Publié : jeu. mai 03, 2007 3:21 pm
Une étude sur la pédophilie oppose scientifiques et victimes
Presse Canadienne
Calgary
Une étude sur la pédophilie qui sera menée conjointement par des chercheurs des universités de Lethbridge, en Alberta, et de Toronto oppose la communauté scientifique aux victimes et leurs familles.
Pendant cette étude, 180 pédophiles recevront des honoraires symboliques pour regarder des photos d'enfants vêtus et ensuite discuter de leurs réactions émotionnelles et sexuelles. Les chercheurs croient que leurs résultats serviront le bien commun, mais les victimes demandent quelle validité on peut accorder aux réponses des criminels.
«C'est une situation dangereuse pour les enfants, a dit Carrie Kohan, dont la fillette de 2 ans a été traquée par un pédophile. (Le) crime (des pédophiles) est entièrement basé sur la manipulation. Comment peux-tu te fier à quelqu'un dont le passé criminel est composé de mensonges?»
Les scientifiques rappellent que leur but ultime est de prévenir les agressions sexuelles d'enfants. Le docteur Michael Seto, de l'Université de Toronto, souligne que certaines similarités existent entre l'alcoolisme et la pédophilie. En d'autres mots, il n'y a pas de pédophiles guéris — seulement des pédophiles réformés.
«Nous cherchons davantage à savoir ce que nous pouvons faire pour gérer leurs préférences sexuelles pour éviter qu'elles ne se traduisent par des crimes contre des enfants», a-t-il expliqué.
Le tiers des participants seront des hommes qui ont agressé sexuellement des enfants sans avoir été accusés de possession de pornographie infantile, le tiers des hommes qui ont été accusés de possession de pornographie infantile mais qui n'ont pas commis d'agressions, et le tiers des hommes qui ont à la fois commis des agressions et été accusés de possession de matériel pornographique.
«Notre but est de réduire le nombre d'incidents de pédophilie partout (dans le monde), a dit le docteur Dennis Fitzpatrick, le vice-président de la recherche à l'Université de Lethbridge. C'est la seule manière dont nous pouvons comprendre les mécanismes qui sous-tendent (la pédophilie).»
Le recrutement des pédophiles, qui n'a pas encore commencé, se fera grâce à une somme de 66 000 $ obtenue de la Fondation de la maladie mentale de l'Ontario.
Le gouvernement de l'Ontario exprime lui aussi des réserves face au versement d'honoraires à des criminels sexuels, même si les chercheurs font valoir qu'il est pratique courante de verser des honoraires modestes aux participants à une étude.
«Je suis mal à l'aise avec l'idée que nous serons impliqués dans la compensation d'un individu qui est incarcéré ou encore en probation», a dit le ministre ontarien de la Santé, George Smitherman.
Mais le docteur Seto n'en démord pas: l'étude ira de l'avant, malgré la levée de boucliers qu'elle suscite.
«C'est clairement un problème social très sérieux qui préoccupe les gens, a-t-il dit. Mais j'espère que les gens ne perdront pas de vue le fait que ça nous préoccupe nous aussi. Nous voulons étudier ces hommes pour prévenir les agressions contre les enfants.»
Presse Canadienne
Calgary
Une étude sur la pédophilie qui sera menée conjointement par des chercheurs des universités de Lethbridge, en Alberta, et de Toronto oppose la communauté scientifique aux victimes et leurs familles.
Pendant cette étude, 180 pédophiles recevront des honoraires symboliques pour regarder des photos d'enfants vêtus et ensuite discuter de leurs réactions émotionnelles et sexuelles. Les chercheurs croient que leurs résultats serviront le bien commun, mais les victimes demandent quelle validité on peut accorder aux réponses des criminels.
«C'est une situation dangereuse pour les enfants, a dit Carrie Kohan, dont la fillette de 2 ans a été traquée par un pédophile. (Le) crime (des pédophiles) est entièrement basé sur la manipulation. Comment peux-tu te fier à quelqu'un dont le passé criminel est composé de mensonges?»
Les scientifiques rappellent que leur but ultime est de prévenir les agressions sexuelles d'enfants. Le docteur Michael Seto, de l'Université de Toronto, souligne que certaines similarités existent entre l'alcoolisme et la pédophilie. En d'autres mots, il n'y a pas de pédophiles guéris — seulement des pédophiles réformés.
«Nous cherchons davantage à savoir ce que nous pouvons faire pour gérer leurs préférences sexuelles pour éviter qu'elles ne se traduisent par des crimes contre des enfants», a-t-il expliqué.
Le tiers des participants seront des hommes qui ont agressé sexuellement des enfants sans avoir été accusés de possession de pornographie infantile, le tiers des hommes qui ont été accusés de possession de pornographie infantile mais qui n'ont pas commis d'agressions, et le tiers des hommes qui ont à la fois commis des agressions et été accusés de possession de matériel pornographique.
«Notre but est de réduire le nombre d'incidents de pédophilie partout (dans le monde), a dit le docteur Dennis Fitzpatrick, le vice-président de la recherche à l'Université de Lethbridge. C'est la seule manière dont nous pouvons comprendre les mécanismes qui sous-tendent (la pédophilie).»
Le recrutement des pédophiles, qui n'a pas encore commencé, se fera grâce à une somme de 66 000 $ obtenue de la Fondation de la maladie mentale de l'Ontario.
Le gouvernement de l'Ontario exprime lui aussi des réserves face au versement d'honoraires à des criminels sexuels, même si les chercheurs font valoir qu'il est pratique courante de verser des honoraires modestes aux participants à une étude.
«Je suis mal à l'aise avec l'idée que nous serons impliqués dans la compensation d'un individu qui est incarcéré ou encore en probation», a dit le ministre ontarien de la Santé, George Smitherman.
Mais le docteur Seto n'en démord pas: l'étude ira de l'avant, malgré la levée de boucliers qu'elle suscite.
«C'est clairement un problème social très sérieux qui préoccupe les gens, a-t-il dit. Mais j'espère que les gens ne perdront pas de vue le fait que ça nous préoccupe nous aussi. Nous voulons étudier ces hommes pour prévenir les agressions contre les enfants.»