Publié : sam. mars 05, 2005 8:07 am
J'ai lu un article super intéressant dans la Presse de ce matin et je me suis dit qu'il pourrait intéresser ceux d'entre vous qui n'ont pas été choisis pour d'autres auditions de Star Académie. Bref pour ceux qui veulent juste un résumé, on parle d'un chanteur qui vient de sortir son album et qui avait fait 2 auditions à Star Académie 1 mais n'a pas été choisi. Dans la critique de disque, le journaliste lui donne 4 étoiles pour son CD et dit qu'il va faire partie des coups de coeur de 2005. Alors ça montre que même si vous n'avez pas été choisis faut pas lâcher!!!
Alexandre Belliard
Un sourire au coin de la rime
Alexandre Vigneault
La Presse
« Des fois je pète les plombs et je déménage », dit Alexandre Belliard. Pas dans une chanson, dans la vraie vie. Il est né à Montréal, mais il a aussi vécu sur la Rive-Sud, à Chicoutimi et dans le Bas-du-fleuve. Il s'est même offert une sorte de retour à la terre, il y a deux ans, dans le bout de l'Isle-Verte.
La vraie affaire, avec des poules et un cheval. Juste à voir son visage s'éclairer quand il dit ça, on comprend que ça lui a plu. Même s'il était loin de son objectif: gagner sa vie avec ses chansons.
À cette époque, c'est un boulot de technicien de scène à Rivière-du-Loup qui lui a permis de mettre du pain sur sa table. Pousser des caisses de son pour les autres, c'est un peu frustrant quand tu rêves de te trouver sous les feux des projecteurs. Mais Alexandre Belliard a l'air d'un gars déterminé et patient. Il avait d'ailleurs averti son monde en quittant Montréal: il allait revenir avec un contrat de disques où il ne reviendrait pas. L'avenir ne lui a pas donné raison, mais ça fait une meilleure histoire...
Poète devenu parolier parce qu'il n'a pas digéré qu'un éditeur ait été plus attiré par ses fesses que par ses textes, Alexandre Belliard a passé une audition en vue de la première saison de Star Académie. Il a même été invité à la deuxième ronde. « Mais ils voulaient que j'interprète des chansons des autres », dit-il. C'était suffisant pour le convaincre de laisser tomber.
Son entourage le lui a un peu reproché. Mais après avoir vu la première émission, tout le monde a compris qu'il n'aurait jamais passé plus de 10 minutes à faire des stepettes dans le manoir des Péladeau. Là, l'avenir lui a donné raison puisqu'il a fini par rencontrer Hugo Perreault (ex-Okoumé), avec qui il a enregistré la maquette de sa chanson Piège à con. « Ç'a cliqué super vite, se rappelle le réalisateur. Au bout de deux jours, on avait presque la version finale de la chanson. »
Hugo Perreault a été suffisamment impressionné pour passer un coup de fil à son ancien gérant, Jean-Jacques Dugas, qui fut aussi le premier imprésario de Kevin Parent. « Il n'y avait qu'un titre qui avait fait l'objet d'une préproduction, Piège à con, se rappelle-t-il. Je suis parti en vacances avec ça. Le propos du gars a piqué ma curiosité. Je le trouvais cinglant, mais je me suis demandé s'il défendait vraiment ce qu'il disait. » Il a vu Alexandre Belliard sur scène et a été convaincu.
Musicor a aussi craqué. Ironiquement, l'auteur-compositeur qui pourfend ceux qui « cashent académique » et peste contre la convergence (Quand ceux qui t'backent ont un empire / C'est pas grave d'avoir rien à dire) s'est retrouvé dans le giron de Quebecor. Signer avec Musicor n'a pas été une décision facile à prendre, selon lui. « Ç'a été le pire jour de ma vie, dit-il, le plus sérieusement du monde. Je suis sorti du bureau en pleurant. J'avais l'impression de vendre mon âme. »
Avec le recul, il mesure sa chance. Il trouve plutôt cool qu'une si grosse machine lui donne l'occasion de se faire valoir. En plus, il a eu le contrôle artistique sur son premier disque, qu'il a d'ailleurs produit lui-même, et l'aura encore pour les deux autre albums prévus à son contrat. Et c'est vrai que Piège à con tranche de tous les produits dérivés de Star Académie.
Poète de la rue
Plus jeune, il était fasciné par les punks. Alexandre Belliard est encore attiré par ceux qui exhibent leur marginalité. Il aime les tatous, les poètes maudits, la rue Ontario. Denis Vanier, poète toxicomane bardé de tatous et décédés du sida en 2000, réunissait tous les critères. « De tous les écrivains que j'aime, c'est celui qui me nourrit le plus », révèle-t-il. Son autre modèle poétique, Rimbaud, n'est pas un enfant de coeur non plus. Mais il n'a aucune intention de suivre les traces de ses idoles littéraires.
« Je ne veux pas être un martyr. Je ne veux pas être un poète maudit qui alimente le mal de vivre des adolescent », soutient-il. D'où son ton grinçant, même quand il parle d'amour: J'me sens tout seul j'me sens malade / J'ai le coeur à t'écrire des ballades (...) Le genre de truc ou on dit rien / À part que là, ça va pas ben (Viens faire un tour quand même). Son sourire en coin fait du bien, dans un monde où faire pitié passe pour de la profondeur d'âme.
« Les chanteurs qui braillent tout le temps, ça m'horripile. On ne meurt pas de l'amour! » s'exclame-t-il. Pas étonnant qu'il apprécie Cali, un Français qui a réussi à faire un (excellent) album complet (L'Amour parfait) de chansons d'amour sans jamais s'apitoyer sur son sort. « C'est dur, écrire des chansons d'amour, souligne Alexandre Belliard. Il y en a quand même eu 500 millions... et Ne me quitte pas. »
Lundi soir, à la veille du lancement de Piège à con, l'auteur-compositeur chantera une fois de plus au P'tit bar, rue Saint-Denis- ne le répétez à personne, paraît que ça ne plaît pas à son gérant. Dans deux semaines, il participera aux Francouvertes, concours auquel il s'était inscrit sans savoir que son album allait sortir ce mardi. Il a pensé à se retirer, de peur de prendre la place de quelqu'un qui en aurait plus besoin, mais il s'est ravisé. « Même si mon disque sort chez Musicor, j'ai encore tout à faire », conclut-il. Et il a de sacrés bons outils.
Alexandre Belliard
Un sourire au coin de la rime
Alexandre Vigneault
La Presse
« Des fois je pète les plombs et je déménage », dit Alexandre Belliard. Pas dans une chanson, dans la vraie vie. Il est né à Montréal, mais il a aussi vécu sur la Rive-Sud, à Chicoutimi et dans le Bas-du-fleuve. Il s'est même offert une sorte de retour à la terre, il y a deux ans, dans le bout de l'Isle-Verte.
La vraie affaire, avec des poules et un cheval. Juste à voir son visage s'éclairer quand il dit ça, on comprend que ça lui a plu. Même s'il était loin de son objectif: gagner sa vie avec ses chansons.
À cette époque, c'est un boulot de technicien de scène à Rivière-du-Loup qui lui a permis de mettre du pain sur sa table. Pousser des caisses de son pour les autres, c'est un peu frustrant quand tu rêves de te trouver sous les feux des projecteurs. Mais Alexandre Belliard a l'air d'un gars déterminé et patient. Il avait d'ailleurs averti son monde en quittant Montréal: il allait revenir avec un contrat de disques où il ne reviendrait pas. L'avenir ne lui a pas donné raison, mais ça fait une meilleure histoire...
Poète devenu parolier parce qu'il n'a pas digéré qu'un éditeur ait été plus attiré par ses fesses que par ses textes, Alexandre Belliard a passé une audition en vue de la première saison de Star Académie. Il a même été invité à la deuxième ronde. « Mais ils voulaient que j'interprète des chansons des autres », dit-il. C'était suffisant pour le convaincre de laisser tomber.
Son entourage le lui a un peu reproché. Mais après avoir vu la première émission, tout le monde a compris qu'il n'aurait jamais passé plus de 10 minutes à faire des stepettes dans le manoir des Péladeau. Là, l'avenir lui a donné raison puisqu'il a fini par rencontrer Hugo Perreault (ex-Okoumé), avec qui il a enregistré la maquette de sa chanson Piège à con. « Ç'a cliqué super vite, se rappelle le réalisateur. Au bout de deux jours, on avait presque la version finale de la chanson. »
Hugo Perreault a été suffisamment impressionné pour passer un coup de fil à son ancien gérant, Jean-Jacques Dugas, qui fut aussi le premier imprésario de Kevin Parent. « Il n'y avait qu'un titre qui avait fait l'objet d'une préproduction, Piège à con, se rappelle-t-il. Je suis parti en vacances avec ça. Le propos du gars a piqué ma curiosité. Je le trouvais cinglant, mais je me suis demandé s'il défendait vraiment ce qu'il disait. » Il a vu Alexandre Belliard sur scène et a été convaincu.
Musicor a aussi craqué. Ironiquement, l'auteur-compositeur qui pourfend ceux qui « cashent académique » et peste contre la convergence (Quand ceux qui t'backent ont un empire / C'est pas grave d'avoir rien à dire) s'est retrouvé dans le giron de Quebecor. Signer avec Musicor n'a pas été une décision facile à prendre, selon lui. « Ç'a été le pire jour de ma vie, dit-il, le plus sérieusement du monde. Je suis sorti du bureau en pleurant. J'avais l'impression de vendre mon âme. »
Avec le recul, il mesure sa chance. Il trouve plutôt cool qu'une si grosse machine lui donne l'occasion de se faire valoir. En plus, il a eu le contrôle artistique sur son premier disque, qu'il a d'ailleurs produit lui-même, et l'aura encore pour les deux autre albums prévus à son contrat. Et c'est vrai que Piège à con tranche de tous les produits dérivés de Star Académie.
Poète de la rue
Plus jeune, il était fasciné par les punks. Alexandre Belliard est encore attiré par ceux qui exhibent leur marginalité. Il aime les tatous, les poètes maudits, la rue Ontario. Denis Vanier, poète toxicomane bardé de tatous et décédés du sida en 2000, réunissait tous les critères. « De tous les écrivains que j'aime, c'est celui qui me nourrit le plus », révèle-t-il. Son autre modèle poétique, Rimbaud, n'est pas un enfant de coeur non plus. Mais il n'a aucune intention de suivre les traces de ses idoles littéraires.
« Je ne veux pas être un martyr. Je ne veux pas être un poète maudit qui alimente le mal de vivre des adolescent », soutient-il. D'où son ton grinçant, même quand il parle d'amour: J'me sens tout seul j'me sens malade / J'ai le coeur à t'écrire des ballades (...) Le genre de truc ou on dit rien / À part que là, ça va pas ben (Viens faire un tour quand même). Son sourire en coin fait du bien, dans un monde où faire pitié passe pour de la profondeur d'âme.
« Les chanteurs qui braillent tout le temps, ça m'horripile. On ne meurt pas de l'amour! » s'exclame-t-il. Pas étonnant qu'il apprécie Cali, un Français qui a réussi à faire un (excellent) album complet (L'Amour parfait) de chansons d'amour sans jamais s'apitoyer sur son sort. « C'est dur, écrire des chansons d'amour, souligne Alexandre Belliard. Il y en a quand même eu 500 millions... et Ne me quitte pas. »
Lundi soir, à la veille du lancement de Piège à con, l'auteur-compositeur chantera une fois de plus au P'tit bar, rue Saint-Denis- ne le répétez à personne, paraît que ça ne plaît pas à son gérant. Dans deux semaines, il participera aux Francouvertes, concours auquel il s'était inscrit sans savoir que son album allait sortir ce mardi. Il a pensé à se retirer, de peur de prendre la place de quelqu'un qui en aurait plus besoin, mais il s'est ravisé. « Même si mon disque sort chez Musicor, j'ai encore tout à faire », conclut-il. Et il a de sacrés bons outils.