Publié : mar. févr. 21, 2006 3:57 am
Le glas sonne pour la musique
Stéphane Baillargeon
Édition du mardi 21 février 2006
L'enseignement de la musique est menacé de disparaître de plusieurs écoles primaires dans quelques mois, selon la Fédération des Associations de musiciens éducateurs du Québec (FAMEQ). Cette situation découle des nouvelles règles de répartition des matières dans la grille qui entrera en vigueur dès l'automne prochain.
Le régime pédagogique prévoit l'ajout de 90 minutes d'enseignement par semaine, pour atteindre 25 heures, la recommandation de deux heures hebdomadaires d'éducation physique, l'obligation pour les écoles d'offrir deux disciplines artistiques (la danse, le théâtre, la musique ou les arts plastiques) et d'en conserver au moins une pendant toute la durée du primaire. Jusqu'à cette année, la musique ou les arts plastiques devaient tenir la grille en continu.
La FAMEQ a lancé une enquête pour comprendre les conséquences concrètes de ces mesures sur son secteur. Les données très préliminaires montrent par exemple qu'à la Commission scolaire des Affluents, au nord de Montréal, le cinquième des écoles (8 sur 34) abandonneront l'éducation musicale dès l'an prochain.
«La nouvelle mode va nous coûter cher», résume Pauline Chalut, vice-présidente de la FAMEQ, elle-même enseignante en musique dans deux écoles de la région de Saint-Hyacinthe. Elle souligne que l'enseignement musical est donné depuis des décennies par des spécialistes tandis que la danse ou l'art dramatique pourraient l'être par le titulaire de classe, un généraliste. «Il faut rappeler l'importance d'un enseignement musical de qualité dans le développement d'un enfant.»
La Fédération a profité de la semaine québécoise des arts et de la culture à l'école, qui se terminait vendredi dernier, pour lancer son cri d'alarme et demander aux conseils d'établissement, dans lesquels siègent des parents d'élèves, de renverser la tendance. L'organisme représentant plus de 400 enseignants spécialisés.
La Fédération de l'enseignement du Québec renvoie aussi la balle aux différents conseils d'établissements. Mais si le syndicat s'oppose à l'introduction de l'anglais dès la première année à compter de septembre 2006, il se dit en accord avec le principe d'ajouter davantage d'art dans la grille-horaire, sans trancher en faveur de la musique ou d'une autre discipline.
Stéphane Baillargeon
Édition du mardi 21 février 2006
L'enseignement de la musique est menacé de disparaître de plusieurs écoles primaires dans quelques mois, selon la Fédération des Associations de musiciens éducateurs du Québec (FAMEQ). Cette situation découle des nouvelles règles de répartition des matières dans la grille qui entrera en vigueur dès l'automne prochain.
Le régime pédagogique prévoit l'ajout de 90 minutes d'enseignement par semaine, pour atteindre 25 heures, la recommandation de deux heures hebdomadaires d'éducation physique, l'obligation pour les écoles d'offrir deux disciplines artistiques (la danse, le théâtre, la musique ou les arts plastiques) et d'en conserver au moins une pendant toute la durée du primaire. Jusqu'à cette année, la musique ou les arts plastiques devaient tenir la grille en continu.
La FAMEQ a lancé une enquête pour comprendre les conséquences concrètes de ces mesures sur son secteur. Les données très préliminaires montrent par exemple qu'à la Commission scolaire des Affluents, au nord de Montréal, le cinquième des écoles (8 sur 34) abandonneront l'éducation musicale dès l'an prochain.
«La nouvelle mode va nous coûter cher», résume Pauline Chalut, vice-présidente de la FAMEQ, elle-même enseignante en musique dans deux écoles de la région de Saint-Hyacinthe. Elle souligne que l'enseignement musical est donné depuis des décennies par des spécialistes tandis que la danse ou l'art dramatique pourraient l'être par le titulaire de classe, un généraliste. «Il faut rappeler l'importance d'un enseignement musical de qualité dans le développement d'un enfant.»
La Fédération a profité de la semaine québécoise des arts et de la culture à l'école, qui se terminait vendredi dernier, pour lancer son cri d'alarme et demander aux conseils d'établissement, dans lesquels siègent des parents d'élèves, de renverser la tendance. L'organisme représentant plus de 400 enseignants spécialisés.
La Fédération de l'enseignement du Québec renvoie aussi la balle aux différents conseils d'établissements. Mais si le syndicat s'oppose à l'introduction de l'anglais dès la première année à compter de septembre 2006, il se dit en accord avec le principe d'ajouter davantage d'art dans la grille-horaire, sans trancher en faveur de la musique ou d'une autre discipline.