Publié : lun. oct. 09, 2006 5:06 am
La Corée du Nord fait exploser sa première bombe atomique
Agence France-Presse
Séoul
Défiant les mises en garde internationales, la Corée du Nord a fait exploser lundi sa première bombe atomique, un «événement historique», selon le régime communiste, qui a suscité une levée de boucliers dans le monde.
L'essai nucléaire est intervenu au moment même où le premier ministre japonais Shinzo Abe entamait à Séoul un sommet historique.
Le régime communiste avait averti dès le 3 octobre qu'il procèderait à un essai nucléaire si les conditions de sécurité étaient réunies. Pyongyang avait alors invoqué «la menace extrême des États-Unis de déclencher une guerre nucléaire» ainsi que «les sanctions vicieuses» imposées par le Trésor américain contre des entités nord-coréennes accusées de blanchiment d'argent.
«L'équipe des chercheurs scientifiques de la RDPC (République démocratique populaire de Corée) a effectué avec succès et en toute sécurité un essai nucléaire souterrain», a indiqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
«Il a été confirmé qu'aucun danger, tel que des émissions radioactives, ne résultait de l'essai nucléaire», ajoute l'agence.
Des experts sud-coréens ont indiqué n'avoir observé aucune radioactivité anormale.
La Corée du Nord s'était déjà déclarée en février 2005 la huitième puissance nucléaire mondiale, après les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde et le Pakistan. Mais Pyongyang n'avait jamais confirmé ce statut par un essai nucléaire.
Le régime stalinien estime que l'essai «marque un événement historique car il encourage vivement (...) l'Armée populaire coréenne et le peuple qui souhaitaient disposer d'une capacité de défense puissante et indépendante».
L'essai «contribuera à défendre la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne et dans la région», a assuré KCNA.
Le test a immédiatement suscité une vague de condamnations dans le monde. Même la Chine, pourtant fidèle alliée du régime communiste nord-coréen, a fait part de «sa ferme opposition» face à un essai mené «de manière éhontée». Pékin a été averti par Pyongyang vingt minutes avant l'explosion, selon un responsable sud-coréen.
Les États-Unis ont dénoncé une «provocation» méritant une «action immédiate» du Conseil de sécurité de l'ONU. Le président George W. Bush devait faire une déclaration à 13h45 GMT.
Le Conseil de sécurité a décidé une réunion d'urgence, selon un diplomate américain. Benjamin Chang, porte-parole adjoint de la mission américaine aux Nations unies, a indiqué à l'AFP que la rencontre débuterait lundi à 13h30 GMT.
Pour Mohamed ElBaradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'essai «représente un défi sécuritaire grave non seulement pour l'Extrême-Orient, mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale».
Le président russe Vladimir Poutine a déploré un «préjudice énorme» infligé au régime de non-prolifération nucléaire.
L'essai nucléaire a été jugé «inacceptable» par l'Union européenne, et «tout à fait irresponsable» par Londres, qui a appelé à une «riposte vigoureuse». Berlin a estimé que Pyongyang «continuait à faire fausse route vers plus d'isolement» international.
Evoquant un test «impardonnable», le premier ministre japonais Shinzo Abe a promis des mesures de rétorsion «sévères» et a exhorté les Nations unies à «ne pas fléchir» devant Pyongyang.
Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a convoqué une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Alliance atlantique après l'annonce de l'essai nord-coréen. «C'est une menace pour la sécurité mondiale et cela demande la réaction la plus ferme possible de la communauté internationale», a-t-il dit.
L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires qui n'ont pas souscrit aux obligations du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ont condamné Pyongyang. New Delhi s'est déclaré «profondément préoccupé» et Islamabad a «déploré» l'essai.
Le président sud-coréen Roh Moo-hyun a promis de réagir «de manière sévère», évoquant une «sérieuse menace pour la paix, non seulement pour la péninsule coréenne mais pour la région».
Le régime stalinien a mis à exécution sa menace en dépit des multiples mises en garde lancées dans le monde entier. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 6 octobre une déclaration non contraignante exigeant de la Corée du Nord qu'elle retourne aux pourparlers multipartites sur son programme nucléaire et renonce à effectuer un essai.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a estimé que la bombe nord-coréenne avait une puissance de «5 à 15 kilotonnes» (5.000 à 15.000 tonnes) d'équivalent en dynamite, soit beaucoup plus que les 800 tonnes estimés plus tôt par le responsable du Centre de recherche sismique de Daejeon (Corée du Sud), Chi Heon-cheol.
Les services de renseignement sud-coréens croient que l'essai a été mené dans un tunnel horizontal creusé dans une colline de la région de Hwadaeri, près de la ville de Kilju, dans la province de Hamgyong, à environ 300 km au nord-est de la capitale Pyongyang.
Selon l'agence sud-coréenne Yonhap citant les services de renseignement, des activités anormales ont été observées dans une région accidentée de Corée du Nord, laissant à penser qu'un deuxième essai pourrait être en préparation.
La Corée du Nord disposerait de 30 ou 40 kilos de plutonium, assez pour fabriquer sept bombes atomiques, a déclaré le responsable des services de renseignement sud-coréens.
La nouvelle de l'essai a fait reculer plusieurs Bourses d'Asie : Séoul a clôturé en baisse de 2,41 %; Hong Kong de 1,27 % et Singapour de 1,05 %. En revanche, les Bourses chinoises ont superbement ignoré l'essai nucléaire de Pyongyang. Shanghai a ainsi gagné 1,88 % et Shenzhen 1,94 %. La Bourse de Tokyo était pour sa part fermée lundi pour cause de jour férié.
Les cours du pétrole gagnaient environ un dollar lundi matin.
Agence France-Presse
Séoul
Défiant les mises en garde internationales, la Corée du Nord a fait exploser lundi sa première bombe atomique, un «événement historique», selon le régime communiste, qui a suscité une levée de boucliers dans le monde.
L'essai nucléaire est intervenu au moment même où le premier ministre japonais Shinzo Abe entamait à Séoul un sommet historique.
Le régime communiste avait averti dès le 3 octobre qu'il procèderait à un essai nucléaire si les conditions de sécurité étaient réunies. Pyongyang avait alors invoqué «la menace extrême des États-Unis de déclencher une guerre nucléaire» ainsi que «les sanctions vicieuses» imposées par le Trésor américain contre des entités nord-coréennes accusées de blanchiment d'argent.
«L'équipe des chercheurs scientifiques de la RDPC (République démocratique populaire de Corée) a effectué avec succès et en toute sécurité un essai nucléaire souterrain», a indiqué l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
«Il a été confirmé qu'aucun danger, tel que des émissions radioactives, ne résultait de l'essai nucléaire», ajoute l'agence.
Des experts sud-coréens ont indiqué n'avoir observé aucune radioactivité anormale.
La Corée du Nord s'était déjà déclarée en février 2005 la huitième puissance nucléaire mondiale, après les États-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde et le Pakistan. Mais Pyongyang n'avait jamais confirmé ce statut par un essai nucléaire.
Le régime stalinien estime que l'essai «marque un événement historique car il encourage vivement (...) l'Armée populaire coréenne et le peuple qui souhaitaient disposer d'une capacité de défense puissante et indépendante».
L'essai «contribuera à défendre la paix et la stabilité dans la Péninsule coréenne et dans la région», a assuré KCNA.
Le test a immédiatement suscité une vague de condamnations dans le monde. Même la Chine, pourtant fidèle alliée du régime communiste nord-coréen, a fait part de «sa ferme opposition» face à un essai mené «de manière éhontée». Pékin a été averti par Pyongyang vingt minutes avant l'explosion, selon un responsable sud-coréen.
Les États-Unis ont dénoncé une «provocation» méritant une «action immédiate» du Conseil de sécurité de l'ONU. Le président George W. Bush devait faire une déclaration à 13h45 GMT.
Le Conseil de sécurité a décidé une réunion d'urgence, selon un diplomate américain. Benjamin Chang, porte-parole adjoint de la mission américaine aux Nations unies, a indiqué à l'AFP que la rencontre débuterait lundi à 13h30 GMT.
Pour Mohamed ElBaradei, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'essai «représente un défi sécuritaire grave non seulement pour l'Extrême-Orient, mais aussi pour l'ensemble de la communauté internationale».
Le président russe Vladimir Poutine a déploré un «préjudice énorme» infligé au régime de non-prolifération nucléaire.
L'essai nucléaire a été jugé «inacceptable» par l'Union européenne, et «tout à fait irresponsable» par Londres, qui a appelé à une «riposte vigoureuse». Berlin a estimé que Pyongyang «continuait à faire fausse route vers plus d'isolement» international.
Evoquant un test «impardonnable», le premier ministre japonais Shinzo Abe a promis des mesures de rétorsion «sévères» et a exhorté les Nations unies à «ne pas fléchir» devant Pyongyang.
Le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a convoqué une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Alliance atlantique après l'annonce de l'essai nord-coréen. «C'est une menace pour la sécurité mondiale et cela demande la réaction la plus ferme possible de la communauté internationale», a-t-il dit.
L'Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires qui n'ont pas souscrit aux obligations du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), ont condamné Pyongyang. New Delhi s'est déclaré «profondément préoccupé» et Islamabad a «déploré» l'essai.
Le président sud-coréen Roh Moo-hyun a promis de réagir «de manière sévère», évoquant une «sérieuse menace pour la paix, non seulement pour la péninsule coréenne mais pour la région».
Le régime stalinien a mis à exécution sa menace en dépit des multiples mises en garde lancées dans le monde entier. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté le 6 octobre une déclaration non contraignante exigeant de la Corée du Nord qu'elle retourne aux pourparlers multipartites sur son programme nucléaire et renonce à effectuer un essai.
Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a estimé que la bombe nord-coréenne avait une puissance de «5 à 15 kilotonnes» (5.000 à 15.000 tonnes) d'équivalent en dynamite, soit beaucoup plus que les 800 tonnes estimés plus tôt par le responsable du Centre de recherche sismique de Daejeon (Corée du Sud), Chi Heon-cheol.
Les services de renseignement sud-coréens croient que l'essai a été mené dans un tunnel horizontal creusé dans une colline de la région de Hwadaeri, près de la ville de Kilju, dans la province de Hamgyong, à environ 300 km au nord-est de la capitale Pyongyang.
Selon l'agence sud-coréenne Yonhap citant les services de renseignement, des activités anormales ont été observées dans une région accidentée de Corée du Nord, laissant à penser qu'un deuxième essai pourrait être en préparation.
La Corée du Nord disposerait de 30 ou 40 kilos de plutonium, assez pour fabriquer sept bombes atomiques, a déclaré le responsable des services de renseignement sud-coréens.
La nouvelle de l'essai a fait reculer plusieurs Bourses d'Asie : Séoul a clôturé en baisse de 2,41 %; Hong Kong de 1,27 % et Singapour de 1,05 %. En revanche, les Bourses chinoises ont superbement ignoré l'essai nucléaire de Pyongyang. Shanghai a ainsi gagné 1,88 % et Shenzhen 1,94 %. La Bourse de Tokyo était pour sa part fermée lundi pour cause de jour férié.
Les cours du pétrole gagnaient environ un dollar lundi matin.