Publié : lun. sept. 25, 2006 2:26 am
Le dimanche 24 septembre 2006
Dès le 1er novembre, deux hôpitaux d'enseignement du Lancashire, en Angleterre, offriront aux patientes musulmanes qui le désirent de porter cette blouse d'hôpital qui s'inspire de la burka.
Photo AP
Santé : jusqu'où aller ?
Agnes Gruda
La Presse
Des femmes qui ne veulent être soignées que par des femmes. Des patients qui souhaitent court-circuiter la liste d’attente pour des raisons religieuses. Des employés qui veulent prendre congé le jour du sabbat. Les demandes d’ajustement culturel se multiplient dans les hôpitaux et les CLSC, soulevant une grande question : jusqu’où faut-il aller ?
Hôpitaux sous pression
Un couple se présente au département de radiologie de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. La femme, enceinte, a rendez-vous pour une échographie.
Tous les arrangements ont été pris pour cette musulmane pratiquante qui refuse d'être examinée par un homme. De l'infirmière à la radiologiste, la patiente devait passer entre des mains exclusivement féminines.
Manque de pot, la technicienne en radiologie tombe malade le jour de l'examen et aucune femme n'est disponible pour prendre le relais. Quand il a vu qu'un homme s'apprêtait à sonder l'utérus de son épouse, le mari «a réagi très fort», raconte Ewa Sidorowicz, directrice des soins professionnels de cet hôpital.
L'échographie a dû être reportée. Et dans un univers où les ressources sont rares, une plage de rendez-vous s'était envolée en pure perte.
Depuis deux ou trois ans, de tels incidents se multiplient dans cet hôpital de l'est de Montréal. Désemparés, des médecins se sont réunis, fin août, pour en discuter.
«Notre hôpital est centré sur les patients et nous essayons de les accommoder, assure Ewa Sidorowicz. Mais il y a des imprévus. Les médecins sont inquiets. Ils se demandent si nous ne sommes pas en train de créer des attentes irréalisables. Va-t-il falloir avoir des listes de garde doubles, selon le sexe?»
Au Québec, les patients sont libres de choisir leur médecin. Mais à l'hôpital, il y a des contraintes. Et puis, cette liberté doit-elle s'appliquer aux techniciens, préposés et infirmiers? Bonjour le casse-tête.
L'hôpital Maisonneuve-Rosemont n'est pas le seul à se creuser les méninges devant les exigences de patients issus d'horizons de plus en plus diversifiés.
Des décisions récentes de la Cour suprême, dont celle qui a autorisé le port du kirpan dans les écoles, incitent les hôpitaux à la prudence. La moindre demande est scrutée par les avocats. Et si elle devait aboutir devant la justice?
Les demandes les plus fréquentes concernent le sexe des médecins. Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal a décidé de prendre le problème de front. Depuis juillet, il accueille les femmes enceintes avec une déclaration écrite spécifiant qu'il est impossible de garantir que le médecin du sexe de leur choix soit présent à leur accouchement. Si les femmes y tiennent, elles n'ont qu'à aller accoucher ailleurs, précise le document en termes un peu plus diplomatiques.
La gynécologue Diane Francoeur, de l'hôpital Sainte-Justine, sert le même avertissement à ses patientes «Pour moi, refuser d'être accouchée par un homme est aussi discriminatoire que refuser d'être soignée par un médecin noir», tranche-t-elle.
Pourtant, à l'hôpital Charles-Lemoyne, sur la rive sud de Montréal, des obstétriciennes n'ont aucun problème à garantir leur présence le jour où leur patiente doit accoucher. S'il le faut, elles acceptent de travailler pendant une journée de congé.
Les choses se corsent en cas d'urgence, lorsqu'il faut faire appel à un anesthésiste - une spécialité où les hommes dominent. Pour faire passer la pilule, l'hôpital accepte que le mari soit présent pendant l'anesthésie. Mieux : on couvre le visage de la patiente. Comme ça, l'anesthésiste ne saura jamais à qui appartient le corps dénudé qu'il vient de voir.
Le frigo du compromis
Rachida Azdouz, vice-doyenne de la Faculté d'éducation permanente de l'Université de Montréal, a une longue expérience de médiation culturelle
Photo Martin Chamberland, La Presse
Les zones de tensions culturelles ne se limitent pas au sexe des médecins. Il y a deux ans, un groupe de juifs hassidiques a réclamé de court-circuiter la liste d'attente aux urgences de l'hôpital Sainte-Justine pendant le sabbat.
La cafétéria de l'hôpital ne vend pas de nourriture casher. Habituellement, les patients hassidiques consomment leurs propres plats en attendant leur tour aux urgences. Mais, du coucher de soleil du vendredi jusqu'au coucher du soleil du samedi, les juifs très pratiquants ne peuvent effectuer le moindre travail, pas même transporter de paquets de nourriture. Pendant 24 heures, leurs enfants doivent-ils être condamnés à jeûner? Plutôt passer devant les autres patients ce jour-là, réclamaient les parents.
Gros dilemme pour l'hôpital. Consentir à un passe-droit aux urgences allait faire hurler les autres patients. Mais fallait-il rejeter la demande sans appel? Finalement, l'hôpital et le groupe religieux ont trouvé un compromis : un réfrigérateur a été installé au casse-croûte de l'hôpital. Tous les frais sont assumés par la communauté. Le vendredi, des familles viennent le remplir de mets casher. Quand la nuit tombe, les plats sont à portée de la main.
Turbulences culturelles
Pour répondre à une demande religieuse d'un groupe d'hassidime, l'hôpital Sainte-Justine leur a permis d'installer un réfrigérateur spécial payé par la communauté.
Photo François Roy, La Presse
Autre exemple: un infirmier installe une sonde urinaire à une fillette de deux ans. Indigné, le père musulman croit qu'il porte atteinte à la virginité de son enfant. Il fait une scène terrible, une vraie crise de nerfs.
L'incident s'est produit il y a deux ans aux urgences de Sainte-Justine et il a confirmé ce que les administrateurs de l'hôpital soupçonnaient déjà: un gouffre culturel était en train de se creuser entre sa clientèle, de plus en plus multiethnique, et son personnel.
«Nous avons soudainement réalisé que nos patients avaient changé, et leurs besoins aussi», dit Raymond Roberge, président du comité multiculturel mis sur pied en 2003.
Plus de la moitié des patients qui se présentent aux urgences de Sainte-Justine sont nés à l'extérieur du Canada. «Notre personnel, lui, est plutôt du genre Lac-Saint-Jean, dit M. Roberge. Parfois, devant le père qui refuse de transiger avec l'infirmière et demande de parler à un supérieur mâle, notre personnel se sent démuni. Après tout, nous aussi on a une culture, des règles du jeu...»
L'hôpital a mis sur pied une équipe de choc, qui vient désamorcer ces crises. Que faire devant le patient bouddhiste qui refuse une greffe d'organe? Devant tel autre qui, pour des raisons religieuses, s'oppose à une autopsie? Questions délicates qui touchent à des croyances profondes : tous s'entendent pour dire que le
personnel médical a un immense besoin de formation.
Multiculturel depuis 20 ans
L'Hôpital de Montréal pour enfants est un pionnier dans ce domaine. Sa politique multiculturelle date d'il y a 20 ans. À l'époque, l'hôpital avait été alerté par des patients vietnamiens dont le dos était couvert de traces rouges. «Nous avons cru qu'il s'agissait d'enfants battus, mais c'étaient des traces liées à l'application de ventouses «, dit Marie Serdynska, responsable de la politique multiculturelle de l'hôpital.
Aujourd'hui, les médecins musulmans ont leur lieu de prière, les patients juifs ont droit à des mets spéciaux pendant le sabbat. Et la formation multiculturelle est un passage obligé pour tous les jeunes médecins.
Les zones de friction sont connues et les protocoles, bien établis. «Parfois, à la clinique de génétique, le mari décrit le cycle menstruel de sa femme. Nous allons lui expliquer, avec respect, pourquoi nous avons besoin d'obtenir l'information directement de sa femme», explique Mme Serdynska.
L'hôpital fait appel à des interprètes qui agissent aussi comme des «traducteurs culturels.» «Un jour, devant une adolescente pakistanaise qui n'avait plus de règles, le médecin voulait savoir s'il se pouvait qu'elle soit enceinte, raconte l'interprète Shahzia Khan. J'ai dû lui expliquer que je ne pouvais pas poser cette question parce que pour les Pakistanais, une fille enceinte, c'est la pire des insultes.» Le médecin a fait un test de grossesse sans rien dire à la famille. L'honneur était sauf.
Tous ces petits accommodements n'empêchent pas des employés de se poser des questions. «Parfois, une femme est sur le point d'accoucher et c'est son mari qui nous décrit ses contractions, dit Ro Licata, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires de l'hôpital universitaire de McGill. Nous, ça fait 50 ans qu'on se bat pour l'égalité des droits. Ces situations entrent en conflit avec nos valeurs.»
D'autant plus que, parfois, l'élastique de l'ajustement culturel est tiré un peu trop fort. Vania Jimenez, médecin au CLSC Côte-des-Neiges, suivait une femme d'origine pakistanaise qui avait besoin d'une césarienne. Le mari exigeait que celle-ci soit pratiquée par une femme.
«Votre femme a déjà subi trois césariennes au Pakistan et vous allez me dire qu'elle n'a jamais été opérée par un homme? Il y a donc beaucoup de chirurgiennes au Pakistan?» a ironisé le Dr Jimenez. «D'accord, vous avez raison», a alors convenu le mari protecteur. Parfois, la culture a le dos large.
Dès le 1er novembre, deux hôpitaux d'enseignement du Lancashire, en Angleterre, offriront aux patientes musulmanes qui le désirent de porter cette blouse d'hôpital qui s'inspire de la burka.
Photo AP
Santé : jusqu'où aller ?
Agnes Gruda
La Presse
Des femmes qui ne veulent être soignées que par des femmes. Des patients qui souhaitent court-circuiter la liste d’attente pour des raisons religieuses. Des employés qui veulent prendre congé le jour du sabbat. Les demandes d’ajustement culturel se multiplient dans les hôpitaux et les CLSC, soulevant une grande question : jusqu’où faut-il aller ?
Hôpitaux sous pression
Un couple se présente au département de radiologie de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. La femme, enceinte, a rendez-vous pour une échographie.
Tous les arrangements ont été pris pour cette musulmane pratiquante qui refuse d'être examinée par un homme. De l'infirmière à la radiologiste, la patiente devait passer entre des mains exclusivement féminines.
Manque de pot, la technicienne en radiologie tombe malade le jour de l'examen et aucune femme n'est disponible pour prendre le relais. Quand il a vu qu'un homme s'apprêtait à sonder l'utérus de son épouse, le mari «a réagi très fort», raconte Ewa Sidorowicz, directrice des soins professionnels de cet hôpital.
L'échographie a dû être reportée. Et dans un univers où les ressources sont rares, une plage de rendez-vous s'était envolée en pure perte.
Depuis deux ou trois ans, de tels incidents se multiplient dans cet hôpital de l'est de Montréal. Désemparés, des médecins se sont réunis, fin août, pour en discuter.
«Notre hôpital est centré sur les patients et nous essayons de les accommoder, assure Ewa Sidorowicz. Mais il y a des imprévus. Les médecins sont inquiets. Ils se demandent si nous ne sommes pas en train de créer des attentes irréalisables. Va-t-il falloir avoir des listes de garde doubles, selon le sexe?»
Au Québec, les patients sont libres de choisir leur médecin. Mais à l'hôpital, il y a des contraintes. Et puis, cette liberté doit-elle s'appliquer aux techniciens, préposés et infirmiers? Bonjour le casse-tête.
L'hôpital Maisonneuve-Rosemont n'est pas le seul à se creuser les méninges devant les exigences de patients issus d'horizons de plus en plus diversifiés.
Des décisions récentes de la Cour suprême, dont celle qui a autorisé le port du kirpan dans les écoles, incitent les hôpitaux à la prudence. La moindre demande est scrutée par les avocats. Et si elle devait aboutir devant la justice?
Les demandes les plus fréquentes concernent le sexe des médecins. Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal a décidé de prendre le problème de front. Depuis juillet, il accueille les femmes enceintes avec une déclaration écrite spécifiant qu'il est impossible de garantir que le médecin du sexe de leur choix soit présent à leur accouchement. Si les femmes y tiennent, elles n'ont qu'à aller accoucher ailleurs, précise le document en termes un peu plus diplomatiques.
La gynécologue Diane Francoeur, de l'hôpital Sainte-Justine, sert le même avertissement à ses patientes «Pour moi, refuser d'être accouchée par un homme est aussi discriminatoire que refuser d'être soignée par un médecin noir», tranche-t-elle.
Pourtant, à l'hôpital Charles-Lemoyne, sur la rive sud de Montréal, des obstétriciennes n'ont aucun problème à garantir leur présence le jour où leur patiente doit accoucher. S'il le faut, elles acceptent de travailler pendant une journée de congé.
Les choses se corsent en cas d'urgence, lorsqu'il faut faire appel à un anesthésiste - une spécialité où les hommes dominent. Pour faire passer la pilule, l'hôpital accepte que le mari soit présent pendant l'anesthésie. Mieux : on couvre le visage de la patiente. Comme ça, l'anesthésiste ne saura jamais à qui appartient le corps dénudé qu'il vient de voir.
Le frigo du compromis
Rachida Azdouz, vice-doyenne de la Faculté d'éducation permanente de l'Université de Montréal, a une longue expérience de médiation culturelle
Photo Martin Chamberland, La Presse
Les zones de tensions culturelles ne se limitent pas au sexe des médecins. Il y a deux ans, un groupe de juifs hassidiques a réclamé de court-circuiter la liste d'attente aux urgences de l'hôpital Sainte-Justine pendant le sabbat.
La cafétéria de l'hôpital ne vend pas de nourriture casher. Habituellement, les patients hassidiques consomment leurs propres plats en attendant leur tour aux urgences. Mais, du coucher de soleil du vendredi jusqu'au coucher du soleil du samedi, les juifs très pratiquants ne peuvent effectuer le moindre travail, pas même transporter de paquets de nourriture. Pendant 24 heures, leurs enfants doivent-ils être condamnés à jeûner? Plutôt passer devant les autres patients ce jour-là, réclamaient les parents.
Gros dilemme pour l'hôpital. Consentir à un passe-droit aux urgences allait faire hurler les autres patients. Mais fallait-il rejeter la demande sans appel? Finalement, l'hôpital et le groupe religieux ont trouvé un compromis : un réfrigérateur a été installé au casse-croûte de l'hôpital. Tous les frais sont assumés par la communauté. Le vendredi, des familles viennent le remplir de mets casher. Quand la nuit tombe, les plats sont à portée de la main.
Turbulences culturelles
Pour répondre à une demande religieuse d'un groupe d'hassidime, l'hôpital Sainte-Justine leur a permis d'installer un réfrigérateur spécial payé par la communauté.
Photo François Roy, La Presse
Autre exemple: un infirmier installe une sonde urinaire à une fillette de deux ans. Indigné, le père musulman croit qu'il porte atteinte à la virginité de son enfant. Il fait une scène terrible, une vraie crise de nerfs.
L'incident s'est produit il y a deux ans aux urgences de Sainte-Justine et il a confirmé ce que les administrateurs de l'hôpital soupçonnaient déjà: un gouffre culturel était en train de se creuser entre sa clientèle, de plus en plus multiethnique, et son personnel.
«Nous avons soudainement réalisé que nos patients avaient changé, et leurs besoins aussi», dit Raymond Roberge, président du comité multiculturel mis sur pied en 2003.
Plus de la moitié des patients qui se présentent aux urgences de Sainte-Justine sont nés à l'extérieur du Canada. «Notre personnel, lui, est plutôt du genre Lac-Saint-Jean, dit M. Roberge. Parfois, devant le père qui refuse de transiger avec l'infirmière et demande de parler à un supérieur mâle, notre personnel se sent démuni. Après tout, nous aussi on a une culture, des règles du jeu...»
L'hôpital a mis sur pied une équipe de choc, qui vient désamorcer ces crises. Que faire devant le patient bouddhiste qui refuse une greffe d'organe? Devant tel autre qui, pour des raisons religieuses, s'oppose à une autopsie? Questions délicates qui touchent à des croyances profondes : tous s'entendent pour dire que le
personnel médical a un immense besoin de formation.
Multiculturel depuis 20 ans
L'Hôpital de Montréal pour enfants est un pionnier dans ce domaine. Sa politique multiculturelle date d'il y a 20 ans. À l'époque, l'hôpital avait été alerté par des patients vietnamiens dont le dos était couvert de traces rouges. «Nous avons cru qu'il s'agissait d'enfants battus, mais c'étaient des traces liées à l'application de ventouses «, dit Marie Serdynska, responsable de la politique multiculturelle de l'hôpital.
Aujourd'hui, les médecins musulmans ont leur lieu de prière, les patients juifs ont droit à des mets spéciaux pendant le sabbat. Et la formation multiculturelle est un passage obligé pour tous les jeunes médecins.
Les zones de friction sont connues et les protocoles, bien établis. «Parfois, à la clinique de génétique, le mari décrit le cycle menstruel de sa femme. Nous allons lui expliquer, avec respect, pourquoi nous avons besoin d'obtenir l'information directement de sa femme», explique Mme Serdynska.
L'hôpital fait appel à des interprètes qui agissent aussi comme des «traducteurs culturels.» «Un jour, devant une adolescente pakistanaise qui n'avait plus de règles, le médecin voulait savoir s'il se pouvait qu'elle soit enceinte, raconte l'interprète Shahzia Khan. J'ai dû lui expliquer que je ne pouvais pas poser cette question parce que pour les Pakistanais, une fille enceinte, c'est la pire des insultes.» Le médecin a fait un test de grossesse sans rien dire à la famille. L'honneur était sauf.
Tous ces petits accommodements n'empêchent pas des employés de se poser des questions. «Parfois, une femme est sur le point d'accoucher et c'est son mari qui nous décrit ses contractions, dit Ro Licata, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires de l'hôpital universitaire de McGill. Nous, ça fait 50 ans qu'on se bat pour l'égalité des droits. Ces situations entrent en conflit avec nos valeurs.»
D'autant plus que, parfois, l'élastique de l'ajustement culturel est tiré un peu trop fort. Vania Jimenez, médecin au CLSC Côte-des-Neiges, suivait une femme d'origine pakistanaise qui avait besoin d'une césarienne. Le mari exigeait que celle-ci soit pratiquée par une femme.
«Votre femme a déjà subi trois césariennes au Pakistan et vous allez me dire qu'elle n'a jamais été opérée par un homme? Il y a donc beaucoup de chirurgiennes au Pakistan?» a ironisé le Dr Jimenez. «D'accord, vous avez raison», a alors convenu le mari protecteur. Parfois, la culture a le dos large.