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Publié : jeu. mars 02, 2006 5:36 am
par Acrux
RÉACTION AU SONDAGE CROP
Boisclair s'attaque à Gesca et La Presse
Tommy Chouinard
La Presse
Shawinigan
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, accuse le groupe Gesca, propriétaire de La Presse et de six autres quotidiens du Québec, de chercher à déstabiliser sa formation politique.
«Je veux mettre une chose au clair: Gesca ne décidera pas de l'agenda du Parti québécois», a-t-il lancé en anglais, répondant à une question d'un journaliste anglophone.
André Boisclair reproche aux quotidiens La Presse et Le Soleil, de Gesca, d'avoir délibérément choisi de publier un sondage défavorable à ses troupes hier, le jour de l'ouverture du caucus des députés péquistes, afin de nuire au bon déroulement des travaux du PQ et de détourner l'attention.
«Je pense que les fédéralistes ressentent de la peur», a-t-il affirmé.
Le chef péquiste a ajouté que les fédéralistes constatent qu'ils «ont de la difficulté à produire des résultats en faveur des Québécois». Il a refusé de s'expliquer en français.
Le coup de sonde révèle une baisse de 6 points des intentions de vote pour le PQ depuis janvier, une chute de 5% de l'appui à la souveraineté (43%), et une baisse de 10% du taux d'insatisfaction à l'égard du gouvernement Charest.
«Je suis toujours fasciné de voir qu'un sondage est publié le jour de notre caucus», a affirmé M. Boisclair.
Les deux plus récents sondages CROP ont en effet été publiés le jour d'un caucus.
Le chef péquiste se dit d'autant plus étonné que les sondages CROP «publiés au cours des cinq dernières années l'ont été le vendredi ou le samedi dans 95% des cas».
Cette information est inexacte. Préoccupé par l'attention médiatique autour de cette affaire, des membres de l'entourage de M. Boisclair ont d'ailleurs corrigé les déclarations de leur chef.
Selon eux, au cours de la dernière année, «80% des sondages ont été publiés le week-end», mais on inclut le jeudi. Et ils prennent en considération des sondages qui n'ont pas trait aux intentions de vote ou à la souveraineté.
André Boisclair a rappelé les erreurs commises par CROP dans la première version d'un sondage publié par La Presse en janvier. Ces erreurs ont mené à une surestimation de l'appui aux partis fédéralistes et à leur option.
«Une tentative de déstabilisation», avait accusé le lieutenant de M. Boisclair, Nicolas Girard.
Le directeur de l'information de La Presse, Éric Trottier, juge que les accusations de M. Boisclair ne sont pas fondées.
C'est un «hasard» si le sondage a été publié hier, le jour même du caucus péquiste. «Je n'avais pas pensé (mardi) qu'il y avait cet événement. Et honnêtement, si j'y avais pensé, j'aurais peut-être joué le texte plus fort», a-t-il dit.
Éric Trottier a souligné que les médias publient souvent des sondages à l'occasion d'événements politiques, puisque l'intérêt est plus grand. «C'est pertinent», a-t-il dit.
Il a souligné que la planification des sondages CROP-La Presse est faite des mois à l'avance. Un calendrier officiel le démontre.
Comme cela avait été prévu l'automne dernier, La Presse a obtenu les résultats du plus récent sondage mardi. Le quotidien les a rendus publics le lendemain.
La Presse réserve le même traitement au Parti québécois qu'aux autres partis, a ajouté M. Trottier. Selon lui, la position éditoriale du journal -fédéraliste-et le traitement rédactionnel des nouvelles sont deux choses distinctes. «M. Boisclair semble les confondre», a-t-il dit.
Au cours des 12 derniers mois, les sondages CROP-La Presse ont surtout montré un PQ largement en avance dans les intentions de vote et un gouvernement Charest fracassant ses propres records d'insatisfaction.
«Plusieurs ont été publiés en une», a rappelé M. Trottier.
Durant la course à la direction, des adversaires d'André Boisclair l'ont accusé d'être le «candidat de Gesca» parce que La Presse publiait en couverture des sondages CROP qui lui étaient favorables. Et le clan Boisclair accusait au même moment La Presse d'alimenter la controverse entourant la consommation passée de cocaïne de son favori.
Quoi qu'il en soit, André Boisclair se dit sûr de pouvoir renverser la tendance illustrée dans le sondage. Il a voulu se faire rassurant. «Il y a un capitaine à bord au Parti québécois. Il y a un capitaine qui sait où il s'en va», a-t-il lancé.
Le chef péquiste a ajouté qu'il est en train de «réorganiser» et de «consolider» son parti. «Je n'ai jamais nié que la route était longue et qu'il y avait bien des efforts à faire.»
Publié : jeu. mars 02, 2006 5:39 am
par Acrux
La Presse et les sondages CROP
Le chef du Parti québécois, André Boisclair, a accusé La Presse et les journaux du groupe Gesca d'avoir délibérément publié, hier, un sondage CROP défavorable à son parti.
Selon lui, nous aurions attendu ce jour pour dévoiler les résultats du sondage afin de déstabiliser le caucus du PQ qui se déroulait au même moment à Shawinigan. Il a soutenu sa théorie en ajoutant qu'au cours des cinq dernières années, «ces sondages sont (étaient) généralement publiés les vendredis ou les samedis, dans 95% des cas».
Depuis l'élection de Jean Charest en avril 2003, La Presse a publié au moins 24 sondages CROP-Express sur les intentions de vote au Québec. Il s'agit de sondages mensuels dont les dates de parution sont déterminées plusieurs mois à l'avance. Chaque automne, la firme CROP nous fait parvenir un calendrier contenant les dates de diffusion de ses sondages de l'année suivante.
Généralement, les résultats de ces sondages mensuels, toujours menés auprès de 1000 répondants dans tout le Québec, nous sont transmis vers la fin du mois, à une date fixe. Et la plupart du temps, nous publions la nouvelle de ces résultats dès le lendemain. C'est ce que nous avons fait cette semaine.
Ainsi, depuis trois ans, nous avons publié ces sondages à trois reprises le mardi, trois fois un mercredi, 13 fois un jeudi, quatre fois le vendredi et une seule fois le samedi.
Fait à signaler, 18 de ces sondages étaient défavorables au premier ministre libéral Jean Charest (et donc favorables au Parti québécois), tandis que certains indiquaient une légère remontée de la popularité du gouvernement actuel. Dans la plupart des cas, La Presse a présenté les résultats de ses CROP-Express en première page du journal.
La Presse traite et continuera de traiter ses sondages en fonction de la valeur de la nouvelle, sans égard aux «agendas» des partis politiques, avec une seule obsession en tête: offrir à ses lecteurs une information de la plus grande qualité, juste et équilibrée.
Le directeur de l'information
Éric Trottier
Publié : ven. mars 03, 2006 6:56 am
par Raven
C'est vraiment objectif mettre la version de La Presse sur son conflit avec le PQ Quant à ça, ma mettre la vision du Québécois
Enfin !
Enfin. Voilà le seul mot qui nous est venu à l'esprit lorsque nous avons pris connaissance des propos qu'a formulés André Boisclair pour dénoncer le groupe de propagande Gesca qui aurait tenté, par la diffusion d'un sondage négatif pour le mouvement indépendantiste, de déstabiliser le Parti Québécois à la toute veille d'un caucus de ses députés. Enfin!, car ça fait plusieurs années que Le Québécois est seul à dénoncer les médias du Québec pour leur parti pris fédéraliste. Historiquement, à peu près aucun chef des partis indépendantistes n'a osé aller aussi loin qu'André Boisclair dans sa critique des médias, et en cela, ce dernier a fait preuve de beaucoup de courage. Un courage que Le Québécois salue bien bas.
La plupart des prédécesseurs d'André Boisclair à la tête du PQ ou du Bloc se sont écrasés devant le pouvoir des médias, hormis Jacques Parizeau qui avait durement critiqué le phénomène de la concentration de la presse quelques mois avant le référendum de 1995 parce que, disait-il, cela ne pouvait que favoriser le camp fédéraliste, et peut-être également Bernard Landry qui, dans À hauteur d'homme, a osé semoncer quelque peu Radio-Canada. À peu près tous les chefs indépendantistes, donc, ont préféré s'incliner devant cette presse canadienne qui désinforme les Québécois dans l'espoir que leur parti qu'ils voulaient ainsi mièvre serait bien traité par les décideurs d'opinion publique qui sévissent dans des médias qui sont la propriété de grands fédéralistes tels que Paul Desmarais. Aucun n'a osé les confronter. Ce qui aurait dû toutefois être. Car la question des médias ne peut qu'être centrale dans le combat que nous menons, nous les indépendantistes, pour libérer le Québec de la tutelle canadienne puisque si nous ne parvenons pas à faire circuler librement nos idées, notre victoire sera toujours qu'utopique. Enfin!, André Boisclair semble décider à corriger la situation en lançant un processus de réflexion quant au rôle véritable joué par les médias dans le dossier national au Québec. Il était plus que temps que cela arrive.
Mais cela étant dit, nous devons toutefois admettre qu'André Boisclair a été quelque peu maladroit dans l'offensive qu'il a lancée contre Gesca en prenant appui sur un seul sondage. Il était prévisible que la courroie de transmission fédéraliste qu'est Gesca répondrait au chef du PQ que le sondage avait été commandé longtemps à l'avance et que par le passé la firme CROP avait aussi produit des études négatives pour les libéraux. Il était prévisible, bref, que les médias accusent André Boisclair de souffrir de paranoïa. Ce qui fut dit et écrit d'ailleurs. Par conséquent, il aurait été préférable que M. Boisclair évite de prêter le flanc aux répliques faciles en s'attaquant plutôt à Gesca pour l'ensemble de son oeuvre de désinformation fédéraliste, au lieu de prendre uniquement appui sur un ponctuel sondage. Or, à la décharge de M. Boisclair, il faut dire que le travail de réflexion concernant les médias n'a jamais été sérieusement fait au PQ. Si cela avait été fait, il aurait pu s'appuyer sur les informations ainsi circonscrites par son parti au fil des ans et développer des arguments plus solides. À l'évidence, il est plus que temps de remédier à pareille situation. Nous en avons une nouvelle preuve ici.
Si André Boisclair a été quelque peu malhabile dans la sortie courageuse et nécessaire qu'il a effectuée, l'autre camp, lui, a été fidèle à lui même. C'est-à-dire démagogique et d'une malhonnêteté sans nom. Il faut vraiment prendre les Québécois pour des idiots pour prétendre, comme l'a fait Éric Trottier, directeur de l'information à La Presse, que seule la ligne éditoriale de ce journal est fédéraliste, alors que le traitement de l'information serait quant à lui équilibré. Tout d'abord, ce sont les cadres fédéralistes qui décident des assignations qui sont confiées aux journalistes, ce qui se veut bien entendu une façon d'orienter le contenu et même d'éliminer certains sujets qui pourraient porter préjudice à l'unité canadienne. Comme le confiait François Parenteau dans la dernière édition du Québécois : « Ce qui est le plus grave à Radio-Canada, ce n'est pas ce que l'on voit. C'est ce qu'on ne voit pas ». Chez Gesca, c'est le même problème. Plusieurs thèmes sont évitées religieusement, alors que d'autres sont montés en épingle pour nuire au mouvement indépendantiste. Après tout, on peut faire de la politique de bien des façons. Ensuite, important est de dire que les journalistes n'ont aucune prise sur les titres des articles et les manchettes des journaux. Ce qui laisse toute la latitude voulue aux chefs de pupitre et autres cadres pour instiller diverses impressions dans la tête des lecteurs. Ce groupe de presse s'évertue aussi à ne point engager d'indépendantistes, ce qui se veut un contrôle certain sur le traitement de l'information qui y est effectué. L'objectivité n'étant point de ce monde, la direction de Gesca s'assure ainsi d'éviter les dérapages indépendantistes au niveau de ses chroniques certes, mais également de ses articles. D'ailleurs, ce critère d'embauche est inscrit dans la charte même d'embauche de ce groupe de presse. C'est Paul Desmarais lui même qui l'a confié à son biographe Dave Greber (Paul Desmarais : un homme et son empire, Éditions de l'Homme, 1987, pp. 205-210). Et finalement, nous avons démontré dans le livre Nos ennemis, les médias (que nous vous invitons d'ailleurs à lire) que la couverture de la campagne référendaire de 1995 effectuée par le journal La Presse avait accordé un avantage sans conteste au camp du Non. En fait, 54 % des articles étaient favorables au Non dans ce journal alors que 30 % des articles étaient favorables au Oui. Peu importe la façon retenue pour obtenir de tels résultats, il reste que quelqu'un, à quelque part à La Presse, travaille pour qu'il en soit ainsi ! Et il y parvient avec une efficacité redoutable.
En terminant, Le Québécois tient à faire savoir au chef du Parti Québécois que s'il compte poursuivre sur sa lancée critique à l'égard des médias fédéralistes, il pourra toujours compter sur son soutien indéfectible. Ce combat qu'il semble vouloir engager est trop important pour qu'il soit seul à le mener. Il faut donc l'appuyer. D'ailleurs, nous sommes nombreux à partager cette analyse critique des médias québécois, à preuve notre Manifeste lucide pour la fin de l'hégémonie fédéraliste sur l'information (disponible dans les librairies ou par le site du Québécois), cosigné par une pléthore de personnalités québécoises des plus illustres, notamment Victor-Lévy Beaulieu, Claude Jasmin, Jean-Marc Léger, Andrée Ferretti, Yves Michaud, Pierre Falardeau et bien d'autres. Nous invitons aussi tous les militants indépendantistes à se manifester sous une forme ou une autre de façon à faire savoir à leur chef Boisclair qu'ils l'appuient fermement dans ce combat, mais également pour indiquer aux médias fédéralistes que la coupe est pleine et qu'ils n'accepteront plus qu'ils diffament impunément le projet de société qu'ils chérissent, celui qui consacrera enfin la liberté du peuple québécois. Ensemble sur le même champ de bataille, chef comme soldats, nous parviendrons à libérer la parole du Québec français. En cela, le mouvement enclenché hier par M. Boisclair ne peut qu'être des plus salvateurs. Alors, bravo M. Boisclair ! Vous êtes vraiment en train de faire la preuve que les militants ont eu pleinement raison de vous faire confiance en novembre dernier.
Patrick Bourgeois
Pierre-Luc Bégin --Message edité par Raven le 2006-03-03 11:58:13--
Publié : ven. mars 03, 2006 1:48 pm
par Acrux
Je trouve juste ça terriblement ridicule, les sondages peuvent bien sortir n'importe quand... Qu'il chiale, ça changera rien.
Voyons donc, faudrait consulter tous les partis politiques avant de les publier?!
Publié : ven. mars 03, 2006 3:40 pm
par Fabine
Il y en a qui aime bien dénoncer les pseudos complots quand ça fait l'affaire.
En septembre 2005 est sorti un sondage crop dans La Presse qui donnait Boisclair gagnant de la course à la chefferie. Personne n'a parlé de complot. Simplement parce que c'était un sondage et le dernier est encore simplement un sondage.
Quand un sondage encore Crop a mis la popularité du gouvernement de Charest comme étant un des plus bas de tous les temps, personne n'a mis en doute que ce pouvait être un complot.
Au lieu de faire des déclarations de bébé, c'est pas à mon goût donc c'est pas vrai la direction du parti Québecois devrait plutôt se questionner. D'ailleurs il y a eu un message au Québec, tout particulièrement dans la région de Québec et de la Beauce avec l'élection fédérale.
Publié : sam. mars 04, 2006 6:46 am
par stopmax
Fabine a écritIl y en a qui aime bien dénoncer les pseudos complots quand ça fait l'affaire.
En septembre 2005 est sorti un sondage crop dans La Presse qui donnait Boisclair gagnant de la course à la chefferie. Personne n'a parlé de complot. Simplement parce que c'était un sondage et le dernier est encore simplement un sondage.
Quand un sondage encore Crop a mis la popularité du gouvernement de Charest comme étant un des plus bas de tous les temps, personne n'a mis en doute que ce pouvait être un complot.
Au lieu de faire des déclarations de bébé, c'est pas à mon goût donc c'est pas vrai la direction du parti Québecois devrait plutôt se questionner. D'ailleurs il y a eu un message au Québec, tout particulièrement dans la région de Québec et de la Beauce avec l'élection fédérale.
Ok, je ne peux utiliser mon premier post que pour dire merci à Fabine pour la pertinence de son message! Rien ne sert d'en rajouter, Fabine a bien résumé ma pensée ...
Les médias fédéralistes !!! Et alors ? Vous aimez pas certaines prises de positions de La Presse, devrais-je me révolter contre Le Devoir ? Claude Charon, lecteur de nouvelles, moi qui suis fédéralite, devrais-je m'insurger ? Y'en a d'un bord, y'en a de l'autre, mais on doit pas parler des mêmes médias, parce que moi j'en vois plus de votre bord que du notre !!
Bon je vous laisse, je vais acheter ma presse du samedi
Publié : dim. mars 05, 2006 9:41 am
par Red Ketchup
Je trouve cette sorti de Boisclair totalement ridicule. Et Fabine a très bien résumé la situation.
Décidément, je me sens de plus en plus loin de ce parti avec cette nouvelle direction. Je ne reconnais plus le parti que j'ai toujours appuyé même dans le temps de Bouchard qui n'était pas vraiment ma tasse de thé.
Le courage n'est pas de dénoncer des complots qui n'existent que dans sa tête mais de se relever les manches et faire en sorte que son parti remonte dans l'estime de la population.
Publié : mar. mars 07, 2006 3:47 am
par praeteritum
Le PQ qui se préoccupe des sondages? C'est nouveau ça.
Boisclair doit vraiment mener une petite vie plate. Il est temps qu'il essaie de se faire élire.
Publié : mar. mars 07, 2006 5:57 pm
par Éolianne
Je sais pas pour vous autres mais moi je trouve que Boisclair fait son insurgé sur absolument toutes les conférences de presse du parti au pouvoir ces temps-ci. Ça vient comme redondant et pas intéressant. C'est pas constructif. Pas passionnant. Va falloir qu'il rafine sa tactique. Qu'il chiale contre l'histoire du Mont Orford, oui d'accord tout à fait... mais me semble que si Charest utilisait du papier cul rose, il chialerait que ça a pas d'allure...
mon petit grain de sel.