Je sais pas si ca existe réellement , je ne saurais meme pas dire si ca m arrive , j ai des sautes d humeurs oui , parfois avant mes regles , parfois pendant ....
J'ai fait une recherche il y a pas longtemps et je viens de retrouver le lien mais je vais te mettre ca ici ..... ca semble dater de longtemps le terme spm
__________________________________
La prévalence des troubles de l'humeur est aux USA de 7,6%, les femmes (10,2%) sont deux fois plus touchées que les hommes. Certaines périodes de la vie de la femme sont reconnues pour favoriser un état dépressif: le post-partum, la ménopause, la prise de contraceptifs oraux, et la phase lutéale tardive.
Le molimen cataménial est l'ensemble des manifestations cliniques, physiques ou psychiques, qui survenant de façon régulière et typique, précèdent la survenue des règles et disparaissent avec elles. L'exacerbation de ces signes, qui perturbe l'activité personnelle, professionnelle et familiale de la patiente constitue le Syndrome Prémenstruel (SPM).
Le molimen cataménial est observé dans 80% des cas, mais au cours de la consultation, 30 à 40% des patients signalent une gêne et 3 à 8% environ des femmes en âge de procréer présentent un SPM sévère. Pour affirmer le SPM, le degré de modification des symptômes doit être au cours de la phase lutéale de 30%.
Le SPM fait l'objet d'un regain d'intérêt car sa cause n'est pas connue, sa physiopathologie reste très incertaine et les nombreux traitements proposés sont contestés. Il parait donc utile, au vu des publications récentes, de refaire le point sur cette pathologie très fréquente.
1. Aspects cliniques
Décrit en 1931 par Frank, le SPM est polymorphe et peut comporter jusqu'à 150 signes, c'est dire que pour certains, l'authenticité de ce syndrome est discutée.
En 1985, le groupe de travail américain sur les maladies mentales a précisé le syndrome prémenstruel ou LLPDD (late luteal phase dysphoric disorder) et des questionnaires ont pu être établis.
Son authenticité, compte tenu des méthodes diagnostiques actuelles, ne fait plus de doute, mais il est nécessaire d'établir la variation cyclique des symptômes sur des critères statistiques.
Ce caractère cyclique des symptômes est fondamental. Ils apparaissent dans la dernière semaine de la phase lutéale et disparaissent dans la première semaine des règles (au moins de J 4 à J 12).
Au travers d'une symptomatologie riche et abondante, on distingue une triade caractéristique :
1) Tension mammaire: l'augmentation du volume des seins est accompagnée d'une tension douloureuse (mastose!) Les seins sont tendus, sensibles, avec une hypervascularisation.
2) Ballonnement abdominal: il s'accompagne d'une tension douloureuse de l'abdomen avec inconfort du port des vêtements et prise de poids occasionnelle prémenstruelle. Des œdèmes sont notés.
3) Troubles neuropsychiques: ils sont marqués par des signes dépressifs, des troubles de l'humeur, des céphalées, une irritabilité, une asthénie, des troubles du sommeil, des troubles du comportement alimentaire.
A noter un terrain familial (mère, sœur) dans 45% des cas et des antécédents de dysménorrhée (règles douloureuses) dans 50% des cas. Il n'y a pas ailleurs pas de différence de niveau socioéconomique, parité, durée de cycle, poids.
48% des femmes ayant un SPM ont des troubles intestinaux;
75 % ont des troubles du comportement alimentaire (attirance pour certains aliments);
75 % d'humeur instable avec pour 2/3 des crises de larmes en phase lutéale (moins de 25 % de ce groupe ont des crises de larmes en phase folliculaire);
50% ont des difficultés de concentration et des oublis plus fréquents.
Le clinicien doit actuellement porter un diagnostic sur des signes bien définis.
2. Le diagnostic différentiel
Il est important devant ces signes cliniques d'éliminer les troubles psychiatriques.
Symptômes entrant dans le cadre du SPM:
Ils surviennent dans les 7 jours précédant les règles par comparaison aux jours qui les suivent.
Ils surviennent au moins deux cycles menstruels sur trois, ils s'aggravent d'au moins 30%
1. Forte labilité affective (tristesse, pleurs, irritabilité ou colère à début brutal)
2. Colère ou irritabilité persistante et prononcée
3. Anxiété, tension, sentiment d'être "sur les nerfs"
4. Forte dépression de l'humeur (désespoir, autodépréciation)
5. Perte d'intérêt pour les activités habituelles (travail, amis, lobbies)
6. Grande fatigabilité ou absence prononcée d'énergie
7. Sensation subjective de difficultés de concentration
8 Modifications prononcées de l'appétit, hyperphagie ou envies d'aliments spécifiques
9. Hypersomnie ou insomnies
10 Sensibilité ou tension des seins, céphalées, arthralgies, myalgies, sensation de gonflement, prise de poids
Les symptômes altèrent la vie familiale, professionnelle et sociale
Les femmes sous œstroprogestatifs sont à priori exclues du SPM
Il faudra de plus éliminer:
1) L'œdème cyclique idiopathique
2) Le syndrome de fatigue chronique.
3) Les myalgies idiopathiques
4) Les céphalées et migraines chroniques, l'épilepsie, les colopathies et l'hypothyroïdie.
3. Les examens à demander
Il est nécessaire d'évaluer prospectivement les critères diagnostiques:
courbe ménothermique et calendriers des symptômes (fonctionnels et poids) sont essentiels. Nous demandons aux femmes de noter quotidiennement sur 3 cycles les symptômes du SPM. Le score quotidien est établi et la variation cyclique facile à évaluer.
On peut de plus demander :
un bilan sanguin avec un ionogramme;
des dosages hormonaux (dosages hormonaux de base peu contributifs, dosages cinétiques et étude de pulsatilité difficiles à interpréter et coûteux);
une capillaroscopie comparative des phases du cycle.
En fait, aucun examen complémentaire ou paramètre biochimique ne peut caractériser le SPM.
4. Mécanisme
Le SPM est lié aux modifications cycliques neurodiencéphalohypothalamohypophysoovariennes. Il apparaît 4 fois plus fréquent après la puberté, disparaît lors des cycles anovulatoires, avec l'ovariectomie, avec la ménopause non traitée, et le traitement par les agonistes du GnRH.
Des femmes ont une humeur cyclique variant en fonction du cycle menstruel; les symptômes augmentent pendant la phase lutéale L'insuffisance progestéronique a longtemps été le fondement physiopathologique de ce syndrome.
De même on a souvent attribué à d'autres anomalies le SPM: hyperprolactinémie, hyperaldostéronémie, ou anomalies du Système rénine angiotensine, hypoglycémie, déficit en vitamine B6, anomalies du métabolisme des prostaglandines.
1. Perturbation de l'équilibre stéroïdien et du rapport œstrogénes/progestérone
Les œstrogènes favorisent la rétention hydrosodée en favorisant la perméabilité vasculaire. La progestérone possède un effet natriurétique en diminuant la liaison de l'aldostérone à son récepteur.
Plusieurs études ont suggéré que le taux de progestérone plasmatique était abaissé dans le SPM. Ces résultats n'ont cependant pas été confirmés et des études randomisées comparant la progestérone au placebo n'ont pas objectivé de différence. l'administration de mifépristone ne réduit pas le syndrome prémenstruel alors qu'il induit des règles et un profil hormonal de phase folliculaire.
Les autres dosages hormonaux chez les femmes d'un SPM et les témoins n'ont pas montré de différence en ce qui concerne le taux des stéroïdes sexuels, des gonadotrophines et les profils de sécrétion ne sont pas perturbés.
2. Les différences biologiques observées
Certains faits sont discutés:
réduction du sommeil à ondes lentes, diminution du sommeil profond ;
baisse de la magnésémie intraérythrocytaire;
atténuation des réponses de la GH et du cortisol au L tryptophane;
les peptides opioïdes interviennent non seulement dans l'analgésie mais aussi dans de nombreuses fonctions: humeur, comportement, appétit, sommeil, régulation thermique et fonction intestinale Les variations cycliques de la B endorphine joueraient un rôle. La B endorphine plasmatique est plus faible chez les femmes souffrant de SPM. Il n'est pas sûr que les niveaux plasmatiques reflètent les modifications cérébrales;
- baisse du taux plaquettaire de la sérotonine et de la monoamine oxydase. La rôle de la Sérotonine est souligné. Les déficiences du système sérotoninergique sont associées à la dépression, à la sous estimation du moi, à l'anxiété, l'agressivité, les troubles de l'appétit, symptômes observés classiquement dans le SPM;
- modification de la régulation vasculaire, avec redistribution de la répartition hydrique par augmentation du coefficient de filtration capillaire.
Plus récemment, des auteurs ont évoqué des anomalies du rythme circadien de la mélatonine comme celles observées dans la dépression.
Le rôle actuellement attribué aux neurotransmetteurs est croissant.
3. Rôle des phénomènes comportementaux
Les troubles de la personnalité évalués par des tests ne permettent pas toujours de différencier le syndrome prémenstruel d'anomalies psychopathologiques, la perte du caractère cyclique des signes doit faire douter du diagnostic de SPM.
Un contexte de sensibilité thymique est souligné d'où l'intérêt de l'étude des antécédents. Notons la fréquence du SPM chez les femmes ayant présenté une dépression du postpartum.
En fait, aucun examen complémentaire n'est pathognomonique et permet d'authentifier le SPM, force est donc de recourir à l'examen clinique et l'établissement du calendrier des symptômes.
5. Conséquences du SPM
Au plan personnel
Certains faits sont soulignés:
perturbations de la vie affective;
diminution des performances physiques et sportives, augmentation de la fatigabilité;
diminution de la rentabilité;
augmentation des épisodes dépressifs, tentatives de suicide
Il faut noter:
des arrêts de travail et un absentéisme épisodique fréquent
6. Traitement
Compte tenu de l'absence de cause précise, aucun traitement spécifique n'existe.
Les traitements placebo apportent 30% d'amélioration.
1. Les règles hygiénodiététiques
Certains conseils sont utiles:
restreindre en période prémenstruelle l'usage du sel et des hydrates de carbone. Le régime riche en acide gras essentiels ne modifie pas le SPM ;
éviter les excitants (alcool, boissons contenant de la méthylxanthine: café, thé, boissons au cola);
limiter la tension nerveuse et la fatigue physique;
s'organiser une vie calme, exercer une activité sportive ;
l'alimentation riche en calcium (supplémentation par 1000 mg/j), en magnésium (360 mg d'ion magnésium) et en manganèse réduit de façon significative les symptômes du SPM ;
l'apport multivitaminique a aussi fait la preuve de son efficacité
2. Soutien psychologique
Il faut rassurer sur la bénignité des signes et assurer leur caractère fonctionnel
3 Il faut rechercher un facteur déclenchant pour l'éliminer
4 Les traitements
- La progestérone et ses dérivés
Traitement local ou général à base d'un progestatif à fort pouvoir antiœstrogénique: progestérone naturelle et ses dérivés le progestogel*; La progestérone agit également au niveau central comme sédatif. La dose est comprise entre 50 et 400 mg
durée en fonction des symptômes et des désirs de contraception ou de grossesse
La progestérone est actuellement considérée comme inefficace
- Les autres traitements
Backstrom a comparé les pilules mono et biphasiques et trouve un effet bénéfique sur le SPM. Le désogestrel provoque moins de changements de l'humeur que les mono et triphasiques au levonorgestrel
Les contraceptifs oraux ont une efficacité non prouvée dans les études randomisées contre placebo Les progestatifs des pilules œstroprogestatives ne possèdent pas d'effet antiminéralocorticoïde, au contraire, les contraceptifs peuvent induire une rétention sodée et une augmentation du volume plasmatique
Les agonistes du GnRH Ils sont plus efficaces que le placebo mais leur action est accompagnée d'effets secondaires L'association GnRH et AddBack thérapie pourrait constituer une solution pour les formes invalidantes.
La bromocriptine peut réduire la tension mammaire mais elle s'accompagne d'effets secondaires: hypotension, nausées, vomissements.
La pyridoxine (vitamine B6), coenzyme du métabolisme de la dopamine, sérotonine et norépinéphrine a été utilisée
Neuro sédatifs: La nortryptiline (Motival *;), la buspirone (Buspar*;), l'Alprazolam (Xanax;*) donnés en phase lutéale sont efficaces. La fluoxétine (Prozac*), antidépresseur qui augmente la sérotonine, à la dose de 20 mg/j pendant 3 cycles, est également efficace mais les symptômes récidivent 15 jours à 1 mois après l'arrêt du traitement.
La D fenfluramine (Pondéral* Isoméride*;) diminue significativement la dépression, l'anxiété et l'alimentation glucidique prémenstruelle.
La clonidine stimulant la production de B endorphine, aurait une action favorable de même que la Naltrexone en cours d'évaluation.
Phlébotoniques, phytothérapie, homéopathie peuvent être d'un appoint non négligeable.
- Le traitement chirurgical
La sévérité du SPM a pu faire proposer une castration chirurgicale. Soulignons l'indication exceptionnelle du recours à ce traitement radical et l'intérêt dans ces formes sévères du traitement par les agonistes de la GnRH.
Pris ici:
http://www.gyneweb.fr/Sources/gyngene/tsdpreme.html --Message edité par leelou le 2006-05-15 22:21:48--