Publié : lun. juil. 17, 2006 4:25 am
Les papas se bousculent autour du berceau
Jacinthe Tremblay
La Presse
Collaboration spéciale
En l'espace de cinq ans, le nombre de pères qui ont demandé un congé lors de la naissance ou de l'adoption d'un enfant a quadruplé, confirmant une véritable ruée des nouveaux papas auprès des berceaux.
Au cours des trois premiers mois de l'année, quatre pères québécois sur 10 ont pris un tel congé, a révélé à La Presse le Conseil de gestion de l'assurance parentale. On ne dispose pas de données antérieures sur ce phénomène au Québec.
Cependant, selon Statistique Canada, cette proportion était de un sur 10 à l'échelle du pays en 2001, sous le régime fédéral de congés parentaux, une indication que le phénomène prend de l'ampleur.
Or, la «ruée au berceau» pourrait être encore plus importante que ce bond de 300%, puisque les nouveaux pères disposent d'un an pour prendre le congé qui leur est réservé.
«Il est tout à fait possible que plusieurs d'entre eux aient décidé d'attendre pour faire une demande de prestations. Le taux de participation des pères au régime pourrait donc augmenter. Chose certaine, nos premières données laissent déjà entrevoir un changement important de comportement chez les pères», indique Denis Latulipe, PDG du Conseil de gestion de l'assurance parentale.
Pendant le premier trimestre de 2006, 15 000 mères et 6000 pères ont reçu des prestations. Celles-ci s'élevaient en moyenne à 825 pour 15 jours pour les femmes, et de 1000 pour les hommes.
«C'est le reflet des écarts de rémunération entre les deux sexes sur le marché du travail», souligne M. Latulippe.
Au 18 juillet dernier, le Conseil avait accepté 43 000 demandes et versé 222 millions de dollars aux nouveaux parents. L'organisme a estimé à 1,08 milliard les coûts du régime pour 2006. De cette somme, 55 millions sont destinés aux congés réservés aux pères.
«L'évolution du régime est conforme à nos prévisions. Pour cette raison, tout indique que les taux de cotisation pour les employeurs, les salariés et les travailleurs autonomes ne bougeront pas l'an prochain», indique M. Latulippe.
D'autres tendances
En plus de révéler une hausse marquée des congés de paternité, les données du Conseil laissent entrevoir d'autres tendances.
Ainsi, trois salariés sur quatre optent pour la formule du régime qui prévoit de plus longs congés accompagnés de prestations moins élevées. Dans une proportion de trois sur cinq, les travailleurs autonomes choisissent un congé plus court et des prestations plus élevées.
Les données de janvier à mars indiquent enfin que les travailleurs autonomes forment 5% des prestataires et qu'ils reçoivent 4% du total des sommes versées. C'est un autre reflet des écarts de rémunération entre ce groupe et les salariés.
Jacinthe Tremblay
La Presse
Collaboration spéciale
En l'espace de cinq ans, le nombre de pères qui ont demandé un congé lors de la naissance ou de l'adoption d'un enfant a quadruplé, confirmant une véritable ruée des nouveaux papas auprès des berceaux.
Au cours des trois premiers mois de l'année, quatre pères québécois sur 10 ont pris un tel congé, a révélé à La Presse le Conseil de gestion de l'assurance parentale. On ne dispose pas de données antérieures sur ce phénomène au Québec.
Cependant, selon Statistique Canada, cette proportion était de un sur 10 à l'échelle du pays en 2001, sous le régime fédéral de congés parentaux, une indication que le phénomène prend de l'ampleur.
Or, la «ruée au berceau» pourrait être encore plus importante que ce bond de 300%, puisque les nouveaux pères disposent d'un an pour prendre le congé qui leur est réservé.
«Il est tout à fait possible que plusieurs d'entre eux aient décidé d'attendre pour faire une demande de prestations. Le taux de participation des pères au régime pourrait donc augmenter. Chose certaine, nos premières données laissent déjà entrevoir un changement important de comportement chez les pères», indique Denis Latulipe, PDG du Conseil de gestion de l'assurance parentale.
Pendant le premier trimestre de 2006, 15 000 mères et 6000 pères ont reçu des prestations. Celles-ci s'élevaient en moyenne à 825 pour 15 jours pour les femmes, et de 1000 pour les hommes.
«C'est le reflet des écarts de rémunération entre les deux sexes sur le marché du travail», souligne M. Latulippe.
Au 18 juillet dernier, le Conseil avait accepté 43 000 demandes et versé 222 millions de dollars aux nouveaux parents. L'organisme a estimé à 1,08 milliard les coûts du régime pour 2006. De cette somme, 55 millions sont destinés aux congés réservés aux pères.
«L'évolution du régime est conforme à nos prévisions. Pour cette raison, tout indique que les taux de cotisation pour les employeurs, les salariés et les travailleurs autonomes ne bougeront pas l'an prochain», indique M. Latulippe.
D'autres tendances
En plus de révéler une hausse marquée des congés de paternité, les données du Conseil laissent entrevoir d'autres tendances.
Ainsi, trois salariés sur quatre optent pour la formule du régime qui prévoit de plus longs congés accompagnés de prestations moins élevées. Dans une proportion de trois sur cinq, les travailleurs autonomes choisissent un congé plus court et des prestations plus élevées.
Les données de janvier à mars indiquent enfin que les travailleurs autonomes forment 5% des prestataires et qu'ils reçoivent 4% du total des sommes versées. C'est un autre reflet des écarts de rémunération entre ce groupe et les salariés.