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Publié : jeu. mai 10, 2007 7:59 am
par Vieille fille
Raison de plus pour les garder en dedans !


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Le jeudi 10 mai 2007
(Archives AP)
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Archives AP

Hausse de la violence dans les prisons

François Berger

La Presse

Une flambée de violence frappe les pénitenciers canadiens, où les agressions ont fait un bond de plus de 20 % l'an dernier. Les détenus s'en prennent à leurs gardiens, mais aussi et surtout aux autres détenus, qui demandent plus souvent d'être placés sous protection spéciale.

Les données officielles du Service correctionnel canadien (SCC) font état de 933 voies de fait, en 2005-2006, de la part des quelque 13 000 détenus fédéraux du pays. Plus de 96 % des détenus sont des hommes.

Des données préliminaires pour 2006-2007, qui répertorient des incidents jugés majeurs et des agressions contre les gardiens, laissent voir que la vague de violence se poursuit.

La violence dans les pénitenciers avait pourtant diminué de façon soutenue depuis 2001. L'arrivée massive de membres de gangs de rue dans les pénitenciers, au cours des dernières années, de même que le trafic de drogues expliqueraient la remontée des actes violents. Selon le SCC, un détenu sur six est lié à une bande criminelle, tandis que les saisies de drogue en prison ont augmenté de 20 % depuis quatre ans.



Aussi, une proportion plus grande de prisonniers sont considérés dangereux et gardés dans des établissements à sécurité maximale. C'est le cas de 15 % des détenus en ce moment, deux fois plus qu'il y a 10 ans.

Les incidents répertoriés par les autorités carcérales concernent 557 attaques de détenus par d'autres détenus, en 2005-2006, et 376 agressions contre le personnel, des hausses respectives de 20 % et 28 % par rapport à l'année précédente. Il y a eu 764 blessés, dont 243 chez les membres du personnel. De plus, il y a eu trois meurtres de détenus l'an dernier et autant cette année (2006-2007). Ces données ne tiennent pas compte des gestes violents faits par les gardiens à l'encontre des détenus, souvent en représailles.

Le nombre total d'agressions dans les prisons fédérales est probablement trois fois plus important que le laissent voir les chiffres officiels, selon les résultats d'une enquête menée par le Service correctionnel au milieu des années 1990. Cette enquête, réalisée auprès de 4381 détenus, montrait que 13 % de ceux-ci avaient été agressés par un autre détenu, au cours d'une période de six mois, tandis que 8 % l'avaient été par un gardien.

«Les gardiens ont perdu leur autorité et le respect des détenus», a dit à La Presse Sylvain Martel, président du syndicat des 6000 agents correctionnels canadiens, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). «Les détenus sont de plus en plus arrogants», a-t-il commenté en ajoutant que ce phénomène se répand dans tous les établissements de détention, pas seulement dans ceux à sécurité maximale.

De plus en plus de prisonniers vivent dans la peur et réclament d'être placés en isolement préventif (le «trou», dans le langage du milieu), a noté M. Martel. «Le trou est plein», selon lui. Le Service correctionnel a pour sa part affirmé ne pas connaître le nombre de détenus en isolement préventif.

Le milieu carcéral est violent par définition, soulignent deux criminologues de l'Université de Montréal, Marion Vacheret et Guy Lemire, dans une analyse intitulée «Anatomie de la prison contemporaine», publiée en janvier. La violence entre détenus est en augmentation, disent-ils, et les détenus se trouvent de plus en plus isolés individuellement, préférant se tenir à l'écart de leurs pairs. D'ailleurs, un détenu sur quatre garde une arme à portée de main, signalent les criminologues.

Une comparaison des agressions dans les pénitenciers avec celles survenant dans la société en général, selon les chiffres les plus récents de Statistique Canada sur les crimes violents, montre que la prison est de cinq à 10 fois plus violente. Chez les hommes âgés de 18 à 24 ans, le groupe le plus «à risque», le taux d'homicide est sept fois plus élevé en prison que dehors. Le taux de suicide en prison est cinq fois plus élevé que dans la population en général.

Dans un rapport déposé le 29 mars dernier à la Chambre des communes, lors de l'étude des crédits budgétaires, le Service correctionnel avertit que «le climat se détériore» dans les prisons, «les voies de fait sont plus violentes» et il y a davantage de comportements agressifs comme le jet de déchets ou de liquides organiques sur les gardiens. Les détenus profèrent aussi plus souvent des menaces visant les familles des employés.

L'augmentation de la violence carcérale s'accompagne d'un durcissement des autorités face aux demandes des détenus. Ainsi, le nombre de détenus obtenant une permission de sortir, avec ou sans escorte, a chuté de 22 % entre 2001 et 2006.

D'autre part, le coût annuel moyen d'incarcération d'un détenu dans un pénitencier canadien monte en flèche. Il était de presque 88 000 $ en 2004-2005 (dernier chiffre disponible), soit une hausse de 24 % par rapport à 2000-2001. C'est deux fois et demie plus que l'inflation durant la même période.

Publié : jeu. mai 10, 2007 8:52 am
par Matthyboy
ya pas eu vraiment de hausse... C'est simplement qu'elle est de plus en plus dénoncé par les gardiens de prisons qui sont en gros moyens de pression pour avoir de meilleurs salaire et conditions de travail