Publié : jeu. juin 12, 2008 7:10 am
Hypersexualisation
Les femmes ne sont pas toutes des victimes
Jessica Nadeau
Le Journal de Montréal
12/06/2008 09h46 - Mise à jour 12/06/2008 12h54
Les stars hollywoodiennes et autres Paris Hilton de ce monde auraient une grande influence chez les adolescentes.
Le Conseil du statut de la femme véhicule lui-même des stéréotypes dans son rapport sur les médias et l'hypersexualisation des jeunes, estiment les experts.
Le rapport du Conseil du statut de la femme publié hier révèle que la sexualité est omniprésente dans les médias et que les Paris Hilton de ce monde influencent les adolescentes à avoir des rapports sexuels de plus en plus jeunes, et inégalitaires.
Objet sexuel
«On dit à la femme Sois belle et tais-toi, s'insurge la présidente Christiane Pelchat. On ramène les femmes à un objet sexuel visant le seul plaisir de l'homme dominateur. Les jeunes finissent par croire à ces stéréotypes comme étant la réalité.»
Mais pour la sexologue Jacqueline Comte, les auteures du rapport véhiculent elles-mêmes des stéréotypes sur la sexualité des jeunes.
Explorer leur sexualité
«C'est un stéréotype que de dire que les jeunes femmes se laissent embarquer à donner du plaisir alors qu'elles n'en ont pas. Les jeunes filles aussi peuvent avoir du désir sans être amoureuses et peuvent avoir envie d'explorer leur sexualité.»
Autre cliché selon elle : la notion des garçons qui regardent les filles comme étant de simples objets sexuels.
«On veut laisser entendre que dès qu'on donne une valeur sexuelle à une femme, on oublie ses autres qualités. C'est démoniser la sexualité. C'est l'ancien discours judéochrétien», dénonce Mme Comte.
Même son de cloche du côté du psychologue-sexologue Yvon Dallaire, qui soutient que l'on dramatise une situation qui est loin d'être aussi grave qu'on voudrait le laisser croire.
Déresponsabilisation
«On va dans les clichés en mettant la faute de l'hypersexualisation des jeunes sur les médias et la société. Ce faisant, on déresponsabilise les parents qui ont le premier mot à dire sur la façon dont s'habille leur enfant pour aller à l'école.»
Tous les intervenants du milieu des vidéoclips, jeux vidéo, Internet, magazines pour jeunes femmes et télé contactés par le Journal hier soutenaient que cette image de la femme «soumise» était dépassée et que la femme était désormais présentée comme étant «en pleine possession de ses moyens, intelligente et sexy à la fois».
56 % des 12-17 ans ont visité des sites pornographiques, volontairement.
63 % des jeunes exposés à des images sexuelles diffusées par les médias croient que cette image [être belle et accepter d'avoir des relations avec les hommes pour leur faire plaisir] est la réalité.
67 % des filles qui ont eu une relation amoureuse avec rapports sexuels à 13 ans ou moins ont connu un épisode de violence dans le cadre de leur relation amoureuse.
22 % des Québécoises de 14 ou 15 ans affirment avoir déjà eu des relations sexuelles.
20 % De 2005 à 2006, on note une hausse de 20 % de la violence conjugale chez les filles de 12 à 17 ans.
90 % des jeunes filles sont insatisfaites de leur image.
Les femmes ne sont pas toutes des victimes
Jessica Nadeau
Le Journal de Montréal
12/06/2008 09h46 - Mise à jour 12/06/2008 12h54
Les stars hollywoodiennes et autres Paris Hilton de ce monde auraient une grande influence chez les adolescentes.
Le Conseil du statut de la femme véhicule lui-même des stéréotypes dans son rapport sur les médias et l'hypersexualisation des jeunes, estiment les experts.
Le rapport du Conseil du statut de la femme publié hier révèle que la sexualité est omniprésente dans les médias et que les Paris Hilton de ce monde influencent les adolescentes à avoir des rapports sexuels de plus en plus jeunes, et inégalitaires.
Objet sexuel
«On dit à la femme Sois belle et tais-toi, s'insurge la présidente Christiane Pelchat. On ramène les femmes à un objet sexuel visant le seul plaisir de l'homme dominateur. Les jeunes finissent par croire à ces stéréotypes comme étant la réalité.»
Mais pour la sexologue Jacqueline Comte, les auteures du rapport véhiculent elles-mêmes des stéréotypes sur la sexualité des jeunes.
Explorer leur sexualité
«C'est un stéréotype que de dire que les jeunes femmes se laissent embarquer à donner du plaisir alors qu'elles n'en ont pas. Les jeunes filles aussi peuvent avoir du désir sans être amoureuses et peuvent avoir envie d'explorer leur sexualité.»
Autre cliché selon elle : la notion des garçons qui regardent les filles comme étant de simples objets sexuels.
«On veut laisser entendre que dès qu'on donne une valeur sexuelle à une femme, on oublie ses autres qualités. C'est démoniser la sexualité. C'est l'ancien discours judéochrétien», dénonce Mme Comte.
Même son de cloche du côté du psychologue-sexologue Yvon Dallaire, qui soutient que l'on dramatise une situation qui est loin d'être aussi grave qu'on voudrait le laisser croire.
Déresponsabilisation
«On va dans les clichés en mettant la faute de l'hypersexualisation des jeunes sur les médias et la société. Ce faisant, on déresponsabilise les parents qui ont le premier mot à dire sur la façon dont s'habille leur enfant pour aller à l'école.»
Tous les intervenants du milieu des vidéoclips, jeux vidéo, Internet, magazines pour jeunes femmes et télé contactés par le Journal hier soutenaient que cette image de la femme «soumise» était dépassée et que la femme était désormais présentée comme étant «en pleine possession de ses moyens, intelligente et sexy à la fois».
56 % des 12-17 ans ont visité des sites pornographiques, volontairement.
63 % des jeunes exposés à des images sexuelles diffusées par les médias croient que cette image [être belle et accepter d'avoir des relations avec les hommes pour leur faire plaisir] est la réalité.
67 % des filles qui ont eu une relation amoureuse avec rapports sexuels à 13 ans ou moins ont connu un épisode de violence dans le cadre de leur relation amoureuse.
22 % des Québécoises de 14 ou 15 ans affirment avoir déjà eu des relations sexuelles.
20 % De 2005 à 2006, on note une hausse de 20 % de la violence conjugale chez les filles de 12 à 17 ans.
90 % des jeunes filles sont insatisfaites de leur image.