Publié : lun. juil. 03, 2006 6:38 pm
ÉTATS-UNIS
Célébrités en grève de la faim contre la guerre en Irak
Stephen Collinson
Agence France-Presse
Washington
La militante pacifiste Cindy Sheehan et les acteurs Susan Sarandon et Sean Penn ont lancé lundi un mouvement de grève de la faim aux États-Unis pour obtenir la fin de l'engagement militaire américain en Irak.
Alors que la plupart des Américains faisaient le plein de viandes et de salades pour les barbecues traditionnels de la fête nationale du 4 Juillet, les manifestants pacifistes prévoyaient lundi un dernier repas devant la Maison-Blanche avant de débuter leur jeûne à minuit.
«Nous avons manifesté, organisé des veillées, démarché le Congrès, campé devant le ranch (du président) Bush, nous sommes même allés en prison, maintenant il est temps de faire plus», a expliqué Cindy Sheehan, devenu une égérie du mouvement antiguerre après la mort en Irak de son fils de 24 ans, Casey.
«Je ne sais pas combien de temps je pourrai jeûner, mais je ne fixe pas de fin», a ajouté la militante écologiste Diane Wilson, qui s'est jointe au mouvement, avec également le fantaisiste pacifiste Dick Gregory et le colonel à la retraite Ann Wright.
Plusieurs célébrités s'associeront au mouvement en organisant seulement une «grève de la faim tournante», parmi lesquels Sean Penn et Susan Sarandon, mais aussi la romancière Alice Walker et l'acteur Danny Glover. Au total, 2700 militants ont promis de refuser de s'alimenter pendant au moins 24 heures, avant de passer le relais à d'autres.
Ce mouvement est organisé alors qu'un sondage publié vendredi a montré que seulement un tiers des Américains (33%) approuvent la conduite de la guerre.
Toutefois, cette désaffection entraîne peu de mouvements de protestation de masse. La plus grosse manifestation contre la guerre en Irak remonte à septembre: elle avait rassemblé à Washington environ 150 000 manifestants et plusieurs dizaines de milliers d'autres à travers le pays.
Elle faisait suite à un mois de campagne menée par Cindy Sheehan presque seule, qui avait campé durant le mois d'août devant le ranch présidentiel à Crawford (Texas) dans l'espoir vain d'expliquer son point de vue au président George W. Bush.
«Nous avons toujours été tenus à l'écart du véritable coût de la guerre, depuis le début», déclare une responsable du groupe de défense des droits de l'homme Global Exchange, Meredith Dearborn, en guise d'explication pour cette faible mobilisation.
Quelque 2526 militaires américains sont morts en Irak depuis l'invasion de mars 2003, mais les États-Unis sont bien loin de donner l'impression d'un pays en guerre, même s'il n'est pas rare de croiser des mutilés de guerre.
Certains militants, et instituts de sondage, estiment que l'indifférence de l'opinion, frappante lorsque l'on se souvient des manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970, s'explique par le fait que seuls des engagés, et non des conscrits, sont envoyés au combat.
Des experts estiment en outre que les manifestations de militants organisés contre la guerre ont moins de chances de marquer l'opinion que l'alourdissement du bilan humain de la guerre, à l'instar de John Mueller, professeur à Ohio State University, dans la revue Foreign Affairs de décembre.
M. Mueller avait expliqué que la guerre de Corée, dans les années 1950, avait également suscité relativement peu de manifestations, mais que cela n'avait pas empêché une érosion marquée du soutien de l'opinion publique, comparable à celle qui avait accompagné la guerre du Vietnam et le puissant mouvement pacifiste de l'époque.
Célébrités en grève de la faim contre la guerre en Irak
Stephen Collinson
Agence France-Presse
Washington
La militante pacifiste Cindy Sheehan et les acteurs Susan Sarandon et Sean Penn ont lancé lundi un mouvement de grève de la faim aux États-Unis pour obtenir la fin de l'engagement militaire américain en Irak.
Alors que la plupart des Américains faisaient le plein de viandes et de salades pour les barbecues traditionnels de la fête nationale du 4 Juillet, les manifestants pacifistes prévoyaient lundi un dernier repas devant la Maison-Blanche avant de débuter leur jeûne à minuit.
«Nous avons manifesté, organisé des veillées, démarché le Congrès, campé devant le ranch (du président) Bush, nous sommes même allés en prison, maintenant il est temps de faire plus», a expliqué Cindy Sheehan, devenu une égérie du mouvement antiguerre après la mort en Irak de son fils de 24 ans, Casey.
«Je ne sais pas combien de temps je pourrai jeûner, mais je ne fixe pas de fin», a ajouté la militante écologiste Diane Wilson, qui s'est jointe au mouvement, avec également le fantaisiste pacifiste Dick Gregory et le colonel à la retraite Ann Wright.
Plusieurs célébrités s'associeront au mouvement en organisant seulement une «grève de la faim tournante», parmi lesquels Sean Penn et Susan Sarandon, mais aussi la romancière Alice Walker et l'acteur Danny Glover. Au total, 2700 militants ont promis de refuser de s'alimenter pendant au moins 24 heures, avant de passer le relais à d'autres.
Ce mouvement est organisé alors qu'un sondage publié vendredi a montré que seulement un tiers des Américains (33%) approuvent la conduite de la guerre.
Toutefois, cette désaffection entraîne peu de mouvements de protestation de masse. La plus grosse manifestation contre la guerre en Irak remonte à septembre: elle avait rassemblé à Washington environ 150 000 manifestants et plusieurs dizaines de milliers d'autres à travers le pays.
Elle faisait suite à un mois de campagne menée par Cindy Sheehan presque seule, qui avait campé durant le mois d'août devant le ranch présidentiel à Crawford (Texas) dans l'espoir vain d'expliquer son point de vue au président George W. Bush.
«Nous avons toujours été tenus à l'écart du véritable coût de la guerre, depuis le début», déclare une responsable du groupe de défense des droits de l'homme Global Exchange, Meredith Dearborn, en guise d'explication pour cette faible mobilisation.
Quelque 2526 militaires américains sont morts en Irak depuis l'invasion de mars 2003, mais les États-Unis sont bien loin de donner l'impression d'un pays en guerre, même s'il n'est pas rare de croiser des mutilés de guerre.
Certains militants, et instituts de sondage, estiment que l'indifférence de l'opinion, frappante lorsque l'on se souvient des manifestations contre la guerre du Vietnam dans les années 1960 et 1970, s'explique par le fait que seuls des engagés, et non des conscrits, sont envoyés au combat.
Des experts estiment en outre que les manifestations de militants organisés contre la guerre ont moins de chances de marquer l'opinion que l'alourdissement du bilan humain de la guerre, à l'instar de John Mueller, professeur à Ohio State University, dans la revue Foreign Affairs de décembre.
M. Mueller avait expliqué que la guerre de Corée, dans les années 1950, avait également suscité relativement peu de manifestations, mais que cela n'avait pas empêché une érosion marquée du soutien de l'opinion publique, comparable à celle qui avait accompagné la guerre du Vietnam et le puissant mouvement pacifiste de l'époque.