Publié : mer. mars 14, 2007 12:45 pm
Yves Séguin
Le cadre financier du PQ
13/03/2007
Les partis politiques présentent leur programme électoral en présumant qu’une marge de manœuvre financière existe et qu’elle sera suffisante pour payer leurs promesses. Or, l’état actuel des finances publiques ne permet pas de soutenir les engagements annoncés.
Le coût global des engagements du PQ est évalué à 3,5 milliards, pour un mandat de 5 ans. La plupart de ces engagements provoquent de nouvelles dépenses ou une augmentation des enveloppes budgétaires existantes.
Étant donné qu’il n’y a pas de réduction des dépenses, il faut conclure que les nouvelles dépenses devront être financées par des fonds additionnels. Or, ces fonds additionnels ne peuvent provenir que d’une augmentation des recettes fiscales ou d’un surplus.
C’est là le problème.
En effet, il n’y a pas de surplus au Québec. Au mieux, le budget est sans déficit, ou presque. Dans les faits, il y a un excédent des dépenses sur les revenus.
Croissance insuffisante
La croissance des revenus est donc insuffisante pour respecter les dépenses actuelles et encore moins pour en absorber de nouvelles. Si cette «vision» de marge de manœuvre financière était le seul point faible, on pourrait penser que la réalité s’occupera de ramener les ambitions à leur place. Mais il y a pire.
On estime que les engagements coûteront à la fin des 5 ans 3,5 milliards. Il est vrai que des mesures ne seront pas mises en œuvre dès les premières années, ce qui permet de croire que leurs impacts sur le budget seront limités. Par contre, plusieurs autres, comme cette mesure qui prévoit des places additionnelles en garderie, auront un impact dès le début et pour chacune des années à venir.
Les nouvelles places en garderie
Ainsi, on propose de créer 20 000 nouvelles places en garderies, dont le coût est évalué à 200 millions dans cinq ans. Si on suppose que 4000 nouvelles places seront ouvertes chaque année pendant la période des cinq années, on peut penser que le coût annuel devrait être de 40 millions, soit le coût global de 200 millions divisé par cinq, le nombre d’années. Or, il n’en est rien. En effet, la première année, les 4000 nouvelles places coûteront effectivement 40 millions, mais comme elles doivent rester ouvertes toutes les années à venir, il faut prévoir un budget de 40 millions à chacune des années. Ainsi, la deuxième année, au premier impact budgétaire de 40 millions, il faut ajouter 40 millions pour les 4000 autres nouvelles places.
Autrement dit, la première année, les 4000 places coûteront 40 millions. La deuxième année, les mêmes 4000 places, plus les 4000 additionnelles, coûteront 80 millions. La troisième année, aux 4000 de la première année, suivies des 4000 ajoutées en deuxième année, il faut ajouter les 4000 de la troisième année, ce qui représente un impact budgétaire de 120 millions. La quatrième année, c’est 40 millions de plus, ce qui donne 160 millions. Enfin, en cinquième année, la dernière tranche des 4000 nouvelles places s’ajoute au coût de 40 millions de plus, pour un total de 200 millions.
Le coût des promesses
Si on additionne chacune des années (40+80+120+160+200 = 600), on arrive au coût global de 600 millions, le véritable impact budgétaire. C’est trois fois plus élevé que le coût annoncé de 200 millions. Étant donné que plusieurs mesures ont été «évaluées» de la même façon, le moins que l’on puisse dire est que le coût des promesses sera plus élevé que les 3,5 milliards annoncés.
Encore des promesses non tenues?
» Toutes les chroniques de Yves Séguin
Le cadre financier du PQ
13/03/2007
Les partis politiques présentent leur programme électoral en présumant qu’une marge de manœuvre financière existe et qu’elle sera suffisante pour payer leurs promesses. Or, l’état actuel des finances publiques ne permet pas de soutenir les engagements annoncés.
Le coût global des engagements du PQ est évalué à 3,5 milliards, pour un mandat de 5 ans. La plupart de ces engagements provoquent de nouvelles dépenses ou une augmentation des enveloppes budgétaires existantes.
Étant donné qu’il n’y a pas de réduction des dépenses, il faut conclure que les nouvelles dépenses devront être financées par des fonds additionnels. Or, ces fonds additionnels ne peuvent provenir que d’une augmentation des recettes fiscales ou d’un surplus.
C’est là le problème.
En effet, il n’y a pas de surplus au Québec. Au mieux, le budget est sans déficit, ou presque. Dans les faits, il y a un excédent des dépenses sur les revenus.
Croissance insuffisante
La croissance des revenus est donc insuffisante pour respecter les dépenses actuelles et encore moins pour en absorber de nouvelles. Si cette «vision» de marge de manœuvre financière était le seul point faible, on pourrait penser que la réalité s’occupera de ramener les ambitions à leur place. Mais il y a pire.
On estime que les engagements coûteront à la fin des 5 ans 3,5 milliards. Il est vrai que des mesures ne seront pas mises en œuvre dès les premières années, ce qui permet de croire que leurs impacts sur le budget seront limités. Par contre, plusieurs autres, comme cette mesure qui prévoit des places additionnelles en garderie, auront un impact dès le début et pour chacune des années à venir.
Les nouvelles places en garderie
Ainsi, on propose de créer 20 000 nouvelles places en garderies, dont le coût est évalué à 200 millions dans cinq ans. Si on suppose que 4000 nouvelles places seront ouvertes chaque année pendant la période des cinq années, on peut penser que le coût annuel devrait être de 40 millions, soit le coût global de 200 millions divisé par cinq, le nombre d’années. Or, il n’en est rien. En effet, la première année, les 4000 nouvelles places coûteront effectivement 40 millions, mais comme elles doivent rester ouvertes toutes les années à venir, il faut prévoir un budget de 40 millions à chacune des années. Ainsi, la deuxième année, au premier impact budgétaire de 40 millions, il faut ajouter 40 millions pour les 4000 autres nouvelles places.
Autrement dit, la première année, les 4000 places coûteront 40 millions. La deuxième année, les mêmes 4000 places, plus les 4000 additionnelles, coûteront 80 millions. La troisième année, aux 4000 de la première année, suivies des 4000 ajoutées en deuxième année, il faut ajouter les 4000 de la troisième année, ce qui représente un impact budgétaire de 120 millions. La quatrième année, c’est 40 millions de plus, ce qui donne 160 millions. Enfin, en cinquième année, la dernière tranche des 4000 nouvelles places s’ajoute au coût de 40 millions de plus, pour un total de 200 millions.
Le coût des promesses
Si on additionne chacune des années (40+80+120+160+200 = 600), on arrive au coût global de 600 millions, le véritable impact budgétaire. C’est trois fois plus élevé que le coût annoncé de 200 millions. Étant donné que plusieurs mesures ont été «évaluées» de la même façon, le moins que l’on puisse dire est que le coût des promesses sera plus élevé que les 3,5 milliards annoncés.
Encore des promesses non tenues?
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