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Publié : lun. oct. 02, 2006 3:51 am
par tuberale



http://www.cyberpresse.ca/article/99999 ... late=large --Message edité par tuberale le 2006-10-02 09:56:08--

Publié : lun. oct. 02, 2006 3:53 am
par tuberale
Politique québécoise de recyclage : échec à l'horizon

François Cardinal


La première politique québécoise de recyclage s'est soldée par un fiasco. C'était en 2000. Six ans plus tard, le scénario se répète : la seconde politique du genre s'annonce déjà, à 15 mois de l'échéance, comme un échec retentissant. À qui la faute?

Vêtue d'une robe très colorée signée Yves Saint-Laurent, la mairesse de Québec, Andrée Boucher, s'est attiré bien des moqueries lors de son voyage en France, cet été. Mais les railleries de ses commettants ne l'ont pas émue autant que celles des élus de l'Hexagone, qui se sont fendu la pêche pour une toute autre raison.

«On a bien fait rire les Français avec notre politique de récupération, a-t-elle confié. Pour vous dire franchement, ils ont trouvé notre objectif de recyclage si ambitieux qu'ils ont ri à gorge déployée!»

Comme pour leur donner raison, la totalité des acteurs de l'industrie interviewés par La Presse ces derniers mois, incluant le président de Recyc-Québec, prédisent déjà l'échec de la politique de gestion des matières résiduelles 1998-2008. À 15 mois de l'échéance, reconnaissent-ils, le Québec est encore loin de la cible de 65 % de déchets recyclés.

«Si la tendance se maintient, c'est certain que nous raterons la cible, note Robert Ménard, directeur du Front commun pour une gestion écologique des déchets. Les dernières statistiques font état d'un taux de 49 %. On est très loin de l'objectif de 65 %, sachant que la tendance est une hausse de 2 à 5 % par an.»

Analysés dans le détail, les chiffres sont accablants. Les citoyens, par exemple, ne recyclent que le quart de leurs déchets. Seulement 6 % des matières organiques sont valorisées alors qu'elles occupent près de 40 % des sacs de déchets. Même les commerces et institutions, avec 58 %, sont loin de leur objectif fixé à 80 %.

Il a été impossible de faire réagir le ministre de l'Environnement, Claude Béchard, qui n'a donné suite à aucune des demandes d'entrevues faites ces derniers mois. Quant au président de Recyc-Québec, Robert Lemieux, il n'a eu d'autre choix que de reconnaître que l'objectif ne sera pas atteint à temps.

«Nous l'atteindrons peut-être avec deux ou trois ans de retard, note M. Lemieux. Il y a beaucoup de choses qui sont rentrées dans l'ordre depuis un an ou deux.»



Deux échecs



La plupart des maires, écologistes et représentants de l'industrie sont toutefois moins optimistes et déplorent ce second échec en autant de tentatives. Les objectifs actuels ont en effet été fixés dans la foulée du fiasco de la précédente politique (1989-2000): un taux de recyclage de 11 % avait alors été atteint alors que l'objectif était de 50 %.

Pourquoi donc sommes-nous encore aujourd'hui si loin du but? L'enquête de La Presse a permis d'isoler deux problèmes majeurs.

D'abord, le gouvernement et les municipalités ont tardé à agir. Bien que la politique ait été élaborée il y a six ans, les municipalités viennent d'adopter leurs stratégies, les fameux plans de gestion des matières résiduelles.

«L'argent et la volonté n'y étaient tout simplement pas», soutient Charles Tremblay, président d'Éco Entreprises Québec, organisme qui représente l'industrie de la récupération. Et les chiffres semblent lui donner raison: de 2000 à 2004, le taux de récupération des villes n'a fait qu'un léger bond, de 21 % à 23 %.

«Les municipalités voient encore la récupération comme un gros paquet de troubles», déplore Michael Cloghesy, président du Conseil patronal de l'environnement du Québec.

Les maires, pour leur part, pellettent la responsabilité dans la cour de Québec. Certains soutiennent ainsi que le gouvernement met toute la responsabilité sur les épaules des villes et pas assez sur l'industrie.

«La journée où on va obliger les compagnies à récupérer ce qu'elles produisent, on va en faire collectivement beaucoup plus, estime le préfet de la MRC Beauharnois-Salaberry, Yves Daoust. Le gouvernement n'est pas assez actif pour obliger tout le monde à faire sa part.»



Et Recyc-Québec?



Le second problème du recyclage est de nature plus structurelle: on reproche à Recyc-Québec, qui a pour mission de promouvoir, de développer et de favoriser le recyclage, de ne pas être à la hauteur du défi. Mais la faute n'incomberait pas tant à l'organisme qu'au gouvernement, qui n'a jamais donné à Recyc-Québec les pouvoirs nécessaires.

On en veut pour preuve le fait que le Québec enfouit plus de déchets aujourd'hui qu'il y a 10 ans. Malgré la présence de Recyc-Québec, la quantité de détritus envoyés au dépotoir est en effet passée de 5 millions à 6,4 millions de tonnes de 1994 à 2004.

Le cofondateur d'Action Re-buts, Michel Séguin, estime qu'il est essentiel que le gouvernement revoie le rôle de la société d'État. «Recyc-Québec est nécessaire, mais il pourrait être beaucoup plus actif, croit-il. Il devrait avoir le pouvoir de travailler à la réduction de la quantité de déchets à la source.»

Plus encore, la société d'État devrait avoir le pouvoir d'imposer des pénalités financières aux villes et aux entreprises récalcitrantes, selon Stéphane Leclerc, directeur du consortium Écho-logique, dont la mission est la récupération sur les aires publiques. «Pourquoi même ne pas avoir des bonus pour les municipalités qui dépassent leur objectif?» demande-t-il.

Le président de Recyc-Québec, Robert Lemieux, ne peut que reconnaître les limites d'un travail basé sur la bonne volonté des gens. «Dans certains cas, il est vrai, on aurait besoin de services d'inspection avec plus de dents», avoue-t-il.

Notons d'ailleurs que le souhait de la société d'État pourrait être exaucé dans un futur proche. Recyc-Québec est en effet un des organismes gouvernementaux visés par le plan de réingénierie 2004-2007 du gouvernement Charest. Son mandat devrait être revu l'an prochain.



Publié : lun. oct. 02, 2006 3:54 am
par tuberale
Un ticket modérateur pour les déchets?

François Cardinal

La Presse


Vous entendez le camion à ordures s'approcher. Vous jetez un coup d'oeil par la fenêtre. L'éboueur saisit votre sac et le dépose délicatement sur une balance. Puis il note son poids, le jette dans le camion et poursuit son chemin. Quelques mois plus tard, une facture vous est acheminée selon le poids de vos déchets.

L'idée vous semble incongrue? Elle émane pourtant de Recyc-Québec, la société d'État chargée du recyclage. Cette dernière souligne que là où cette mesure a été appliquée, les résultats ont été plus que probants: une réduction de la quantité de déchets allant jusqu'à 38 % et une augmentation idoine des matières récupérées.

Constatant les limites de l'approche volontaire dans son tout récent Guide sur la collecte sélective des matières recyclables, la société d'État suggère en effet aux municipalités de fixer un tarif (selon le poids ou le nombre de sacs) plutôt que de dissimuler le coût du service dans les impôts fonciers (compte de taxes).

«Au Québec, écrit-on, on observe que les résultats de plusieurs programmes municipaux de collecte sélective ont stagné au cours des dernières années avec l'application de mesures qui reposent sur l'implication volontaire des citoyens. Ainsi, les municipalités devraient mesurer les impacts de l'adoption d'approches plus coercitives.»

Une des idées suggérées est le «pay as you throw»: plus le citoyen jette, plus il paye cher, ce qui l'incite à expurger son sac à poubelle du maximum de matières recyclables. Cela peut être fonction du poids des sacs ou de leur nombre. L'institut CD Howe, entre autres, milite pour l'application de cette mesure.



Pratique répandue



Au Canada, 200 municipalités auraient recours à une forme ou une autre du principe de l'utilisateur-payeur, dont 150 en Ontario. La capitale de la Colombie-Britannique, Victoria, a par exemple fixé une limite de sacs par semaine: chaque sac supplémentaire doit porter un timbre d'une valeur de 3,50 $.

Aux États-Unis, plus de 6000 municipalités auraient adopté ce principe, selon l'Environmental Protection Agency (EPA). Toutes les municipalités d'Irlande sont en passe de l'appliquer. Et en Suisse, où les citoyens sont habitués à payer selon le poids de leurs déchets, leur taux de recyclage avoisine 50 %.

Et Montréal? Serait-il possible d'équiper les camions à ordures de la métropole de balances électroniques? «Techniquement, oui, car la technologie est très poussée aujourd'hui, selon Jean-François Léonard, coordonnateur en environnement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). La difficulté, cependant, est financière.»

Le problème, c'est que l'installation d'un tel système coûterait très cher, de même que tout ce que cela implique comme autres dépenses (inspecteurs, sensibilisation, etc.) «Dans la mesure où tu as les moyens de faire appliquer à la lettre le règlement, ça peut s'avérer efficace. Sinon, il est très difficile de rattraper une tentative infructueuse», note M. Léonard.

Selon CD Howe, les bons résultats liés à la pesée des sacs ou autres tickets modérateurs s'expliquent par le fait que les citoyens ignorent trop souvent le véritable coût de la collecte des ordures. En imposant un tarif, ils sont du coup sensibilisés à la quantité de déchets jetés.

Charles Tremblay, d'Éco Entreprises Québec est tout à fait d'accord avec cette approche. Il prétend même que le coût de la collecte, environ 150 $ par porte, pourrait être plus élevé. «Ça me coûte plus cher pour faire déneiger mon entrée ou pour m'abonner à La Presse, lance-t-il. Les gens, ça ne les dérange pas de payer plus cher pour un service, en autant qu'ils le voient et qu'ils soient en mesure de l'apprécier.»

Là où ça fait mal

Les matières recyclables déposées dans le bac vert vont-elles au dépotoir ? Bien des Québécois se posent la question, se remémorant quelques anciens reportages faisant état de cette pratique.

La réponse? Non. Les matières récupérées étant à la base même de l'industrie du recyclage, elles sont triées puis vendues, pour la plupart. Certes, quelques détritus sont tout de même envoyés au dépotoir car ils ne trouvent pas acheteurs ou parce qu'il n'y a pas de marché.

Selon Recyc-Québec, le taux de rejets des centres de tri québécois est de 6 %. Il varie de 18 % pour les petits centres à 4 % pour les plus gros. Plus de la moitié des rejets sont composés de matières non recyclables, c'est-à-dire de matières non acceptées par les programmes municipaux de collecte sélective.



Publié : lun. oct. 02, 2006 3:55 am
par tuberale
Les commerçants rechignent à recycler

Éric Clément

La Presse


Au Québec, les petits commerces sont les plus mauvais recycleurs. Après deux mois d'enquête, La Presse l'a constaté dans le Plateau-Mont-Royal, pourtant l'arrondissement montréalais qui recycle le pluslus des deux tiers des commerçants du Plateaune participent pas à la collecte sélective...

Le jour où La Presse est passée rue Saint-Denis, entre les rues Duluth et Roy, côté ouest, il n'y avait que six bacs verts sur le trottoir: quatre appartenaient à des particuliers, un aux Dominicains du 3980, Saint-Denis et le dernier (avec un grand nombre de cartons) au Subway situé à l'angle de la rue Roy. Mis à part ce restaurant service rapide, les 35 autres commerçants de ce côté de la rue n'avaient pas mis de bacs.

Le vendredi suivant, jour des poubelles, il y avait des dizaines et des dizaines de cartons dans la ruelle située juste derrière ces commerces.

Du côté est de la rue, le restaurant L'Express ne recycle jamais. «Nous passons 70 caisses de vin par semaine, mais on met toutes ces bouteilles aux vidanges, dit le maître d'hôtel Roch Arsenault. On n'a pas de place pour mettre notre recyclage.»

Pourtant, tout près, la Brûlerie Saint-Denis et les restaurants Piazzetta et Continental recyclent. Un peu plus loin, le restaurant Fondue Mentale et le El Zaz Bar ont mis consciencieusement des dizaines de bouteilles vides dans des bacs et des cartons sur le trottoir.

Selon le règlement du Plateau, les commerçants ne peuvent mettre plus de trois bacs roulants sur le trottoir chaque mercredi, jour de la collecte. Du coup, les commerçants préfèrent souvent tout mettre aux poubelles. Dans cet arrondissement où le taux de récupération des matières recyclables a atteint 54 % en 2004 (record montréalais), la mairesse Helen Fotopulos estime que les commerçants devraient avoir une responsabilité civique de faire appel au privé quand ils ont de gros volumes à recycler.

Le bar L'Barouf, lui, a opté pour de gros bacs roulants de 240 litres pour recycler ses bouteilles. Au nord de Rachel, Aliments naturels Tau, Stokes, le Valet d'coeur et la librairie Champigny avaient tous mis leurs cartons ou leurs bacs ce jour-là. Le restaurant Chuchaï a même placé sept grosses poubelles étampées Recyclage dans la ruelle. Le jour où nous sommes passés, elles étaient pleines à ras bord de bouteilles, cartons et plastiques. «Une entreprise passe chaque semaine nous les prendre», a dit une serveuse de Chuchaï.

Manon Renaud, gérante de la boutique Côté Sud, dit que le recyclage devrait passer deux fois par semaine et aussi dans les ruelles. «Ce n'est pas possible dans les ruelles car il est difficile de coordonner les heures de livraison des commerces à celles de la collecte sélective», répond la mairesse.



Quantités limitées



Pour Robert Romanoff, cadre au magasin Aliments naturels Tau, l'arrondissement devrait améliorer le service. «On n'a pas le droit de mettre une certaine quantité de cartons sur le trottoir, du coup on doit faire affaire avec une firme et ça nous coûte 200 $.»

Pourtant, dans cinq arrondissements sur 19, notamment le Plateau, un camion récolte les cartons des commerçants le même jour que la collecte sélective. Mais les quantités sont limitées.

Des commerçants se plaignent que le camion de collecte passe trop tôt, avant que les employés n'arrivent. Pourtant, Alain Leduc, conseiller en environnement à la Ville, dit que les camions ne doivent pas commencer leur tournée le matin par les artères commerciales.

Quoi qu'il en soit, l'effort des commerçants à recycler n'est pas au point. Aujourd'hui pharmacienne à Joliette, Caroline Perrier a travaillé dans une trentaine de pharmacies de Montréal, Pointe-Claire et d'autres municipalités. Chaque fois, elle a fait le même constat: «Très peu de pharmacies recyclent, dit-elle. Certains propriétaires s'y opposent même, alors que leurs employés voudraient y contribuer, de peur peut-être d'ajouter une tâche au personnel, ce qui pourrait nuire à leurs autres tâches?»

«On est conscients que la récupération par les commerçants est un problème et on réfléchit là-dessus», dit Gaston Lafleur, président-directeur général du Conseil québécois du commerce de détail.

«Il n'y a rien de plus décourageant pour le citoyen que de faire l'effort de mettre son carton plié en huit dans son bac de recyclage et de constater près de chez lui un commerce en train de jeter ses cartons à la poubelle», dit Jeannot Richard, vice-président de Recyc-Québec.



Publié : jeu. oct. 05, 2006 7:38 am
par MayClo
Merci Tuberale pour tous ses articles. J'ai fait le petit test et j'ai eu 4/5. Je ne savais pas que la rhubarbe de pouvait etre composter...

Publié : jeu. oct. 05, 2006 8:05 am
par edna
Et moi je ne savais pas qu'on pouvait recycler la litière à chats!

Publié : jeu. oct. 05, 2006 12:55 pm
par jaskab
Si les bacs de recyclage ne sont pas recyclables, j'espère au moins qu'ils sont faits de matières recyclés.

Il y a plein de choses que je ne savais pas.

Et vous, que faites-vous avec vos piles?  Je les ai toujours mises aux vidanges.

Publié : jeu. oct. 05, 2006 4:01 pm
par kolem
jaskab  a écritSi les bacs de recyclage ne sont pas recyclables, j'espère au moins qu'ils sont faits de matières recyclés.

Il y a plein de choses que je ne savais pas.

Et vous, que faites-vous avec vos piles?  Je les ai toujours mises aux vidanges.
J'utilise peu de piles jetables, j'en prends des rechargables. Mais pour les piles à jeter, à l'université il y a des poubelles exprès

Publié : jeu. oct. 05, 2006 6:07 pm
par Patate13
jaskab  a écritSi les bacs de recyclage ne sont pas recyclables, j'espère au moins qu'ils sont faits de matières recyclés.

Il y a plein de choses que je ne savais pas.

Et vous, que faites-vous avec vos piles?  Je les ai toujours mises aux vidanges.

Quand je restais chez mes parents, il fallait mettre les piles dans la boîte à lunch de mon père... Je savais pas pourquoi!!!  

En fait, c'est parce qu'il y a un bac pour les récupérer à son usine!   Il faut éviter de jeter les piles aux poubelles en fait. Ça contient des subtances très dommageables pour l'environnement, mais aussi dangereuses dans les dépotoirs.

Les cartouches d'encre aussi, il faut les déposer dans des endroits spécials pour leur récupération. --Message edité par Patate13 le 2006-10-06 00:09:43--

Publié : ven. oct. 06, 2006 3:33 am
par MayClo
jaskab  a écritSi les bacs de recyclage ne sont pas recyclables, j'espère au moins qu'ils sont faits de matières recyclés.

Il y a plein de choses que je ne savais pas.

Et vous, que faites-vous avec vos piles?  Je les ai toujours mises aux vidanges.

En fait, pour ma part, il m'arrivait souvent de les jeter dans la poubelle... mais je ne savais pas que les commerces qui en vendent doivent reprendre les vieilles piles si tu leur apportes.

Publié : ven. oct. 06, 2006 3:33 am
par MayClo
kolem  a écrit
J'utilise peu de piles jetables, j'en prends des rechargables. Mais pour les piles à jeter, à l'université il y a des poubelles exprès

Il n'y en a pas encore nous a l'Université. Il devrait en mettre !