Publié : ven. nov. 21, 2008 2:15 am
Mise à jour: 21/11/2008 05:34
Enfants
Abandonnés à la DPJ
(Journal de Montréal) Diane Tremblay
Le Journal de Québec
QUÉBEC | Pas moins de 2 050 enfants ont été abandonnés aux mains de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en 2007-2008, par des parents qui ne voulaient plus rien savoir d'eux. L'abandon d'enfant est plus fréquent qu'on le pense au Québec.
«Ici, j'ai des enfants tous les jours qui sont abandonnés par leurs parents, qui viennent en disant : Prenez-le. Je ne le garde plus. Je ne veux plus le voir. Faites ce que vous voulez avec. Je n'en veux plus. Et ils arrivent avec les affaires de l'enfant dans des sacs de poubelle», rapporte le directeur général du Centre jeunesse de Québec, Jacques Laforest.
Les situations décrites par M. Laforest, qui a été intervenant pendant de longues années avant d'être promu au poste de directeur général, il y a un an, ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête.
«Parfois, les policiers nous appellent pour qu'on aille chercher des enfants. La mère est partie au Maroc. Elle a décidé de se marier avec un Marocain, puis elle a laissé les enfants là», poursuit-il.
Destiné à l'abandon
L'abandon touche les enfants de tous les groupes d'âge, mais le phénomène est particulièrement élevé chez les 6 à 12 ans, où il y a eu 742 abandons au cours de la dernière année.
«Dans certaines situations, on sait que les parents vont abandonner l'enfant avant même qu'il vienne au monde. Des fois, on a des parents qui en sont à leur troisième abandon de bébé naissant.»
Fort heureusement, les abandons d'enfants ne sont pas toujours définitifs. Dans un cas sur deux, l'enfant retourne vivre avec ses parents, une fois la crise passée. Avec de l'accompagnement, plusieurs parents réussissent à reprendre leur rôle. N'empêche que selon les statistiques, 1 053 enfants sont placés jusqu'à l'âge de 18 ans pour des raisons d'abandon, ce qui représente 20% de tous les cas de placement (abus physique, abus sexuel, troubles de comportement et négligence).
Hausse spectaculaire
En analysant plus en détail les données des centres jeunesse, on remarque que le taux d'abandon au Québec a connu une hausse spectaculaire de 7,5 % en un an. Selon M. Laforest, cette augmentation est attribuable au fait que la définition d'abandon est plus précise qu'avant. Autrefois, plusieurs cas d'abandon étaient dissimulés dans la catégorie «négligence».
«Parfois, ça se passe autrement. L'enfant est bousculé et violenté. Mais, dans le fond, ce qu'on voit, c'est un enfant qui est rejeté.» Même chose, selon M. Laforest, pour l'enfant qui se promène d'une gardienne à l'autre, à longueur d'année.
Séquelles
Se sentir rejeté des personnes qui sont supposément les plus importantes du monde, quand on est un enfant, n'est pas sans laisser de sérieuses séquelles. Les problèmes de comportement qui s'ensuivent sont observés même chez les bébés. Pleurs incessants et carences sont rapportés par les intervenants.
«Il y en a qui sont hypothéqués pour le reste de leur vie. Quand c'est rendu loin, c'est intergénérationnel. Ce n'est pas facile de briser les chaînes», conclut M. Laforest.
Nombre d'enfants abandonnés par groupe d'âge en 2007-2008
DES CHIFFRES
Nombre d'enfants abandonnés par groupe d'âge en 2007-2008
0 à 5 ans 299
6 à 12 ans 742
13 à 15 ans 566
16 à 17 ans 443
Total 2 050
Note : Ces statistiques concernent le nombre d'enfants abandonnés qui font l'objet de mesures de protection. Il ne s'agit donc pas d'abandons définitifs.
Source : Bilan des directeurs des centres
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 53400.html
Enfants
Abandonnés à la DPJ
(Journal de Montréal) Diane Tremblay
Le Journal de Québec
QUÉBEC | Pas moins de 2 050 enfants ont été abandonnés aux mains de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) en 2007-2008, par des parents qui ne voulaient plus rien savoir d'eux. L'abandon d'enfant est plus fréquent qu'on le pense au Québec.
«Ici, j'ai des enfants tous les jours qui sont abandonnés par leurs parents, qui viennent en disant : Prenez-le. Je ne le garde plus. Je ne veux plus le voir. Faites ce que vous voulez avec. Je n'en veux plus. Et ils arrivent avec les affaires de l'enfant dans des sacs de poubelle», rapporte le directeur général du Centre jeunesse de Québec, Jacques Laforest.
Les situations décrites par M. Laforest, qui a été intervenant pendant de longues années avant d'être promu au poste de directeur général, il y a un an, ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête.
«Parfois, les policiers nous appellent pour qu'on aille chercher des enfants. La mère est partie au Maroc. Elle a décidé de se marier avec un Marocain, puis elle a laissé les enfants là», poursuit-il.
Destiné à l'abandon
L'abandon touche les enfants de tous les groupes d'âge, mais le phénomène est particulièrement élevé chez les 6 à 12 ans, où il y a eu 742 abandons au cours de la dernière année.
«Dans certaines situations, on sait que les parents vont abandonner l'enfant avant même qu'il vienne au monde. Des fois, on a des parents qui en sont à leur troisième abandon de bébé naissant.»
Fort heureusement, les abandons d'enfants ne sont pas toujours définitifs. Dans un cas sur deux, l'enfant retourne vivre avec ses parents, une fois la crise passée. Avec de l'accompagnement, plusieurs parents réussissent à reprendre leur rôle. N'empêche que selon les statistiques, 1 053 enfants sont placés jusqu'à l'âge de 18 ans pour des raisons d'abandon, ce qui représente 20% de tous les cas de placement (abus physique, abus sexuel, troubles de comportement et négligence).
Hausse spectaculaire
En analysant plus en détail les données des centres jeunesse, on remarque que le taux d'abandon au Québec a connu une hausse spectaculaire de 7,5 % en un an. Selon M. Laforest, cette augmentation est attribuable au fait que la définition d'abandon est plus précise qu'avant. Autrefois, plusieurs cas d'abandon étaient dissimulés dans la catégorie «négligence».
«Parfois, ça se passe autrement. L'enfant est bousculé et violenté. Mais, dans le fond, ce qu'on voit, c'est un enfant qui est rejeté.» Même chose, selon M. Laforest, pour l'enfant qui se promène d'une gardienne à l'autre, à longueur d'année.
Séquelles
Se sentir rejeté des personnes qui sont supposément les plus importantes du monde, quand on est un enfant, n'est pas sans laisser de sérieuses séquelles. Les problèmes de comportement qui s'ensuivent sont observés même chez les bébés. Pleurs incessants et carences sont rapportés par les intervenants.
«Il y en a qui sont hypothéqués pour le reste de leur vie. Quand c'est rendu loin, c'est intergénérationnel. Ce n'est pas facile de briser les chaînes», conclut M. Laforest.
Nombre d'enfants abandonnés par groupe d'âge en 2007-2008
DES CHIFFRES
Nombre d'enfants abandonnés par groupe d'âge en 2007-2008
0 à 5 ans 299
6 à 12 ans 742
13 à 15 ans 566
16 à 17 ans 443
Total 2 050
Note : Ces statistiques concernent le nombre d'enfants abandonnés qui font l'objet de mesures de protection. Il ne s'agit donc pas d'abandons définitifs.
Source : Bilan des directeurs des centres
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 53400.html