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Publié : dim. sept. 28, 2008 5:41 am
par .anthurium.
Publié le 28 septembre 2008 à 11h12 | Mis à jour à 11h14


Castonguay ne démord pas

 Violaine Ballivy
La Presse


Des mois de travail mis au rancart, un débat public qui n'a jamais eu lieu: Claude Castonguay est très déçu de l'accueil réservé par les élus à son rapport sur l'avenir du système de santé, en février dernier. Il demande à toutes les formations politiques de mettre leurs querelles partisanes de côté pour en étudier de nouveau les recommandations. Dans les plus brefs délais. La survie du réseau en dépend.

Claude Castonguay a été «consterné» quand le gouvernement Charest a rejeté les deux principales avenues proposées par son groupe de travail pour refinancer le système de santé, à peine quelques heures après que son rapport eut été rendu public. M. Castonguay proposait une hausse de la taxe de vente et une contribution des usagers qui augmenterait en fonction de leur consommation de soins. Québec a dit non. «La réaction du gouvernement a fait en sorte que notre rapport n'a pas fait l'objet de discussion dans le public. Certains gestes ont été faits, mais il n'a pas eu droit au débat beaucoup plus large qu'il aurait dû susciter.»



Huit mois après le dépôt de son rapport, Claude Castonguay entend s'adresser à Québec pour que ses conclusions fassent enfin l'objet d'une «véritable consultation», qui pourrait prendre la forme d'un forum auquel des représentants de tous les partis politiques seraient appelés à participer. «Il faudrait que la discussion soit objective, sinon cela ne donnera rien», a-t-il lancé au cours d'une entrevue à La Presse, en marge d'une conférence organisée par l'Institut du Nouveau Monde à Montréal.


Manque de maturité politique

«Si les partis politiques montraient une plus grande disponibilité en dehors de la partisanerie politique ou d'une façon plus neutre, cela faciliterait le travail.»

L'ancien ministre libéral croit aussi que le fait que la province soit dirigée par un gouvernement minoritaire nuit à l'amélioration du réseau de santé. Il croit que le gouvernement Charest n'a pas voulu appliquer les recommandations portant sur les nouvelles sources de financement «parce qu'il a pris la décision de ne pas faire de geste susceptible de causer des réactions négatives dans la population.»

Claude Castonguay ne va toutefois pas jusqu'à affirmer que le gouvernement Charest a manqué de courage politique. Mais il déplore un «manque de maturité» politique généralisé dans la province. «Dans certains pays, pour faire face à des situations difficiles, des populations ont été capables de prendre des orientations très différentes de celles qui étaient en vigueur jusque-là. Cela prend une grande maturité, que je ne sens pas ici.»

Il regrette aussi que les discussions publiques sur le système de santé soient systématiquement ramenées sur le duel public-privé et trouve «décourageant» que la construction possible d'une clinique privée d'ophtalmologie en face du CHUM ait fait les manchettes récemment.

Le Québec, dit-il, n'a plus le choix de revoir l'organisation de la gestion du réseau pour en améliorer l'efficacité. «Notre système de santé est de moins en moins performant. Avant, c'était un modèle, ce n'est plus le cas.»

«Des changements majeurs s'imposent.» --Message edité par .anthurium. le 2008-09-28 11:41:56--

Publié : jeu. oct. 02, 2008 3:37 am
par .anthurium.
Nathalie Elgrably
La quadrature du cercle
 

Journal de Montréal

Il y a quelques jours, Claude Castonguay déclarait être consterné par l'accueil que le gouvernement Charest a réservé à son Rapport sur l'avenir du système de santé et il déplorait le fait que ses efforts n'aient pas déclenché le débat public qu'il espérait.

Un gouvernement qui rejette sans appel les principales recommandations de son groupe de travail dans les heures qui ont suivi le dépôt du rapport est assurément cavalier avec les auteurs, en plus d'être irrévérencieux envers les contribuables qui ont fait les frais de ce caprice politique.

En revanche, si son rapport a laissé les Québécois indifférents, M. Castonguay ne doit blâmer que lui-même. Pour présenter un intérêt, pour susciter des réactions vives et passionnées, il faut des idées novatrices. Il faut surtout avoir le courage de remettre en question le système de manière franche, quitte à déplaire à certains groupes.

Or, à l'exception de trois propositions pertinentes, à savoir la mixité de la pratique médicale, l'expérimentation de nouveaux modes de gestion et l'ouverture sur l'assurance privée, propositions que l'on doit probablement à Johanne Marcotte (vice-présidente du groupe de travail), ce rapport de 338 pages n'offre rien d'original. Quand l'essentiel d'un rapport se limite à recycler les idées des groupes de travail précédents, il faut s'attendre au dédain du public.

RIEN D'ORIGINAL

Quant à Michel Venne, vice-président du groupe de travail, il a exprimé sa dissidence par rapport aux trois seules recommandations qui permettaient d'espérer un début d'amélioration et s'est contenté de défendre le système actuel et de réchauffer de vieilles propositions pour donner l'illusion d'une réforme. Un véritable gaspillage de fonds publics !

Si le rapport Castonguay n'a pas provoqué de réactions, c'est parce qu'il est aseptisé. À trop vouloir être politiquement correct, on effleure à peine les problèmes de fonds et on suggère timidement les véritables solutions au lieu de les énoncer ouvertement.

Par exemple, le groupe de travail est resté discret sur le fait que les syndicats et autres groupes d'intérêt, dont l'existence est tout à fait légitime, ont néanmoins pris en otage le réseau de la santé, qu'ils le paralysent et qu'ils imposent leurs vues souvent au détriment du bien commun.

S'il avait voulu déclencher un débat, M. Castonguay aurait clairement dénoncé la situation. Au lieu de cela, il propose de chercher des solutions consensuelles et oublie que c'est justement le fait d'avoir cédé aux fantaisies des groupes de pression qui explique en partie l'état de notre système de santé.

Également, malgré ses 338 pages, le rapport ne mentionne qu'une fois le fait que notre système de santé est un monopole d'État. Pourtant, on sait qu'un monopole, qu'il soit privé ou public, est inefficace et peu enclin à se réformer. Un monopole doit être démantelé, et celui de la santé ne fait pas exception. Mais le groupe de travail n'a pas eu le courage de s'attaquer au monopole étatique. Il n'a même pas osé souligner les bénéfices qu'on pourrait retirer en mettant le système public en concurrence avec d'autres institutions. Il a plutôt erré sur la nécessité d'un "changement de culture" et a formulé des recommandations insipides.

Le rapport Castonguay était trop peu audacieux pour déclencher le débat.

Surtout, les auteurs auraient dû savoir qu'on ne révolutionne pas un système tout en préservant le statu quo. C'est comme chercher la quadrature du cercle.

Espérons que cette expérience serve de leçon !

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Nathalie Elgrably-Levy

Publié : jeu. oct. 02, 2008 4:09 am
par Gin*
Qui a foutu le chiard dans notre système de santé?  Y a quelques années?


Publié : jeu. oct. 02, 2008 4:44 am
par Strophe
J'en ai gros sur le coeur au sujet de notre super système de santé... surtout ce matin !!

Publié : jeu. oct. 02, 2008 7:48 am
par Nabila
oh! ils n'ont pas encore reportés ton rendez-vous dis moi??