Publié : lun. mai 14, 2007 3:18 pm
Citation :Ottawa
Hill menace de suspendre le comité des langues officielles
Presse Canadienne (PC) Karine Fortin
14/05/2007 19h12
Jay Hill, whip en chef du gouvernement
© Photo PC
Les conservateurs menacent de mettre la hache dans le comité permanent des langues officielles si les partis d'opposition persistent à réclamer la destitution du président Guy Lauzon.
Le comité doit se réunir demain matin pour discuter de l'échéancier et débattre de plusieurs motions dont l'une du député néo-démocrate Yvon Godin qui demande la démission ou la démotion de M. Lauzon.
Cette requête a l'appui des autres partis d'opposition outrés par l'annulation à la dernière minute de deux réunions sur les coupes dans le budget du Programme de contestation judiciaire (PCJ).
M. Lauzon dit avoir agi de sa propre initiative en annulant les rencontres parce qu'il trouvait le comité «trop partisan». Plusieurs croient cependant que la décision émanait du Bureau du premier ministre, qui voulait à tout prix éviter un débat sur le PCJ.
Chose certaine, la controverse actuelle semble déplaire souverainement au gouvernement. Le whip du gouvernement, Jay Hill, a d'ailleurs approché lundi le député néo-démocrate Yvon Godin ainsi que les whips du Parti libéral et du Bloc québécois pour leur demander de cesser leur fronde.
En entrevue à la Presse Canadienne, M. Hill a indiqué qu'il ne remplacerait pas M. Lauzon si l'opposition forçait son départ. Tous les députés conservateurs auraient d'ailleurs reçu la consigne de ne pas accepter le poste si on le leur offrait.
Puisque le président du comité des langues officielles doit obligatoirement appartenir à ce parti, la tactique du whip aurait pour effet d'empêcher la poursuite des travaux. «Je voulais être bien certain que les partis d'opposition comprenaient que leur geste aurait des conséquences», a-t-il déclaré.
M. Hill a confirmé que si la motion d'Yvon Godin était adoptée, il n'y aurait plus de comité des langues officielles. «La décision appartient à l'opposition, pas à moi, a-t-il souligné. Si l'opposition veut se débarrasser du président, alors le comité ne siégera plus.»
Le whip ne semble pas craindre que sa décision ait des répercussions négatives sur l'image de son gouvernement dont la performance en matière de langues officielles laisse pourtant à désirer.
Après avoir nommé un Ombudsman pour les victimes d'actes criminels et un président de la Commission de la capitale nationale unilingues anglophones, les conservateurs se sont récemment fait taper sur les doigts par le Commissaire aux langues officielles Graham Fraser qui juge illégales plusieurs des coupes budgétaires annoncées l'automne dernier.
CoJincidence: ce dernier doit déposer son rapport annuel à la Chambre des communes mardi matin.
Quoi qu'il en soit, selon M. Hill, la population canadienne n'a pas beaucoup de sympathie pour le comité présidé par M. Lauzon «qui a fait perdre son temps à tout le monde» en se penchant sur la nomination de Shane Doan comme capitaine de l'équipe nationale de hockey.
«Je ne crois pas qu'on entendra de grands cris à travers le pays si ce comité ne siège pas», a-t-il déclaré.
Loin d'effrayer M. Godin, les propos tenus par le whip conservateur ont renforcé sa détermination. Il a confirmé lundi après-midi n'avoir aucunement l'intention de retirer sa motion, quelles que soient les conséquences.
«C'est encore une fois totalement antidémocratique de venir nous faire du chantage comme ça. Ce n'est pas acceptable, a-t-il insisté à l'issue de la période des questions. Je n'ai pas l'intention de reculer.»
Selon lui, le comportement des conservateurs prouve qu'ils accordent très peu d'importances aux langues officielles. «Je suis certaine qu'ils n'auraient pas agi comme ça pour le comité des Finances», a-t-il fait valoir.
Même son de cloche du côté du député libéral Pablo Rodriguez qui croit que cela ça démontre à quel point les conservateurs «se foutent des communautés».
Les libéraux et le Bloc ont réitéré leur appui en disant que les gestes du gouvernement les confirmaient dans leur décision. «Les menaces viennent juste démontrer à quel point notre idée est juste», a déclaré le porte-parole bloquiste Frédéric Lepage. --Message edité par geneviève-2 le 2007-05-14 21:26:30--
Hill menace de suspendre le comité des langues officielles
Presse Canadienne (PC) Karine Fortin
14/05/2007 19h12
Jay Hill, whip en chef du gouvernement
© Photo PC
Les conservateurs menacent de mettre la hache dans le comité permanent des langues officielles si les partis d'opposition persistent à réclamer la destitution du président Guy Lauzon.
Le comité doit se réunir demain matin pour discuter de l'échéancier et débattre de plusieurs motions dont l'une du député néo-démocrate Yvon Godin qui demande la démission ou la démotion de M. Lauzon.
Cette requête a l'appui des autres partis d'opposition outrés par l'annulation à la dernière minute de deux réunions sur les coupes dans le budget du Programme de contestation judiciaire (PCJ).
M. Lauzon dit avoir agi de sa propre initiative en annulant les rencontres parce qu'il trouvait le comité «trop partisan». Plusieurs croient cependant que la décision émanait du Bureau du premier ministre, qui voulait à tout prix éviter un débat sur le PCJ.
Chose certaine, la controverse actuelle semble déplaire souverainement au gouvernement. Le whip du gouvernement, Jay Hill, a d'ailleurs approché lundi le député néo-démocrate Yvon Godin ainsi que les whips du Parti libéral et du Bloc québécois pour leur demander de cesser leur fronde.
En entrevue à la Presse Canadienne, M. Hill a indiqué qu'il ne remplacerait pas M. Lauzon si l'opposition forçait son départ. Tous les députés conservateurs auraient d'ailleurs reçu la consigne de ne pas accepter le poste si on le leur offrait.
Puisque le président du comité des langues officielles doit obligatoirement appartenir à ce parti, la tactique du whip aurait pour effet d'empêcher la poursuite des travaux. «Je voulais être bien certain que les partis d'opposition comprenaient que leur geste aurait des conséquences», a-t-il déclaré.
M. Hill a confirmé que si la motion d'Yvon Godin était adoptée, il n'y aurait plus de comité des langues officielles. «La décision appartient à l'opposition, pas à moi, a-t-il souligné. Si l'opposition veut se débarrasser du président, alors le comité ne siégera plus.»
Le whip ne semble pas craindre que sa décision ait des répercussions négatives sur l'image de son gouvernement dont la performance en matière de langues officielles laisse pourtant à désirer.
Après avoir nommé un Ombudsman pour les victimes d'actes criminels et un président de la Commission de la capitale nationale unilingues anglophones, les conservateurs se sont récemment fait taper sur les doigts par le Commissaire aux langues officielles Graham Fraser qui juge illégales plusieurs des coupes budgétaires annoncées l'automne dernier.
CoJincidence: ce dernier doit déposer son rapport annuel à la Chambre des communes mardi matin.
Quoi qu'il en soit, selon M. Hill, la population canadienne n'a pas beaucoup de sympathie pour le comité présidé par M. Lauzon «qui a fait perdre son temps à tout le monde» en se penchant sur la nomination de Shane Doan comme capitaine de l'équipe nationale de hockey.
«Je ne crois pas qu'on entendra de grands cris à travers le pays si ce comité ne siège pas», a-t-il déclaré.
Loin d'effrayer M. Godin, les propos tenus par le whip conservateur ont renforcé sa détermination. Il a confirmé lundi après-midi n'avoir aucunement l'intention de retirer sa motion, quelles que soient les conséquences.
«C'est encore une fois totalement antidémocratique de venir nous faire du chantage comme ça. Ce n'est pas acceptable, a-t-il insisté à l'issue de la période des questions. Je n'ai pas l'intention de reculer.»
Selon lui, le comportement des conservateurs prouve qu'ils accordent très peu d'importances aux langues officielles. «Je suis certaine qu'ils n'auraient pas agi comme ça pour le comité des Finances», a-t-il fait valoir.
Même son de cloche du côté du député libéral Pablo Rodriguez qui croit que cela ça démontre à quel point les conservateurs «se foutent des communautés».
Les libéraux et le Bloc ont réitéré leur appui en disant que les gestes du gouvernement les confirmaient dans leur décision. «Les menaces viennent juste démontrer à quel point notre idée est juste», a déclaré le porte-parole bloquiste Frédéric Lepage. --Message edité par geneviève-2 le 2007-05-14 21:26:30--