Publié : ven. janv. 27, 2006 4:47 pm
SUICIDE ASSISTÉ
Trois ans de probation pour Marielle Houle
Pierre Saint-Arnaud
Presse Canadienne
Montréal
Marielle Houle devra se soumettre à une peine relativement clémente, soit trois ans de probation, pour avoir aidé son fils à se suicider.
Le jugement intégral
L'infirmière à la retraite, qui a connu sa sentence vendredi matin au Palais de justice de Montréal, avait déposé, lundi, un plaidoyer de culpabilité.
La défense avait demandé une peine à purger dans la collectivité. Quant à la Couronne, elle avait laissé l'entière décision au juge Maurice Laramée.
Le magistrat a précisé que sa décision s'appliquait strictement au cas de Marielle Houle et qu'elle ne devait pas servir de jurisprudence.
Le juge Laramée a noté que le geste de la dame de 60 ans était le fruit d'une longue réflexion. Il a reconnu qu'il s'agissait d'un cas pathétique suscitant beaucoup de sympathie, ajoutant qu'il serait cruel d'emprisonner cette femme dont la santé est précaire, et qui ne présente aucun risque pour la société.
Le juge Laramée précise néanmoins que l'aide au suicide demeure illégale au Canada, ce qui exclut l'absolution complète.
Marielle Houle a reconnu avoir aidé son fils atteint de sclérose en plaques à s'enlever la vie, en septembre 2004. Elle affirme l'avoir fait par compassion. Charles Fariala, 36 ans, voulait mourir, ne pouvant plus supporter les souffrances liées à sa maladie dégénérative.
La Couronne, qui n'avait fait aucune recommandation, a qualifié la sentence d'adéquate, rappelant qu'elle ne pouvait créer un précédent puisqu'elle ne s'appliquait qu'au cas précis de Mme Houle.
«C'est tellement particulier que ce serait étonnant et dommageable que cette jurisprudence là serve de précédent. C'est une annonce adaptée pour Marielle Houle. C'est une sentence appropriée mais qui n'est pas applicable à n'importe qui», a affirmé la procureure de la Couronne, Me Eliane Perreault.
«(C'est) une dame très éprouvée. On voyait très bien que M. Fariala voulait vraiment mettre fin à ses jours. On voyait qu'il y avait un attachement réel entre les deux. Je crois que Mme Houle va vivre avec cette dernière vision de son fils, qui va la hanter jusqu'à la fin de sa vie», a dit la procureure de la Couronne, Me Eliane Perreault.
La défense, qui réclamait une peine avec sursis, s'est montrée ravie de voir que le juge Laramée avait fait preuve d'encore plus de clémence que ce qu'elle réclamait. L'avocat de Mme Houle, Salvatore Mascia, a indiqué que sa cliente était soulagée, tout comme lui-même d'ailleurs.
«Mme Houle est une personne spéciale, une personne qui a beaucoup de courage et que j'admire énormément. Elle a été confrontée à une situation assez spéciale, elle a commis un geste, qui pour elle, en était un d'amour inconditionnel. On peut être pour ou contre. Pour elle, fondamentalement, c'est un geste d'amour», a-t-il dit.
Le directeur-général du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, admet pour sa part que l'aide au suicide est illégale. Mais, selon lui, chaque cas est différent et mérite un traitement judiciaire différent.
«Si ça fait un an que vous avez dit que vous voulez mourir et qu'une personne qui veut vous aider décide de passer à l'acte un plus tard, est-ce que vous voulez encore mourir ? Ça va être un débat assez important.»
Trois ans de probation pour Marielle Houle
Pierre Saint-Arnaud
Presse Canadienne
Montréal
Marielle Houle devra se soumettre à une peine relativement clémente, soit trois ans de probation, pour avoir aidé son fils à se suicider.
Le jugement intégral
L'infirmière à la retraite, qui a connu sa sentence vendredi matin au Palais de justice de Montréal, avait déposé, lundi, un plaidoyer de culpabilité.
La défense avait demandé une peine à purger dans la collectivité. Quant à la Couronne, elle avait laissé l'entière décision au juge Maurice Laramée.
Le magistrat a précisé que sa décision s'appliquait strictement au cas de Marielle Houle et qu'elle ne devait pas servir de jurisprudence.
Le juge Laramée a noté que le geste de la dame de 60 ans était le fruit d'une longue réflexion. Il a reconnu qu'il s'agissait d'un cas pathétique suscitant beaucoup de sympathie, ajoutant qu'il serait cruel d'emprisonner cette femme dont la santé est précaire, et qui ne présente aucun risque pour la société.
Le juge Laramée précise néanmoins que l'aide au suicide demeure illégale au Canada, ce qui exclut l'absolution complète.
Marielle Houle a reconnu avoir aidé son fils atteint de sclérose en plaques à s'enlever la vie, en septembre 2004. Elle affirme l'avoir fait par compassion. Charles Fariala, 36 ans, voulait mourir, ne pouvant plus supporter les souffrances liées à sa maladie dégénérative.
La Couronne, qui n'avait fait aucune recommandation, a qualifié la sentence d'adéquate, rappelant qu'elle ne pouvait créer un précédent puisqu'elle ne s'appliquait qu'au cas précis de Mme Houle.
«C'est tellement particulier que ce serait étonnant et dommageable que cette jurisprudence là serve de précédent. C'est une annonce adaptée pour Marielle Houle. C'est une sentence appropriée mais qui n'est pas applicable à n'importe qui», a affirmé la procureure de la Couronne, Me Eliane Perreault.
«(C'est) une dame très éprouvée. On voyait très bien que M. Fariala voulait vraiment mettre fin à ses jours. On voyait qu'il y avait un attachement réel entre les deux. Je crois que Mme Houle va vivre avec cette dernière vision de son fils, qui va la hanter jusqu'à la fin de sa vie», a dit la procureure de la Couronne, Me Eliane Perreault.
La défense, qui réclamait une peine avec sursis, s'est montrée ravie de voir que le juge Laramée avait fait preuve d'encore plus de clémence que ce qu'elle réclamait. L'avocat de Mme Houle, Salvatore Mascia, a indiqué que sa cliente était soulagée, tout comme lui-même d'ailleurs.
«Mme Houle est une personne spéciale, une personne qui a beaucoup de courage et que j'admire énormément. Elle a été confrontée à une situation assez spéciale, elle a commis un geste, qui pour elle, en était un d'amour inconditionnel. On peut être pour ou contre. Pour elle, fondamentalement, c'est un geste d'amour», a-t-il dit.
Le directeur-général du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, admet pour sa part que l'aide au suicide est illégale. Mais, selon lui, chaque cas est différent et mérite un traitement judiciaire différent.
«Si ça fait un an que vous avez dit que vous voulez mourir et qu'une personne qui veut vous aider décide de passer à l'acte un plus tard, est-ce que vous voulez encore mourir ? Ça va être un débat assez important.»