Publié : dim. avr. 29, 2007 10:46 am
Le dimanche 29 avril 2007
Le patron de l'agence américaine d'aide au développement (USAID) Randall Tobias a dû démissionner. (Photo Reuters)
Agrandir l'image
Le patron de l'agence américaine d'aide au développement (USAID) Randall Tobias a dû démissionner.
Photo Reuters
Un scandale de mœurs éclabousse Washington
Michael Langan
Agence France-Presse
Washington
Le démantèlement d'un réseau de prostitution et le procès d'une présumée entremetteuse aux clients célèbres, agitent la capitale américaine, après la démission d'un responsable politique éclaboussé par le scandale.
Le Département d'État américain a annoncé vendredi la démission immédiate, «pour raisons personnelles», du patron de l'agence américaine d'aide au développement (USAID) Randall Tobias, qui avait été nommé en janvier 2006.
«Randall Tobias a informé la secrétaire d'État Condoleezza Rice aujourd'hui qu'il devait démissionner de son poste de directeur (de l'USAID), avec effet immédiat. Il retourne au privé pour raisons personnelles», a annoncé dans un communiqué le porte-parole du ministère Sean McCormack.
Mais selon la chaîne ABC, M. Tobias a renoncé aux fonctions qu'il occupait depuis janvier 2006, après avoir été contacté par la chaîne, qui enquêtait sur un réseau de prostitution de luxe basé dans la capitale américaine.
ABC a expliqué avoir entrepris cette démarche après s'être procuré la liste des communications téléphoniques d'une certaine «Madame DC», Deborah Palfrey, 50 ans, accusée de racket et blanchiment d'argent par une cour fédérale de Washington.
Son activité baptisée «Pamela Martin and Associates», qui a fonctionné de 1993 à 2006, était, selon elle, «une firme de fantasmes haut de gamme pour adultes, qui offrait services érotiques et sexuels en toute légalité et sans aucun incident pendant ses 13 ans d'existence».
Sa demeure en Californie a été saisie par les autorités en octobre et Mme Palfrey, qui n'a plus de fortune, collecte des dons sur un site Internet pour sa défense.
Selon le Washington Post, la «Madame» faisait payer ses services 275 dollars de l'heure pour une session de 90 minutes.
Les liens éventuels de M. Tobias avec une organisation soupçonné de prostitution font des vagues, notamment parmi ceux qui critiquent ses prises de position passées en matière de prévention contre le sida.
Avant de prendre la tête de l'USAID, Randall Tobias, ancien dirigeant du géant pharmaceutique Eli Lilly, avait coordonné le programme américain d'assistance internationale à la lutte contre le sida.
Il s'était fait connaître par des appels à la fidélité et à l'abstinence, au détriment de l'usage du préservatif.
Avant qu'il ne démissionne, l'avocat de Madame Palfrey, Me Montgomery Blair Sibley, interrogé par une chaîne de télévision, avait indiqué que les noms des clients pourraient éventuellement être révélés.
«Il est statistiquement fort probable qu'il y ait un joli nombre de noms de gens bien placés qui ont utilisé ses services, que ce soit au sein du gouvernement ou du secteur privé», avait-il déclaré.
Selon le Washington Post, samedi, l'avocat «a dit (...) qu'il avait été contacté ces derniers jours par cinq avocats demandant si le numéro de téléphone de leur clients étaient sur la liste de Madame Palfrey qui compte entre 10.000 et 15.000 numéros d'abonnés entre 2002 et 2006.»
Madame Palfrey a d'ores et déjà révélé l'un des noms contenus dans cette liste, celui de l'ancien commandant de marine Harlan Ullman -- auteur d'une partie de la doctrine militaire de l'administration Bush -- qu'elle a désigné comme «un client régulier». Celui-ci a rejeté ces accusations, indiquant sur CNN récemment qu'elles «ne méritaient pas une réponse».
Le patron de l'agence américaine d'aide au développement (USAID) Randall Tobias a dû démissionner. (Photo Reuters)
Agrandir l'image
Le patron de l'agence américaine d'aide au développement (USAID) Randall Tobias a dû démissionner.
Photo Reuters
Un scandale de mœurs éclabousse Washington
Michael Langan
Agence France-Presse
Washington
Le démantèlement d'un réseau de prostitution et le procès d'une présumée entremetteuse aux clients célèbres, agitent la capitale américaine, après la démission d'un responsable politique éclaboussé par le scandale.
Le Département d'État américain a annoncé vendredi la démission immédiate, «pour raisons personnelles», du patron de l'agence américaine d'aide au développement (USAID) Randall Tobias, qui avait été nommé en janvier 2006.
«Randall Tobias a informé la secrétaire d'État Condoleezza Rice aujourd'hui qu'il devait démissionner de son poste de directeur (de l'USAID), avec effet immédiat. Il retourne au privé pour raisons personnelles», a annoncé dans un communiqué le porte-parole du ministère Sean McCormack.
Mais selon la chaîne ABC, M. Tobias a renoncé aux fonctions qu'il occupait depuis janvier 2006, après avoir été contacté par la chaîne, qui enquêtait sur un réseau de prostitution de luxe basé dans la capitale américaine.
ABC a expliqué avoir entrepris cette démarche après s'être procuré la liste des communications téléphoniques d'une certaine «Madame DC», Deborah Palfrey, 50 ans, accusée de racket et blanchiment d'argent par une cour fédérale de Washington.
Son activité baptisée «Pamela Martin and Associates», qui a fonctionné de 1993 à 2006, était, selon elle, «une firme de fantasmes haut de gamme pour adultes, qui offrait services érotiques et sexuels en toute légalité et sans aucun incident pendant ses 13 ans d'existence».
Sa demeure en Californie a été saisie par les autorités en octobre et Mme Palfrey, qui n'a plus de fortune, collecte des dons sur un site Internet pour sa défense.
Selon le Washington Post, la «Madame» faisait payer ses services 275 dollars de l'heure pour une session de 90 minutes.
Les liens éventuels de M. Tobias avec une organisation soupçonné de prostitution font des vagues, notamment parmi ceux qui critiquent ses prises de position passées en matière de prévention contre le sida.
Avant de prendre la tête de l'USAID, Randall Tobias, ancien dirigeant du géant pharmaceutique Eli Lilly, avait coordonné le programme américain d'assistance internationale à la lutte contre le sida.
Il s'était fait connaître par des appels à la fidélité et à l'abstinence, au détriment de l'usage du préservatif.
Avant qu'il ne démissionne, l'avocat de Madame Palfrey, Me Montgomery Blair Sibley, interrogé par une chaîne de télévision, avait indiqué que les noms des clients pourraient éventuellement être révélés.
«Il est statistiquement fort probable qu'il y ait un joli nombre de noms de gens bien placés qui ont utilisé ses services, que ce soit au sein du gouvernement ou du secteur privé», avait-il déclaré.
Selon le Washington Post, samedi, l'avocat «a dit (...) qu'il avait été contacté ces derniers jours par cinq avocats demandant si le numéro de téléphone de leur clients étaient sur la liste de Madame Palfrey qui compte entre 10.000 et 15.000 numéros d'abonnés entre 2002 et 2006.»
Madame Palfrey a d'ores et déjà révélé l'un des noms contenus dans cette liste, celui de l'ancien commandant de marine Harlan Ullman -- auteur d'une partie de la doctrine militaire de l'administration Bush -- qu'elle a désigné comme «un client régulier». Celui-ci a rejeté ces accusations, indiquant sur CNN récemment qu'elles «ne méritaient pas une réponse».