Publié : lun. avr. 23, 2007 1:25 am
Ottawa -- Malgré la compétence qu'il semble manifester et la discipline qu'il impose à son parti, Stephen Harper n'arrive pas à rallier suffisamment d'appuis pour pouvoir envisager de former un gouvernement majoritaire.
Après avoir remporté 36 % des suffrages aux dernières élections, les conservateurs n'ont pas tellement bougé dans les intentions de vote si ce n'est un bond de courte durée après la présentation du budget du mois dernier.
Les théories abondent sur les raisons pour lesquelles l'évaluation généralement positive de son leadership, surtout quand on le compare aux débuts décevants de Stéphane Dion comme chef libéral, n'attirent pas davantage d'appuis au parti.
Observateurs et politologues invoquent tour à tour la satisfaction des électeurs, un ras-le-bol électoral, et les tendances historiques des sondages. D'autres citent des éléments plus difficiles à mesurer, comme ce que l'homme dégage ou des traits de caractère, ou encore l'absence de politiques conservatrices crédibles en matière d'environnement.
L'image de Harper
L'image personnelle de Stephen Harper a fait des progrès considérables depuis l'époque où ses rivaux le décrivaient comme un idéologue d'extrême droite glacial. Tim Powers, un lobbyiste d'Ottawa et un stratège conservateur, dit que comme les autres êtres humains, «il n'est pas parfait». À son avis, les gens sont en train de s'habituer à lui, comme ils l'ont fait pour Paul Martin, Jean Chrétien et Brian Mulroney.
L'homme qui emploie une styliste personnelle, financée à même les fonds publics, a du mal à contenir une propension à la mesquinerie. Ainsi, il a en quelque sorte saboté les manchettes généralement positives auxquelles il a eu droit après son budget du mois de mars, et a été fortement critiqué -- même à droite -- pour avoir laissé entendre, à la période des questions en Chambre, que des députés libéraux avaient plus à coeur le sort des suspects talibans détenus en Afghanistan que celui des militaires canadiens.
Il reste «un malaise» à l'endroit de M. Harper, croit David Docherty, un politologue, doyen des arts à l'Université Wilfrid Laurier, en Ontario. Le premier ministre n'arrive pas à tirer profit des problèmes qu'éprouve Stéphane Dion.
Points faibles
M. Harper a enregistré certains gains, mais il doit chercher à atteindre les femmes et les électeurs urbains en particulier, analyse M. Docherty. Selon lui, la faiblesse des politiques conservatrices à l'égard des changements climatiques, ainsi qu'une performance en dents de scie en matière de services de garde d'enfants, pourraient constituer un boulet pour M. Harper justement auprès des tranches d'électeurs qu'il doit rallier.
Le sondeur Nik Nanos, de SES Research, d'Ottawa, estime lui aussi que M. Harper doit gagner la confiance des électeurs -- plus particulièrement des femmes et des électeurs des villes.
M. Nanos souligne que la popularité personnelle de M. Harper est la plus élevée des chefs de parti lorsqu'on parle du meilleur candidat comme premier ministre. Il obtient 42 % des appuis, et les conservateurs en ont 36 %. «Alors Stephen Harper est en territoire majoritaire, mais pas les conservateurs.»
Stéphane Dion n'est considéré comme le meilleur candidat au poste de premier ministre que par 17 % des personnes sondées, et pourtant son parti recueille 33 % des appuis.
En plus de devoir aller chercher les électeurs qui se situent au centre du spectre politique, M. Harper doit composer avec les sensibilités des électeurs de l'Ouest. Il ne doit pas tenir pour acquis les conservateurs sociaux et fiscaux, dont plusieurs sont «amèrement déçus» de sa performance, déclare Faron Ellis, politologue et chercheur de l'Alberta.
source: le Devoir
Après avoir remporté 36 % des suffrages aux dernières élections, les conservateurs n'ont pas tellement bougé dans les intentions de vote si ce n'est un bond de courte durée après la présentation du budget du mois dernier.
Les théories abondent sur les raisons pour lesquelles l'évaluation généralement positive de son leadership, surtout quand on le compare aux débuts décevants de Stéphane Dion comme chef libéral, n'attirent pas davantage d'appuis au parti.
Observateurs et politologues invoquent tour à tour la satisfaction des électeurs, un ras-le-bol électoral, et les tendances historiques des sondages. D'autres citent des éléments plus difficiles à mesurer, comme ce que l'homme dégage ou des traits de caractère, ou encore l'absence de politiques conservatrices crédibles en matière d'environnement.
L'image de Harper
L'image personnelle de Stephen Harper a fait des progrès considérables depuis l'époque où ses rivaux le décrivaient comme un idéologue d'extrême droite glacial. Tim Powers, un lobbyiste d'Ottawa et un stratège conservateur, dit que comme les autres êtres humains, «il n'est pas parfait». À son avis, les gens sont en train de s'habituer à lui, comme ils l'ont fait pour Paul Martin, Jean Chrétien et Brian Mulroney.
L'homme qui emploie une styliste personnelle, financée à même les fonds publics, a du mal à contenir une propension à la mesquinerie. Ainsi, il a en quelque sorte saboté les manchettes généralement positives auxquelles il a eu droit après son budget du mois de mars, et a été fortement critiqué -- même à droite -- pour avoir laissé entendre, à la période des questions en Chambre, que des députés libéraux avaient plus à coeur le sort des suspects talibans détenus en Afghanistan que celui des militaires canadiens.
Il reste «un malaise» à l'endroit de M. Harper, croit David Docherty, un politologue, doyen des arts à l'Université Wilfrid Laurier, en Ontario. Le premier ministre n'arrive pas à tirer profit des problèmes qu'éprouve Stéphane Dion.
Points faibles
M. Harper a enregistré certains gains, mais il doit chercher à atteindre les femmes et les électeurs urbains en particulier, analyse M. Docherty. Selon lui, la faiblesse des politiques conservatrices à l'égard des changements climatiques, ainsi qu'une performance en dents de scie en matière de services de garde d'enfants, pourraient constituer un boulet pour M. Harper justement auprès des tranches d'électeurs qu'il doit rallier.
Le sondeur Nik Nanos, de SES Research, d'Ottawa, estime lui aussi que M. Harper doit gagner la confiance des électeurs -- plus particulièrement des femmes et des électeurs des villes.
M. Nanos souligne que la popularité personnelle de M. Harper est la plus élevée des chefs de parti lorsqu'on parle du meilleur candidat comme premier ministre. Il obtient 42 % des appuis, et les conservateurs en ont 36 %. «Alors Stephen Harper est en territoire majoritaire, mais pas les conservateurs.»
Stéphane Dion n'est considéré comme le meilleur candidat au poste de premier ministre que par 17 % des personnes sondées, et pourtant son parti recueille 33 % des appuis.
En plus de devoir aller chercher les électeurs qui se situent au centre du spectre politique, M. Harper doit composer avec les sensibilités des électeurs de l'Ouest. Il ne doit pas tenir pour acquis les conservateurs sociaux et fiscaux, dont plusieurs sont «amèrement déçus» de sa performance, déclare Faron Ellis, politologue et chercheur de l'Alberta.
source: le Devoir