Myriam Bédard
Personne n'est au courant
Jessica Nadeau et Cédric Bélanger
Le Journal de Montréal
20/12/2006 05h29 - Mise à jour 20/12/2006 07h22
Alors que l'affaire Myriam Bédard défraie les manchettes au Québec depuis une semaine, personne à Washington - pas même la police - ne sait qu'elle est recherchée.
Depuis le 5 décembre, un mandat d'arrestation pancanadien a été émis contre Myriam Bédard pour l'enlèvement de sa propre fille de 11 ans.
Pourtant, personne ne semble rechercher l'ancienne médaillée olympique dans les rues de Washington, où elle avait indiqué vouloir se rendre avec son conjoint Nima Mazhari et la petite Maude.
Joint à Washington, l'officier Israel James, porte-parole du Metropolitan Police Department du district de Columbia, a affirmé hier ne pas être au courant de l'histoire d'enlèvement.
Il a également soutenu que le gouvernement canadien n'avait fait aucune demande d'aide.
Pas de juridiction
Pourtant, la GRC, demandée en renfort par la police de Québec, soutient avoir travaillé avec ses agents de liaison aux États-Unis, qui eux auraient avisé les autorités compétentes de leurs réseaux de contacts.
«À partir de là, c'est dans leurs mains à eux [les autorités américaines] car nous n'avons pas de juridiction là-bas», précise Sylvain L'Heureux, porte-parole pour la GRC.
Du côté de la police de Québec, on refuse de révéler si des enquêteurs se sont rendus à Washington pour rechercher la fugitive.
On ignore également pourquoi, alors que l'on croit Myriam Bédard à Washington, on a émis un mandat d'arrestation pancanadien et non pas international.
Aucune photo ne circule
Parlant de façon hypothétique, Jean-Sébastien Roy du SPVQ confirme néanmoins que «si un policier américain l'interceptait pour une raison ou une autre, il verrait automatiquement qu'elle est recherchée au Canada en vertu d'un mandat d'arrestation. Elle serait alors détenue et les autorités canadiennes seraient prévenues.»
Mais il précise que «sa photo ne circule pas dans les postes de police». Et dans les médias de Washington, personne n'avait entendu parler de l'affaire hier soir.
Autrement dit, à moins que les policiers québécois ne connaissent l'endroit exact où Myriam Bédard se trouve et qu'ils en avertissent les autorités américaines, ou que la fuyarde ne commette une infraction au Code de la route, les chances de la retrouver sont minces.
À moins qu'elle ne revienne au Canada, où un avis de guet a été émis aux douanes.
«Nous avons un grand bout d'enquête de fait, mais ça n'a rien donné à date, avoue Sylvain L'Heureux. Ce n'est pas évident de trouver quelqu'un quand on ne sait pas exactement où elle est.»
Du côté de Québec, Jean Paquet, le père de Maude, est revenu d'Autriche lundi et affirmait vouloir revoir sa fille à tout prix, même s'il ne s'inquiétait pas pour sa santé.
Des problèmes à répétition avec la justice
Le couple a porté en appel un jugement défavorable dans une cause relative à une somme de 59 000 $ pour la vente ratée d'un immeuble.
Chrysler poursuit actuellement le couple pour une somme de 25 600 $, leur reprochant d'avoir ramené prématurément une Mercedes 2002 de location.
Nima Mazhari a été condamné la semaine dernière à payer une amende de 435 $ pour un excès de vitesse commis cet été à Montréal. Il roulait à 140 km/h dans une zone de 70 km/h.
Nima Mazhari a été condamné à payer 2400 $ à une entreprise de distribution de mazout de Lévis. C'est à l'occasion de ce procès qu'il voulait assigner Jean Chrétien comme témoin, en vain.
Nima Mazhari doit subir un procès l'an prochain relativement à des affaires de vol et de recel de tableaux.
Le ministère du Revenu conteste des déclarations d'impôt de Myriam Bédard.
Nima Mazhari poursuit Via Rail pour des contrats de 5500 $ qui n'auraient pas été payés.
jnadeau@journalmtl.com