Publié : ven. juin 30, 2006 3:29 am
HAUSSE DES NAISSANCES DE 7%
Le Québec accouche d'un petit baby-boom
Tommy Chouinard
La Presse
Québec
Le Québec connaît un petit baby-boom. Au cours des quatre premiers mois de l'année, 26 250 bébés sont nés, un bond de 7,4% par rapport à la même période en 2005. Du jamais vu depuis 10 ans.
Les spécialistes se réjouissent. «C'est une bonne nouvelle. On amorce un rattrapage par rapport aux dernières années», affirme une démographe du ministère de la Santé et des Services sociaux, Madeleine Rochon.
Elle se garde toutefois de confirmer l'avènement d'un véritable baby-boom. «À ce moment-ci, je ne vois pas un changement fondamental et profond de la fécondité ou un renversement de tendance quant à la taille des familles. On constate un petit mouvement, mais qui va dans le bon sens», explique-t-elle.
En moyenne, une Québécoise donne naissance à son premier enfant entre 29 et 30 ans. Il faut remonter à 1997 pour retrouver un nombre de naissances supérieur à celui enregistré jusqu'ici en 2006
Selon les plus récentes données de l'Institut de la statistique du Québec, 1800 naissances de plus sont survenues entre janvier et avril comparativement aux mêmes mois l'année dernière (24 450).
Il faut remonter à 1997 pour retrouver un nombre de naissances supérieur à celui enregistré jusqu'ici en 2006, alors que 26 950 bébés sont nés durant les quatre premiers mois de cette année-là.
Les premières statistiques de 2006 laissent présager une excellente année au chapitre des naissances. Au cours de toute l'année 2005, 76 200 bébés sont nés, ce qui était déjà une bonne performance. Mais si la tendance se maintient, il pourrait y avoir un peu moins de 82 000 naissances en 2006, un seuil qui n'a pas été atteint depuis 1996.
Selon Madeleine Rochon, à la lumière des statistiques disponibles, le nombre d'enfants par Québécoise est en voie d'atteindre 1,6 en moyenne. Au cours des dernières années, il se situait plutôt autour de 1,5 selon les données de l'ISQ.
Mouvements
«Tant que l'indice de fécondité ne sera pas supérieur à 1,6, je me dis que ce sont de petits mouvements de récupération auxquels on assiste. Mais dès que ça revient au niveau de 1,6, on est content», dit-elle.
C'est parce que les Québécoises ont leur enfant de plus en plus tard, à un âge plus avancé, que l'indice de fécondité a connu un recul au cours des dernières années. Les statistiques de 2006 illustrent en partie un «rattrapage», puisqu'on revient au niveau qui existe en moyenne depuis 30 ans (1,6), croit Madeleine Rochon.
Dans certains cas, il s'agirait de «naissances reportées» qui surviennent depuis le début de l'année, selon elle. En moyenne, une Québécoise donne naissance à son premier enfant entre 29 et 30 ans.
Causes incertaines
Les causes de cette augmentation des naissances sont multiples et difficiles à confirmer pour l'instant. La conjoncture économique relativement favorable y serait peut-être pour quelque chose. Le taux de chômage atteint 7,9%. C'est seulement la deuxième fois en 30 ans qu'il est aussi bas.
Les nouveaux et plus généreux congés parentaux, qui sont entrés en vigueur le 1er janvier, mais qui étaient annoncés depuis le début de 2005, peut également expliquer en partie le phénomène.
«Mais il faudra voir à plus long terme si, avec cette mesure, on a vraiment levé des obstacles fondamentaux qui empêchaient d'avoir des enfants», estime Madeleine Rochon.
La ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Michelle Courchesne, est quant à elle convaincue que le nouveau régime d'assurance parentale a favorisé l'augmentation des naissances.
«Ce n'est pas scientifique ce que je dis, mais je crois que cela a eu pour effet de devancer la décision d'avoir un premier enfant pour certains parents. L'assurance parentale est populaire, et elle est reçue positivement. C'est une mesure certainement incitative», affirme-t-elle.
Michelle Courchesne conclut même que l'augmentation des naissances est «le résultat de l'ensemble des mesures que le gouvernement a pris depuis trois ans pour soutenir les familles».
Le Québec accouche d'un petit baby-boom
Tommy Chouinard
La Presse
Québec
Le Québec connaît un petit baby-boom. Au cours des quatre premiers mois de l'année, 26 250 bébés sont nés, un bond de 7,4% par rapport à la même période en 2005. Du jamais vu depuis 10 ans.
Les spécialistes se réjouissent. «C'est une bonne nouvelle. On amorce un rattrapage par rapport aux dernières années», affirme une démographe du ministère de la Santé et des Services sociaux, Madeleine Rochon.
Elle se garde toutefois de confirmer l'avènement d'un véritable baby-boom. «À ce moment-ci, je ne vois pas un changement fondamental et profond de la fécondité ou un renversement de tendance quant à la taille des familles. On constate un petit mouvement, mais qui va dans le bon sens», explique-t-elle.
En moyenne, une Québécoise donne naissance à son premier enfant entre 29 et 30 ans. Il faut remonter à 1997 pour retrouver un nombre de naissances supérieur à celui enregistré jusqu'ici en 2006
Selon les plus récentes données de l'Institut de la statistique du Québec, 1800 naissances de plus sont survenues entre janvier et avril comparativement aux mêmes mois l'année dernière (24 450).
Il faut remonter à 1997 pour retrouver un nombre de naissances supérieur à celui enregistré jusqu'ici en 2006, alors que 26 950 bébés sont nés durant les quatre premiers mois de cette année-là.
Les premières statistiques de 2006 laissent présager une excellente année au chapitre des naissances. Au cours de toute l'année 2005, 76 200 bébés sont nés, ce qui était déjà une bonne performance. Mais si la tendance se maintient, il pourrait y avoir un peu moins de 82 000 naissances en 2006, un seuil qui n'a pas été atteint depuis 1996.
Selon Madeleine Rochon, à la lumière des statistiques disponibles, le nombre d'enfants par Québécoise est en voie d'atteindre 1,6 en moyenne. Au cours des dernières années, il se situait plutôt autour de 1,5 selon les données de l'ISQ.
Mouvements
«Tant que l'indice de fécondité ne sera pas supérieur à 1,6, je me dis que ce sont de petits mouvements de récupération auxquels on assiste. Mais dès que ça revient au niveau de 1,6, on est content», dit-elle.
C'est parce que les Québécoises ont leur enfant de plus en plus tard, à un âge plus avancé, que l'indice de fécondité a connu un recul au cours des dernières années. Les statistiques de 2006 illustrent en partie un «rattrapage», puisqu'on revient au niveau qui existe en moyenne depuis 30 ans (1,6), croit Madeleine Rochon.
Dans certains cas, il s'agirait de «naissances reportées» qui surviennent depuis le début de l'année, selon elle. En moyenne, une Québécoise donne naissance à son premier enfant entre 29 et 30 ans.
Causes incertaines
Les causes de cette augmentation des naissances sont multiples et difficiles à confirmer pour l'instant. La conjoncture économique relativement favorable y serait peut-être pour quelque chose. Le taux de chômage atteint 7,9%. C'est seulement la deuxième fois en 30 ans qu'il est aussi bas.
Les nouveaux et plus généreux congés parentaux, qui sont entrés en vigueur le 1er janvier, mais qui étaient annoncés depuis le début de 2005, peut également expliquer en partie le phénomène.
«Mais il faudra voir à plus long terme si, avec cette mesure, on a vraiment levé des obstacles fondamentaux qui empêchaient d'avoir des enfants», estime Madeleine Rochon.
La ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Michelle Courchesne, est quant à elle convaincue que le nouveau régime d'assurance parentale a favorisé l'augmentation des naissances.
«Ce n'est pas scientifique ce que je dis, mais je crois que cela a eu pour effet de devancer la décision d'avoir un premier enfant pour certains parents. L'assurance parentale est populaire, et elle est reçue positivement. C'est une mesure certainement incitative», affirme-t-elle.
Michelle Courchesne conclut même que l'augmentation des naissances est «le résultat de l'ensemble des mesures que le gouvernement a pris depuis trois ans pour soutenir les familles».