Publié : mar. mai 23, 2006 5:02 am
D'UN OCÉAN À L'AUTRE DEVRA INCLURE LES EAUX DU NORD
Remue-méninges pour changer la devise canadienne
François Cardinal
La Presse
D'un océan à l'autre...à l'autre? Pour assurer la souveraineté du Canada sur l'Arctique, le gouvernement Harper a demandé à ses fonctionnaires de se pencher sur la révision de la devise du Canada afin qu'elle fasse mention des eaux du Nord.
Selon ce qu'a appris La Presse, les fonctionnaires du ministère du Patrimoine ont été mandatés pour analyser en détail les implications d'une modification qui nécessiterait jusqu'à l'approbation personnelle de la reine d'Angleterre.
Cette décision fait suite aux pressions du Parti libéral, du Nouveau Parti démocratique, du Yukon, du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Manitoba. Ils exigent, depuis quelques semaines, un vaste débat pancanadien sur la question.
En plus de la portée symbolique du geste pour les autochtones, on estime que cela est devenu nécessaire en raison de la fonte rapide de la banquise arctique, de l'ouverture prochaine du passage du Nord-Ouest et de l'importance d'assurer la souveraineté du Canada dans le Nord.
« Le Ministère va se pencher sur la question, a confirmé Donald Boulanger, porte-parole de Patrimoine Canada. La proposition de modification sera donc examinée en détail. »
Cela fait suite notamment au dépôt, par le député néo-démocrate Dennis Bevington, d'une motion exigeant un débat sur la question. Le chef libéral, Bill Graham, est aussi un de ceux qui militent pour qu'une telle chose survienne.
« La devise du Canada est un symbole important, a indiqué M. Graham par la voix de sa porte-parole, Mylène Dupéré. Certes, nous devons mettre tout en oeuvre pour que tous les Canadiens s'identifient à nos symboles nationaux, mais ces symboles ne sauraient être modifiés qu'à la suite d'un grand débat public. »
Depuis les années 20, le Canada a comme devise A mari usque ad mare, d'un océan à l'autre. Inspirée de la Bible (Psaume 72, verset 8), cette phrase illustre le fait que le Canada s'étend, depuis 1871, de l'Atlantique au Pacifique. Depuis quelques années cependant, les communautés autochtones du Nord demandent que leur présence soit reconnue de manière plus officielle.
Pour sa part, le premier ministre, Stephen Harper, a fait de la souveraineté du Canada sur l'Arctique un des enjeux prioritaires de son gouvernement. Lors de la campagne électorale, il a ainsi promis d'augmenter le budget de l'armée afin d'assurer une meilleure surveillance du Grand-Nord.
« Au XIXe siècle, le défi du Canada était de relier les deux côtes, rappelle Yves Bégin, directeur du Centre d'études nordiques de l'Université Laval. La réalité du XXIe siècle est certainement l'ouverture vers le Nord. Le changement de la devise est donc tout à fait logique, pertinent. Si on ne s'ouvre pas à ça, ça va s'ouvrir à nous! »
En effet, les changements climatiques ont un effet dévastateur dans le Nord. Depuis 1958, l'épaisseur de la banquise permanente a diminué de 42 %. Et depuis 1960, la surface globale de la banquise a été réduite de 14 %, de 6 % depuis 1978.
Tout cela mènera d'ici 2050 à la fonte des glaces de l'océan Arctique en été et donc, à l'ouverture du mythique passage du Nord-Ouest. La souveraineté du Canada sera alors mise à rude épreuve par le passage fréquent des bateaux qui veulent relier l'Europe à l'Asie.
La disparition d'obstacles naturels sera une réelle bénédiction pour la navigation commerciale, qui pourra enfin court-circuiter le canal de Panama et ainsi profiter de trajets beaucoup moins longs et donc moins coûteux.
Bien que le Canada jouisse d'une certaine souveraineté sur les îles de l'archipel, sa domination sur les eaux maritimes est contestée par les États-Unis et l'Europe. Selon eux, le Canada n'a pas droit de regard sur les activités maritimes dans ce secteur.
« Il est aussi important de savoir qu'il n'y a pas que les changements climatiques qui posent un problème, précise le directeur du Centre d'études nordiques. Il y a aussi d'importants impératifs économiques dans cette région, car les territoires du Nord regorgent de ressources sur lesquelles on mise beaucoup. Il y a l'industrie minière, la prospection pétrolière, le transport maritime, etc. »
http://www.cyberpresse.ca/article/20060 ... ACTUALITES
Qu'en penses-vous?....devrait-on revoir aussi celle du Qc, le fameux Je me souviens?
Remue-méninges pour changer la devise canadienne
François Cardinal
La Presse
D'un océan à l'autre...à l'autre? Pour assurer la souveraineté du Canada sur l'Arctique, le gouvernement Harper a demandé à ses fonctionnaires de se pencher sur la révision de la devise du Canada afin qu'elle fasse mention des eaux du Nord.
Selon ce qu'a appris La Presse, les fonctionnaires du ministère du Patrimoine ont été mandatés pour analyser en détail les implications d'une modification qui nécessiterait jusqu'à l'approbation personnelle de la reine d'Angleterre.
Cette décision fait suite aux pressions du Parti libéral, du Nouveau Parti démocratique, du Yukon, du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Manitoba. Ils exigent, depuis quelques semaines, un vaste débat pancanadien sur la question.
En plus de la portée symbolique du geste pour les autochtones, on estime que cela est devenu nécessaire en raison de la fonte rapide de la banquise arctique, de l'ouverture prochaine du passage du Nord-Ouest et de l'importance d'assurer la souveraineté du Canada dans le Nord.
« Le Ministère va se pencher sur la question, a confirmé Donald Boulanger, porte-parole de Patrimoine Canada. La proposition de modification sera donc examinée en détail. »
Cela fait suite notamment au dépôt, par le député néo-démocrate Dennis Bevington, d'une motion exigeant un débat sur la question. Le chef libéral, Bill Graham, est aussi un de ceux qui militent pour qu'une telle chose survienne.
« La devise du Canada est un symbole important, a indiqué M. Graham par la voix de sa porte-parole, Mylène Dupéré. Certes, nous devons mettre tout en oeuvre pour que tous les Canadiens s'identifient à nos symboles nationaux, mais ces symboles ne sauraient être modifiés qu'à la suite d'un grand débat public. »
Depuis les années 20, le Canada a comme devise A mari usque ad mare, d'un océan à l'autre. Inspirée de la Bible (Psaume 72, verset 8), cette phrase illustre le fait que le Canada s'étend, depuis 1871, de l'Atlantique au Pacifique. Depuis quelques années cependant, les communautés autochtones du Nord demandent que leur présence soit reconnue de manière plus officielle.
Pour sa part, le premier ministre, Stephen Harper, a fait de la souveraineté du Canada sur l'Arctique un des enjeux prioritaires de son gouvernement. Lors de la campagne électorale, il a ainsi promis d'augmenter le budget de l'armée afin d'assurer une meilleure surveillance du Grand-Nord.
« Au XIXe siècle, le défi du Canada était de relier les deux côtes, rappelle Yves Bégin, directeur du Centre d'études nordiques de l'Université Laval. La réalité du XXIe siècle est certainement l'ouverture vers le Nord. Le changement de la devise est donc tout à fait logique, pertinent. Si on ne s'ouvre pas à ça, ça va s'ouvrir à nous! »
En effet, les changements climatiques ont un effet dévastateur dans le Nord. Depuis 1958, l'épaisseur de la banquise permanente a diminué de 42 %. Et depuis 1960, la surface globale de la banquise a été réduite de 14 %, de 6 % depuis 1978.
Tout cela mènera d'ici 2050 à la fonte des glaces de l'océan Arctique en été et donc, à l'ouverture du mythique passage du Nord-Ouest. La souveraineté du Canada sera alors mise à rude épreuve par le passage fréquent des bateaux qui veulent relier l'Europe à l'Asie.
La disparition d'obstacles naturels sera une réelle bénédiction pour la navigation commerciale, qui pourra enfin court-circuiter le canal de Panama et ainsi profiter de trajets beaucoup moins longs et donc moins coûteux.
Bien que le Canada jouisse d'une certaine souveraineté sur les îles de l'archipel, sa domination sur les eaux maritimes est contestée par les États-Unis et l'Europe. Selon eux, le Canada n'a pas droit de regard sur les activités maritimes dans ce secteur.
« Il est aussi important de savoir qu'il n'y a pas que les changements climatiques qui posent un problème, précise le directeur du Centre d'études nordiques. Il y a aussi d'importants impératifs économiques dans cette région, car les territoires du Nord regorgent de ressources sur lesquelles on mise beaucoup. Il y a l'industrie minière, la prospection pétrolière, le transport maritime, etc. »
http://www.cyberpresse.ca/article/20060 ... ACTUALITES
Qu'en penses-vous?....devrait-on revoir aussi celle du Qc, le fameux Je me souviens?