Publié : ven. oct. 17, 2008 5:02 am
Cette semaine je l'ai entendue a Arcand et a je l'ai écouter en entrevue a Denis Lévêques. Je trouve cette femme magnifique malgré tout son passé et se quelle a du endurer. Elle semble avoir trouver la paix et un équilibre se qui n'est pas donner a tout le monde quand des tel chose arrive. J'ai mis un bref extrait de son livre pour ceux qui ne s'avent pas de qui je parle et pour qu'enfin certain silence soit briser.
Bonne Journée!
«J’avais deux ans la première fois qu’il m’a agressée. Je me rappelle des odeurs, de la couchette, des couleurs dans la chambre. Toute mon enfance, toute mon adolescence, il m’a agressée. Dans l’auto, dans le parc. C’était un homme contrôlant, très violent. Je me rappelle de la douleur des agressions... Parfois je n’étais plus capable de m’asseoir... Il me disait que c’est Dieu qui l’envoyait pour me punir...»
Martine Ayotte parle vite, les mots sortent en abondance, douloureux. Elle a essayé de garder son secret pendant tellement d’années.
Le 8 juin 2004 — elle s’en rappelle comme si c’était hier —, elle se présente au bureau du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) près de chez elle, en Abitibi-Témiscamingue. «Il fallait que je porte une accusation contre mon père tout de suite, pour ne pas changer d’idée.»
Tout au long du processus judiciaire, elle a été supportée par les intervenantes du CAVAC. L’organisme est présent dans les 58 palais de justice du Québec.
Le procès a été difficile. «Ma mère, mon frère, ma sœur ont témoigné en faveur de l’agresseur», dit-elle. Sa famille l’a reniée, comme c’est souvent le cas dans des situations d’inceste. «C’est difficile de faire le deuil d’êtres vivants», ajoute Mme Ayotte.
Pourtant, elle ne regrette rien. «Je n’avais rien à perdre avec le procès. J’avais déjà tout perdu. Je n’ai rien gagné non plus. J’ai juste repris une partie de ce qu’il m’a volé. C’est comme si j’avais récupéré un verre en 1000 morceaux, que j’essaie maintenant de recoller», dit-elle. L’agresseur, elle refuse de l’appeler son père. Il lui a fait trop de mal.
Le CAVAC lui a apporté de l’aide, avant, pendant et après le procès. «J’ai mis plusieurs mois à me remettre de ce procès», avoue-t-elle.
«Nous accompagnons les victimes, les proches, les témoins. Nous leur expliquons la procédure. Les victimes ont peu de place dans la procédure. Nous essayons de faciliter leur témoignage. Nous rencontrons les proches aussi. Nous leur offrons une intervention psychosociale. Nous évaluons les besoins des victimes, nous les orientons vers la meilleure ressource», explique Kathleen Dufour, porte-parole du CAVAC. L’organisme, qui célèbre ses 20 ans d’existence cette année, est subventionné par le Fonds d’aide aux victimes d’actes criminels du ministère de la Justice.
Les services de première ligne du CAVAC sont gratuits et confidentiels. Tous les intervenants — criminologues, travailleurs sociaux, sexologues — ont une formation pour aider les victimes qui ont subi un choc post-traumatique. Les cas plus complexes sont référés.
«Notre présence dans les palais de justice a sensibilisé les avocats et les juges aux conséquences d’un crime sur les victimes»
Bonne Journée!
«J’avais deux ans la première fois qu’il m’a agressée. Je me rappelle des odeurs, de la couchette, des couleurs dans la chambre. Toute mon enfance, toute mon adolescence, il m’a agressée. Dans l’auto, dans le parc. C’était un homme contrôlant, très violent. Je me rappelle de la douleur des agressions... Parfois je n’étais plus capable de m’asseoir... Il me disait que c’est Dieu qui l’envoyait pour me punir...»
Martine Ayotte parle vite, les mots sortent en abondance, douloureux. Elle a essayé de garder son secret pendant tellement d’années.
Le 8 juin 2004 — elle s’en rappelle comme si c’était hier —, elle se présente au bureau du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) près de chez elle, en Abitibi-Témiscamingue. «Il fallait que je porte une accusation contre mon père tout de suite, pour ne pas changer d’idée.»
Tout au long du processus judiciaire, elle a été supportée par les intervenantes du CAVAC. L’organisme est présent dans les 58 palais de justice du Québec.
Le procès a été difficile. «Ma mère, mon frère, ma sœur ont témoigné en faveur de l’agresseur», dit-elle. Sa famille l’a reniée, comme c’est souvent le cas dans des situations d’inceste. «C’est difficile de faire le deuil d’êtres vivants», ajoute Mme Ayotte.
Pourtant, elle ne regrette rien. «Je n’avais rien à perdre avec le procès. J’avais déjà tout perdu. Je n’ai rien gagné non plus. J’ai juste repris une partie de ce qu’il m’a volé. C’est comme si j’avais récupéré un verre en 1000 morceaux, que j’essaie maintenant de recoller», dit-elle. L’agresseur, elle refuse de l’appeler son père. Il lui a fait trop de mal.
Le CAVAC lui a apporté de l’aide, avant, pendant et après le procès. «J’ai mis plusieurs mois à me remettre de ce procès», avoue-t-elle.
«Nous accompagnons les victimes, les proches, les témoins. Nous leur expliquons la procédure. Les victimes ont peu de place dans la procédure. Nous essayons de faciliter leur témoignage. Nous rencontrons les proches aussi. Nous leur offrons une intervention psychosociale. Nous évaluons les besoins des victimes, nous les orientons vers la meilleure ressource», explique Kathleen Dufour, porte-parole du CAVAC. L’organisme, qui célèbre ses 20 ans d’existence cette année, est subventionné par le Fonds d’aide aux victimes d’actes criminels du ministère de la Justice.
Les services de première ligne du CAVAC sont gratuits et confidentiels. Tous les intervenants — criminologues, travailleurs sociaux, sexologues — ont une formation pour aider les victimes qui ont subi un choc post-traumatique. Les cas plus complexes sont référés.
«Notre présence dans les palais de justice a sensibilisé les avocats et les juges aux conséquences d’un crime sur les victimes»