Publié : jeu. juin 19, 2008 6:52 am
http://www.cyberpresse.ca/article/20080 ... 76/CPDROIT
Érosion d'autorité
Pierre Jury
Le Droit
Il y a des chicanes de famille qui dégénèrent. Comme celle d'un enfant qui traîne son papa devant les tribunaux, rapportée dans notre édition de samedi. Une affaire si renversante que nous sommes en droit de nous demander où tout cela nous mènera...
L'autorité parentale est un concept aux frontières floues et c'est précisément là-dessus que la juge Suzanne Tessier, de la Cour supérieure du Québec, a été appelée à trancher récemment. Un père qui a la garde sa jeune fille de 12 ans est confronté à des difficultés de comportement. Le père a déjà imposé un certain nombre de punitions. La plus importante conséquence l'interdisait de participer à un voyage scolaire de trois jours organisé pour tous les finissants de 6e année de l'école primaire. La jeune fille a décidé de consulter un avocat (!) et la juge Tessier a donné raison à l'adolescente qui aurait, a-t-on rapporté, d'excellents résultats scolaires.
Deux éléments méritent que l'on s'attarde à ce cas. D'abord, la judiciarisation d'événements aussi courants que regrettables dans le quotidien des familles. Il faut se demander jusqu'à quel point notre société doit permettre que des recours juridiques soient permis pour régler des différents de nature personnelle ou familiale. Le processus de maturation des adolescents provoque son lot de bouleversements dans le noyau familial ; il nous semble assez incroyable que le système juridique ait encouragé une avocate, d'abord, à accepter cette adolescente comme cliente, puis à la cour d'accepter d'entendre cette cause. Cette affaire nous semble à première vue un bel exemple d'un tribunal qui refuse d'entendre une cause parce qu'elle relève du domaine privé et non pas du domaine public.
À une époque où l'on parle beaucoup du rôle de médiateur que veut jouer la profession d'avocat, voici un bel exemple d'un cas où la procureure aurait mieux fait de s'imposer comme intermédiaire entre les parties en conflit, plutôt que de présenter la cause devant le tribunal. La cour n'a-t-elle par ailleurs pas des causes plus importantes à trancher que les querelles entre une adolescente et son père ?
Et puis il y a toute la question de l'autorité parentale qui entre en jeu dans cette décision. Les enfants d'aujourd'hui sont vite à se mettre dans le camp des parties lésées et réclamer le respect de leurs "droits", même s'ils ne savent pas trop ce que ça veut dire. Ce qu'ils savent, c'est que "droit" est l'inverse de "devoir"... un mot qu'ils connaissent trop bien. Et puis les plus tordus savent qu'avant 18 ans, à peu près tous les crimes, des plus bénins aux plus vils, leur sont pardonnés. En attribuant crédibilité à une cause pareille, le tribunal érode encore plus l'autorité parentale. Le mot se passera vite parmi les adolescents : tes parents t'emmerdent avec leurs punitions ? Traîne-les en cour !
********************************
On en est rendus là...Quel non-sens...!!
Bien que le père ait la garde complète et légale de sa fille, celle-ci ne s'entend pas avec la conjointe de son père et vit chez sa mère.
Le père a décidé de porter la décision en appel. Espérons que la Cour d'appel renversera cette décision absurde! Sinon, cela fera jurisprudence... Dans ce cas, parents, attachez bien vos tuques!!! --Message edité par Adelou le 2008-06-19 12:53:11--
Érosion d'autorité
Pierre Jury
Le Droit
Il y a des chicanes de famille qui dégénèrent. Comme celle d'un enfant qui traîne son papa devant les tribunaux, rapportée dans notre édition de samedi. Une affaire si renversante que nous sommes en droit de nous demander où tout cela nous mènera...
L'autorité parentale est un concept aux frontières floues et c'est précisément là-dessus que la juge Suzanne Tessier, de la Cour supérieure du Québec, a été appelée à trancher récemment. Un père qui a la garde sa jeune fille de 12 ans est confronté à des difficultés de comportement. Le père a déjà imposé un certain nombre de punitions. La plus importante conséquence l'interdisait de participer à un voyage scolaire de trois jours organisé pour tous les finissants de 6e année de l'école primaire. La jeune fille a décidé de consulter un avocat (!) et la juge Tessier a donné raison à l'adolescente qui aurait, a-t-on rapporté, d'excellents résultats scolaires.
Deux éléments méritent que l'on s'attarde à ce cas. D'abord, la judiciarisation d'événements aussi courants que regrettables dans le quotidien des familles. Il faut se demander jusqu'à quel point notre société doit permettre que des recours juridiques soient permis pour régler des différents de nature personnelle ou familiale. Le processus de maturation des adolescents provoque son lot de bouleversements dans le noyau familial ; il nous semble assez incroyable que le système juridique ait encouragé une avocate, d'abord, à accepter cette adolescente comme cliente, puis à la cour d'accepter d'entendre cette cause. Cette affaire nous semble à première vue un bel exemple d'un tribunal qui refuse d'entendre une cause parce qu'elle relève du domaine privé et non pas du domaine public.
À une époque où l'on parle beaucoup du rôle de médiateur que veut jouer la profession d'avocat, voici un bel exemple d'un cas où la procureure aurait mieux fait de s'imposer comme intermédiaire entre les parties en conflit, plutôt que de présenter la cause devant le tribunal. La cour n'a-t-elle par ailleurs pas des causes plus importantes à trancher que les querelles entre une adolescente et son père ?
Et puis il y a toute la question de l'autorité parentale qui entre en jeu dans cette décision. Les enfants d'aujourd'hui sont vite à se mettre dans le camp des parties lésées et réclamer le respect de leurs "droits", même s'ils ne savent pas trop ce que ça veut dire. Ce qu'ils savent, c'est que "droit" est l'inverse de "devoir"... un mot qu'ils connaissent trop bien. Et puis les plus tordus savent qu'avant 18 ans, à peu près tous les crimes, des plus bénins aux plus vils, leur sont pardonnés. En attribuant crédibilité à une cause pareille, le tribunal érode encore plus l'autorité parentale. Le mot se passera vite parmi les adolescents : tes parents t'emmerdent avec leurs punitions ? Traîne-les en cour !
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On en est rendus là...Quel non-sens...!!
Bien que le père ait la garde complète et légale de sa fille, celle-ci ne s'entend pas avec la conjointe de son père et vit chez sa mère.
Le père a décidé de porter la décision en appel. Espérons que la Cour d'appel renversera cette décision absurde! Sinon, cela fera jurisprudence... Dans ce cas, parents, attachez bien vos tuques!!! --Message edité par Adelou le 2008-06-19 12:53:11--