Publié : sam. oct. 06, 2007 3:39 am
Pas le temps d’être heureux
La Presse
Les Québécois sont-ils heureux? Ils le seraient plus s’ils avaient plus de temps, révèle notre sondage exclusif CROP-La Presse. Mais certains préféreraient avoir plus d’argent. Est-ce que consommer toujours plus empêche d’apprécier la vie? Un psychologue britannique en est convaincu. Premier volet d’une série de deux sur la recette du bonheur.
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» Êtes-vous heureux? Répondez à notre questionnaire.
Ce n’est pas l’argent, c’est le temps qui fait le bonheur. Et plus d’un Québécois sur quatre trouve qu’il en manque.
Selon un nouveau sondage CROP-La Presse, 28% des Québécois estiment que pour être plus heureux, il leur faudrait plus de temps. De tous les facteurs qui manquent à leur bonheur, c’est celui qui a le plus d’importance.
Les gens qui souhaitent avoir plus de temps sont plus nombreux que ceux qui aimeraient une meilleure santé (22%), plus d’argent (16%), plus d’amis (6%) ou même plus d’amour (8%).
«Si l’argent nous permet de faire des choses qui nous rendent heureux, comme aller en voyage, c’est super», explique Nathalie Bourdelais, une mère de famille qui a laissé un emploi très sûr dans une grande école montréalaise, il y a un an, pour lancer son propre service de coaching scolaire.
Mais pour le bonheur, explique-t-elle, il faut du temps et la liberté de l’organiser comme on veut. «Dans ma nouvelle vie, c’est ça que j’ai trouvé, et je dirais que j’ai augmenté mon bonheur d’un bon 40%.»
Ce manque de temps ne semble pas lié nécessairement à la course folle des parents de jeunes enfants, mais bien à l’importance générale accordée à la place du travail dans la vie. Ainsi, même les 18-34 ans (40% d’entre eux), aimeraient avoir plus de temps, un souhait que l’on croyait réservé aux jeunes familles alors que 34% des 35 à 54 ans voudraient plus d’heures dans leurs semaines.
Et le manque de temps ennuie particulièrement les Québécois des classes moyennes et supérieures, puisque 44% des gens dont le revenu annuel est de plus de 60 000$ affirment que le temps manque à leur bonheur. Et dans la même veine, plus on a étudié, plus on manque de minutes.
Des gens heureux
De façon générale, nous dit le sondage, les Québécois sont heureux. Environ les deux tiers des gens sont «tout à fait satisfaits» de leur vie (plus de femmes que d’hommes, plus de gens des campagnes que des villes) et un tiers «plutôt satisfaits».
Mais ça ne veut pas dire que tout est parfait. «Quand on pose d’autres questions, il y a des nuances», explique Claude Gauthier, vice-président chez CROP.
Ainsi, 14% des gens regardent autour d’eux, se comparent et trouvent que les autres ont l’air plus gâtés par la vie. Et le tiers des répondants ont déclaré que s’ils pouvaient changer des choses à leur vie, ils le feraient.
«Nous sommes le peuple de l’ovation. Nous sommes joyeux, ça c’est clair. Mais sommes-nous réellement heureux?» demande Anne Darche, ex-publicitaire.Chose certaine, les Québécois n’associent pas d’emblée argent et bonheur.
Même si 16% des répondants affirment que plus d’argent les rendrait plus heureux (après plus de temps et une meilleure santé), seulement 1% des gens associent l’argent au bonheur. Les Québécois voient en outre la consommation et la publicité comme des facteurs irritants majeurs: 22% des répondants ont identifié la surconsommation quand on leur a demandé ce qui les agaçait le plus dans la vie. (Vingt pour cent ont, là aussi, parlé du manque de temps.) Et 15% ont dit que c’était la publicité.
«La prudence en matière de consommation est une tendance assez généralisée dans la population, quel que soit le groupe d’âge», explique Céline Berre, vice-présidente chez CROP. Elle observe une évolution de cette attitude depuis environ cinq ans, dans la foulée des préoccupations environnementales notamment.
Selon notre sondage, la surconsommation agace particulièrement les femmes et les francophones. Et près du quart des 55 ans et plus trouvent qu’il y a abus de publicité.
Sources du bonheur
De façon très classique, les Québécois ont répondu que la famille (33%) et la santé (24%) étaient les ingrédients les plus indispensables du bonheur.
Mais saviez-vous que même si, en moyenne, seulement 15% des gens croient que l’amour est la première raison du bonheur, la proportion est deux fois plus élevée chez les hommes (19%) que chez les femmes?
Pierre Côté, le fondateur de l’Indice relatif de bonheur, un organisme qui sonde les Québécois, explique que les hommes accordent une importance nettement plus grande au sexe, ce qu’ils ont peut-être inclus dans la catégorie «amour» du sondage. «Et les femmes sont plus nombreuses à se dire capables d’être heureuses sans vie amoureuse satisfaisante», note M. Côté.
En revanche, la santé est particulièrement importante pour les femmes. Tout comme pour les gens de l’extérieur de la région de Montréal et les 55 ans et plus.
Et à Montréal, on valorise plus l’amitié qu’ailleurs.
Finalement, seulement 1% des gens trouvent que le travail est la source du bonheur…
LE QUESTIONNAIRE
http://quiz.cyberpresse.ca/quiz.php?quiz=751
La Presse
Les Québécois sont-ils heureux? Ils le seraient plus s’ils avaient plus de temps, révèle notre sondage exclusif CROP-La Presse. Mais certains préféreraient avoir plus d’argent. Est-ce que consommer toujours plus empêche d’apprécier la vie? Un psychologue britannique en est convaincu. Premier volet d’une série de deux sur la recette du bonheur.
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Ce n’est pas l’argent, c’est le temps qui fait le bonheur. Et plus d’un Québécois sur quatre trouve qu’il en manque.
Selon un nouveau sondage CROP-La Presse, 28% des Québécois estiment que pour être plus heureux, il leur faudrait plus de temps. De tous les facteurs qui manquent à leur bonheur, c’est celui qui a le plus d’importance.
Les gens qui souhaitent avoir plus de temps sont plus nombreux que ceux qui aimeraient une meilleure santé (22%), plus d’argent (16%), plus d’amis (6%) ou même plus d’amour (8%).
«Si l’argent nous permet de faire des choses qui nous rendent heureux, comme aller en voyage, c’est super», explique Nathalie Bourdelais, une mère de famille qui a laissé un emploi très sûr dans une grande école montréalaise, il y a un an, pour lancer son propre service de coaching scolaire.
Mais pour le bonheur, explique-t-elle, il faut du temps et la liberté de l’organiser comme on veut. «Dans ma nouvelle vie, c’est ça que j’ai trouvé, et je dirais que j’ai augmenté mon bonheur d’un bon 40%.»
Ce manque de temps ne semble pas lié nécessairement à la course folle des parents de jeunes enfants, mais bien à l’importance générale accordée à la place du travail dans la vie. Ainsi, même les 18-34 ans (40% d’entre eux), aimeraient avoir plus de temps, un souhait que l’on croyait réservé aux jeunes familles alors que 34% des 35 à 54 ans voudraient plus d’heures dans leurs semaines.
Et le manque de temps ennuie particulièrement les Québécois des classes moyennes et supérieures, puisque 44% des gens dont le revenu annuel est de plus de 60 000$ affirment que le temps manque à leur bonheur. Et dans la même veine, plus on a étudié, plus on manque de minutes.
Des gens heureux
De façon générale, nous dit le sondage, les Québécois sont heureux. Environ les deux tiers des gens sont «tout à fait satisfaits» de leur vie (plus de femmes que d’hommes, plus de gens des campagnes que des villes) et un tiers «plutôt satisfaits».
Mais ça ne veut pas dire que tout est parfait. «Quand on pose d’autres questions, il y a des nuances», explique Claude Gauthier, vice-président chez CROP.
Ainsi, 14% des gens regardent autour d’eux, se comparent et trouvent que les autres ont l’air plus gâtés par la vie. Et le tiers des répondants ont déclaré que s’ils pouvaient changer des choses à leur vie, ils le feraient.
«Nous sommes le peuple de l’ovation. Nous sommes joyeux, ça c’est clair. Mais sommes-nous réellement heureux?» demande Anne Darche, ex-publicitaire.Chose certaine, les Québécois n’associent pas d’emblée argent et bonheur.
Même si 16% des répondants affirment que plus d’argent les rendrait plus heureux (après plus de temps et une meilleure santé), seulement 1% des gens associent l’argent au bonheur. Les Québécois voient en outre la consommation et la publicité comme des facteurs irritants majeurs: 22% des répondants ont identifié la surconsommation quand on leur a demandé ce qui les agaçait le plus dans la vie. (Vingt pour cent ont, là aussi, parlé du manque de temps.) Et 15% ont dit que c’était la publicité.
«La prudence en matière de consommation est une tendance assez généralisée dans la population, quel que soit le groupe d’âge», explique Céline Berre, vice-présidente chez CROP. Elle observe une évolution de cette attitude depuis environ cinq ans, dans la foulée des préoccupations environnementales notamment.
Selon notre sondage, la surconsommation agace particulièrement les femmes et les francophones. Et près du quart des 55 ans et plus trouvent qu’il y a abus de publicité.
Sources du bonheur
De façon très classique, les Québécois ont répondu que la famille (33%) et la santé (24%) étaient les ingrédients les plus indispensables du bonheur.
Mais saviez-vous que même si, en moyenne, seulement 15% des gens croient que l’amour est la première raison du bonheur, la proportion est deux fois plus élevée chez les hommes (19%) que chez les femmes?
Pierre Côté, le fondateur de l’Indice relatif de bonheur, un organisme qui sonde les Québécois, explique que les hommes accordent une importance nettement plus grande au sexe, ce qu’ils ont peut-être inclus dans la catégorie «amour» du sondage. «Et les femmes sont plus nombreuses à se dire capables d’être heureuses sans vie amoureuse satisfaisante», note M. Côté.
En revanche, la santé est particulièrement importante pour les femmes. Tout comme pour les gens de l’extérieur de la région de Montréal et les 55 ans et plus.
Et à Montréal, on valorise plus l’amitié qu’ailleurs.
Finalement, seulement 1% des gens trouvent que le travail est la source du bonheur…
LE QUESTIONNAIRE
http://quiz.cyberpresse.ca/quiz.php?quiz=751