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Publié : lun. mars 27, 2006 10:42 am
par Nikki
Selon le pédiatre Jean-François Chicoine, s'il est placé trop tôt en garderie, un enfant sur quatre souffrira de troubles de l'attachement, parce qu'il n'aura pas passé assez de temps avec ses parents.
Photo Patrick Sanfaçon, La Presse
Faut-il sortir les bébés des garderies?
Katia Gagnon
La Presse
Les 51 000 bambins de moins de 2 ans qui fréquentent les garderies québécoises ne devraient tout simplement pas s'y trouver, à moins qu'ils soient issus de familles pauvres et dysfonctionnelles. C'est ce qu'affirme le pédiatre Jean-François Chicoine dans un livre-choc écrit en collaboration avec l'éditorialiste de La Presse Nathalie Collard. Selon le médecin, s'il est placé trop tôt en garderie, un enfant sur quatre souffrira de troubles de l'attachement, parce qu'il n'aura pas passé assez de temps avec ses parents. Mais cette thèse est loin de faire l'unanimité chez les spécialistes.
En complément:
Tous les attachements sont bons
«Forcer les limites des vies naissantes»
La culpabilité des mères - Nathalie Collard (extrait du livre)
De la nature à la culture - Jean-François Chicoine (extrait du livre)
>> Les enfants de moins de 2 ans devraient-ils rester à la maison? Vos commentaires dans notre forum.
Après plusieurs années de pratique pédiatrique et quelques interventions médiatiques qui ont suscité la controverse, le docteur Jean-François Chicoine s'est lancé, avec l'éditorialiste Nathalie Collard, dans la rédaction d'un livre sur un sujet chaud: les garderies. Le Bébé et l'eau du bain vient d'être publié. La Presse a rencontré les deux auteurs.
Dr Chicoine, vous estimez que la garderie pour un enfant de moins de 2 ans qui ne vient pas d'un milieu défavorisé, ce n'est pas une bonne idée?
Ce n'est pas la meilleure des solutions. La majorité des enfants vont bien s'en sortir. Mais un certain nombre d'enfants, qui ont des mamans pas nécessairement très outillées, dont la qualité de disponibilité le soir se rétrécit, vont être précipités dans un état d'insécurité affective. Peut-être 10, 20, 30 % des enfants. Pas plus du tiers, en tout cas. Et ces enfants, on finit par les voir en clinique. Ils ont des troubles du sommeil, des problèmes d'appétit, des troubles comportementaux.
Donc, dans un monde idéal, il faudrait fermer les pouponnières dans les garderies?
Dans un monde idéal, il faudrait ouvrir les pouponnières pour les familles démunies. Le système de garde qu'on a mis sur pied dans les années 90, je ne peux pas être plus d'accord avec ça. Les enfants de milieux démunis, avec des mères dépressives, vont beaucoup mieux fonctionner en garderie. Mais on n'a pas assez investi dans les éducatrices, leur salaire, leur formation. On n'a donc pas fait grand-chose pour ces populations-là, sinon une belle structure. Mais pour la classe moyenne, comme société, on n'a pas besoin de ça, les pouponnières.
Deux ans, ça semble être une borne très rigide pour vous.
C'est extrêmement important. Ce n'est pas extrêmement rigide. Les enfants sont uniques. Je vous dis qu'il y a 20 ou 25 % des enfants qui ne peuvent pas s'engager sur cette autoroute prescrite pour tous. On les perd. Actuellement, il y a des femmes moins scolarisées, qui n'aiment pas leur ouvrage, qui se font «fourrer» en retournant travailler tôt.
Selon vous, il y aurait des risques à la fréquentation hâtive de la garderie. Quels sont ces risques?
Dans le cas d'un enfant d'une bonne famille- en admettant qu'il entre à la garderie à 6 mois- le principal risque est pour son parent. Il est démontré qu'un parent se centre, s'attache à son enfant en huit mois. Il faut que le parent «tombe en amour» avec son enfant. Et entre huit et 15 mois, l'enfant doit faire confiance à cinq personnes au maximum.
Cinq personnes, c'est beaucoup. On peut certainement inclure là-dedans des éducatrices en garderie?
En garderie, un enfant voit 17 personnes en moyenne entre l'âge de 8 et 15 mois. L'été, il voit cinq ou six personnes par jour. Le phénomène compensateur, c'est le bon parent. Celui qui va le laisser pas plus de six heures au service de garde. Mais il y a tout de même un glissement, qui fait qu'on va précipiter en insécurité à peu près le quart des enfants.
Dans ce livre, vous semblez faire le lien entre la fréquentation des services de garde et des problèmes très sérieux, comme l'hyperactivité et les problèmes à l'adolescence. Vous ne poussez pas le bouchon un peu loin?
Pas du tout. La sécurité affective, c'est clair dans toutes les études, se définit avant l'âge de 3 ans. La carence environnementale, les éducatrices peu formées, le bruit, les gros ratios vont faire participer certains enfants à une augmentation du déficit d'attention. Bien sûr, il n'y a pas d'études pour l'adolescence. Il faut aller dans le prospectif, mais il est évident que la crise d'adolescence va survenir si les premières années de la vie se sont mal passées. Il ne faut pas avoir peur de faire des liens.
Fermer les pouponnières, c'est le monde idéal. Maintenant, retombons dans la réalité. Qu'est-ce que vous dites à une femme qui a un enfant de moins de 1 an qui lit votre livre et se dit: mais comment vais-je faire pour rester à la maison pendant deux ans?
Si cette femme-là se pose la question, nous avons réussi. Je veux qu'elle pense. C'est son droit de penser. Je n'appelle pas ça de la peur et de la culpabilité. C'est de l'ouverture à la responsabilisation. Mais ce qui est surprenant, c'est que bon nombre de gens instruits ne se posent pas ces questions-là. Quand on a des enfants gardés 12 heures par jour, dans des services de qualité médiocre, parfois minables, je me sens autorisé, comme pédiatre, à l'écrire. Récemment, il y a eu un fait divers qui m'a consterné: la garderie qui a oublié un enfant à l'intérieur après l'heure de fermeture. Ce qui était consternant, ce n'est pas que l'enfant ait été enfermé, mais que l'enfant, dès le lendemain, soit retourné à la garderie. C'est extrêmement inquiétant. Ça m'a scandalisé.
Plusieurs personnes vont vous dire: vous êtes pédiatre, mais vous n'êtes pas parent. Vous êtes déconnecté de la réalité. Qu'est-ce que vous leur répondez?
Je n'ai pas la leucémie et je traite des cancers tous les jours. Je suis envahi d'enfants dans ma vie. Toute ma vie, j'ai été en contact avec des enfants. Je ne fais pas un travail de téléthon mais de professionnel, comme pédiatre.
Nathalie, craignez-vous que ce livre provoque chez les femmes une bonne dose de culpabilité?
Les parents se sentent coupables, qu'on fasse n'importe quoi. Mais si ça en restait là, ça me décevrait. Ce livre-là, c'est un livre où on veut que les gens se sentent responsables. Comme consommateurs, on s'est découverts. On revendique des choses comme citoyens. Mais comme parents, on ne revendique rien. On dirait qu'on est gênés. Il n'y a pas un parent qui est sorti pour s'indigner quand on nous a dit que la qualité des garderies était seulement passable. Mais quand le prix de l'essence augmente, tout le monde est dehors.
Vous semblez dire que les femmes ne font pas assez de compromis. Vous donnez l'exemple, sans la nommer, de Véronique Cloutier, qui est retournée travailler deux mois après son accouchement.
Aujourd'hui, quand on a un enfant, il faut s'empresser de dire au monde que ça n'a rien changé. Qu'on est aussi performante, aussi mince qu'avant. On dépense beaucoup d'énergie à dire que rien n'a changé alors que ce n'est pas vrai. Véronique Cloutier, c'est un symbole. Si le but c'est d'avoir un enfant mais de le placer en garderie à deux mois, pourquoi avoir un enfant? Comme si rester à la maison avec son enfant était une punition.
Publié : lun. mars 27, 2006 10:46 am
par Nikki
Ceci est la réponse que j'ai écrit sur le forum de cyberpresse
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Je crois qu'il faut être un peu déconnecté des réalités pour arriver avec de telles conclusions. Dans un monde idéal, oui, les enfants resteraient à la maison avec la mère, mais le monde n'est pas ainsi fait.
C'est même un peu choquant vis à vis des gens qui comme moi ont bien du, veux veux pas, aller gagner une partie de la vie de la famille. Un congé parental, c'est bien beau quand tu as une permanence, mais quand tu dois composer avec des jobs plus précaires, caissière dans un magasin pour le temps des fêtes exemple, et que ton chômage se termine, tu es parfois bien obligé de travailler quand ton enfant a 4, 6, ou 8 mois. J'ai été obligée de le faire en tout cas.
Mes enfants vivent une réalité qui n'est pas la même que pour nous.
Quand j'étais enfant, toutes les mères ou presque étaient à la maison, et c'était la réalité de l'époque. Mais de nos jours, la réalité a changé. Ce n'est pas forcément mauvais!.. De plus, il n'est pas aussi marquant pour les enfants actuellement de se faire garder, puisque c'est le lot quotidien de la majorité..
Je suis donc tannée qu'on trouve encore le moyen de culpabiliser les mères de vouloir gagner un salaire. À force de le faire, ce que la société y gagne, ce ne sont pas des mères à la maison, mais des femmes qui ne veulent plus d'enfant. Et je les comprends...
Et nous, regardons-nous bien nous les enfants des années 50-60 et 70 qui ne sommes pas allés en garderie.. Sommes-nous tous des modèles d'équilibre mental?.. Est-ce qu'on peut prétendre que nous n'avons pas de psychose, et que seule la générations actuelle en souffre?.. Mes deux ados de 14 et 16 ans ne semblent pas particulièrement traumatisés.. Sont-ils normaux??
Publié : lun. mars 27, 2006 7:54 pm
par Éolianne
J'ai lu plusieurs articles sur le livre en question.
D'abors, Niki, les auteurs ne cherchent pas à culpabiliser les mères qui retournent au travail comme étant indignes, etc. Ils sont bien conscients que ce n'est pas facile financièrement parlant de prendre 2 ans pour élever les bébés. (Je suis personnellement d'accord avec ça et j'aimerais beaucoup pouvoir le faire.)
Aussi, ils disent bien dans leurs articles et livres que ce qu'ils veulent, c'est conscientiser les gens. Si une maman qui a les moyens de le faire se conscientisait et le faisait, ça serait déjà ça de gagné.
Pour les problèmes affectifs à longs terme, ils mentionnent que ça touche 10, 20 ou 30% des enfants dans le pire des cas. Ce n'est pas tous les enfants.
Mais reste que je trouve que c'est logique de dire qu'un bébé va être insécurisé d'être barouetté entre plusieurs figures parentales pendant les deux premières années de sa vie...
Publié : mar. mars 28, 2006 2:31 am
par Nikki
Allo
Je ne remets pas en question le fond de vérité contenu dans ça. Mais même si les auteurs n'utilisent pas de termes culpabilisants, ça fait quand même cet effet-là.. Pourquoi le Dr Chicoine s'est permis une sortie à TLMEP en parlant d'une animatrice qui est retournée au travail 2 mois après son accouchement?.. S'est-il questionné si le père lui était à la maison? Ou s'il s'agit encore et toujours d'une responsabilité de femme?.. J'ai un collègue qui est sur le point d'avoir un bébé et il bénéficiera d'un congé de 5 semaines.. Qui va remettre en question le fait qu'il retournera au travail? Et comme il le dit lui-même, il n'est pas pauvre, mais il le deviendra si sa femme ne retourne pas au travail après son congé...
Il est utopique d'une part de penser que pour une majorité de ménages, on peut se permettre juste un salaire, et il est malheureusement dangereux pour la carrière d'une femme de décrocher aussi longtemps, si elle veut 2 ou 3 enfants (Entre 4 et 6 ans de retrait, c'est long...) Bon, je sais que le Dr n'a pas dit spécifiquement que ce sont les femmes qui devaient rester à la maison, mais on s'entend pour dire que traditionnellement, il doit y avoir 10 femmes pour 1 homme qui fait ce choix..
Il y a d'autres milieux de garde que le réseau officiel en plus. Des endroits très bien, où les enfants apprennent à socialiser et à faire plein de choses intéressantes.. Est-ce qu'on peut penser que les enfants qui s'en sortent moins bien ont une certaine prédisposition à présenter les problématiques soulevées par l'article?.. Hyperactivité, anxiété, stress.. Ce sont des comportements humains, loin d'être réservés à une certaine catégorie d'enfants..
Est-ce qu'une étude scientifique a été faite, qui démontre clairement et sur une période assez longue que les enfants n'ayant jamais été en service de garde ont des taux de pathologies moins élevées?.. Où s'agit-il de l'expérience d'un médecin, que je respecte d'ailleurs, mais qui ne rencontre que des enfants malades (par définition même de son métier)..
Publié : mar. mars 28, 2006 1:40 pm
par Ti-radis
Quand on dit que la fumée secondaire tue, on choque des gens qui fument, mais qui ne veulent en aucun cas faire du mal aux autres, et pourtant la réalité reste la même.
Ce que défend le docteur Chicoine est aussi défendu dans une livre boulversant: L'ÉPREUVE DE L'ABANDON ET L'ÉTAT D'INSÉCURITÉ AFFECTIVE PAR CLAUDETTE RIVEST ÉD. DU CRAM.
Si on disait que que l'isolant dans les murs des garderie tue les bébés ont les sortirait de là, mais là c'est la garderie elle-même qui affecte les enfants et on tergiverse...
Ce que je retiens c'est qu'on comprend tous que certains parents en ont absolument de besoin, mais pour plusieurs la garderie n'est pas une question de survie puisque le travail n'est pas non plus une question de survie mais une question d'avoir un standing plus élevé en ayant deux salaires pour le ménage (et oui je connais de nombreux utilisateurs de garderie qui sont loin d'être dans la nécessité d'avoir recours à la garderie car en fait ils auraient les moyens de vivre sur un seul salaire prendant deux ans...)
Publié : mar. mars 28, 2006 1:45 pm
par Mimichouette
ces ben beau dire que ces enfants la devraient rester a la maison mes taxer et imposer comme on les on peut tu vraiment rester a maison? pis les familles monoparentale font deja des miracles
qui fasse de vrais programmes fonctionnel pour encourager les mères a rester a maison pis je suis sur qui en aura plus qui resteront
la leur nouveau programme en vigueur depuis janvier a plein de défaillance des heures en attente au téléphone des retards dans les paiements ces pas sa qui encourage
Publié : mar. mars 28, 2006 2:21 pm
par Strophe
Je vais dans le même sens que Ti-radis.
J'ai entendu ce que les auteurs du livre "Le bébé et l'eau du bain" avaient à dire à l'émission Tout le monde en parle et j'adhère totalement.
Dans ce débat, on défend les intérêts de tous et chacun... On pense à la carrière "Je n'ai pas étudié pour rester à la maison. En deux ans, les choses ont le temps de changer dans mon domaine... ", comme si 2 petites années ça allait détruire une carrière. Au train de vie : "Comment on va faire pour maintenir notre rythme de vie !?", comme si y'avait pas moyen de s'arranger, de faire de petits sacrifices. On pense à tout... sauf à l'enfant. Il serait temps de remettre l'enfant au coeur du débat.
On dirait que les gens veulent des enfants mais qu'ils ne sont pas prêts à faire des sacrifices, des concessions. Ils ne veulent rien changer de leurs habitudes, train de vie. Ils ne veulent pas bousculer leur petit monde. C'est alors à l'enfant, à se trouver une place dans ce rythme d'enfer.
Je comprends que ce n'est pas possible pour certains de rester 2 ans à la maison ... mais c'est possible pour beaucoup en y mettant quelques efforts, quelques sacrifices. Et c'est à ces gens que ce livre s'adresse et j'espère qu'il amènera une belle réflexion sur les valeurs qu'on veut pour notre société, sur la place qu'on devrait accorder aux enfants.
On dit qu'un enfant ça change un vie... mais malheureusement ce qu'on semble oublier d'ajouter, c'est que lorsqu'on s'implique dans cette belle aventure, un enfant ça change une vie... mais pour le mieux !
Publié : mar. mars 28, 2006 2:24 pm
par Red Ketchup
Le gouvernement devrait au stricte minimum, encourager le conjoint ou la conjointe qui désire rester à la maison pour prendre soin de son enfant en bas âge. Les coûts par mois à l'état est de 700$, ils pourraient au moins compenser avec ce montant les gens qui décident de s'occuper de leurs enfants. Je sais que ce n'est vraiment pas beaucoup mais, c'est mieux que présentement où cette alternative est totalement négligée et même mal vue.
Publié : mar. mars 28, 2006 2:27 pm
par Red Ketchup
Strophe a écritJe vais dans le même sens que Ti-radis.
J'ai entendu ce que les auteurs du livre "Le bébé et l'eau du bain" avaient à dire à l'émission Tout le monde en parle et j'adhère totalement.
Dans ce débat, on défend les intérêts de tous et chacun... On pense à la carrière "Je n'ai pas étudié pour rester à la maison. En deux ans, les choses ont le temps de changer dans mon domaine... ", comme si 2 petites années ça allait détruire une carrière. Au train de vie : "Comment on va faire pour maintenir notre rythme de vie !?", comme si y'avait pas moyen de s'arranger, de faire de petits sacrifices. On pense à tout... sauf à l'enfant. Il serait temps de remettre l'enfant au coeur du débat.
On dirait que les gens veulent des enfants mais qu'ils ne sont pas prêts à faire des sacrifices, des concessions. Ils ne veulent rien changer de leurs habitudes, train de vie. Ils ne veulent pas bousculer leur petit monde. C'est alors à l'enfant, à se trouver une place dans ce rythme d'enfer.
Je comprends que ce n'est pas possible pour certains de rester 2 ans à la maison ... mais c'est possible pour beaucoup en y mettant quelques efforts, quelques sacrifices. Et c'est à ces gens que ce livre s'adresse et j'espère qu'il amènera une belle réflexion sur les valeurs qu'on veut pour notre société, sur la place qu'on devrait accorder aux enfants.
On dit qu'un enfant ça change un vie... mais malheureusement ce qu'on semble oublier d'ajouter, c'est que lorsqu'on s'implique dans cette belle aventure, un enfant ça change une vie... mais pour le mieux !
Et voilà, je n'ai rien d'autre à ajouter.
Publié : mar. mars 28, 2006 4:14 pm
par pasmel
Je comprend ce que le docteur veut dire... moi aussi j'ai un bébé de 10 mois à la maison et je dois retourner au travail pas que j'ai beaucoup le goût mais pas le choix financièrement. Moi la différence c'est que j'ai un conjoint à la maison dans le jour, on se relance, lui le soir et moi le jour... et je vais inscrire mon bébé à la garderie mais à 15 mois environ et seulement 1 à 2 fois par semaine pour l'apprivoiser à d'autres gens et faire plus d'activités qu'à la maison et bien sûr petit break pour papa..... J'aime bien l'idée de retourner au travail, de revoir des gens, de s'accomplir mais je préférerais de loin rester à la maison à éduquer mes enfants mais avec un montant accordé du gouvernement... mais ça ne sera jamais suffisant pour compenser un salaire ça c'est certain !
Publié : mar. mars 28, 2006 4:24 pm
par Fourmi
Et pourtant, tous les spécialistes ne sont pas d'accord avec le bon Docteur Chicoine... Et je dois admettre que je suis plutôt d'accord avec eux qu'avec lui! Voici des textes que j,ai trouvés intéressants...
La Presse
Actuel, lundi 27 mars 2006, p. ACTUEL3
Tous les attachements sont bons
Gagnon, Katia
Les enfants de moins de 2 ans placés en garderie courent-ils le risque de souffrir de troubles de l'attachement? Trois médecins nous donnent leur opinion.
MARTIN SAINT-ANDRÉ, pédo- psychiatre à l'hôpital Sainte-Justine. Il est spécialisé dans le traitement d'enfants de moins de 5 ans.
" Si une mère reste à la maison pendant un an et demi en assumant ce choix-là et en n'ayant pas trop de retombées négatives, c'est excellent pour l'enfant. Mais si la mère sent qu'elle s'enlise dans une situation qui ne correspond pas à ses valeurs, qu'elle devient déprimée, ce n'est pas nécessairement mieux pour l'enfant. Il faut analyser les coûts et les bénéfices. C'est vrai que les premières années sont fondatrices pour la constitution de l'attachement et il ne faut pas démultiplier les figures d'attachement de façon gratuite. Mais un enfant peut très bien s'attacher à une personne qui s'occupe de lui pendant le jour. Une éducatrice peut parfaitement constituer un repère. Évidemment, ce n'est pas sage de donner un chèque en blanc à la garderie. Il faut être attentif aux signes de stress de l'enfant. "
GILLES JULIEN, pédiatre. Il oeuvre auprès d'une clientèle défavorisée.
" On apprête la théorie de l'attachement à toutes les sauces. Idéalement, on est d'accord pour dire que l'enfant doit demeurer avec sa mère pendant les premiers mois. Mais jusqu'où ça doit aller? Ça n'est vraiment pas clair. Dans ma tête, vers 1 an, le bébé peut très bien commencer à s'attacher à d'autres personnes. Un enfant ne court pas de risques à fréquenter la garderie. Le risque qu'il court, c'est si le parent ne s'en occupe pas. Mais si le parent est là, qu'il a un lien étroit et qu'il est disponible le soir parce qu'il n'a pas passé la journée enfermé dans la maison, c'est correct. L'attachement, ce n'est pas exclusif. Tous les attachements sont bons. Même qu'un attachement trop exclusif, c'est dangereux. Ça conduit souvent à la surprotection. "
YVON GAUTHIER, pédopsychiatre, spécialiste de l'attachement.
" Plusieurs grandes recherches ont été faites aux États-Unis et en Israël, qui démontrent que des enfants d'un an ou un an et demi qui fréquentent la garderie depuis l'âge de 3 mois n'ont pas de problèmes d'attachement. Parce que l'attachement, ça dépend avant tout de la famille.
Les deux facteurs qui comptent, c'est la qualité de la famille et la qualité de la garderie. Si la garderie est de mauvaise qualité, ça pose des problèmes. Mais en gros, si dans les neuf ou 10 premiers mois les parents ont été présents, que l'enfant va bien, qu'il le laissent parfois quelques heures à une gardienne, à mon avis, un enfant peut très bien commencer à aller régulièrement à la garderie. "
Publié : mar. mars 28, 2006 6:55 pm
par jumbo
Ti-radis a écritQuand on dit que la fumée secondaire tue, on choque des gens qui fument, mais qui ne veulent en aucun cas faire du mal aux autres, et pourtant la réalité reste la même.
Ce que défend le docteur Chicoine est aussi défendu dans une livre boulversant: L'ÉPREUVE DE L'ABANDON ET L'ÉTAT D'INSÉCURITÉ AFFECTIVE PAR CLAUDETTE RIVEST ÉD. DU CRAM.
Si on disait que que l'isolant dans les murs des garderie tue les bébés ont les sortirait de là, mais là c'est la garderie elle-même qui affecte les enfants et on tergiverse...
Ce que je retiens c'est qu'on comprend tous que certains parents en ont absolument de besoin, mais pour plusieurs la garderie n'est pas une question de survie puisque le travail n'est pas non plus une question de survie mais une question d'avoir un standing plus élevé en ayant deux salaires pour le ménage (et oui je connais de nombreux utilisateurs de garderie qui sont loin d'être dans la nécessité d'avoir recours à la garderie car en fait ils auraient les moyens de vivre sur un seul salaire prendant deux ans...)
Oui tu as raison, car souvent tu les vois avec chacun leur auto, leur ski-doo, le gros bâteau, habillé comme des cartes de mode et l'enfant passe plus de temps à la garderie et avec la gardienne qu'avec ses parents. --Message edité par jumbo le 2006-03-29 00:55:25--
Publié : mer. mars 29, 2006 2:53 am
par Nikki
Évidemment, il est indispensable de bien choisir son milieu de garde. On n'est pas obligé de chosir un CPE, on peut opter pour le milieu de garde de type familial.
C'est vrai que certains ménages pourraient se passer d'un salaire, mais dans le milieu ou moi je vis et travaille, la plupart des gens que je connais ne pourraient pas s'en passer, sous peine de devoir se priver beaucoup, et pas juste sur le superflu.
Je respecte le point de vue du Dr Chicoine, mais je trouve qu'il est plus que culpabilisant pour une majorité de femmes qui doivent ou veulent retourner sur le marché du travail. Il est faux de prétendre que 2 ans, c'est rien sur une carrière..
Je suis informaticienne et 2 ans, quand tu n'as pas une job assurée, c'est tout un monde..
Je serais très curieuse de lire une étude de même nature, mais portant sur des enfants qui n'ont jamais mis les pieds en garderie. Je ne serais pas surprise de lire que l'incidence des problèmes se retrouve dans les mêmes proportions, et que les enfants qui n'ont connu que leurs parents ou presque éprouvent autant de problèmes que ceux qui ont connu 1 ou 2 gardiennes différentes..
Citation :Ti-radis a dit :
Ce que défend le docteur Chicoine est aussi défendu dans une livre boulversant: L'ÉPREUVE DE L'ABANDON ET L'ÉTAT D'INSÉCURITÉ AFFECTIVE PAR CLAUDETTE RIVEST ÉD. DU CRAM.
Je trouve que la marche est haute entre comparer un enfant qui va en milieu de garde et un enfant qui vit l'abandon. Ce n'est pas du tout la même problématique, et des enfants abandonnés qui n'ont jamais mis les pieds en garderie, il y en a des masses et des masses..
Publié : mer. mars 29, 2006 2:54 am
par Rénatane
Sauf qu'aujourd'hui, avoir une simple maison, les deux parents doivent travailler....
Publié : mer. mars 29, 2006 3:12 am
par Éolianne
Fourmi a écritEt pourtant, tous les spécialistes ne sont pas d'accord avec le bon Docteur Chicoine... Et je dois admettre que je suis plutôt d'accord avec eux qu'avec lui! Voici des textes que j,ai trouvés intéressants...
La Presse
Actuel, lundi 27 mars 2006, p. ACTUEL3
Tous les attachements sont bons
Gagnon, Katia
Les enfants de moins de 2 ans placés en garderie courent-ils le risque de souffrir de troubles de l'attachement? Trois médecins nous donnent leur opinion.
MARTIN SAINT-ANDRÉ, pédo- psychiatre à l'hôpital Sainte-Justine. Il est spécialisé dans le traitement d'enfants de moins de 5 ans.
" Si une mère reste à la maison pendant un an et demi en assumant ce choix-là et en n'ayant pas trop de retombées négatives, c'est excellent pour l'enfant. Mais si la mère sent qu'elle s'enlise dans une situation qui ne correspond pas à ses valeurs, qu'elle devient déprimée, ce n'est pas nécessairement mieux pour l'enfant. Il faut analyser les coûts et les bénéfices. C'est vrai que les premières années sont fondatrices pour la constitution de l'attachement et il ne faut pas démultiplier les figures d'attachement de façon gratuite. Mais un enfant peut très bien s'attacher à une personne qui s'occupe de lui pendant le jour. Une éducatrice peut parfaitement constituer un repère. Évidemment, ce n'est pas sage de donner un chèque en blanc à la garderie. Il faut être attentif aux signes de stress de l'enfant. "
GILLES JULIEN, pédiatre. Il oeuvre auprès d'une clientèle défavorisée.
" On apprête la théorie de l'attachement à toutes les sauces. Idéalement, on est d'accord pour dire que l'enfant doit demeurer avec sa mère pendant les premiers mois. Mais jusqu'où ça doit aller? Ça n'est vraiment pas clair. Dans ma tête, vers 1 an, le bébé peut très bien commencer à s'attacher à d'autres personnes. Un enfant ne court pas de risques à fréquenter la garderie. Le risque qu'il court, c'est si le parent ne s'en occupe pas. Mais si le parent est là, qu'il a un lien étroit et qu'il est disponible le soir parce qu'il n'a pas passé la journée enfermé dans la maison, c'est correct. L'attachement, ce n'est pas exclusif. Tous les attachements sont bons. Même qu'un attachement trop exclusif, c'est dangereux. Ça conduit souvent à la surprotection. "
YVON GAUTHIER, pédopsychiatre, spécialiste de l'attachement.
" Plusieurs grandes recherches ont été faites aux États-Unis et en Israël, qui démontrent que des enfants d'un an ou un an et demi qui fréquentent la garderie depuis l'âge de 3 mois n'ont pas de problèmes d'attachement. Parce que l'attachement, ça dépend avant tout de la famille.
Les deux facteurs qui comptent, c'est la qualité de la famille et la qualité de la garderie. Si la garderie est de mauvaise qualité, ça pose des problèmes. Mais en gros, si dans les neuf ou 10 premiers mois les parents ont été présents, que l'enfant va bien, qu'il le laissent parfois quelques heures à une gardienne, à mon avis, un enfant peut très bien commencer à aller régulièrement à la garderie. "
J'avais vu cet article. Par contre, le docteur Chicoine a fait des recherches pendant longtemps avant de sortir son livre. Ces spécialistes ont été visités par le journaliste après le passage du docteur Chicoine a Tout le monde en parle et ont eu quelques minutes pour se faire une idée et donner leur opinion. C'était moins préparé je pense... et donc probablement plus erroné.
Publié : mer. mars 29, 2006 3:58 am
par Nikki
Je connais 2 des 3 médecins nommés (pas personnellement) et ce sont des sommités en la matière.. Je pense qu'on peut n'être pas d'accord avec leurs dires, mais ils font école dans leur branche respective.
Publié : mer. mars 29, 2006 9:25 am
par Boule à mites
Si le Dr Chicoine est convaincu de ce qu'il dit, devrait-il se taire par peur de culpabiliser certaines personnes? Je trouve que non.
Je suis convaincue qu'il comprend très bien que certains parents n'ont pas le choix et je pense que tout le monde ici le comprend. Mais il y a également beaucoup de gens qui, eux, ont le choix et optent pour la garderie. C'est ceux-là qu'il faut amener à réfléchir.
Edit: en fait, je dirais qu'il y a probablement beaucoup de parents qui croient ne pas avoir de choix et qui en auraient un, mais probablement en achetant une plus petite voiture, une plus petite maison, en allant en vacances moins souvent, etc. Il n'y a rien de mal à susciter une réflexion, il me semble. Personne ne va forcer qui que ce soit à faire telle ou telle chose. Mais qu'on donne toute l'information et que les parents assument leurs décisions. --Message edité par BouleAMites_ le 2006-03-29 15:12:43--
Publié : mer. mars 29, 2006 9:58 am
par Chico_Fan
BouleAMites_ a écritSi le Dr Chicoine est convaincu de ce qu'il dit, devrait-il se taire par peur de culpabiliser certaines personnes?
C'est ca que je trouve dérangeant dans cette discussion, à entendre certains, il faudrait que des gens comme Chicoine se taisent sous prétexte de ne pas culpabiliser certaines personnes.
Publié : mer. mars 29, 2006 10:13 am
par Ti-radis
Nikki. a dit :Citation :Ti-radis a écrit
Ce que défend le docteur Chicoine est aussi défendu dans une livre boulversant: L'ÉPREUVE DE L'ABANDON ET L'ÉTAT D'INSÉCURITÉ AFFECTIVE PAR CLAUDETTE RIVEST ÉD. DU CRAM.
Je trouve que la marche est haute entre comparer un enfant qui va en milieu de garde et un enfant qui vit l'abandon. Ce n'est pas du tout la même problématique, et des enfants abandonnés qui n'ont jamais mis les pieds en garderie, il y en a des masses et des masses..
Nikki ne t'arrête pas seulement au titre du livre, cette psychologue fait de la clinique depuis des dizaines d'année et a fait de longue recherche pour écrire son livre qui est rempli de témoignages pertinent.
Sa conclusion après des années d'étude: Avant trois ans un enfant a absolument besoin de sa mère (ou d'une figure constante de subtitution, papa ou grand-parent) sinon il subit des dommages psycholgiques importants qui se traduisent pas un sentiment d'abandon grave, une difficulté à se lier, à faire confiance, à se croire digne d'être aimé, etc. des répercussions qui se vivent toutes sa vie.
Voici un extrait touchant:
" On dit que nous sommes à l'ère de l'enfant roi, moi je crois qu'au contraire, l'enfant est victime des méthodes éducatives: on le retire à sa mère pour le confier à des gardienne à qui on laisse tous les pouvoirs et a qui on accorde toutes compétences. L'amour maternelle est irremplacable et les mères ne devraient plus accepter de déléguer leurs responsabilité et leurs pouvoirs. La garderie avant trois ans est un passage obligatoire ? Est-ce le besoin de l'enfant ou celui de la collectivité qu'on privilégie quand on prive l'enfant de la présence de sa mère ?" p348-349
Publié : mer. mars 29, 2006 10:29 am
par Chico_Fan
C'est dur de juger par des études c'est quoi l'impact véritable de confier son bébé à la garderie...
Mais il me semble que le gros bon sens nous dit que de laisser l'éducation de son bébé à des étrangers, c'est loin d'être idéal et que ca devrait être évité dans le domaine du possible!
Avoir un enfant, ca demande des sacrifices, énormément de temps et ca change une vie... J'ai comme l'impression que beaucoup voit avoir un enfant comme un produit de consommation; on l' "achète" et pouf la vie continue comme si de rien n'était.
Ce débat, c'est symptomatique de la génération qui veut tout avoir sans faire de concessions...