Publié : ven. juil. 07, 2006 4:15 pm
La mozzarella pourrait disparaître des pizzas
Réjean Lacombe
Le Soleil
La fameuse mozzarella qui fait les délices de nos pizzas pourrait éventuellement disparaître de ce mets et être remplacée par un succédané.
C'est, à peu de choses près, le même phénomène qui guette l'onctueuse crème qui entre dans la fabrication de la vraie crème glacée. Elle se transforme de plus en plus en un bon et beau souvenir étant remplacée par des ingrédients laitiers, comme un mélange de sucre et d'huile de beurre.
Mais dans le cas de notre bon vieux fromage qui sert de garniture aux pizzas, il risque de céder sa place, du moins en grande partie, à un succédané à base de soya et d'eau. Dans ce cas, il n'est pas question d'ingrédients laitiers.
Cette substitution pourrait faire très mal à l'industrie laitière canadienne. Elle risque de lui faire perdre quelque 600 millions $ par année dont 300 millions $ annuellement aux producteurs laitiers québécois.
C'est sérieux
Au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, on prend la chose très au sérieux. On demande donc au distributeur de ce produit en sol québécois de se conformer à la réglementation québécoise en matière d'étiquetage des produits alimentaires.
On reconnaît que l'étiquetage actuel n'est pas conforme à la loi québécoise puisque le produit en question est composé essentiellement de soya et que cette appellation n'apparaît pas sur le produit. Même dans les pizzérias ou restaurants où l'on utilise ce succédané dans la fabrication de pizzas ou sandwichs, on devra informer le consommateur qu'il s'agit d'un succédané de mozzarella composé de soya.
C'est une entreprise d'Orlando, en Floride, Galaxy Nutritionnal Foods, qui a mis au point ce succédané baptisé «mozzarella flavoured shreds» ou «alternative saveur de mozzarella râpée».
La puce à l'oreille
Le président du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), Pierre M. Nadeau, qui a mis, le 2 juin dernier, la puce à l'oreille du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), M. Yvon Vallières, indique au Soleil que l'on retrouve non pas un mais deux succédanés à la mozzarella.
Ces produits, selon M. Nadeau, qui ont déjà fait leur apparition dans des pizzérias du Québec sont illégaux. Avec les fameux ingrédients laitiers qui entrent dans la fabrication de la crème glacée, s'ajoute celui de succédanés de mozzarella, le ministre Vallières se dit très préoccupé par la question et suit de près ce nouveau dossier.
À la Fédération des producteurs laitiers du Québec (FPLQ), on s'inquiète de la situation. On considère, là aussi, que ce produit serait commercialisé illégalement au Québec. Mais, pour le moment, on ignore les quantités de succédané en circulation au Québec et qui servent à la fabrication de pizzas.
Enjeu majeur
L'enjeu est très important pour l'industrie canadienne puisque le marché de la mozzarella qui entre dans la fabrication des pizzas est évalué à plus de 2 milliards $. Ces succédanés réduiraient du tiers l'utilisation de la mozzarella dans la fabrication des pizzas.
«Ce genre de produits, de dire M. Nadeau, est illégal au Québec. Mais son importation ne l'est pas. Je ne voudrais pas que les consommateurs allergiques au soya qui mangeront ces produits pensent que c'est à cause de produits laitiers qu'ils sont malades.»
Dans une interview accordée à La Terre de chez nous, le président de la FPLQ, M. Marcel Groleau, a précisé que la situation était fort inquiétante pour les producteurs laitiers du Québec. En fait, les producteurs laitiers doivent ajouter cette nouvelle bataille à celle qu'ils mènent depuis plusieurs années concernant l'utilisation d'ingrédients laitiers en remplacement de la crème, dans la fabrication de la crème glacée.
«Nous avons pressé, dit-il, le ministre Yvon Vallières, d'agir fermement, car les succédanés de produits laitiers sont interdits au Québec. C'est très facile d'induire les consommateurs en erreur parce que ce produit a la même apparence que la mozzarella.»
Il trouve que la situation est pernicieuse parce que le goût est maquillé dans un produit transformé où l'on retrouve une multitude de saveurs comme le pepperoni, les champignons, la viande et d'autres produits.
Les spécialistes croient également que ces succédanés pourraient aussi se révélet dangereux pour les consommateurs qui sont allergiques au soya. On estime que les fabricants de pizzas sont tenus d'inscrire et d'informer leurs clients que l'on retrouve du soya dans leurs pizzas.
http://www.cyberpresse.ca/article/20060 ... CPACTUEL01
Réjean Lacombe
Le Soleil
La fameuse mozzarella qui fait les délices de nos pizzas pourrait éventuellement disparaître de ce mets et être remplacée par un succédané.
C'est, à peu de choses près, le même phénomène qui guette l'onctueuse crème qui entre dans la fabrication de la vraie crème glacée. Elle se transforme de plus en plus en un bon et beau souvenir étant remplacée par des ingrédients laitiers, comme un mélange de sucre et d'huile de beurre.
Mais dans le cas de notre bon vieux fromage qui sert de garniture aux pizzas, il risque de céder sa place, du moins en grande partie, à un succédané à base de soya et d'eau. Dans ce cas, il n'est pas question d'ingrédients laitiers.
Cette substitution pourrait faire très mal à l'industrie laitière canadienne. Elle risque de lui faire perdre quelque 600 millions $ par année dont 300 millions $ annuellement aux producteurs laitiers québécois.
C'est sérieux
Au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, on prend la chose très au sérieux. On demande donc au distributeur de ce produit en sol québécois de se conformer à la réglementation québécoise en matière d'étiquetage des produits alimentaires.
On reconnaît que l'étiquetage actuel n'est pas conforme à la loi québécoise puisque le produit en question est composé essentiellement de soya et que cette appellation n'apparaît pas sur le produit. Même dans les pizzérias ou restaurants où l'on utilise ce succédané dans la fabrication de pizzas ou sandwichs, on devra informer le consommateur qu'il s'agit d'un succédané de mozzarella composé de soya.
C'est une entreprise d'Orlando, en Floride, Galaxy Nutritionnal Foods, qui a mis au point ce succédané baptisé «mozzarella flavoured shreds» ou «alternative saveur de mozzarella râpée».
La puce à l'oreille
Le président du Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), Pierre M. Nadeau, qui a mis, le 2 juin dernier, la puce à l'oreille du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), M. Yvon Vallières, indique au Soleil que l'on retrouve non pas un mais deux succédanés à la mozzarella.
Ces produits, selon M. Nadeau, qui ont déjà fait leur apparition dans des pizzérias du Québec sont illégaux. Avec les fameux ingrédients laitiers qui entrent dans la fabrication de la crème glacée, s'ajoute celui de succédanés de mozzarella, le ministre Vallières se dit très préoccupé par la question et suit de près ce nouveau dossier.
À la Fédération des producteurs laitiers du Québec (FPLQ), on s'inquiète de la situation. On considère, là aussi, que ce produit serait commercialisé illégalement au Québec. Mais, pour le moment, on ignore les quantités de succédané en circulation au Québec et qui servent à la fabrication de pizzas.
Enjeu majeur
L'enjeu est très important pour l'industrie canadienne puisque le marché de la mozzarella qui entre dans la fabrication des pizzas est évalué à plus de 2 milliards $. Ces succédanés réduiraient du tiers l'utilisation de la mozzarella dans la fabrication des pizzas.
«Ce genre de produits, de dire M. Nadeau, est illégal au Québec. Mais son importation ne l'est pas. Je ne voudrais pas que les consommateurs allergiques au soya qui mangeront ces produits pensent que c'est à cause de produits laitiers qu'ils sont malades.»
Dans une interview accordée à La Terre de chez nous, le président de la FPLQ, M. Marcel Groleau, a précisé que la situation était fort inquiétante pour les producteurs laitiers du Québec. En fait, les producteurs laitiers doivent ajouter cette nouvelle bataille à celle qu'ils mènent depuis plusieurs années concernant l'utilisation d'ingrédients laitiers en remplacement de la crème, dans la fabrication de la crème glacée.
«Nous avons pressé, dit-il, le ministre Yvon Vallières, d'agir fermement, car les succédanés de produits laitiers sont interdits au Québec. C'est très facile d'induire les consommateurs en erreur parce que ce produit a la même apparence que la mozzarella.»
Il trouve que la situation est pernicieuse parce que le goût est maquillé dans un produit transformé où l'on retrouve une multitude de saveurs comme le pepperoni, les champignons, la viande et d'autres produits.
Les spécialistes croient également que ces succédanés pourraient aussi se révélet dangereux pour les consommateurs qui sont allergiques au soya. On estime que les fabricants de pizzas sont tenus d'inscrire et d'informer leurs clients que l'on retrouve du soya dans leurs pizzas.
http://www.cyberpresse.ca/article/20060 ... CPACTUEL01