Publié : jeu. nov. 20, 2008 8:25 am
Quand la Norvège fait des affaires d'or
Mise à jour le jeudi 20 novembre 2008 à 11 h 47
La crise financière qui a saccagé, ces derniers mois, les grandes places boursières du monde entier ne fait pas que des malheureux.
En effet, en Norvège, les gestionnaires d'un fonds souverain alimenté depuis les années 1990 à même les recettes pétrolières et gazières ont entrepris d'acheter au rabais, pour des milliards de dollars, des actions de tout genre.
Au cours des seuls 12 derniers mois, le fonds souverain norvégien a acheté pour près de 72 milliards de dollars des actions et des obligations internationales, et tout indique que ce mouvement va se poursuivre tant et aussi longtemps que durera la déprime boursière.
« Nous sommes un gros acheteur sur un marché où il semble qu'il y ait plus de vendeurs que d'acheteurs », a expliqué le directeur du fonds souverain norvégien, Yngve Slyngstad, qui se réjouit de « conditions du marché qui nous conviennent très bien ».
La valeur actuelle de ce fonds souverain dépasse largement les 400 milliards de dollars, ce qui est, en soi, immense pour un pays qui ne compte, somme toute, que 4,8 millions d'habitants.
Ce fonds, « destiné aux générations futures », détient à lui seul 0,6 % des actions sur les places boursières mondiales et il est présent dans le capital de plus de 7000 entreprises dans le monde, pour autant que ces entreprises correspondent au très strict code d'éthique que s'imposent les gestionnaires du fonds.
Ainsi, il est interdit à ceux-ci, même s'ils pourraient y réaliser de généreux profits, d'investir dans 27 entreprises « éthiquement douteuse », notamment Boeing, Wal-Mart ou encore EADS et BAE Systems. Le fonds ne peut entrer au capital de fabricants d'armes « particulièrement inhumaines », ni investir dans des groupes coupables de violation des droits de la personne, de corruption ou de dégradation de l'environnement.
Cela dit, avec des grands indices boursiers qui ont perdu près de 50 % de leur valeur depuis le début de l'année, les investisseurs norvégiens ont amplement le choix quand vient le temps de décider où placer leurs billes.
Du capitalisme d'État
Depuis la création du premier d'entre eux, au Koweït, en 1953, les cinq principaux fonds souverains du monde gèrent une fortune évaluée, selon le Financial Times, à plus de 2000 milliards de dollars.
Abu Dhabi Investment Authority, créé en 1976 aux Émirats arabes unis, possède 807 milliards $
Government Pension Fund-Global, créé en 1990 en Norvège, possède 415 milliards $
Government of Singapore Investment Corporation, créé en 1981, possède 277 milliards $
Reserve Fund for Future Generation, créé en 1953 au Koweït, possède 274 milliards $
China Investment Corporation, créé en 2007, possède 258 milliards $
Mise à jour le jeudi 20 novembre 2008 à 11 h 47
La crise financière qui a saccagé, ces derniers mois, les grandes places boursières du monde entier ne fait pas que des malheureux.
En effet, en Norvège, les gestionnaires d'un fonds souverain alimenté depuis les années 1990 à même les recettes pétrolières et gazières ont entrepris d'acheter au rabais, pour des milliards de dollars, des actions de tout genre.
Au cours des seuls 12 derniers mois, le fonds souverain norvégien a acheté pour près de 72 milliards de dollars des actions et des obligations internationales, et tout indique que ce mouvement va se poursuivre tant et aussi longtemps que durera la déprime boursière.
« Nous sommes un gros acheteur sur un marché où il semble qu'il y ait plus de vendeurs que d'acheteurs », a expliqué le directeur du fonds souverain norvégien, Yngve Slyngstad, qui se réjouit de « conditions du marché qui nous conviennent très bien ».
La valeur actuelle de ce fonds souverain dépasse largement les 400 milliards de dollars, ce qui est, en soi, immense pour un pays qui ne compte, somme toute, que 4,8 millions d'habitants.
Ce fonds, « destiné aux générations futures », détient à lui seul 0,6 % des actions sur les places boursières mondiales et il est présent dans le capital de plus de 7000 entreprises dans le monde, pour autant que ces entreprises correspondent au très strict code d'éthique que s'imposent les gestionnaires du fonds.
Ainsi, il est interdit à ceux-ci, même s'ils pourraient y réaliser de généreux profits, d'investir dans 27 entreprises « éthiquement douteuse », notamment Boeing, Wal-Mart ou encore EADS et BAE Systems. Le fonds ne peut entrer au capital de fabricants d'armes « particulièrement inhumaines », ni investir dans des groupes coupables de violation des droits de la personne, de corruption ou de dégradation de l'environnement.
Cela dit, avec des grands indices boursiers qui ont perdu près de 50 % de leur valeur depuis le début de l'année, les investisseurs norvégiens ont amplement le choix quand vient le temps de décider où placer leurs billes.
Du capitalisme d'État
Depuis la création du premier d'entre eux, au Koweït, en 1953, les cinq principaux fonds souverains du monde gèrent une fortune évaluée, selon le Financial Times, à plus de 2000 milliards de dollars.
Abu Dhabi Investment Authority, créé en 1976 aux Émirats arabes unis, possède 807 milliards $
Government Pension Fund-Global, créé en 1990 en Norvège, possède 415 milliards $
Government of Singapore Investment Corporation, créé en 1981, possède 277 milliards $
Reserve Fund for Future Generation, créé en 1953 au Koweït, possède 274 milliards $
China Investment Corporation, créé en 2007, possède 258 milliards $