Publié : jeu. nov. 22, 2007 2:51 am
Unis contre la montréalisation
L’information locale d’abord
MédiaMatinQuébec
ALAIN BERGERON
abergeron@mediamatinquebec.com
«Ce qui se passe sur le boulevard Métropolitain, à Montréal, n’intéresse pas nécessairement Mme Blancheville, de Charlesbourg!»
La boutade venait de Carl Langelier, de TVA Québec, mais elle traduisait le cri du cœur lancé par les représentants syndicaux des principaux médias d’information de la capitale, hier. Passionnés de leur métier et riches de leur attachement pour Québec, ces journalistes avant tout ont uni leurs voix pour dénoncer les compressions réalisées et pressenties dans nos salles de rédaction et nos studios, conséquences du glissement observé vers Montréal dans le traitement de l’information.
Un danger
Citant divers exemples de centralisation ou de convergence vécus dans leurs «boîtes» respectives, ces professionnels interpellent la population de Québec sur ce danger qui la guette, selon eux. Québec est de plus en plus perçue comme une simple région aux yeux des conglomérats de presse, déplorent-ils, et cette attitude brimera les gens d’ici lorsqu’ils tenteront d’apprendre ce qui se passe dans leurs rues.
«Avant même le début du conflit au Journal de Québec, une étude du Centre d’études des médias de l’Université Laval nous confirmait que le contenu produit par notre salle de rédaction était en réduction depuis une dizaine d’années (il se situait sous les 25 % en 2006). Or, qu’est-ce qui remplaçait ça? C’était le Journal de Montréal et la hausse du nombre de collaborateurs. Maintenant, depuis le début du conflit, on voit que c’est encore pire», s’indigne Denis Bolduc, porte-parole des travailleurs en lock-out et en grève depuis sept mois au Journal de Québec.
«Si on acceptait l’offre (de Quebecor) sur la table, entre autres, on assisterait à une baisse de trois postes dans le plancher d’emplois», ajoute prudemment M. Bolduc pour illustrer l’un des enjeux du conflit.
«Nous entendons souvent un discours rassurant à travers les lunettes roses des dirigeants d’entreprises de presse à Québec. Mais nous, qui représentons les travailleurs de l’information, sommes à même de constater que les effectifs et les moyens sont de plus en plus limités et nous glissent entre les doigts», a pris soin d’écrire dans le communiqué remis aux journalistes par le président du Syndicat des communications de Radio-Canada, Alex Levasseur, identifié comme le porte-parole des représentants attablés devant nous pour l’occasion.
Un phénomène qui intéresse
Signe de leur intérêt pour le phénomène, plusieurs moteurs de l’information de Québec avaient assigné un journaliste pour couvrir l’événement d’hier, au pavillon Pollack-Desjardins de l’Université Laval. Y assistaient MédiaMatinQuébec, Le Soleil, Le Devoir, TQS, TVA, Radio-Canada, ainsi que la radio de l’Université Laval, CHYZ. À défaut de s’y présenter, la Presse Canadienne et la radio CFEL de Montmagny avaient, pour leur part, pris des dispositions pour s’entretenir avec les intervenants.
«Se voir les cinq ensemble sur la même estrade, c’est déjà un événement en soi puisqu’on est habituellement des compétiteurs», a voulu résumer Alex Levasseur pour justifier cette action commune.
Pressenti pour accéder à la présidence de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), dont le congrès annuel se tient à Québec ce week-end, François Bourque assistait au concert de cette chorale. «C’est clair que je suis sensible à cet enjeu», nous a brièvement exprimé le chroniqueur du Soleil, qui pourrait succéder à Alain Gravel, de Radio-Canada.
Munissez-vous d’un bon gant de fourneau, alors. La patate est chaude!
L’information locale d’abord
MédiaMatinQuébec
ALAIN BERGERON
abergeron@mediamatinquebec.com
«Ce qui se passe sur le boulevard Métropolitain, à Montréal, n’intéresse pas nécessairement Mme Blancheville, de Charlesbourg!»
La boutade venait de Carl Langelier, de TVA Québec, mais elle traduisait le cri du cœur lancé par les représentants syndicaux des principaux médias d’information de la capitale, hier. Passionnés de leur métier et riches de leur attachement pour Québec, ces journalistes avant tout ont uni leurs voix pour dénoncer les compressions réalisées et pressenties dans nos salles de rédaction et nos studios, conséquences du glissement observé vers Montréal dans le traitement de l’information.
Un danger
Citant divers exemples de centralisation ou de convergence vécus dans leurs «boîtes» respectives, ces professionnels interpellent la population de Québec sur ce danger qui la guette, selon eux. Québec est de plus en plus perçue comme une simple région aux yeux des conglomérats de presse, déplorent-ils, et cette attitude brimera les gens d’ici lorsqu’ils tenteront d’apprendre ce qui se passe dans leurs rues.
«Avant même le début du conflit au Journal de Québec, une étude du Centre d’études des médias de l’Université Laval nous confirmait que le contenu produit par notre salle de rédaction était en réduction depuis une dizaine d’années (il se situait sous les 25 % en 2006). Or, qu’est-ce qui remplaçait ça? C’était le Journal de Montréal et la hausse du nombre de collaborateurs. Maintenant, depuis le début du conflit, on voit que c’est encore pire», s’indigne Denis Bolduc, porte-parole des travailleurs en lock-out et en grève depuis sept mois au Journal de Québec.
«Si on acceptait l’offre (de Quebecor) sur la table, entre autres, on assisterait à une baisse de trois postes dans le plancher d’emplois», ajoute prudemment M. Bolduc pour illustrer l’un des enjeux du conflit.
«Nous entendons souvent un discours rassurant à travers les lunettes roses des dirigeants d’entreprises de presse à Québec. Mais nous, qui représentons les travailleurs de l’information, sommes à même de constater que les effectifs et les moyens sont de plus en plus limités et nous glissent entre les doigts», a pris soin d’écrire dans le communiqué remis aux journalistes par le président du Syndicat des communications de Radio-Canada, Alex Levasseur, identifié comme le porte-parole des représentants attablés devant nous pour l’occasion.
Un phénomène qui intéresse
Signe de leur intérêt pour le phénomène, plusieurs moteurs de l’information de Québec avaient assigné un journaliste pour couvrir l’événement d’hier, au pavillon Pollack-Desjardins de l’Université Laval. Y assistaient MédiaMatinQuébec, Le Soleil, Le Devoir, TQS, TVA, Radio-Canada, ainsi que la radio de l’Université Laval, CHYZ. À défaut de s’y présenter, la Presse Canadienne et la radio CFEL de Montmagny avaient, pour leur part, pris des dispositions pour s’entretenir avec les intervenants.
«Se voir les cinq ensemble sur la même estrade, c’est déjà un événement en soi puisqu’on est habituellement des compétiteurs», a voulu résumer Alex Levasseur pour justifier cette action commune.
Pressenti pour accéder à la présidence de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), dont le congrès annuel se tient à Québec ce week-end, François Bourque assistait au concert de cette chorale. «C’est clair que je suis sensible à cet enjeu», nous a brièvement exprimé le chroniqueur du Soleil, qui pourrait succéder à Alain Gravel, de Radio-Canada.
Munissez-vous d’un bon gant de fourneau, alors. La patate est chaude!