Page 1 sur 1

Publié : jeu. août 31, 2006 2:26 am
par tuberale
DES ÉLECTIONS RAPIDES IMPROBABLES

Un sondage laisse les libéraux à 5 points derrière les péquistes

Tommy Chouinard

La Presse





La probabilité d'élections générales à l'automne diminue, voire disparaît. Même si le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement Charest prend du mieux, le Parti libéral n'arrive pas à rattraper le Parti québécois dans les intentions de vote, révèle un sondage CROP-LaPresse.

Réalisé entre le 17 et le 28 août derniers auprès d'un millier de Québécois, ce coup de sonde, le premier depuis le début de l'été, place le PLQ au deuxième rang avec 32% des intentions de vote, après répartition des indécis. Le PQ devance la formation de Jean Charest par cinq points de pourcentage.

«Ce n'est certainement pas le moment idéal de déclencher des élections pour les libéraux», estime le vice-président de CROP, Claude Gauthier.

Selon la firme de sondage, le PLQ doit détenir une avance d'au moins cinq points de pourcentage sur le PQ pour espérer décrocher la majorité des sièges à l'Assemblée nationale, en raison de la concentration du vote libéral dans la région de Montréal. «Les libéraux ont encore beaucoup de travail à faire», conclut M. Gauthier, ajoutant que des élections ont bien peu de chances d'avoir lieu cet automne dans ces conditions.



Léger gain du PQ

   
Contrairement au PLQ, qui conserve le même niveau d'appui qu'en juin, le PQ enregistre un gain de deux points de pourcentage et se retrouve à 37%. L'attention médiatique autour de l'élection d'André Boisclair dans Pointe-aux-Trembles peut expliquer ce résultat, croit Claude Gauthier.

Mais, depuis l'arrivée d'André Boisclair à la tête de son parti, en novembre 2005, le taux d'appui au PQ a tout de même fondu de 10 points de pourcentage.

Chez les francophones, le PQ compte sur un appui populaire deux fois plus important que le PLQ.

Le parti d'André Boisclair récolte 46% des intentions de vote dans cette frange de l'électorat, par rapport à 23% à la formation de Jean Charest.

À Montréal, le PQ et le PLQ sont à égalité (36% et 35%). Mais le Parti libéral a fait un gain de neuf points de pourcentage à Québec et obtient 37%, comparativement à 30% au PQ. Ailleurs en région, le PQ (45%) a une avance considérable sur le PLQ (21%).



L'ADQ à la baisse



De son côté, l'Action démocratique du Québec perd encore une fois des plumes. Le parti de Mario Dumont encaisse une baisse de trois points de pourcentage et ne récolte plus que 13% des intentions de vote, à peu près le même niveau d'appui qu'aux élections générales de 1998. L'ADQ avait récolté 18% des suffrages en 2003.

Les tiers partis ont la faveur de 18% des Québécois. Le Parti vert récolte 9%, tandis que Québec solidaire amasse 7% des intentions de vote.

L'offensive préélectorale du premier ministre Jean Charest, qui multiplie les tournées régionales et les annonces depuis le début de l'été, n'a pas eu l'effet escompté au chapitre des intentions de vote. Mais d'autres statistiques sont beaucoup plus réjouissantes pour les libéraux.

Le taux de satisfaction à l'égard du gouvernement fait un bond de huit points de pourcentage depuis juin. Quelque 40% des Québécois se disent plutôt (33%) ou très (7%) satisfaits du gouvernement Charest, un niveau jamais atteint depuis novembre 2003. Ce taux s'était élevé un moment à 39%, en février dernier, à la suite de l'élection de Stephen Harper à Ottawa.

«C'est vraiment une remontée. Mais ça ne se traduit pas encore dans les intentions de vote. Les gens disent qu'ils sont plus satisfaits qu'avant du gouvernement, mais ils ne sont pas encore prêts à voter pour lui», explique Claude Gauthier.

Le mécontentement recule de neuf pointsde pourcentage: 57% des Québécois se disent plutôt (31%) ou très (26%) insatisfaits du gouvernement, comparativement aux deux tiers en juin. Trois pour cent des répondants se disent sans opinion.



Peu d'enthousiasme électoral



«C'est un premier signe que la satisfaction augmente. Mais il ne faut pas partir en peur avec ça non plus. Il faudra voir si ça continue dans les prochains mois», affirme Claude Gauthier.

Sans être au courant de ces résultats, les ministres du gouvernement Charest, réunis à Laval hier, n'ont pas eu l'air très chaud à l'idée de se lancer en campagne électorale dès cet automne, après trois ans et demi de mandat.

«Nous avons été élus pour un mandat qui peut aller jusqu'à cinq ans. Alors, je ne sais pas de quoi vous parlez», a lancé la présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget. Son collègue des Finances, Michel Audet, a quant à lui indiqué qu'il déposera «certainement» un autre budget avant les prochaines élections. Plusieurs autres ministres ont affirmé qu'ils avaient encore «des dossiers à régler» cet automne.

La marge d'erreur du sondage est de trois points de pourcentage, 19 fois sur 20.