque et dire: “Je pourrais faire quelque chose”.
Ils savent que j’existe et les gens me connaissent», a rétorqué celui qui reprend l’essentiel de l’œuvre de Félix Leclerc dans le cadre de ce spectacle-hommage.
La fille de l’auteur-compositeur-interprète, Nathalie Leclerc, a aussi accueilli les doléances des intervenants latuquois avec stupéfaction.
«Ils ne m’ont jamais appelée. Pourquoi? Je ne veux pas partir de polémique, mais...» a-t-elle commenté, lorsque joint par Le Nouvelliste.
En fait, c’est elle qui a concocté en partie la programmation pour souligner cet important anniversaire. Elle chapeaute également l’Espace Félix-Leclerc, à l’Île d’Orléans, lieu du décès de son père.
«Moi, je ne sens pas de froid et je dis que mon père vient de La Tuque. Mais je n’ai pas réfléchi à ça. Je suis vraiment ici et mon père a vécu ici (à l’Île d’Orléans)... Je n’ai pas le temps d’appeler tout le monde pour leur demander s’ils veulent faire quelque chose avec moi.»
source:
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http://www.cyberpresse.ca/article/20080 ... LISTEquote] --Message edité par félix le 2008-05-20 21:25:20--