Publié : jeu. juil. 27, 2006 2:37 am
LES GANGS DE RUE SÈMENT LA TERREUR (Canoe)
Des membres de gangs de rue, pires que tout ce que le Québec a connu comme détenus par le passé, ont pris le contrôle de secteurs complets en prison et y sèment la terreur, s'attaquant aux autres détenus et aux gardiens, a appris le Journal.
«J'ai côtoyé toutes les organisations criminelles dans le temps, le gang de l'Ouest, les Popeyes, les Devil's Disciples, les Hells Angels. Mais depuis quatre ou cinq ans, j'ai vu plus d'agents se faire agresser par les membres de gangs de rue que dans tout le reste de ma carrière», confie Robert (nom fictif), un des doyens des gardiens à la prison de Bordeaux.
Les gardiens interrogés par le Journal parlent de coups de poing par-derrière, de coups de tête en pleine figure, d'excréments lancés au visage.
«Avec le crime organisé, avant, il y avait toujours une forme de respect envers les agents, explique Robert. Les membres des gangs de rue sont différents, ils s'en prennent régulièrement à nous.»
Alors que les chiffres officiels montrent que 3 % des détenus québécois sont liés aux gangs de rue, Robert estime que cette proportion grimpe à 8 ou 10 % à Montréal, où l'on compte le plus grand nombre de gangs.
Selon André Courtemanche, du Service correctionnel canadien, il y aurait 65 membres en règle des BoGars, Crack Down Posse et autres gangs de rue incarcérés dans les pénitenciers du Québec.
300 000 $ de dommages
À la prison de Bordeaux, le gang des Bo-Gars (rouges) contrôle le secteur D5, alors que leurs rivaux des Crack Down Posse (bleus) règnent sur le secteur E.
C'est pour limiter les affrontements que les autorités ont séparé les deux gangs, qui se livrent une guerre sans merci dans les rues de Montréal.
Les bagarres n'ont pas cessé pour autant. À la fin juin, sept détenus liés aux Crack Down Posse ont dû être transférés de Bordeaux vers un autre établissement pour calmer la tension.
Une semaine plus tard, quatre détenus liés aux Bo-Gars étaient transférés à leur tour.
«Quand je travaillais à l'étage des Bo-Gars dans le secteur D, en quatre mois, ils ont fait pour 300 000 $ de dommages dans la prison», confie Paul (nom fictif), un gardien de Bordeaux qui s'est souvent frotté aux gangs.
«Les Hells Angels, ce sont des hommes d'affaires, si on veut, alors que les membres des gangs de rue doivent faire des choses de plus en plus fuckées pour monter en grade, affirme-t-il. S'ils blessent un agent, c'est bon pour leur réputation.»
Gangs de rue / prison
Ces derniers transportent une panoplie d'armes, des pics aux couteaux en passant par les arbalètes et même des lance-flammes artisanaux.
Danger d'explosion
«Les gars des gangs sont particulièrement durs envers les autres détenus, affirme Robert, et plus ça va, pire c'est. Le danger, c'est qu'à un moment donné, ceux qui ne sont pas membres de gangs de rue vont se révolter.
Paul assure qu'une journée normale à Bordeaux implique environ trois transferts de détenus vers l'hôpital, souvent en raison d'altercations liées aux gangs.
Des membres de gangs de rue, pires que tout ce que le Québec a connu comme détenus par le passé, ont pris le contrôle de secteurs complets en prison et y sèment la terreur, s'attaquant aux autres détenus et aux gardiens, a appris le Journal.
«J'ai côtoyé toutes les organisations criminelles dans le temps, le gang de l'Ouest, les Popeyes, les Devil's Disciples, les Hells Angels. Mais depuis quatre ou cinq ans, j'ai vu plus d'agents se faire agresser par les membres de gangs de rue que dans tout le reste de ma carrière», confie Robert (nom fictif), un des doyens des gardiens à la prison de Bordeaux.
Les gardiens interrogés par le Journal parlent de coups de poing par-derrière, de coups de tête en pleine figure, d'excréments lancés au visage.
«Avec le crime organisé, avant, il y avait toujours une forme de respect envers les agents, explique Robert. Les membres des gangs de rue sont différents, ils s'en prennent régulièrement à nous.»
Alors que les chiffres officiels montrent que 3 % des détenus québécois sont liés aux gangs de rue, Robert estime que cette proportion grimpe à 8 ou 10 % à Montréal, où l'on compte le plus grand nombre de gangs.
Selon André Courtemanche, du Service correctionnel canadien, il y aurait 65 membres en règle des BoGars, Crack Down Posse et autres gangs de rue incarcérés dans les pénitenciers du Québec.
300 000 $ de dommages
À la prison de Bordeaux, le gang des Bo-Gars (rouges) contrôle le secteur D5, alors que leurs rivaux des Crack Down Posse (bleus) règnent sur le secteur E.
C'est pour limiter les affrontements que les autorités ont séparé les deux gangs, qui se livrent une guerre sans merci dans les rues de Montréal.
Les bagarres n'ont pas cessé pour autant. À la fin juin, sept détenus liés aux Crack Down Posse ont dû être transférés de Bordeaux vers un autre établissement pour calmer la tension.
Une semaine plus tard, quatre détenus liés aux Bo-Gars étaient transférés à leur tour.
«Quand je travaillais à l'étage des Bo-Gars dans le secteur D, en quatre mois, ils ont fait pour 300 000 $ de dommages dans la prison», confie Paul (nom fictif), un gardien de Bordeaux qui s'est souvent frotté aux gangs.
«Les Hells Angels, ce sont des hommes d'affaires, si on veut, alors que les membres des gangs de rue doivent faire des choses de plus en plus fuckées pour monter en grade, affirme-t-il. S'ils blessent un agent, c'est bon pour leur réputation.»
Gangs de rue / prison
Ces derniers transportent une panoplie d'armes, des pics aux couteaux en passant par les arbalètes et même des lance-flammes artisanaux.
Danger d'explosion
«Les gars des gangs sont particulièrement durs envers les autres détenus, affirme Robert, et plus ça va, pire c'est. Le danger, c'est qu'à un moment donné, ceux qui ne sont pas membres de gangs de rue vont se révolter.
Paul assure qu'une journée normale à Bordeaux implique environ trois transferts de détenus vers l'hôpital, souvent en raison d'altercations liées aux gangs.