Publié : dim. août 03, 2008 4:05 am
Pesticides
S'en procurer est un jeu d'enfant
Nicolas Dubois
Le Journal de Montréal
03/08/2008 08h37
Plusieurs pesticides étant homologués au Canada, ils peuvent donc être rapportés en assez bonne quantité. Ainsi, pour un séjour de 48 heures et plus aux États-Unis, il est possible de ramener pour 400 $ d’herbicides ou de fongicides.
Bien que la loi interdise la vente ou l'épandage de plusieurs pesticides toxiques au Québec, plusieurs propriétaires de pelouse n'hésitent pas désormais à se rendre aux États-Unis ou en Ontario pour se procurer ces produits.
«Avant, on allait aux États-Unis pour acheter de l'alcool et des cigarettes. Maintenant, on prend aussi des pesticides», avoue un propriétaire, bien fier de son beau gazon. Il a préféré conserver l'anonymat pour éviter d'attirer l'attention des autorités.
En avril 2006, le ministère de l'Environnement mettait la dernière touche à son Code de gestion des pesticides.
Plusieurs produits bien connus pour chasser les mauvaises herbes, comme le Killex, le GrubOut ou le Dicofol, ont alors disparu des tablettes des commerces québécois.
«Il est fréquent de voir des gens en faire encore usage. Plusieurs ont des pelouses parfaites et ne font pas affaire avec des entrepreneurs, c'est louche», observe Philippe Caissie, propriétaire d'une franchise Weed Man, spécialisée dans la tonte et l'entretien de la pelouse.
«Le problème auquel nous faisons face, c'est que depuis l'interdiction de ces produits, il n'y a pas d'alternatives aussi efficaces pour enrayer la mauvaise herbe», affirme Mélanie Langlais, de l'Association des services en horticulture ornementale du Québec.
Voisins du sud
À l'Agence des services frontaliers du Canada, on confirme que des Québécois ramènent «occasionnellement» de tels produits lors de leur séjour chez nos voisins du sud. Plusieurs pesticides étant homologués au Canada, ils peuvent donc être rapportés en assez bonne quantité.
Ainsi, pour un séjour de 48 heures et plus, il est possible de ramener pour 400 $ d'herbicides ou de fongicides.
«La loi empêche l'épandage sur le gazon. Rien ne nous interdit d'en conserver une quantité raisonnable et d'en mettre sur le patio ou dans l'entrée», ajoute M. Caissie.
«Avant l'entrée en vigueur du Code de gestion, il y a même des personnes qui avaient fait des réserves!»
Ontario
Pas besoin de chercher longtemps dans les magasins en Ontario pour trouver une bouteille de Killex.
Ceux qui demeurent à proximité de la province voisine, comme les résidants de l'Outaouais, peuvent en acheter et les ramener chez eux, en autant qu'ils ne se fassent pas prendre s'ils les utilisent.
Le gouvernement ontarien a récemment lancé un nouveau programme de lutte aux pesticides chimiques. En 2009, ces produits disparaîtront complètement des tablettes, mais d'ici là, l'achat est un jeu d'enfant.
Les entreprises aussi
Des entreprises de terrassement ont toujours recours à des herbicides, malgré leur interdiction.
Une enquête de la revue Protégez-vous a révélé que plusieurs paysagistes et spécialistes de la pelouse se sont fait prendre la main dans le sac.
Le groupe Vertdure a ainsi reçu pour plus de 35 000 $ d'amende pour avoir contrevenu au règlement sur les pesticides de Longueuil. Ar rosage M. Gazon, aussi à Longueuil, a dû payer plus de 20 000 $ pour avoir utilisé des herbicides.
À Saint-Bruno, en Montérégie, la Ville a délivré 30 constats d'infraction seulement l'an dernier.
«Nous n'encourageons pas nos membres à contrevenir au règlement puisque l'impact environnemental des pesticides est lourd», dit Mélanie Langlais, de l'Association des services en horticulture ornementale du Québec.
Pas parfait, mais...
«Je ne pense pas que ça soit la majorité. Mais je sais que des entreprises utilisent encore des produits interdits», croit aussi le paysagiste Philippe Caissie.
«C'est comme tout règlement, il n'est pas parfait. Même s'il y a une limite de 100 km/h sur une route, ce ne sont pas tous les automobilistes qui la respectent», ajoute M. Caissie.
Selon le paysagiste, même si l'application du règlement n'est pas parfaite, le Code de gestion des pesticides a eu son effet positif.
Je m'explique mal que les douaniers ne saississent pas ces produits quand les gens passent aux douanes, il me semle que ce serait pas compliqué
S'en procurer est un jeu d'enfant
Nicolas Dubois
Le Journal de Montréal
03/08/2008 08h37
Plusieurs pesticides étant homologués au Canada, ils peuvent donc être rapportés en assez bonne quantité. Ainsi, pour un séjour de 48 heures et plus aux États-Unis, il est possible de ramener pour 400 $ d’herbicides ou de fongicides.
Bien que la loi interdise la vente ou l'épandage de plusieurs pesticides toxiques au Québec, plusieurs propriétaires de pelouse n'hésitent pas désormais à se rendre aux États-Unis ou en Ontario pour se procurer ces produits.
«Avant, on allait aux États-Unis pour acheter de l'alcool et des cigarettes. Maintenant, on prend aussi des pesticides», avoue un propriétaire, bien fier de son beau gazon. Il a préféré conserver l'anonymat pour éviter d'attirer l'attention des autorités.
En avril 2006, le ministère de l'Environnement mettait la dernière touche à son Code de gestion des pesticides.
Plusieurs produits bien connus pour chasser les mauvaises herbes, comme le Killex, le GrubOut ou le Dicofol, ont alors disparu des tablettes des commerces québécois.
«Il est fréquent de voir des gens en faire encore usage. Plusieurs ont des pelouses parfaites et ne font pas affaire avec des entrepreneurs, c'est louche», observe Philippe Caissie, propriétaire d'une franchise Weed Man, spécialisée dans la tonte et l'entretien de la pelouse.
«Le problème auquel nous faisons face, c'est que depuis l'interdiction de ces produits, il n'y a pas d'alternatives aussi efficaces pour enrayer la mauvaise herbe», affirme Mélanie Langlais, de l'Association des services en horticulture ornementale du Québec.
Voisins du sud
À l'Agence des services frontaliers du Canada, on confirme que des Québécois ramènent «occasionnellement» de tels produits lors de leur séjour chez nos voisins du sud. Plusieurs pesticides étant homologués au Canada, ils peuvent donc être rapportés en assez bonne quantité.
Ainsi, pour un séjour de 48 heures et plus, il est possible de ramener pour 400 $ d'herbicides ou de fongicides.
«La loi empêche l'épandage sur le gazon. Rien ne nous interdit d'en conserver une quantité raisonnable et d'en mettre sur le patio ou dans l'entrée», ajoute M. Caissie.
«Avant l'entrée en vigueur du Code de gestion, il y a même des personnes qui avaient fait des réserves!»
Ontario
Pas besoin de chercher longtemps dans les magasins en Ontario pour trouver une bouteille de Killex.
Ceux qui demeurent à proximité de la province voisine, comme les résidants de l'Outaouais, peuvent en acheter et les ramener chez eux, en autant qu'ils ne se fassent pas prendre s'ils les utilisent.
Le gouvernement ontarien a récemment lancé un nouveau programme de lutte aux pesticides chimiques. En 2009, ces produits disparaîtront complètement des tablettes, mais d'ici là, l'achat est un jeu d'enfant.
Les entreprises aussi
Des entreprises de terrassement ont toujours recours à des herbicides, malgré leur interdiction.
Une enquête de la revue Protégez-vous a révélé que plusieurs paysagistes et spécialistes de la pelouse se sont fait prendre la main dans le sac.
Le groupe Vertdure a ainsi reçu pour plus de 35 000 $ d'amende pour avoir contrevenu au règlement sur les pesticides de Longueuil. Ar rosage M. Gazon, aussi à Longueuil, a dû payer plus de 20 000 $ pour avoir utilisé des herbicides.
À Saint-Bruno, en Montérégie, la Ville a délivré 30 constats d'infraction seulement l'an dernier.
«Nous n'encourageons pas nos membres à contrevenir au règlement puisque l'impact environnemental des pesticides est lourd», dit Mélanie Langlais, de l'Association des services en horticulture ornementale du Québec.
Pas parfait, mais...
«Je ne pense pas que ça soit la majorité. Mais je sais que des entreprises utilisent encore des produits interdits», croit aussi le paysagiste Philippe Caissie.
«C'est comme tout règlement, il n'est pas parfait. Même s'il y a une limite de 100 km/h sur une route, ce ne sont pas tous les automobilistes qui la respectent», ajoute M. Caissie.
Selon le paysagiste, même si l'application du règlement n'est pas parfaite, le Code de gestion des pesticides a eu son effet positif.
Je m'explique mal que les douaniers ne saississent pas ces produits quand les gens passent aux douanes, il me semle que ce serait pas compliqué