Publié : sam. mars 03, 2007 2:50 am
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Grâce à une stratégie Internet inédite au Québec, les troupes de Jean Charest ont réussi à transformer pour une bouchée de pain les noms de presque tous les candidats du PQ et de l'ADQ en publicités contre ces partis.
Lorsqu'on tape le nom de ces aspirants députés dans le moteur de recherche Google, une annonce publicitaire textuelle apparaît depuis hier dans le haut de l'écran, dans la section «liens commerciaux».
Un exemple : lorsqu'on tape le nom de la candidate Louise Harel, le message «Louise Harel; l'équipe de rêve péquiste. Quelle équipe de rêve?» s'affiche.
En cliquant sur le nom de la candidate, on se retrouve dans le site du Parti libéral (plq.org). Autre exemple : en tapant «Richard Merlini», candidat de l'ADQ dans Chambly, on peut lire : «Confieriez-vous votre avenir à des tenants de la droite?» Le nom du candidat mène une fois de plus au site du PLQ.
En revanche, lorsqu'on tape le nom de n'importe quel candidat libéral, un message plus positif s'affiche, toujours avec un lien vers le site du PLQ.
Pour faire apparaître ces pubs, l'agence Palm, qui a concocté la stratégie Web du Parti libéral, a préalablement dû «acheter» les noms de tous les candidats qui étaient connus en date du 17 février. Mais le plus merveilleux, pour les libéraux, c'est qu'ils n'ont pas eu à débourser le moindre sou pour acquérir les noms de leurs adversaires; Google ne les facture que si les utilisateurs cliquent sur la pub.
Selon le consultant en stratégie Web Michel Leblanc, qui a fait quelques vérifications pour La Presse, chacun de ces clics coûte entre 8 cents pour un candidat peu connu et 47 cents pour le nom Jean Charest, de loin le plus populaire. Le prix est fixé en fonction de la demande. Jusqu'à cinq clients peuvent acheter le même mot clé. «C'est celui fait l'offre la plus généreuse à Google qui obtient la meilleure visibilité», explique M. Leblanc.
«De façon générale, les statistiques démontrent qu'environ 3 % des utilisateurs qui voient les pubs Google cliquent dessus, ajoute-t-il. Si j'avais été stratège libéral, j'aurais fait exactement la même chose qu'eux. C'est une excellente stratégie qui ne coûte vraiment pas cher.»
Autre immense avantage, le moteur de recherche permet à ses clients de fixer un budget quotidien maximal. Ainsi, à partir d'un certain nombre de clics, toutes les pubs disparaissent et la facturation cesse.
Le Parti libéral a refusé d'indiquer, hier, combien de visites cette stratégie lui a apportées jusqu'à maintenant. Chose certaine, vers 17 h, les quotas avaient été atteints pour la journée et les pubs n'apparaissaient plus. «Ça va très bien jusqu'à présent. C'est une stratégie efficace. Les pubs reviendront demain (aujourd'hui)», s'est contentée de commenter Isabelle Melançon, porte-parole du parti.
De son côté, le Parti québécois, qui a lui aussi fait l'acquisition de mots clé liés à la campagne électorale, s'est plaint du «manque de transparence» de la stratégie libérale. «Ils usurpent les noms de nos candidats à leur profit. Nous, nous ne faisons pas cela. Ce n'est pas très honnête de mettre un lien libéral sur le nom de Louise Harel. C'est déroutant pour les internautes», a déploré le porte-parole Julien Beaudry.
Le DGE est au courant
Fait à noter, on ne voit nulle part dans les publicités Google la mention «payé et autorisé par l'agent du parti» qu'exige normalement la loi électorale. Le Directeur général des élections (DGEQ) assure qu'il en est conscient : «Nous avons avisé tous les partis politiques qu'ils doivent obligatoirement calculer ces coûts dans leurs dépenses électorales. Nous n'exigeons toutefois pas que la mention "payé et autorisé" apparaisse puisque ce sont des messages très courts qui renvoient à des sites Web qui ont été dûment autorisés et où la mention apparaît», a expliqué la porte-parole Myriam Régnier.
Tous partis et groupes d'intérêts confondus, le mots clé le plus populaire utilisé dans cette campagne est «André Boisclair». Les publicités qui y sont rattachées renvoient au site des libéraux, vers un sondage Angus Reid, vers le site du PQ ainsi que vers le site cyberpresse.ca, qui appartient à La Presse.
Pour consulter le blogue de notre journaliste : blogues.cyberpresse.ca/peloquin
QUELQUES EXEMPLES
Mot clé : André Boisclair
Message publicitaire : «André Boisclair ou le manque de jugement et de contenu» ou «André Boisclair, fais tes devoirs, retourne aux études».
Mot clé : Amir Khadir
Message publicitaire : «Parti libéral du Québec; lucides et solidaires»
Mot clé : Mario Dumont
Message publicitaire : «Mario, on attend toujours tes bons coups»
Grâce à une stratégie Internet inédite au Québec, les troupes de Jean Charest ont réussi à transformer pour une bouchée de pain les noms de presque tous les candidats du PQ et de l'ADQ en publicités contre ces partis.
Lorsqu'on tape le nom de ces aspirants députés dans le moteur de recherche Google, une annonce publicitaire textuelle apparaît depuis hier dans le haut de l'écran, dans la section «liens commerciaux».
Un exemple : lorsqu'on tape le nom de la candidate Louise Harel, le message «Louise Harel; l'équipe de rêve péquiste. Quelle équipe de rêve?» s'affiche.
En cliquant sur le nom de la candidate, on se retrouve dans le site du Parti libéral (plq.org). Autre exemple : en tapant «Richard Merlini», candidat de l'ADQ dans Chambly, on peut lire : «Confieriez-vous votre avenir à des tenants de la droite?» Le nom du candidat mène une fois de plus au site du PLQ.
En revanche, lorsqu'on tape le nom de n'importe quel candidat libéral, un message plus positif s'affiche, toujours avec un lien vers le site du PLQ.
Pour faire apparaître ces pubs, l'agence Palm, qui a concocté la stratégie Web du Parti libéral, a préalablement dû «acheter» les noms de tous les candidats qui étaient connus en date du 17 février. Mais le plus merveilleux, pour les libéraux, c'est qu'ils n'ont pas eu à débourser le moindre sou pour acquérir les noms de leurs adversaires; Google ne les facture que si les utilisateurs cliquent sur la pub.
Selon le consultant en stratégie Web Michel Leblanc, qui a fait quelques vérifications pour La Presse, chacun de ces clics coûte entre 8 cents pour un candidat peu connu et 47 cents pour le nom Jean Charest, de loin le plus populaire. Le prix est fixé en fonction de la demande. Jusqu'à cinq clients peuvent acheter le même mot clé. «C'est celui fait l'offre la plus généreuse à Google qui obtient la meilleure visibilité», explique M. Leblanc.
«De façon générale, les statistiques démontrent qu'environ 3 % des utilisateurs qui voient les pubs Google cliquent dessus, ajoute-t-il. Si j'avais été stratège libéral, j'aurais fait exactement la même chose qu'eux. C'est une excellente stratégie qui ne coûte vraiment pas cher.»
Autre immense avantage, le moteur de recherche permet à ses clients de fixer un budget quotidien maximal. Ainsi, à partir d'un certain nombre de clics, toutes les pubs disparaissent et la facturation cesse.
Le Parti libéral a refusé d'indiquer, hier, combien de visites cette stratégie lui a apportées jusqu'à maintenant. Chose certaine, vers 17 h, les quotas avaient été atteints pour la journée et les pubs n'apparaissaient plus. «Ça va très bien jusqu'à présent. C'est une stratégie efficace. Les pubs reviendront demain (aujourd'hui)», s'est contentée de commenter Isabelle Melançon, porte-parole du parti.
De son côté, le Parti québécois, qui a lui aussi fait l'acquisition de mots clé liés à la campagne électorale, s'est plaint du «manque de transparence» de la stratégie libérale. «Ils usurpent les noms de nos candidats à leur profit. Nous, nous ne faisons pas cela. Ce n'est pas très honnête de mettre un lien libéral sur le nom de Louise Harel. C'est déroutant pour les internautes», a déploré le porte-parole Julien Beaudry.
Le DGE est au courant
Fait à noter, on ne voit nulle part dans les publicités Google la mention «payé et autorisé par l'agent du parti» qu'exige normalement la loi électorale. Le Directeur général des élections (DGEQ) assure qu'il en est conscient : «Nous avons avisé tous les partis politiques qu'ils doivent obligatoirement calculer ces coûts dans leurs dépenses électorales. Nous n'exigeons toutefois pas que la mention "payé et autorisé" apparaisse puisque ce sont des messages très courts qui renvoient à des sites Web qui ont été dûment autorisés et où la mention apparaît», a expliqué la porte-parole Myriam Régnier.
Tous partis et groupes d'intérêts confondus, le mots clé le plus populaire utilisé dans cette campagne est «André Boisclair». Les publicités qui y sont rattachées renvoient au site des libéraux, vers un sondage Angus Reid, vers le site du PQ ainsi que vers le site cyberpresse.ca, qui appartient à La Presse.
Pour consulter le blogue de notre journaliste : blogues.cyberpresse.ca/peloquin
QUELQUES EXEMPLES
Mot clé : André Boisclair
Message publicitaire : «André Boisclair ou le manque de jugement et de contenu» ou «André Boisclair, fais tes devoirs, retourne aux études».
Mot clé : Amir Khadir
Message publicitaire : «Parti libéral du Québec; lucides et solidaires»
Mot clé : Mario Dumont
Message publicitaire : «Mario, on attend toujours tes bons coups»