Publié : jeu. août 21, 2008 10:50 am
Géorgie
Le va-et-vient russe
Mise à jour le jeudi 21 août 2008 à 14 h 21
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Le partage de signets
Le partage de signets permet d’archiver, d’organiser et, bien sûr de partager des signets (ou favoris) de pages Web. Il suffit de sauvegarder les liens des pages Web que l'on veut retrouver facilement ou partager. Cliquez sur un de ces liens pour ajouter notre article à votre liste. L’accès aux sites proposés est gratuit, mais vous devez être inscrit. En Géorgie, les soldats russes qui occupent le nord-ouest du pays accomplissent des actes contradictoires, à environ 24 heures de la date butoir annoncée par le président russe Dimitri Medvedev pour que ses troupes reprennent les positions qu'elles occupaient avant le conflit.
Photo: La Presse Canadienne /AP/Bela Szandelszky
Des soldats russes s'installaient à Poti mercredi et y demeuraient toujours jeudi.
Un journaliste de Reuters stationné au tunnel de Roki, seul point de passage militaire entre l'Ossétie du Sud et la Russie, rapporte qu'il a vu au cours des dernières heures plusieurs véhicules se diriger en Russie, dont 21 tanks, 4 tracteurs d'artillerie, ainsi que d'autres blindés et camions militaires.
Néanmoins, les troupes russes continuent de contrôler Gori, point focal des routes qui relient la capitale géorgienne Tbilissi à l'Ossétie du Sud, au nord, et à la ville portuaire de Poti, située au bord de la mer Noire, dans l'ouest. Un journaliste d'AP rapporte d'ailleurs que des soldats russes continuent de creuser des tranchées devant Poti et qu'ils installent des mortiers.
Le président géorgien Mikheil Saakashvili a d'ailleurs déclaré à Associated Press que l'armée russe réduisait sa présence dans certaines villes occupées, tout en prenant possession d'autres endroits stratégiques du pays. Les Russes, soutient-il, sont engagés dans un « jeu de dupes ».
La mystérieuse zone tampon
Photo: La Presse Canadienne /AP/Sergei Grits
Des soldats russes à un point de passage à Igoieti, à environ 50 km de Tbilissi.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté réitéré jeudi que 500 soldats russes chargés du « maintien de la paix » resteront dans une zone tampon autour de l'Ossétie du Sud et a précisé qu'ils se répartiront à huit points de passage.
D'autres soldats seront redéployés en Ossétie du Sud, a-t-il ajouté, et d'autres encore retourneront en Russie. Il n'a pas spécifié combien de soldats resteront dans la république sécessionniste, que la Géorgie a attaquée le 8 août dernier.
Plus tôt cette semaine, le président Dimitri Medvedev a assuré à son homologue français que le retrait des troupes sera achevé le 22 août, à l'exception de 500 soldats chargés de la mise en oeuvre de « mesures additionnelles de sécurité ».
L'article 5 de l'accord de cessez-le-feu parrainé par l'Union européenne prévoit en effet que les troupes russes se replieront sur « les lignes antérieures au déclenchement des hostilités », mais autorise la Russie à prendre des « mesures supplémentaires de sécurité » autour de l'Ossétie du Sud.
La Russie a par ailleurs annoncé jeudi qu'elle gèle tous les liens militaires qu'elle entretenait jusqu'ici avec l'OTAN, et ce, jusqu'à nouvel ordre.
Rassemblements pro-indépendance
Photo: AFP/Pigiste
Manifestation pro-indépendantiste à Soukhoumi, en Abkhazie.
Des rassemblements en appui à l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud ont eu lieu jeudi dans les capitales de ces deux républiques sécessionnistes, Soukhoumi et Tskhinvali, rapporte AFP. Environ 1000 personnes auraient été réunies à ces deux endroits.
À Tskhinvali, le président de l'Ossétie du Sud, Édouard Kokoity, a profité de l'occasion pour déclarer publiquement qu'il demanderait à la Russie de reconnaître l'indépendance de ce territoire, officiellement situé en territoire géorgien.
Mercredi, le président et le Parlement de l'Abkhazie ont demandé à Moscou de reconnaître leur indépendance. Le Conseil de la Fédération, la chambre haute russe, doit étudier la question lundi. Vendredi dernier, le président Dmitri Medvedev a déclaré que Moscou appuierait toute décision des territoires sécessionnistes sur leur futur statut.
« La Russie, garante de la sécurité dans le Caucase et la région, prendra une décision qui soutiendra sans ambiguïté la volonté de ces deux peuples du Caucase », a-t-il affirmé, après avoir rencontré ses homologues sud-ossète et abkhaze, Édouard Kokoity et Sergueï Bagapch.
Le précédent du Kosovo
Les pays occidentaux qui ont reconnu l'indépendance du Kosovo, dont le Canada, ont mis le doigt dans un engrenage qui continue aujourd'hui de tourner en Géorgie, estime Pierre Jolicoeur, professeur adjoint de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada, à Kingston. Lisez et écoutez des extraits de notre entrevue avec ce spécialiste des conflits dans le Caucase.
Au secours de l'armée géorgienne
Photo: La Presse Canadienne /Haraz N. Ghanbari
Le général John Craddock (archives)
Le chef du commandement européen de l'armée américaine, John Craddock, est arrivé en Géorgie jeudi. Il doit s'entretenir avec le président Saakashvili et des hauts dirigeants militaires géorgiens.
Le général Craddock, qui est aussi le commandant opérationnel de l'OTAN en Europe, a admis d'emblée que les États-Unis aideront vraisemblablement la Géorgie à reconstruire son armée, écrasée par l'armée russe.
« On peut supposer [...] que nous aurons à les aider à reconstruire [leurs forces armées], car ce sont des partenaires dans la guerre contre le terrorisme et leur aide est utile », a-t-il déclaré aux journalistes.
John Craddock a indiqué qu'il fera part de ses conclusions au Pentagone vendredi. Au sujet du retrait des troupes russes, le général américain a indiqué qu'il était « plus lent qu'il ne devrait être » et qu'il est difficile de dire s'il sera achevé vendredi.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters
En profondeur
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Photo: La Presse Canadienne /AP/Bela Szandelszky
Des soldats russes s'installaient à Poti mercredi et y demeuraient toujours jeudi.
Un journaliste de Reuters stationné au tunnel de Roki, seul point de passage militaire entre l'Ossétie du Sud et la Russie, rapporte qu'il a vu au cours des dernières heures plusieurs véhicules se diriger en Russie, dont 21 tanks, 4 tracteurs d'artillerie, ainsi que d'autres blindés et camions militaires.
Néanmoins, les troupes russes continuent de contrôler Gori, point focal des routes qui relient la capitale géorgienne Tbilissi à l'Ossétie du Sud, au nord, et à la ville portuaire de Poti, située au bord de la mer Noire, dans l'ouest. Un journaliste d'AP rapporte d'ailleurs que des soldats russes continuent de creuser des tranchées devant Poti et qu'ils installent des mortiers.
Le président géorgien Mikheil Saakashvili a d'ailleurs déclaré à Associated Press que l'armée russe réduisait sa présence dans certaines villes occupées, tout en prenant possession d'autres endroits stratégiques du pays. Les Russes, soutient-il, sont engagés dans un « jeu de dupes ».
La mystérieuse zone tampon
Photo: La Presse Canadienne /AP/Sergei Grits
Des soldats russes à un point de passage à Igoieti, à environ 50 km de Tbilissi.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté réitéré jeudi que 500 soldats russes chargés du « maintien de la paix » resteront dans une zone tampon autour de l'Ossétie du Sud et a précisé qu'ils se répartiront à huit points de passage.
D'autres soldats seront redéployés en Ossétie du Sud, a-t-il ajouté, et d'autres encore retourneront en Russie. Il n'a pas spécifié combien de soldats resteront dans la république sécessionniste, que la Géorgie a attaquée le 8 août dernier.
Plus tôt cette semaine, le président Dimitri Medvedev a assuré à son homologue français que le retrait des troupes sera achevé le 22 août, à l'exception de 500 soldats chargés de la mise en oeuvre de « mesures additionnelles de sécurité ».
L'article 5 de l'accord de cessez-le-feu parrainé par l'Union européenne prévoit en effet que les troupes russes se replieront sur « les lignes antérieures au déclenchement des hostilités », mais autorise la Russie à prendre des « mesures supplémentaires de sécurité » autour de l'Ossétie du Sud.
La Russie a par ailleurs annoncé jeudi qu'elle gèle tous les liens militaires qu'elle entretenait jusqu'ici avec l'OTAN, et ce, jusqu'à nouvel ordre.
Rassemblements pro-indépendance
Photo: AFP/Pigiste
Manifestation pro-indépendantiste à Soukhoumi, en Abkhazie.
Des rassemblements en appui à l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud ont eu lieu jeudi dans les capitales de ces deux républiques sécessionnistes, Soukhoumi et Tskhinvali, rapporte AFP. Environ 1000 personnes auraient été réunies à ces deux endroits.
À Tskhinvali, le président de l'Ossétie du Sud, Édouard Kokoity, a profité de l'occasion pour déclarer publiquement qu'il demanderait à la Russie de reconnaître l'indépendance de ce territoire, officiellement situé en territoire géorgien.
Mercredi, le président et le Parlement de l'Abkhazie ont demandé à Moscou de reconnaître leur indépendance. Le Conseil de la Fédération, la chambre haute russe, doit étudier la question lundi. Vendredi dernier, le président Dmitri Medvedev a déclaré que Moscou appuierait toute décision des territoires sécessionnistes sur leur futur statut.
« La Russie, garante de la sécurité dans le Caucase et la région, prendra une décision qui soutiendra sans ambiguïté la volonté de ces deux peuples du Caucase », a-t-il affirmé, après avoir rencontré ses homologues sud-ossète et abkhaze, Édouard Kokoity et Sergueï Bagapch.
Le précédent du Kosovo
Les pays occidentaux qui ont reconnu l'indépendance du Kosovo, dont le Canada, ont mis le doigt dans un engrenage qui continue aujourd'hui de tourner en Géorgie, estime Pierre Jolicoeur, professeur adjoint de sciences politiques au Collège militaire royal du Canada, à Kingston. Lisez et écoutez des extraits de notre entrevue avec ce spécialiste des conflits dans le Caucase.
Au secours de l'armée géorgienne
Photo: La Presse Canadienne /Haraz N. Ghanbari
Le général John Craddock (archives)
Le chef du commandement européen de l'armée américaine, John Craddock, est arrivé en Géorgie jeudi. Il doit s'entretenir avec le président Saakashvili et des hauts dirigeants militaires géorgiens.
Le général Craddock, qui est aussi le commandant opérationnel de l'OTAN en Europe, a admis d'emblée que les États-Unis aideront vraisemblablement la Géorgie à reconstruire son armée, écrasée par l'armée russe.
« On peut supposer [...] que nous aurons à les aider à reconstruire [leurs forces armées], car ce sont des partenaires dans la guerre contre le terrorisme et leur aide est utile », a-t-il déclaré aux journalistes.
John Craddock a indiqué qu'il fera part de ses conclusions au Pentagone vendredi. Au sujet du retrait des troupes russes, le général américain a indiqué qu'il était « plus lent qu'il ne devrait être » et qu'il est difficile de dire s'il sera achevé vendredi.
Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press et Reuters
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