Un candidat du PQ nie le génocide rwandais

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Acrux
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Le Parti québécois présente un candidat, Robin Philpot, qui nie le génocide des Tutsis au Rwanda, dénonce une association rwandaise de Montréal.

«On imagine mal que le PQ, ou tout autre parti, pourrait avoir dans ses rangs un candidat qui nierait l'Holocauste contre les Juifs. Comment peut-il tolérer un candidat qui nie que les Tutsis ont été victimes d'un génocide perpétré spécifiquement contre eux?» demande Callixte Kabayiza, président de l'Association des parents et amis des victimes du génocide au Rwanda.

M. Philpot, candidat du PQ dans Saint-Henri-Sainte-Anne (sud-ouest de Montréal), est connu pour avoir écrit un livre, avec Normand Lester, sur Option Canada.

Mais auparavant, il a publié un livre en 2003 intitulé Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali (la capitale du Rwanda). Il y dénonce la version officielle de l'Histoire, à savoir que 800 000 Tutsis ont été victimes d'un génocide en 1994, perpétré par des milices provenant de la majorité hutue.

Des Hutus qui s'opposaient au génocide ont eux aussi été tués.

Dans son livre, M. Philpot dit qu'il y a eu plusieurs massacres, mais qu'ils ont été perpétrés par toutes les parties impliquées dans le conflit. Selon sa thèse, le drame rwandais a été provoqué par la guerre menée par le Front patriotique rwandais (FPR), composé surtout de Tutsis. Selon lui, le FPR était soutenu par les Américains. Son frère, Me John Philpot, a été l'avocat de Jean-Paul Akayesu, reconnu coupable par le Tribunal pénal international sur le Rwanda (TPIR) d'avoir incité au viol et à l'assassinat de Tutsis.

Robin Philpot est revenu à la charge en 2004, écrivant : «Je rejette catégoriquement l'utilisation abusive du terme génocide.» Ces propos tranchaient avec la position du PQ. Cette année-là, l'Assemblée nationale du Québec marquait la 10e commémoration du génocide par une résolution unanime. Le député péquiste Daniel Turp déclarait : «Le génocide rwandais, ce plan intentionnel d'extermination de la minorité tutsie, selon les termes mêmes de l'ONU, aura été l'une des manifestations de violence les plus tragiques de l'histoire du monde.»

M. Turp comparait ce génocide à l'Holocauste et ajoutait : «Il est difficile de relever des cas de tuerie aussi massive durant un aussi court laps de temps, à peine 100 jours, sur un territoire aussi exigu; 75 % de la population tutsie du Rwanda a été exterminée. Un quart de million de femmes ont été violées, dont les deux tiers sont aujourd'hui séropositives.»

Au cours d'un entretien avec La Presse, cette semaine, M. Philpot a répété sa thèse : «On ne peut pas dire qu'il y a eu un génocide au Rwanda comme le génocide contre les Juifs : ça n'a pas été le cas», a-t-il dit. Il a dédié son livre à Juvenal Habyarimana, l'ancien président du Rwanda mort lorsque son avion a été abattu, en avril 1994. C'est son parti qui avait créé les milices hutues extrémistes qui allaient massacrer les Tutsis. La France vient de refuser l'asile à sa femme au motif qu'elle a participé «en tant qu'instigatrice ou complice» au «crime de génocide» au Rwanda entre avril et juillet 1994.

Le livre et les propos de M. Philpot scandalisent M. Kabayiza. «J'ai lu et entendu les positions de M. Philpot et je trouve ça inacceptable. C'est ne pas reconnaître l'horreur pour les victimes et les rescapés de ce génocide des Tutsis. C'est tourner le fer dans la plaie des rescapés. C'est manquer de vérité pour les victimes. Je demande à André Boisclair (le chef du PQ) de se prononcer sur les propos de son candidat.»

Pierre Trudel, professeur d'anthropologie qui étudie le génocide du Rwanda depuis des années, demande lui aussi à M. Boisclair de se prononcer. Dans une lettre ouverte qui paraît aujourd'hui dans La Presse, M. Trudel rappelle que M. Philpot nie les viols systématiques subis par les femmes tutsies, et nie le fait que des listes aient été dressées pour mettre en oeuvre le génocide. «Endossez-vous ces propos? demande-t-il à M. Boisclair. Allez-vous demander à votre candidat de se rétracter?»

Concernant les viols, M. Philpot a dit à La Presse : «Il y a des viols dans toutes les guerres. Il y en a en Irak et en Afghanistan. Dans le cas du Rwanda, des affidavits ont été présentés au TPIR, montrant que les récits de viols avaient été fabriqués. Le TPIR n'a pas reconnu ces preuves et a condamné un innocent, Jean-Paul Akayesu.»

M. Trudel rappelle que M. Philpot plaide contre un consensus international. «Les Nations unies, son secrétaire général, le pape, Human Rights Watch, la Fédération internationale des droits de l'homme, Amnesty International... et d'autres organisations non gouvernementales ont tous reconnu qu'il y a eu un génocide au Rwanda en 1994. Sans parler des preuves qu'apporte le TPIR à chacun de ses verdicts (...) Ça s'est passé comme ça à Kigali. Le nier est une insulte innommable.»

Miriam Rabkin, porte-parole du Centre de commémoration de l'Holocauste à Montréal, se dit aussi choquée par la thèse défendue par M. Philpot. «Dans nos activités, on fait souvent des liens entre l'Holocauste et le génocide des Tutsis au Rwanda, a dit Mme Rabkin. Je dois dire que ça me choque qu'un politicien nie le génocide rwandais.»
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Acrux
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Opinion

Roméo Dallaire et le génocide rwandais - Que cherche Robin Philpot en brouillant lui-même les pistes?


André Joyal, Professeur associé, Université du Québec à Trois-Rivières
Luc-Normand Tellier, Directeur, Département d'études urbaines et touristique, Université du Québec à Montréal

Édition du lundi 12 janvier 2004


Dans son édition du 6 janvier, Le Devoir accorde sa rubrique Idées à Robin Philpot, l'auteur d'un ouvrage controversé sur le drame rwandais de 1994 et qui semble lui valoir une crédibilité que nous nous devons de contester. Car, à quelques jours de son témoignage devant le tribunal d'Arusha (Tanzanie) chargé de juger les crimes liés au génocide rwandais, le général Roméo Dallaire ne méritait vraiment pas un tel réquisitoire mettant en cause autant sa bonne foi que sa compétence.

C'est sur la base de notre connaissance de ce pays où nous avons, l'un et l'autre, séjourné; sur celle de témoignages d'amis rwandais; et sur celle de la lecture de plusieurs ouvrages sur la tragédie rwandaise que nous ressentons l'obligation d'intervenir. Nous avons fait une lecture très attentive du livre du général Dallaire, J'ai serré la main du diable. Cette lecture diffère de celle, de toute évidence biaisée, qu'a faite M. Philpot qui semble vouloir brouiller les pistes à la veille du témoignage si important du général Dallaire.

Pour que M. Philpot prétende savoir ce qui s'est vraiment passé à Kigali et partout ailleurs au «pays des mille collines», il lui faudrait lire, entre autres, l'ouvrage du colonel Luc Marchal, responsable du contingent belge de la MINUAR (Mission d'assistance des Nations-Unies au Rwanda). Le colonel Marchal fut le bras droit du général Dallaire jusqu'à ce que la Belgique, dans un geste condamnable, décide de retirer son contingent suite à la mort de 10 de ses soldats.

Son livre, dont le titre (Rwanda; la descente aux enfers) préfigure parfaitement celui de son supérieur, permet de comprendre le caractère tragique d'une situation où les Bérets bleus n'avaient ni le mandat ni les moyens d'intervenir pour empêcher les massacres avant qu'ils ne dégénèrent en génocide. Ils n'avaient même pas les moyens de se défendre, comme le drame vécu par les soldats belges l'a bien montré et comme les livres du colonel Marchal et du général Dallaire le décrivent si bien.

Il y a eu génocide

Selon Robin Philpot, s'il y a eu des massacres au Rwanda en 1994, il n'est pas établi que ces derniers aient constitué un génocide et il est clair que ceux qui sont responsables de ces massacres ne sont ni ceux qui les ont perpétrés, ni ceux qui les ont organisés, mais bien ceux qui ont provoqué les massacreurs en envahissant le Rwanda, en contestant le pouvoir du président Habyalimana et en abattant son avion. Bien plus, selon lui, le général Dallaire aurait eu des sympathies pour les envahisseurs et il aurait été leur allié objectif, sinon leur complice.

Selon nous, selon le général Dallaire, selon le colonel Marchal, selon la plupart des observateurs objectifs et selon les organismes internationaux qui se sont prononcés là-dessus, il y a bel et bien eu génocide au Rwanda: ce génocide a fait l'objet d'une planification, il a été orchestré par l'entourage immédiat de feu le président Habyalimana et aucun événement politique ou militaire ayant précédé le génocide ne peut justifier ou excuser ce dernier.

Pour promouvoir sa thèse révisionniste et négationniste, Robin Philpot attaque le général Dallaire et travestit les propos de son livre en cherchant à les mettre en contradiction avec certaines déclarations de Dallaire remontant à 1994, déclarations suivant lesquelles le terme de génocide ne devait être utilisé qu'avec circonspection pour décrire ce qui venait de se dérouler au Rwanda.

Ces déclarations ont été faites alors que le général Dallaire venait de quitter le Rwanda, physiquement épuisé et fortement éprouvé par ce dont il avait été témoin durant près d'une année, et alors que certaines grandes puissances (y compris les États-Unis), pour des raisons politiques, s'obstinaient encore à refuser de parler de génocide. Seule une lecture trop rapide et imprégnée de préjugés du livre du général Dallaire peut conduire à voir des contradictions entre les déclarations de 1994 et ce qu'écrit aujourd'hui le général.

Indifférence internationale

Robin Philpot laisse entendre que le général Dallaire tient les Rwandais pour seuls responsables des massacres de 1994. Cela est tout à fait contraire à ce qu'écrit le général Dallaire dans son livre. Il souligne en effet, à de multiples reprises, qu'il tient avant tout responsable du génocide les puissances occidentales les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Belgique ainsi que l'indifférence de la communauté internationale.

Selon Dallaire, les États-Unis, échaudés par leur mésaventure quelques mois plus tôt en Somalie, ont préféré arguer que les problèmes de sécurité africains devaient être résolus par des forces africaines, quitte à laisser mourir des centaines de milliers d'innocents (p. 472). Comme le rapporte Dallaire, aux yeux des responsables américains, la vie de milliers de Rwandais ne valait pas celle d'un seul G.I... Après avoir lu le livre de Dallaire, on peut comprendre qu'au terme de son mandat, lors d'un bref séjour à l'aéroport de Kigali, le président Clinton ait cru bon de demander pardon aux Rwandais.

Comment ne pas trouver curieux le reproche fait par Robin Philpot au général Dallaire d'avoir occasionnellement passé au-dessus de celui qui fut le chef de la mission de l'ONU au Rwanda, l'infatué Pierre-Jacques Booh-Booh, ce diplomate camerounais qu'encense M. Philpot. Tous ceux qui ont côtoyé ce personnage (y compris le colonel Marchal et le général Dallaire) disent qu'il n'était pas à la hauteur, qu'il n'était jamais présent là où sa présence s'avérait essentielle et, surtout, qu'il adoptait un comportement totalement inadapté à la gravité des circonstances. Devoir composer avec cet homme insouciant fut une des stations du chemin de la croix qu'a dû parcourir le général.

De plus, si Philpot reproche à Dallaire d'en avoir trop fait à l'encontre des ordres de son supérieur immédiat, Gil Courtemanche, qui s'exprime aussi sur le génocide rwandais, reproche, lui, systématiquement à Dallaire d'en avoir trop peu fait et d'avoir été trop servile, timoré et «rond-de-cuir». Et si la vérité était entre ces deux thèses contradictoires?

Comment prendre avec sérieux le commentaire de Robin Philpot soulignant que la France a demandé officiellement au Canada de destituer le général de son poste sous prétexte qu'il aurait eu un penchant favorable au Front patriotique rwandais (FPR) dirigé par Paul Kagame, l'actuel président du Rwanda? Mais qui donc dirigeait la France à cette époque si ce n'est un président Mitterrand fortement affecté par la maladie, mais toujours suffisamment lucide pour guider son fils (surnommé «Papa-m'a-dit») dans ses opérations de marchand de canons en Afrique francophone, donc au Rwanda où le père et le fils maintenaient des liens très étroits avec le président Habyarimana et sa famille?

D'ailleurs, lors de la chute de Kigali, alors que le génocide se poursuivait, le principal souci de la France fut de rapatrier les membres de cette famille dont des éléments avait partie liée avec la funeste station RTLM dont la campagne raciste a guidé jour après jour les génocidaires.

Sur le terrain

Quand Robin Philpot évoque la présumée partialité du général Dallaire envers le FPR, M. Philpot fournit une nouvelle preuve de ses préjugés. Durant des centaines de pages, le général Dallaire invite ses lecteurs à le suivre aux quatre coins du Rwanda. Il montre comment, avec des moyens ô combien trop limités, se ridiculisant avec ses blindés obsolètes et peu fiables, il devait tenter de trouver un terrain d'entente entre les forces en présence.

À de nombreuses reprises, le général a risqué sa vie dans le cadre de sa mission. Quand on connaît les conditions matérielles exécrables dans lesquelles il fut forcé de vivre, faut-il se surprendre qu'il ait un jour, une unique fois, demandé le gîte à son hôte Paul Kagame plutôt que de risquer de rentrer sur Kigali en pleine nuit. Or, M. Philpot ose lui en faire reproche!

Le général Dallaire ne cache pas son admiration pour les talents de militaire de Paul Kagame, mais rien ne laisse croire qu'il se soit départi de sa neutralité. Reconnaître les qualités de ce chef de guerre n'empêche pas le général Dallaire de soulever de sérieuses questions concernant le comportement de Kagame, ses intentions, ses stratégies et ses responsabilités dans l'ensemble de la tragédie rwandaise. Il dit encore s'interroger sur sa responsabilité possible dans l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, attentat dont les auteurs ne sont toujours pas connus officiellement (p.440).

Et dans la conclusion du livre de Dallaire, on peut lire ces lignes: «Mais les morts rwandais peuvent aussi être attribués à Paul Kagame, ce génie militaire qui n'a pas accéléré sa campagne quand l'envergure du génocide fut manifeste et qui, en quelques occasions, m'a même entretenu avec candeur du prix que ses camarades tutsis auraient peut-être à payer pour la cause.»

Toute chose a nécessairement une origine ou une cause. Le général Dallaire, le premier, reconnaît que, sans l'invasion des forces du FPR quelques années avant le génocide et sans l'attentat contre l'avion du président, le génocide n'aurait pas eu lieu. On peut tout aussi bien dire que l'avènement au pouvoir d'Hitler, l'holocauste et la Seconde guerre mondiale n'auraient pas eu lieu si le traité de Versailles de 1918 n'avait pas été si revanchard à l'endroit de l'Allemagne... M. Philpot part de ce type de constatation pour insinuer que les vrais responsables des massacres rwandais sont les dirigeants du FPR et non les criminels qui les ont perpétrés. Autant dire que le responsable de l'holocauste n'est pas Hitler, mais bien Clémenceau et ceux qui ont imposé le traité de Versailles...

Il est vrai que l'attentat du 6 avril 1994 a servi de détonateur, mais la bombe avait été mise en place sous la présidence d'Habyalimana. Quant à la part de responsabilité du président défunt dans la planification du génocide, les avis sont partagés. Qui peut prétendre que le président Habyalimana, arrivé au pouvoir grâce à un coup d'État, n'a eu aucune responsabilité dans l'instauration d'un climat favorable à l'émergence d'une agressivité extrême à l'encontre à la fois des Tutsis et des Hutus modérés? Les observateurs les plus impartiaux affirment que le président Habyarimana n'était pas, beaucoup s'en faut, à l'abri de tout soupçon. Pour sa part, le général Dallaire se demande à plusieurs reprises s'il n'avait pas perdu la maîtrise des éléments les plus extrémistes de son parti.

Savoir lire

M. Philpot souhaite que des journalistes interrogent le général Dallaire. Or, on ne compte plus le nombre de journalistes qui ont interviewé le général au cours des dernières semaines. Qui peut faire mieux et pour poser quelles nouvelles questions?

Il apparaît évident que M. Philpot n'a pas fait l'effort de lire sereinement l'ouvrage du général Dallaire jusqu'à sa très prenante conclusion qui se veut un cri du coeur pour que les hommes apprennent à mieux vivre ensemble. Pour y arriver, il faut reprendre inlassablement le slogan «Plus jamais ça!».

Ainsi, quand les responsables du Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU recevront un télégramme semblable à celui que le général Dallaire leur a fait parvenir le 11 janvier 1994, dans lequel il leur disait avoir des preuves irréfutables de la planification d'un génocide, il leur faudra y donner suite. Ce télégramme se terminait par: «Peux ce que veux. Allons-y.» Ils n'ont pas voulu, ils ne sont pas venus... et 800 000 innocents ont péri dans des conditions effroyables.

Au milieu de la tragédie rwandaise, des criminels, des sadiques, des racistes, des arrivistes, des carriéristes, des je-m'en-foutistes, des sépulcres blanchis et des cyniques se sont illustrés. Au milieu d'eux, il y a eu quelques lucides, quelques gens de bien et quelques personnes profondément honnêtes et dévouées au bien de l'humanité. Le général Dallaire fut de ces derniers et il est honteux que Robin Philpot s'en prenne à lui pour couvrir ceux qui sont accusés de génocide devant le Tribunal international.

Si quelqu'un brouille les pistes, c'est M. Philpot. Pourquoi le fait-il? Voilà la question.
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Opinion

Le drame rwandais - De la négation d'un génocide

Pierre Trudel, Professeur d'anthropologie au cégep du Vieux-Montréal

Édition du mercredi 14 janvier 2004



Pour qui sait bien lire, les réponses aux questions que pose Robin Philpot à Roméo Dallaire dans Le Devoir du 7 janvier se trouvent tout simplement dans le livre du lieutenant-général à la retraite. Derrière ces questions se profile l'argumentaire de ceux qui se défendent de l'accusation de génocide devant le Tribunal pénal international sur le Rwanda. C'est cousu de fil blanc. Et surtout, péniblement, cela mène à la négation du génocide rwandais.

Pendant trois mois, en 1994, environ un million de Rwandais ont été tués. Il s'agissait principalement de Tutsis, tués parce qu'ils étaient des Tutsis. Il s'agissait aussi de Hutus qui s'opposaient au génocide ou qui ne voulaient pas y participer. Il y a aussi eu les morts de la guerre civile et ceux des crimes contre l'humanité du Front patriotique rwandais (FPR) et de l'armée gouvernementale rwandaise. Cependant, comment expliquer ce passage à l'acte d'une grande partie de la population rwandaise, qui a mené au génocide des centaines de milliers de Tutsis, réalité qui, bien qu'en étroite relation avec ce qui existait au préalable au Rwanda, s'en distingue malgré tout par l'ampleur du phénomène et par son caractère systématique?

Ryszard Kapuscinski, un journaliste qui a agi comme reporter en Afrique depuis 1957, réussit l'exploit d'expliquer simplement et clairement l'histoire du Rwanda qui mène au génocide dans un des textes de son livre, Ébène, publié chez Plon. Au Burundi et au Rwanda, écrit-il, il existe des massacres coutumiers. L'indépendance du Rwanda en 1962 se conjugue avec une révolution sociale. La grande majorité hutue se libère de la domination d'une oligarchie tutsie.

Dans cette foulée, des massacres contre la population tutsie sont perpétrés et une partie d'entre elle quitte le pays. Cette victoire sur ce régime féodal laisse cependant un goût amer. Les Hutus savent que les Tutsis vont vouloir se venger de ces massacres. Avec le temps, à tort ou à raison, la paranoïa s'installe. Les Hutus croient que le pays est en quelque sorte encerclé par des réfugiés tutsis pendant qu'existe une cinquième colonne, composée de la population tutsie qui vit à l'intérieur du pays.

À ces tensions politiques s'ajoutent un contexte de manque de terre dans un petit pays en pleine croissance démographique ainsi que des massacres de Hutus en 1972 au Burundi voisin, qui prennent une ampleur inégalée.

Jusqu'au bout

Ceux qui ont donné l'ordre de mettre en oeuvre le génocide, dans le contexte d'une guerre, ont tout simplement lancé l'idée suivante: il ne faut pas de nouveau commettre l'erreur de massacrer une partie des Tutsis et de pousser les autres à quitter le pays car ils reviendront, comme le fait le Front patriotique rwandais. La solution consiste cette fois-ci à aller jusqu'au bout, c'est-à-dire à les éliminer pour que l'histoire ne se répète pas.

Les témoignages rapportés par Jean Hatzeld dans Une saison de machettes (Seuil) montrent comment ceux qui sont actuellement emprisonnés et accusés de génocide au Rwanda ont établi une distinction nette entre les massacres précédents et ce qu'ils ont fait pendant trois mois en 1994. Tous ont été invités à participer au génocide. Cette fois-ci, il fallait exterminer les Tutsis. Il n'y avait plus de limites.

L'horreur des témoignages présentés dans ce livre, ainsi que d'autres témoignages (voir le compte rendu du procès intenté contre des religieuses rwandaises en Belgique au site www.assisesrwanda2001.be/index.html), permet de situer aisément le livre de Robin Philpot, Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali: il s'agit d'une entreprise répugnante de négation d'un génocide. Même si cela se fait au nom d'une analyse politique. Philpot nie le meurtre systémique de centaines de milliers de Tutsis parce qu'ils étaient des Tutsis.

Son insensibilité le mène à écrire que les problèmes de santé mentale de Roméo Dallaire découlent de l'obligation de mentir et non du fait qu'il a vu et vécu le génocide (Philpot, page 113)! Robin Philpot trouve «louches» les horreurs sans cesse racontées sur les viols; son lecteur apprend qu'il s'agit plutôt de fausses accusations qui font l'affaire des féministes américaines soucieuses d'avancer un pion en droit international (pages 173 à 180).

Roméo Dallaire a commencé à utiliser le terme «génocide» 18 jours après le début de celui-ci (Dallaire, page 421). Les pays du monde tarderont davantage. Est-il facile de distinguer un génocide d'un acte génocidaire, d'un crime contre l'humanité ou d'un crime de guerre, voire de la guerre? Malgré les difficultés, il est impératif de le faire. Ergoter comme le fait Philpot sur la notion de planification, confondre guerre et génocide, transformer un génocide en débordement, en massacre généralisé ou en tragédie humaine, est odieux.

Philpot se contente d'évoquer le fait qu'une armée étrangère, soit des Tutsis intégrés à l'armée ougandaise, a commis le «pire crime», soit envahir un pays indépendant et assassiner son président. C'est ce qui aurait entraîné le génocide. Il ne dit cependant pas mot de ce qui est essentiel pour comprendre le génocide et le contexte rwandais: après avoir été erronément définis comme constituant une race par les colonisateurs belges, les Tutsis seront qualifiés par les idéologues rwandais du génocide de race étrangère qu'il faut éliminer pour qu'ils ne reviennent plus.

Quelle que soit la complexité de la guerre dans cette région de l'Afrique, malgré la prétendue intransigeance du FPR qui savait ce qui se passait derrière les lignes de l'armée gouvernementale rwandaise, soit le génocide -- Dallaire s'interroge d'ailleurs sur les motifs du FPR qui, selon lui, ne participait pas à réduire les tensions dans le pays, ce qui provoquait le génocide (page 588) --, rien ne justifie un génocide. Les guerres de pouvoir du FPR ou celles, d'influence, de certains pays justifient-elles le fait de massacrer près de un million de Tutsis parce qu'ils sont des Tutsis?

La Presse et Le Devoir publieraient-ils un texte d'un négationniste de l'Holocauste, maquillant ce génocide en massacre généralisé ou en «point de détail» de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, pour citer Jean-Marie Le Pen? Doit-on publier un texte qui soutient l'idée selon laquelle l'Holocauste est une invention des juifs ou d'Israël pour protéger ses intérêts?

C'est pourtant bien ce que Robin Philpot fait en soutenant l'idée voulant que le génocide rwandais est une invention qui sert les intérêts du FPR et qui masque sa responsabilité dans une tragédie humaine.
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Acrux
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Message par Acrux »

En tappant son nom dans Wikipédia un lien nous améne là :

http://survie67.free.fr/France/booh-booh.htm


Le négationnisme direct


L'exemple le plus frappant est celui de Robin Philpot dans son livre "ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali",  édité par Charles Onana (Duboiris) propagandiste notoire de la thèse du juge Bruguière sur l'attentat.


Ca ne s'est pas passé comme ça à Kigali édition Duboiris
Le drame rwandais - De la négation d'un génocide Pierre Trudel Le Devoir (Canada)

Cette négation frontale du génocide place clairement son auteur et son éditeur dans la catégorie des négationnistes du génocide au Rwanda. Ils devraient être jugés comme tel. On peut noter que l'éditeur, Charles Onana a publié en 2006 un livre écrit pour dénigrer le TPIR (qui a certes de nombreux défauts à cause de la lutte sournoise de certains pays influents du conseil de sécurité, dont la France) et a fait de nombreuses conférences avec un avocat, Jean Degli, évincé des avocats de la défense au TPIR pour malversation.  

On peut remarquer, ce n'est pas répréhensible mais montre des connivences possibles, que le frère de Robin Philpot est un avocat qui a défendu des auteurs du génocide au TPIR, notamment Jean-Paul Akayesu, dont le jugement est considéré comme une référence juridique pour confirmer la réalité du génocide au Rwanda. Sur le site de l'avocat John Philpot on peut lire :

"Depuis 2002, Me Philpot représente M. Protais Zigiranyirazo, beau-frère du président assassiné du Rwanda, M. Juvénal Habyarimana. Il s’agit d’une poursuite politique menée contre un homme qui, selon les preuves disponibles, est au-dessus de tout soupçon, les accusations ayant été portées simplement parce qu’il était un membre influent de la famille du défunt président.

Me Philpot a déjà témoigné à titre d’expert en droit international des droits de la personne et il a organisé nombre de missions et de colloques dans le domaine du droit international.

Il est important pour les avocats de se prononcer sur les injustices fondamentales relatives à des questions telles que le droit à un procès équitable.

Me Philpot est convaincu qu’un nombre significatif des accusés en droit pénal international, et particulièrement au Tribunal pénal international pour le Rwanda, sont fondamentalement innocents, ayant été ciblés par le Procureur, souvent partial, pour des raisons politiques. Il est impératif de saisir les tribunaux ainsi que les forums grand public de ces questions."
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Message par Acrux »

Continuité de la campagne de salissage...

Vous en pensez quoi? Est-ce que ceux qui ne voteraient pas pour monsieur Plante à cause de ces dires voteraient plus pour lui?
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Message par Fabine »

Un autre qui devra démissionner? Mario Dumont c'est fait comparer à Le Pen et maintenant le PQ à le sien et ce dernier est vraiment beaucoup plus proche du monsieur d'extrême droite. C'est Le Pen qui a déclaré ceci:  Jean-Marie Le Pen avait suscité un tollé en 1987 en déclarant que les chambres à gaz n'étaient qu'un «point de détail de l'histoire de la Deuxième guerre mondiale».
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Fabine
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Message par Fabine »

Acrux  a écritContinuité de la campagne de salissage...

Vous en pensez quoi? Est-ce que ceux qui ne voteraient pas pour monsieur Plante à cause de ces dires voteraient plus pour lui?

Deux candidats, deux abcès pour leur parti respectif.
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Message par Acrux »

Dumont s'était dissocié, lui...
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Message par Fabine »

Boisclair devra se dissocier au plus sacrant car comment défendre cette négation du drame horrible d'un pays qui a acquis son indépendance.


Citation :L'indépendance du Rwanda en 1962 se conjugue avec une révolution sociale. La grande majorité hutue se libère de la domination d'une oligarchie tutsie.

Dans cette foulée, des massacres contre la population tutsie sont perpétrés et une partie d'entre elle quitte le pays. Cette victoire sur ce régime féodal laisse cependant un goût amer. Les Hutus savent que les Tutsis vont vouloir se venger de ces massacres. Avec le temps, à tort ou à raison, la paranoïa s'installe. Les Hutus croient que le pays est en quelque sorte encerclé par des réfugiés tutsis pendant qu'existe une cinquième colonne, composée de la population tutsie qui vit à l'intérieur du pays.

Car pour le triste monsieur, il n'y a pas eu de génocide seulement quelques drames obligés, les Hutus devant bien se défendre. J'espère bien que ce n'est pas de cette façon qu'il voit son futur pays. --Message edité par fabine le 2007-03-08 21:16:58--
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Fabine
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Message par Fabine »

Acrux  a écritDumont s'était dissocié, lui...

Boisclair aussi.

Génocide : Boisclair estomaqué et blessé

Tommy Chouinard

La Presse

Montréal

André Boisclair est «estomaqué» et «blessé» par les propos de son candidat Robin Philpot qui nie le génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994. Mais le chef péquiste souhaite d’abord s’entretenir avec M. Philpot avant de décider si celui-ci représentera toujours le PQ dans Saint-Henri-Sainte-Anne.


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Acrux
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Message par Acrux »

Fabine  a écrit

Boisclair aussi.

Génocide : Boisclair estomaqué et blessé

Tommy Chouinard

La Presse

Montréal

André Boisclair est «estomaqué» et «blessé» par les propos de son candidat Robin Philpot qui nie le génocide des Tutsis au Rwanda, en 1994. Mais le chef péquiste souhaite d’abord s’entretenir avec M. Philpot avant de décider si celui-ci représentera toujours le PQ dans Saint-Henri-Sainte-Anne.


C'est pas ce qu'on dit ici sur cyberpresse...


Boisclair prend la défense de Philpot

Jocelyne Richer

Presse Canadienne

Montréal

André Boisclair a défendu sans réserve son candidat Robin Philpot, jeudi, qui a reconnu le jour même le génocide survenu au Rwanda, en 1994, bien qu'il ait remis en question ce fait de l'histoire dans ses écrits passés.

Le chef du Parti québécois (PQ) s'en est pris au quotidien La Presse, dont la manchette de jeudi affirmait: «Un candidat du PQ nie le génocide rwandais», un titre «trompeur», selon lui.

Jeudi, M. Philpot a affirmé qu'en aucun moment il avait «nié l'existence d'un génocide au Rwanda» et que ce génocide figurait «parmi les grandes tragédies du 20e siècle».

En point de presse, M. Boisclair s'est montré «très satisfait des explications» offertes par son candidat et a dit considérer le dossier clos.

M. Philpot, candidat du PQ dans Saint-Henri-Sainte-Anne, a écrit ces dernières années des articles sur le sujet dans les journaux . Il a aussi publié un livre, en 2003, intitulé: «Ca ne s'est pas passé comme ça à Kigali», dans lequel il expose sa thèse sur ce conflit.

Or, ses déclarations passées semblent diverger de la position affichée jeudi.

Par exemple, le 19 janvier 2004, dans une lettre au quotidien Le Devoir, il écrivait que, bien qu'il y ait eu des «tueries massives», il rejetait «catégoriquement l'utilisation abusive du terme génocide», qui exonérait, à ses yeux un des belligérants, l'armée du Front patriotique rwandais.

En 1994, 800 000 Tutsis ont été éliminés par des Hutus, qui formaient la majorité au Rwanda, un fait reconnu et dénoncé par les grandes instances internationales, dont l'Organisation des nations unies et le Tribunal pénal international sur le Rwanda, qui avait été chargé de juger les responsables du génocide.

Interrogé en point de presse, jeudi, à savoir si, à l'époque, les Hutus avaient un plan en vue d'éliminer les Tutsis, M. Philpot a déclaré qu'il n'existait aucune «preuve documentaire».

«À date, il n'y a pas eu de preuve de planification, a-t-il souligné. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de génocide, qu'il n'y a pas eu d'actes génocidaires de part et d'autres, en passant.»

La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, ne semblait pas impressionnée par la déclaration de M. Philpot, jeudi.

«Dans son livre, M. Philpot a nié le génocide rwandais, cela nous paraît à nous très clair», a-t-elle dit, en point de presse.

«Ce que j'ai trouvé extrêmement troublant personnellement — et en ce 8 mars, je tiens à le dire — c'est d'avoir vu M. Philpot sur une photo tirée de son livre, où il sert la main d'un génocidaire rwandais condamné pour meurtres et pour viols», a ajouté Mme David, qui estime que la candidat péquiste, dans ses déclarations, semble «minimiser les viols à répétition qui se sont produits au Rwanda. Or, c'est documenté».

Sur la photo en question, M. Philpot apparaît aux côtés de Jean-Paul Akayesu, qui a été «condamné injustement», a affirmé le candidat péquiste jeudi.

Des organismes internationaux ont évalué à un quart de million le nombre de viols commis durant le génocide au Rwanda.

Le chef libéral Jean Charest a réagi à la controverse en disant que cela «paraît inconcevable qu'une personne puisse nier le génocide en 2007».

«Si M. Philpot persiste dans la négation de ce génocide, je pense, à mes yeux à moi, que cette personne ne devrait pas être candidate pour un parti politique», a-t-il ajouté.

Le chef de l'Action démocratique, Mario Dumont, a rappelé de son côté que le génocide rwandais «n'est pas un événement banal avec son million de morts. De grandes instances internationales ont tranché. Quelqu'un qui remet en question cette thèse du génocide n'est pas qu'un peu à contre-courant de la réalité. Je vais laisser André Boisclair porter un bon jugement dans ce dossier», a-t-il dit.

L'Association des parents et amis des victimes du génocide au Rwanda (PAGE-RWANDA) a dit pour sa part que la thèse défendue par M. Philpot était «une insulte à la mémoire des victimes et à la dignité des milliers de rescapés qui portent encore des séquelles physiques et psychologiques graves». Elle lui demande de se retirer de la campagne électorale.

Avec le journaliste Normand Lester, M. Philpot est aussi l'auteur du livre Les secrets d'Option Canada, qui a entraîné l'ouverture d'une enquête du Directeur général des élections, menée par le juge Bernard Grenier, sur des allégations de financement illégal au profit du camp du Non lors de la campagne référendaire de 1995. Le rapport est attendu à la fin mars.


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Fabine
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Message par Fabine »

Faut croire qu'il est obligatoire de suivre d'heure en heure.  La déclaration de Boisclair que j'ai mis date de ce matin. Il semblerait qu'il a changé d'opinion après l'avoir rencontré.

Citation :La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, ne semblait pas impressionnée par la déclaration de M. Philpot, jeudi.

«Dans son livre, M. Philpot a nié le génocide rwandais, cela nous paraît à nous très clair», a-t-elle dit, en point de presse.

«Ce que j'ai trouvé extrêmement troublant personnellement — et en ce 8 mars, je tiens à le dire — c'est d'avoir vu M. Philpot sur une photo tirée de son livre, où il sert la main d'un génocidaire rwandais condamné pour meurtres et pour viols», a ajouté Mme David, qui estime que la candidat péquiste, dans ses déclarations, semble «minimiser les viols à répétition qui se sont produits au Rwanda. Or, c'est documenté».

Sur la photo en question, M. Philpot apparaît aux côtés de Jean-Paul Akayesu, qui a été «condamné injustement», a affirmé le candidat péquiste jeudi.


Le frère de Robin Philpot, John Philpot était l'avocat de Jean-Paul Akayesu. Bon coup de pouce pour la préparation de la défense de son frère.


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Acrux
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Message par Acrux »

Fabine  a écritFaut croire qu'il est obligatoire de suivre d'heure en heure.  La déclaration de Boisclair que j'ai mis date de ce matin. Il semblerait qu'il a changé d'opinion après l'avoir rencontré.

Citation :La porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, ne semblait pas impressionnée par la déclaration de M. Philpot, jeudi.

«Dans son livre, M. Philpot a nié le génocide rwandais, cela nous paraît à nous très clair», a-t-elle dit, en point de presse.

«Ce que j'ai trouvé extrêmement troublant personnellement — et en ce 8 mars, je tiens à le dire — c'est d'avoir vu M. Philpot sur une photo tirée de son livre, où il sert la main d'un génocidaire rwandais condamné pour meurtres et pour viols», a ajouté Mme David, qui estime que la candidat péquiste, dans ses déclarations, semble «minimiser les viols à répétition qui se sont produits au Rwanda. Or, c'est documenté».

Sur la photo en question, M. Philpot apparaît aux côtés de Jean-Paul Akayesu, qui a été «condamné injustement», a affirmé le candidat péquiste jeudi.



Ben oui, il a été condamné injustement, tout comme le quart de million de viols a été fabriqué de toute pièce...

Ça, c'est de la misogynie...
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Beppo
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Message par Beppo »

Affaire Robin Philpot

Boisclair dénonce le titre assassin de La Presse

Yves Chartrand
Le Journal de Montréal
09/03/2007 10h08

Le chef du Parti québécois a dénoncé hier le quotidien La Presse pour avoir titré «faussement» que son candidat Robin Philpot niait le génocide survenu au Rwanda et le massacre de 800 000 Tutsis en 1994.

La manchette du quotidien a créé une véritable commotion dans l'entourage du chef péquiste.

On a même pu croire à un certain moment hier matin que la peau du candidat péquiste dans le comté de Sainte-Marie/Saint-Jacques ne valait pas plus cher que celle de l'adéquiste démissionnaire Jean-François Plante.

Titre faux

Mais après avoir eu un entretien avec Robin Philpot, André Boisclair a plutôt pointé un doigt accusateur vers La Presse, lui reprochant d'avoir formulé «un titre assassin» qui ne reflète d'aucune manière la pensée de Philpot sur le drame rwandais.

«Le titre du quotidien est faux. Il ne correspond pas à la réalité», dit-il

«M. Philpot n'a jamais affirmé que le génocide rwandais n'a jamais existé, a dit André Boisclair. Au contraire, il a toujours expliqué et démontré que le génocide rwandais figurait parmi les grandes tragédies du XXe siècle et je suis très satisfait des explications qu'il m'a données.»

Coïncidence étrange

Le chef du PQ a été plus loin en disant trouver «étrange» que cette manchette choc soit appuyée le même jour dans le courrier des lecteurs par une lettre d'un anthropologue, Pierre Trudel, qui l'interpelle sur la négation du génocide par son candidat.

«C'est une drôle de coïncidence», note Boisclair, qui a refusé d'aller plus loin dans ses déductions, mais qui évoquait clairement par son silence un agenda politique.

Traitement innommable

Pierre Dubuc, ancien candidat à la chefferie au Parti québécois, battu à l'investiture du comté de Groulx, a été beaucoup plus explicite. Il estime que Robin Philpot vient de subir «un traitement innommable» fait par «les fédéralistes et leurs gros médias» actuellement «sur un pied de guerre».

Il juge que La Presse s'est adonné à «du sensationnalisme de bas étage».

Version de Philpot

Robin Philpot a rapidement émis un communiqué hier pour dire qu'en aucun moment il n'a nié l'existence d'un génocide au Rwanda

Interrogé plus tard en point de presse, il a toutefois ajouté qu'il n'y avait aucune «preuve documentaire» que les Hutus avaient un plan en vue d'éliminer les Tutsis. «À date, il n'y a pas eu de preuve de planification, a-t-il souligné. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de génocide.»

ychartrand@journalmtl.com


http://www.canoe.com/infos/quebeccanada ... 00802.html




Au plaisir!


«Tout ce que tu fais trouve un sens dans ce que tu es.»
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°Cybelle°
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Message par °Cybelle° »

Moi ce que j'ai comprit....c'est qu'il ne nie pas le résultat( génocide) mais la facon dont ca c'est passé...
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