Publié : sam. mars 11, 2006 5:57 am
INDE - Les attentats de Bénarès attisent les tensions entre hindous et musulmans
Lieu saint de l'hindouisme, Bénarès a été frappé par un groupe terroriste islamiste. La presse hésite entre l'indignation et la crainte d'une escalade des violences intercommunautaires.
"Quand la terreur est organisée avec autant de précision pour marquer symboliquement les esprits, l'examen minutieux du site et de la situation est révélateur. Cela met à jour les intentions des terroristes et fournit des indices cruciaux sur la façon de faire échouer leur projet. C'est le cas avec les explosions simultanées du mardi 7 mars à Bénarès", note The Indian Express dans son éditorial.
Ce jour-là, trois explosions ont eu lieu dans cette ville de l'Etat de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde. Outre une gare et un train, le triple attentat a frappé le temple de Sankat Mochan, dédié au dieu Hanuman, l'un des plus hauts lieux saints de l'hindouisme. Le bilan fait état de 23 morts et de 68 blessés. Les attentats ont été revendiqués par un groupe islamiste inconnu, mais la police indienne estime qu'il s'agit d'un paravent derrière lequel se cache l'un des deux mouvements islamistes pakistanais habituellement actifs au Cachemire indien, le Lashkar-e-Taiba ou le Jaish-e-Mohammed.
"Frapper Bénarès, c'est mettre l'Inde entière en état d'alerte, c'est frapper l'idée même de l'Inde. L'objectif de susciter des représailles est flagrant. C'est pourquoi l'ensemble de l'élite politique doit être extrêmement prudente", estime The Indian Express.
En effet, des violences entre hindous et musulmans – ces derniers forment une minorité de 150 millions d'habitants sur une population de 1,3 milliard d'Indiens – sont à craindre. Le conflit interreligieux se cristallise autour de la question de la province indienne du Cachemire, peuplée majoritairement de musulmans. Les représentants du gouvernement indien dans cette province sont régulièrement la cible d'attentats commis par des groupes islamistes radicaux.
"Par crainte d'émeutes communautaires, le pays a été mis en état d'alerte maximale, alors que le chef du parti du Congrès, Sonia Gandhi, et le ministre de l'Intérieur, Shivraj Patil, se rendaient à Bénarès. Les forces de sécurité ont été déployées dans tous les sites majeurs religieux du pays, pendant que le Premier ministre Manmohan Singh lance des appels au calme", rapporte Asia Times.
"Les terroristes ne font pas de distinction, comme nous l'avons tragiquement appris dans divers attentats. Des hommes, des femmes et des enfants innocents lors d'un mariage, des étudiants en art qui dessinent près d'une gare ou des mathématiciens de l'Institut des sciences de Bangalore, nous sommes tous les cibles de la terreur, quelles que soient nos convictions politiques ou religieuses. Etre résolument unis est, en conséquence, la seule solution. Tel est le message que nous devrions retenir de Bénarès", conclut The Indian Express.
Dans le même journal, une chroniqueuse lance un appel similaire à l'unité. Le symbole de Bénarès meurtri nécessite une réaction tout aussi symbolique, estime-t-elle. "Il s'agit d'une ville indienne unique. Elle a besoin de la protection du pays, une protection qui ne soit pas inspirée par la haine ou la division. Parce qu'en définitive, Bénarès, c'est nous."
Lieu saint de l'hindouisme, Bénarès a été frappé par un groupe terroriste islamiste. La presse hésite entre l'indignation et la crainte d'une escalade des violences intercommunautaires.
"Quand la terreur est organisée avec autant de précision pour marquer symboliquement les esprits, l'examen minutieux du site et de la situation est révélateur. Cela met à jour les intentions des terroristes et fournit des indices cruciaux sur la façon de faire échouer leur projet. C'est le cas avec les explosions simultanées du mardi 7 mars à Bénarès", note The Indian Express dans son éditorial.
Ce jour-là, trois explosions ont eu lieu dans cette ville de l'Etat de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde. Outre une gare et un train, le triple attentat a frappé le temple de Sankat Mochan, dédié au dieu Hanuman, l'un des plus hauts lieux saints de l'hindouisme. Le bilan fait état de 23 morts et de 68 blessés. Les attentats ont été revendiqués par un groupe islamiste inconnu, mais la police indienne estime qu'il s'agit d'un paravent derrière lequel se cache l'un des deux mouvements islamistes pakistanais habituellement actifs au Cachemire indien, le Lashkar-e-Taiba ou le Jaish-e-Mohammed.
"Frapper Bénarès, c'est mettre l'Inde entière en état d'alerte, c'est frapper l'idée même de l'Inde. L'objectif de susciter des représailles est flagrant. C'est pourquoi l'ensemble de l'élite politique doit être extrêmement prudente", estime The Indian Express.
En effet, des violences entre hindous et musulmans – ces derniers forment une minorité de 150 millions d'habitants sur une population de 1,3 milliard d'Indiens – sont à craindre. Le conflit interreligieux se cristallise autour de la question de la province indienne du Cachemire, peuplée majoritairement de musulmans. Les représentants du gouvernement indien dans cette province sont régulièrement la cible d'attentats commis par des groupes islamistes radicaux.
"Par crainte d'émeutes communautaires, le pays a été mis en état d'alerte maximale, alors que le chef du parti du Congrès, Sonia Gandhi, et le ministre de l'Intérieur, Shivraj Patil, se rendaient à Bénarès. Les forces de sécurité ont été déployées dans tous les sites majeurs religieux du pays, pendant que le Premier ministre Manmohan Singh lance des appels au calme", rapporte Asia Times.
"Les terroristes ne font pas de distinction, comme nous l'avons tragiquement appris dans divers attentats. Des hommes, des femmes et des enfants innocents lors d'un mariage, des étudiants en art qui dessinent près d'une gare ou des mathématiciens de l'Institut des sciences de Bangalore, nous sommes tous les cibles de la terreur, quelles que soient nos convictions politiques ou religieuses. Etre résolument unis est, en conséquence, la seule solution. Tel est le message que nous devrions retenir de Bénarès", conclut The Indian Express.
Dans le même journal, une chroniqueuse lance un appel similaire à l'unité. Le symbole de Bénarès meurtri nécessite une réaction tout aussi symbolique, estime-t-elle. "Il s'agit d'une ville indienne unique. Elle a besoin de la protection du pays, une protection qui ne soit pas inspirée par la haine ou la division. Parce qu'en définitive, Bénarès, c'est nous."