Publié : mer. avr. 05, 2006 3:13 am
Vivre avec un maniaque
Silvia Galipeau
La Presse
Vous avez vos habitudes. Votre tendre moitié a les siennes. Pas toujours facile à vivre, les petites manies des autres.
Il y a des gens comme ça incapables de boucher le tube du dentifrice. D'autres ne supportent pas de voir un couvre-lit froissé. Aux premiers jours, ça va. Mais au bout de quelques années, parfois, ça ne va plus.
«On a tous des petites manies. Il y a des gens qui, au sortir du lit, mettent toujours le pied droit par terre en premier, qui veulent leurs toasts d'une certaine manière. Cela a peu d'importance. Généralement, les gens vont s'accommoder», croit François St-Père, psychologue, spécialiste de la thérapie de couple. Sauf si, évidemment, les petites manies s'accumulent. «Si c'est généralisé, si c'est davantage un trait de caractère, cela peut créer un problème dans la relation.»
«Ce qui est le plus dérangeant pour un couple, ce qui provoque le plus de divorces, ce sont les petites manies», confirme Clément Patenaude. Le psychologue a déjà mené une enquête sur la question. Alors qu'il croyait que les grandes questions (la sexualité, l'argent) minaient les couples, il s'est aperçu au contraire que c'étaient les petits irritants de la vie quotidienne qui les tuaient à petit feu.
«C'est l'accumulation. En soi, chaque petite manie a l'air insignifiante. Mais au bout du compte, s'il y en a aux 10 minutes, cela devient stressant. Ça finit par agacer, explique-t-il. Il n'y a jamais de bonne entente, mais seulement une continuelle confrontation.»
Solution? «Le secret du bonheur en couple, c'est sans doute de continuer à trouver charmantes ces petites manies qui deviennent sinon si agaçantes», écrit M.J. Ryan, dans The Power of Patience.
Alors que jadis les 100 coups de brosse réglementaires de votre douce vous charmait tant, aujourd'hui, vous vous retenez pour ne pas lancer: «Mais ... elle est folle!»
Rappelez-vous du conseil suivant: «Pour vivre en couple, il faut célébrer les habitudes de l'autre. Sinon, ça dégénère», conclut Diane Pacom, sociologue à l'Université d'Ottawa.
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De la petite manie à la pathologie
Silvia Galipeau
La Presse
En soi, les petites manies n'ont rien de pathologiques. Sauf si elles prennent une ampleur telle qu'elles vous empêchent de fonctionner normalement.
Si vous vérifiez 20 fois (littéralement, 20 fois!) si le four est bel et bien éteint avant de sortir, si vous vous lavez frénétiquement les mains pour éliminer toutes les bactéries possibles plusieurs fois par jour, bref, si vos habitudes vous prennent plus d'une heure au total et vous causent toutes sortes de retards, peut-être souffrez-vous de troubles obsessifs-compulsifs (TOC).
Beaucoup de gens ont tendance à se reconnaître dans les symptômes des TOC (qui ne vérifie pas les éléments chauffants de la cuisinière avant de sortir?) mais c'est dans l'intensité que la pathologie se manifeste. «C'est à partir du moment où cela nous dérange. On se sent obligé d'avoir certains comportements pour prévenir des conséquences», explique Sébastien Grenier, psychologue à l'hôpital Louis-H.-Lafontaine auprès de gens souffrant de ces troubles.
Les gens aux prises avec des TOC (de 2 à 4% de la population, soit environ 250000 personnes au Québec) éprouvent des craintes. C'est l'obsession. Pour en venir à bout, ils vont se contraindre à des rituels particuliers et ce, de manière compulsive. Par exemple, une personne souffrant de TOC, si elle a la phobie des germes, s'astreindra à se laver les mains jusqu'au sang pour en venir à bout.
«Il y a un sentiment d'obligation attaché à ça, ajoute Sébastien Grenier. Les gens qui en souffrent reconnaissent que cela n'a pas de sens, mais se sentent obligés quand même.»
Silvia Galipeau
La Presse
Vous avez vos habitudes. Votre tendre moitié a les siennes. Pas toujours facile à vivre, les petites manies des autres.
Il y a des gens comme ça incapables de boucher le tube du dentifrice. D'autres ne supportent pas de voir un couvre-lit froissé. Aux premiers jours, ça va. Mais au bout de quelques années, parfois, ça ne va plus.
«On a tous des petites manies. Il y a des gens qui, au sortir du lit, mettent toujours le pied droit par terre en premier, qui veulent leurs toasts d'une certaine manière. Cela a peu d'importance. Généralement, les gens vont s'accommoder», croit François St-Père, psychologue, spécialiste de la thérapie de couple. Sauf si, évidemment, les petites manies s'accumulent. «Si c'est généralisé, si c'est davantage un trait de caractère, cela peut créer un problème dans la relation.»
«Ce qui est le plus dérangeant pour un couple, ce qui provoque le plus de divorces, ce sont les petites manies», confirme Clément Patenaude. Le psychologue a déjà mené une enquête sur la question. Alors qu'il croyait que les grandes questions (la sexualité, l'argent) minaient les couples, il s'est aperçu au contraire que c'étaient les petits irritants de la vie quotidienne qui les tuaient à petit feu.
«C'est l'accumulation. En soi, chaque petite manie a l'air insignifiante. Mais au bout du compte, s'il y en a aux 10 minutes, cela devient stressant. Ça finit par agacer, explique-t-il. Il n'y a jamais de bonne entente, mais seulement une continuelle confrontation.»
Solution? «Le secret du bonheur en couple, c'est sans doute de continuer à trouver charmantes ces petites manies qui deviennent sinon si agaçantes», écrit M.J. Ryan, dans The Power of Patience.
Alors que jadis les 100 coups de brosse réglementaires de votre douce vous charmait tant, aujourd'hui, vous vous retenez pour ne pas lancer: «Mais ... elle est folle!»
Rappelez-vous du conseil suivant: «Pour vivre en couple, il faut célébrer les habitudes de l'autre. Sinon, ça dégénère», conclut Diane Pacom, sociologue à l'Université d'Ottawa.
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De la petite manie à la pathologie
Silvia Galipeau
La Presse
En soi, les petites manies n'ont rien de pathologiques. Sauf si elles prennent une ampleur telle qu'elles vous empêchent de fonctionner normalement.
Si vous vérifiez 20 fois (littéralement, 20 fois!) si le four est bel et bien éteint avant de sortir, si vous vous lavez frénétiquement les mains pour éliminer toutes les bactéries possibles plusieurs fois par jour, bref, si vos habitudes vous prennent plus d'une heure au total et vous causent toutes sortes de retards, peut-être souffrez-vous de troubles obsessifs-compulsifs (TOC).
Beaucoup de gens ont tendance à se reconnaître dans les symptômes des TOC (qui ne vérifie pas les éléments chauffants de la cuisinière avant de sortir?) mais c'est dans l'intensité que la pathologie se manifeste. «C'est à partir du moment où cela nous dérange. On se sent obligé d'avoir certains comportements pour prévenir des conséquences», explique Sébastien Grenier, psychologue à l'hôpital Louis-H.-Lafontaine auprès de gens souffrant de ces troubles.
Les gens aux prises avec des TOC (de 2 à 4% de la population, soit environ 250000 personnes au Québec) éprouvent des craintes. C'est l'obsession. Pour en venir à bout, ils vont se contraindre à des rituels particuliers et ce, de manière compulsive. Par exemple, une personne souffrant de TOC, si elle a la phobie des germes, s'astreindra à se laver les mains jusqu'au sang pour en venir à bout.
«Il y a un sentiment d'obligation attaché à ça, ajoute Sébastien Grenier. Les gens qui en souffrent reconnaissent que cela n'a pas de sens, mais se sentent obligés quand même.»