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Publié : sam. déc. 31, 2005 6:46 pm
par Ti-radis
J'ai lu cet article avec beaucoup d'intérêt, et je crois que cela pourrait en intéresser d'autres qui se sont déjà demandés comment l'Allemagne devint fasciste et succomba au régime d'Hitler.

http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/ALY/12192
Ce livre traite une question simple, qui n’a toujours pas trouvé de réponse : comment cela a-t-il pu arriver ? Comment les Allemands ont-ils pu, chacun à son niveau, permettre et commettre des crimes de masse sans précédent, en particulier le génocide des juifs d’Europe ? Si la haine attisée par l’Etat de toutes les populations « inférieures », des « polacks », des « bolcheviques » et des « juifs », faisait sans doute partie des conditions nécessaires, elle ne constitue pas une réponse suffisante.

Dans les années précédant le régime hitlérien, il n’y avait pas plus de ressentiment chez les Allemands que chez les autres Européens ; leur nationalisme n’était pas plus raciste que celui des autres nations. Il n’y a pas eu de Sonderweg (exception allemande) qui permettrait d’établir une relation logique avec Auschwitz. L’idée qu’une xénophobie spécifique, un antisémitisme exterminateur, se serait développée très tôt en Allemagne ne repose sur aucune base empirique. Supposer qu’un fourvoiement aux conséquences particulièrement funestes aurait nécessairement des causes spécifiques et lointaines est une erreur. Le Parti national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP) doit la conquête et la consolidation de son pouvoir à un ensemble de circonstances, et les facteurs les plus importants se situent après 1914, pas avant.

La relation entre peuple et élite politique sous le national-socialisme se trouve au centre de cette étude. Il est établi que l’édifice du pouvoir hitlérien fut, dès le premier jour, extrêmement fragile, et il faut se demander comment il fut stabilisé, de manière approximative, certes, mais suffisante pour durer douze années enflammées et destructrices. C’est pourquoi il convient de préciser la question posée d’abord de façon générale (« Comment cela a-t-il pu arriver ? ») : comment une entreprise qui apparaît de manière rétrospective aussi ouvertement mystificatrice, mégalomane et criminelle que le nazisme a-t-elle pu faire l’objet d’un consensus politique d’une ampleur que nous avons aujourd’hui du mal à expliquer ?

Pour essayer d’apporter une réponse convaincante, je considère le régime nazi sous un angle qui le présente comme une dictature au service du peuple. La période de la guerre, qui fait également ressortir très clairement les autres caractéristiques du nazisme, permet de répondre au mieux à ces questions si importantes. Hitler, les Gauleiter (chefs régionaux) du NSDAP, une bonne partie des ministres, secrétaires d’Etat et conseillers ont agi en démagogues classiques, se demandant systématiquement comment assurer et consolider la satisfaction générale, achetant chaque jour l’approbation de l’opinion, ou, à tout le moins, son indifférence. Donner et recevoir fut la base sur laquelle ils érigèrent une dictature consensuelle toujours majoritaire dans l’opinion, l’analyse de l’effondrement intérieur à la fin de la première guerre mondiale ayant fait apparaître les écueils que devait éviter leur politique de bienfaisance populaire.

Pendant la seconde guerre mondiale, les responsables nazis tentèrent donc d’une part de distribuer les vivres de façon que leur répartition soit ressentie comme juste, surtout par les plus modestes ; d’autre part, ils firent tout pour maintenir la stabilité au moins apparente du reichsmark (RM) afin de prévenir tout scepticisme lié au souvenir de l’inflation de guerre de 1914 à 1918 ou de l’effondrement de la monnaie allemande en 1923 ; enfin, ils firent en sorte, ce qui n’avait pas été le cas pendant la première guerre mondiale, de rétribuer suffisamment les familles, qui recevaient près de 85 % des salaires nets antérieurs des soldats mobilisés — contre moins de la moitié pour les familles britanniques et américaines dans la même situation. Il n’était pas rare que les épouses et les familles des soldats allemands aient plus d’argent qu’avant la guerre ; elles bénéficiaient aussi des cadeaux rapportés en masse par les permissionnaires et des colis envoyés des pays occupés par la poste aux armées.

Pour renforcer cette illusion d’acquis garantis et susceptibles encore de s’accroître, Hitler obtint que ni les paysans, ni les ouvriers, ni même les employés et les petits et moyens fonctionnaires ne soient touchés de manière significative par des impôts de guerre, ce qui représentait là encore une différence essentielle par rapport à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mais cette exonération de la grande majorité des contribuables allemands s’accompagna d’une augmentation considérable de la charge fiscale pour les couches sociales disposant de gros ou de très gros revenus. L’impôt exceptionnel de 8 milliards de reichsmarks que durent verser les propriétaires immobiliers fin 1942 constitue ainsi un exemple frappant de la politique de justice sociale pratiquée ostensiblement par le IIIe Reich, tout comme l’exonération fiscale des primes pour le travail de nuit, le dimanche et les jours fériés accordée après la victoire sur la France, et considérée jusque récemment par les Allemands comme un acquis social.

Autant le régime nazi fut impitoyable dans le cas des juifs et des populations considérées, d’un point de vue racial, comme inférieures ou étrangères (fremdvölkisch), autant sa conscience de classe le poussait à répartir les charges à l’avantage des plus faibles.

Il va de soi que les seules classes fortunées (4 % des contribuables allemands gagnaient alors plus de 6 000 RM par an) ne pouvaient apporter par leurs impôts les fonds nécessaires au financement de la seconde guerre mondiale. Mais alors, comment la guerre la plus coûteuse de l’histoire mondiale fut-elle financée pour que la majorité de la population s’en trouve le moins affectée possible ? La réponse est évidente : Hitler a épargné les aryens moyens aux dépens du minimum vital d’autres catégories de personnes.

Pour conserver les faveurs de son propre peuple, le gouvernement du Reich a aussi ruiné les monnaies d’Europe en exigeant des frais d’occupation toujours plus élevés. Pour assurer le niveau de vie de sa population, il fit voler aux autres des millions de tonnes de denrées alimentaires pour nourrir ses soldats, et expédier ce qui restait en Allemagne. De même que les armées allemandes étaient censées se nourrir sur le dos des pays occupés, elles devaient régler leurs dépenses courantes avec l’argent de ces pays, et elles y parvinrent largement.

Les soldats allemands déployés à l’étranger – autrement dit, presque tous – et l’ensemble des prestations fournies à la Wehrmacht dans les pays occupés, les matières premières, produits industriels et denrées alimentaires achetés sur place pour la Wehrmacht ou destinés à être expédiés en Allemagne, tout cela était payé en monnaie autre que le reichsmark. Les responsables appliquaient expressément les principes suivants : si quelqu’un doit mourir de faim, que ce soient les autres ; si l’inflation de guerre est inévitable, qu’elle touche tous les pays sauf l’Allemagne.

La deuxième partie du livre traite des stratégies élaborées à ces fins. Les caisses allemandes furent aussi alimentées par les milliards issus de la spoliation des juifs d’Europe, ce qui constitue l’objet de la troisième partie. Je montrerai donc comment les juifs furent spoliés, d’abord en Allemagne, puis dans les pays alliés et dans ceux qui étaient occupés par la Wehrmacht. (...)

S’appuyant sur une guerre prédatrice et raciale de grande envergure, le socialisme national a été à l’origine d’une véritable égalité, notamment par une politique de promotion sociale d’une ampleur sans précédent en Allemagne, qui le rendit à la fois populaire et criminel. Le confort matériel, les avantages tirés du crime à grande échelle, certes de manière indirecte et sans engagement de la responsabilité personnelle, mais acceptés bien volontiers, nourrissaient la conscience, chez la plupart des Allemands, de la sollicitude du régime. Et, réciproquement, c’est de là que la politique d’extermination tirait son énergie : elle prenait pour critère le bien-être du peuple. L’absence de résistance intérieure digne de ce nom et, ultérieurement, le manque de sentiment de culpabilité tiennent à cette constellation historique. Ce sera l’objet de la quatrième partie.

En répondant ainsi à la question « Comment cela a-t-il pu arriver ? », on s’interdit toute réduction pédagogique à de simples formules antifascistes ; cette réponse est difficile à afficher sur des murs, et quasi impossible à isoler des histoires nationales de l’après-guerre des Allemands en République démocratique allemande (RDA), en République fédérale d’Allemagne (RFA) et en Autriche. Il semble toutefois nécessaire d’appréhender le régime nazi comme un socialisme national pour, à tout le moins, mettre en doute la projection récurrente de la faute sur des individus et des groupes clairement circonscrits : ce sont tantôt le dictateur délirant, malade et « charismatique » ainsi que son entourage immédiat, tantôt les idéologues du racisme (selon une mode passagère, propre à une génération de même socialisation) qui sont stigmatisés ; pour d’autres, ce sont (de manière exclusive ou non) les banquiers, les grands patrons, les généraux ou des commandos d’assassins en proie à une folie meurtrière. En RDA, en Autriche et en RFA, les stratégies de défense les plus diverses furent adoptées, mais toutes allaient dans le même sens et assuraient aux populations majoritaires une existence paisible et une conscience tranquille. (...)

On associe généralement un peu vite les profiteurs de l’aryanisation aux grands industriels et aux banquiers. Les commissions d’enquête sur la période nazie, mises en place au cours des années 1990 dans de nombreux Etats européens ou dans de grandes entreprises, et constituées d’historiens spécialisés, ont renforcé cette impression, fausse au regard de la situation d’ensemble. L’historiographie, un peu plus nuancée, ajoute volontiers quelques fonctionnaires nazis de rang plus ou moins élevé au nombre des profiteurs de l’aryanisation. Depuis quelques années apparaissent en outre dans le collimateur des voisins ordinaires, allemands, mais aussi polonais, tchèques ou hongrois, des gens dont les services douteux auprès de la puissance occupante étaient souvent rétribués par des biens « déjudaïsés ». Mais toute théorie qui se focaliserait uniquement sur les profiteurs privés ferait fausse route et passerait à côté de la question centrale : que sont devenus les biens des juifs d’Europe expropriés et assassinés ? (...)

Cette technique de financement de la guerre appliquée en Allemagne dès 1938, qui consistait à imposer la conversion du patrimoine privé en emprunts d’Etat, a été ignorée par ceux qui ont traité l’aryanisation dans une perspective juridique, morale ou historiographique. Ce parti pris correspondait à la volonté des dirigeants allemands de taire l’utilité matérielle du pillage. L’évocation de la conversion forcée des valeurs juives en emprunts d’Etat étant taboue, les chiffres concrets des recettes restèrent secrets. La persécution des juifs devait être présentée et considérée comme une question purement idéologique, et les victimes sans défense d’un gigantesque meurtre prédateur apparaître comme des ennemis méprisables.

En 1943, une liste établie par le haut commandement de la Wehrmacht, qui recensait dix-neuf problèmes politiques et militaires sources de troubles parmi les soldats, et auxquels les officiers devaient parer avec des réponses aussi homogènes que possible, comportait cette question : « Ne sommes-nous pas allés trop loin dans la question juive ? » La réponse était : « Mauvaise question ! Principe national-socialiste, relève de notre Weltanschauung (conception du monde) – aucune discussion (1) ! » Or il n’y a aucune raison de confondre l’argumentaire mis à la disposition des endoctrineurs nazis avec l’état de fait historique. (...)

Il y eut indéniablement en Allemagne un très grand nombre de sceptiques. La plupart de ceux qui se laissèrent entraîner par le nazisme le firent sur la base de points imprécis du programme. Les uns suivirent le NSDAP parce qu’il s’engageait contre la France, ennemi héréditaire ; les autres, parce que cet Etat jeune rompait fortement avec les représentations morales traditionnelles. Certains ecclésiastiques catholiques bénirent les armes engagées dans la croisade contre le bolchevisme païen et s’opposèrent à la confiscation des biens d’Eglise comme aux crimes d’euthanasie ; à l’inverse, des Volksgenossen (littéralement : camarades du peuple, c’est-à-dire citoyens aryens) de sensibilité surtout socialiste s’enflammèrent pour les dimensions anticléricales et antiélitistes du socialisme national. C’est précisément parce qu’il reposait sur des affinités partielles diverses que le suivisme de millions d’Allemands, aux motivations ponctuelles mais aux conséquences funestes, put a posteriori être reformulé sans difficulté comme une « résistance », dépourvue d’efficacité historique.

L’acteur Wolf Goette, cité dans le chapitre sur les pillards satisfaits de Hitler, était aussi éloigné de l’idéologie nazie que Heinrich Böll. Il trouvait toujours la politique allemande « à vomir » et éprouvait un « sentiment de honte épouvantable » quand il croisait une personne portant « l’insigne jaune ». Pourtant, à la différence de Böll, il ressentit dans un premier temps le film Ich klage an (« J’accuse »), qui faisait l’apologie de l’euthanasie, comme un document d’« orientation propre et convenable », comme une œuvre d’art bouleversante « démontrant avec une qualité cinématographique remarquable » la « nécessité » de l’euthanasie « dans certains cas de maladies incurables », même s’il exprima ensuite des doutes discrets « dans l’hypothèse où un Etat arbitraire se réclamerait de cette idée ». Mais, indépendamment de sa position quant aux diverses mesures politiques, Goette appréciait toujours les possibilités de carrière et de consommation que lui procurait la dictature allemande à Prague, « ville de cocagne ». Il était préoccupé par ses petits intérêts personnels et, ainsi, neutralisé politiquement (2).

Par ailleurs, seul le rythme effréné de l’action permettait à Hitler de maintenir en équilibre le mélange toujours instable des intérêts et des positions politiques les plus divers. C’est en cela que résidait l’alchimie politique de son régime. Il empêchait l’effondrement par l’enchaînement quasi ininterrompu des décisions et des événements. Il valorisait le NSDAP et soutenait les militants de la première heure, les Gauleiter et les Reichsleiter, de façon bien plus engagée que les ministres. Son habileté à structurer le pouvoir se manifesta après 1933 dans le fait qu’il ne laissa pas le Parti tout-puissant se réduire à un simple appendice de l’Etat. Il sut au contraire – à la différence du Parti socialiste unifié est-allemand (SED) plus tard – mobiliser l’appareil d’Etat avec un succès sans précédent, le laisser développer une créativité concourant aux objectifs du « soulèvement national », et solliciter les forces du pays jusqu’à l’extrême.

Dans leur majorité, les Allemands succombèrent d’abord au vertige, puis à l’ivresse de l’accélération de l’histoire, et ensuite – avec Stalingrad, dont l’impact fut accentué à l’intérieur par les bombardements « en tapis » et la terreur désormais manifeste – à un état de commotion qui provoqua la même torpeur. Les attaques aériennes suscitèrent davantage l’indifférence que la peur, et conduisirent à « un certain je-m’en-foutisme » ; les morts tombés sur le front oriental renforcèrent la tendance à se focaliser sur les soucis du quotidien et sur l’attente des prochains signes de vie du fils, du mari ou du fiancé (3).

Les Allemands vécurent les douze années de nazisme comme un état d’urgence permanent. Dans le tourbillon des événements, ils perdirent toute notion d’équilibre et de mesure. « Tout cela me fait l’effet d’un film (4)  », remarque en 1938, au beau milieu de la crise des Sudètes, Vogel, l’épicier évoqué par Victor Klemperer. Un an plus tard, neuf jours après le début de la campagne contre la Pologne, Hermann Göring assurait aux ouvriers des usines Rheinmetall-Borsig, à Berlin, qu’ils pourraient bientôt s’en remettre à des dirigeants « que l’énergie pousse en avant (5)  ». Au printemps 1941, Joseph Goebbels confirmait cette idée dans son journal : « Toute la journée, un rythme fou » ; « la vie offensive et fulgurante recommence maintenant » ou bien, dans l’ivresse antibritannique de la victoire : « Je passe toute la journée dans un sentiment de bonheur fébrile (6). »

Hitler évoquait souvent, en cercle restreint, la possibilité de sa mort prochaine, afin de maintenir le rythme insensé nécessaire à l’équilibre politique de son régime. Il évoluait tel un funambule dilettante qui ne parvient à garder l’équilibre que grâce à des mouvements de balancier de plus en plus amples, de plus en plus rapides, puis précipités et vains, et qui finit, inévitablement, par chuter. C’est pourquoi l’analyse des décisions politiques et militaires de Hitler gagne en pertinence si elle fait abstraction de la propagande outrancière sur l’avenir et resitue ces initiatives par rapport à leurs motivations immédiates et à des effets recherchés à très court terme.

Götz Aly

Par Götz Aly
Historien, Berlin. Ce texte est extrait de son livre Hitlers Volkstaat. Raub, Rassenkrieg und Nationaler Sozialismus (L’Etat du peuple de Hitler. Pillage, guerre raciale et socialisme national), publié en mars 2005 chez S. Fischer (Francfort), et dont la traduction en français sortira chez Flammarion (Paris) en octobre 2005. --Message edité par Ti-radis le 2005-12-31 23:53:41--

Publié : sam. déc. 31, 2005 6:53 pm
par Raven
Cool, j'aime bien Hitler On s'entend que j'aime le personnage historique, et non les idées de l'homme

J'ai justement fait un cours sur le fascisme la session passée, et un gros 9h sur comment l'Allemagne était devenu fasciste avec le sentiment du Dolchtoss et etc. Je devrait donc être pour pour commenter au besoin

Mais je vais lire l'article l'année prochaine, là je dois aller faire mes voeux à ma visite    

Publié : sam. déc. 31, 2005 6:55 pm
par Ti-radis
Raven  a écritCool, j'aime bien Hitler On s'entend que j'aime le personnage historique, et non les idées de l'homme

J'ai justement fait un cours sur le fascisme la session passée, et un gros 9h sur comment l'Allemagne était devenu fasciste avec le sentiment du Dolchtoss et etc. Je devrait donc être pour pour commenter au besoin

Mais je vais lire l'article l'année prochaine, là je dois aller faire mes voeux à ma visite      
ben oui je savais que tu avais eu un cours sur le facisme que tu avais réussi avec brio
Le livre est tout neuf il est paru en octobre (tu pourras épater le prof   )

Publié : sam. déc. 31, 2005 8:04 pm
par Raven
L'article est intérésant L'auteur semble soulever des points intérésants en ce qui concerne le financement de la guerre et des familles allemandes. Toutefois, je ne suis pas d'accord avec son idée de fond, lorsqu'il prétend que le nationalisme ethnique est arrivé avec le nazisme. L'antisémitisme et le nationalisme biologique étaient déjà très présent avant Hitler et la formation du DAP J'ai le gout de vous copier un texte que j'ai écrit cet hiver sur les sources d'influences d'Adolf Hitler. On voit que Hitler est loin d'être l'initiateur du nationalisme ethnique en Allemagne

Publié : sam. déc. 31, 2005 8:14 pm
par Raven
Voici un petit texte que j'ai écrit pour un cours sur les sources d'influences d'Adolf Hitler. Par contre, ne regarder pas la synthaxe et la forme. Ce n'était pas un travail, mais bien une préparation pour mon examen final. C'est donc écrit vite et pas vraiment soigné, ce sont plus des faits placés un après l'autre qu'un texte soigné. Mais je crois que ça peu quand même ajouter un petit plus à l'article

 


Les principales influences exercées sur Hitler


Les idéologies du nazi telles que le nationalisme ethnique et le pangermanisme sont habituellement associées à Adolf Hitler. Cependant, celui-ci n’en est pas l’initiateur. En effet, c’est à la suite de certaines influences qu’Adolf Hitler a développé ses différentes idées.

La base idéologique d’Adolf Hitler correspond au nationalisme allemand. Ce nationalisme est biologique. Selon lui, c’est par le sang que se caractérise et s’identifie la nation allemande. C’est en suivant cette idéologie qu’il est devenu antisémite. Le pangermanisme fait également partie des principales idées défendues par Hitler. Cette doctrine politique visait le regroupement dans le même État de tous les Allemands ethniques. Son nationalisme prenait donc un aspect conquérant. C’est au cours de sa période d’étudiant et de jeunesse errante à Vienne, soit avant la Première Guerre mondiale, qu’Hitler a adopté la plupart de ses idées. Cette ville se trouvait alors plongée dans un climat intellectuel où plusieurs idées circulaient, dont l’antisémitisme. Il y avait plus de 400 000 Juifs à Vienne, et par les traits caractéristiques marqués des Juifs en provenance de l’Europe de l’Est, l’idée de la race juive différente par leurs gênes prenait de l’ampleur. Les premières sources d’influences d’Hitler lui sont venues par ses lectures de journaux et revues populaires pangermaniques et antisémites, ainsi que par la participation aux discussions de cafés. Les idées d’Adolf Hitler sont donc une synthèse de concepts élaborés avant lui, que le dolchstoss et l’humiliation du Traité de Versailles ont fortifiées. Et maintenant, voici ces sources d’influence particulière qui ont eu un effet sur les convictions d’Adolf Hitler.

Tout d’abord, il y a eu Georg Ritter von Schönerer, un politicien important de l’Autriche-Hongrie. Le fondement de la doctrine de son parti représentait le pangermanisme. Schönerer était le plus grand défenseur de cette idéologie en Autriche-Hongrie. En effet, il désirait voir tous les Allemands ethniques réunis en un seul État. Par sa revue Le Tondeur, qui employait la croix gammée comme symbole, il critiquait ses principaux adversaires. Ces ennemis étaient les féministes, les catholiques et les Juifs. Selon lui, ceux-ci représentaient des traîtres de la nation, idée qui sera reprise par Hitler. Schönerer mentionnait que « la cathédrale de la Germanie sera construite sans l’aide de Juda et Rome ». Il avait tendance à voir des menaces partout, particulièrement chez les Juifs, qu’il considérait comme la source de tous les dangers. Tout comme pour Hitler, Schönerer prônait lui aussi l’idée de l’antisémitisme biologique. Il avait même tenté de faire passer des lois antijuives au Parlement. Georg von Schönerer correspondait donc à l’une des plus grandes influences d’Adolf Hitler.

Le parti national-socialiste de Bohême au début du 20e siècle représente une autre source d’influence importante chez Hitler. Ce petit parti, portant lui aussi le nom du DAP, a été fondé en 1904 dans le cœur industriel de l’empire. Il regroupait des ouvriers nationalistes qui partageaient une haine pour les Tchèques qui intervenaient en tant que briseurs de grèves lors de débrayages des ouvriers. Il constituait un petit parti antisémite, antimarxisme et antitchèque. Il s’agissait des premières idées du nationalisme-socialiste, et Hitler avait pris contact avec certains membres de ce parti. Par contre plus tard, il a essayé de camoufler cette information afin de se donner le mérite de cette doctrine politique.

Dès son éducation secondaire, Hitler avait reçu l’influence d’un professeur qu’il respectait beaucoup, Leopold Pötsch. Celui-ci était un antisémite qui ne semblait pas se gêner pour exprimer sa vision négative des Juifs. Le moine Jörg Lanz von Liebenfels représente une autre source importante des idées d’Adolf Hitler. Celui-ci émettait sa pensée raciste dans les journaux, où il vulgarisait la théorie de l’inégalité des races. Au début du siècle, des anthropologues avaient développé ce concept selon la structure des langues. En effet, selon l’origine des langues, ils affirmaient qu’il existait des races d’humains différentes, et que ces dernières se révélaient inégales. Ces théories demeuraient toutefois quelque peu compliquées à cerner pour la population, et le rôle de Lanz a donc été de vulgariser ces théories. Selon lui, l’Histoire était une lutte des races, soit entre les asinges, qui devaient dominer, et les simiens, des humains plus près du singe. Selon sa perception, les premiers devaient éliminer les seconds. Cette idée de la lutte des races se voyait diffusée dans sa revue Ostara, tirée à 100 000 exemplaires. Plus jeune, Hitler avait demandé à Lanz certains numéros de la revue qu’il lui manquait. Nous remarquons donc qu’il appréciait cette théorie.

Le maire de Vienne, Karl Lueger, a lui aussi influencé à sa manière les idées de Hitler, et surtout ses méthodes. En effet, Hitler admirait beaucoup les méthodes d’agitateur que pratiquait cet antisémite. Cette façon d’agiter les foules et de jouer avec leurs sentiments en exploitant leurs peurs comme le faisaient les communistes sera reprise par Hitler. Finalement, le compositeur d’opéra Richard Wagner, l’idole de jeunesse d’Hitler, a lui aussi considérablement influencé la formation des idées de ce dernier. Ce compositeur partageait deux thèmes principaux, la haine des Juifs et l’exaltation du passé allemand.

En terminant, nous pouvons ressortir deux courants de pensée qui ont eu de l’importance chez Hitler. Premièrement, le darwinisme social pour la lutte et la survie de la race la plus forte, ainsi que les théories raciales en anthropologie développées entre autres par le compte de Gobineau et Chamberlain. Le premier affirmait que la race blanche était supérieure, alors que le second mettait en garde les dangers de la fusion des races et voyait l’Histoire selon la lutte de celles-ci. Il s’agissait donc des principales sources d’influence des idées d’Hitler, lorsqu’il a joint le parti des travailleurs allemands en 1919.

Publié : sam. déc. 31, 2005 8:26 pm
par Raven
J'ai un autre petit texte ou plutôt une préparation d'examen sur Hitler que je peut vous copier Désolé si les informations sont garochés et pas développés, ce sont des synthèses de deux pages que je devais faire Dans celui-ci je décris les principales idées d'Hitler. Il y a par contre des informations qui se répetent avec le premier



Les principaux éléments de la vision du monde d’Hitler


Il y avait plusieurs penseurs et intellectuels dans le parti nazi. Toutefois, Adolf Hitler demeurait le principal penseur et détenait toujours le dernier mot. Il limitait le cadre de la liberté de penser dans lequel les intellectuels nazis pouvaient cogiter. De plus, ces réflexions devaient se produire uniquement dans le cadre que choisissait Hitler, et ces penseurs devaient bénéficier de sa confiance. Celle-ci se voyait accordée uniquement à ceux qu’Hitler jugeait fidèles. Donc, puisque Hitler correspondait au principal penseur du parti nazi, et qu’il dirigeait les intellectuels, ce sont les idées d’Hitler qui ont constitué l’idéologie nazie. L’essentiel des idées d’Hitler sont connues principalement par son livre Mein Kampf, qu’il a écrit en 1924 en prison, mais aussi par d’autres publications et discours. Examinons maintenant de plus près les principales idées d’Adolf Hitler.

Lorsque la dictature nazie a été instaurée à l’été 1934, l’un des principaux défis d’Hitler constituait de faire adhérer la population allemande à ses idées. L’une de celles-ci correspondait au darwinisme social. Cette théorie apparaissait très importante chez Hitler. Elle avait initialement été élaborée par le naturaliste Charles Darwin au 19e siècle. Celui-ci expliquait qu’il y avait une lutte pour la survie. Uniquement les plus forts pouvaient se reproduire au cours des années, puisque les plus faibles mourraient. Il s’agit du principe de la sélection naturelle. La vie correspondait donc à une lutte pour l’existence. Les nazis et les nationalistes biologiques avaient déterminé que cette théorie de lutte pour l’existence demeurait la même pour les races humaines. Il existait donc une guerre entre les différentes races pour la survie. La guerre devenait ainsi pour Hitler une loi fondamentale de la vie. Seuls les plus forts vivaient, tandis que les plus faibles étaient destinés à mourir. Le peuple allemand devait donc se battre pour avoir accès aux ressources, ainsi que conquérir son espace de vie.

Nous employons le thème race, puisque selon Hitler, les différents peuples constituaient des races biologiques qui se caractérisaient par le sang. Alors, puisque la nation se définissait biologiquement, les Juifs et les étrangers n’étaient pas considérés comme des Allemands, malgré le fait qu’ils habitaient l’État allemand. De plus, selon Hitler, les diverses races humaines étaient inégales entre elles. Il existait une certaine hiérarchie des races. Celle qui devait dominer les autres aux yeux d’Hitler correspondait à la race blanche aryenne germanique. Les Juifs pour leur part représentaient la race ennemie mortelle des Aryens.

Ce sont la théorie des races et le darwinisme social qui sont en grande partie responsables de la forme d’antisémitisme que défendait Adolf Hitler. Selon lui, les Juifs représentaient une race dangereuse, puisqu’elle tentait selon sa perception de détruire la race allemande de l’intérieur en contaminant le sang aryen, en se reproduisant avec eux. Il s’appuyait alors sur les écrits de Chamberlain qui mettaient en garde contre les dangers de la fusion des races. Hitler considérait donc les Juifs comme des parasites, voire des sous-hommes (Untermensch), puisqu’elle était une race sans valeurs. Les Juifs constituaient donc la principale race ennemie du peuple allemand, mais elle n’était pas la seule. Il y avait également les Slaves, les Noirs et les Ukrainiens qu’Hitler considérait aussi comme des sous-hommes.

Nous réalisons donc que le principe des races était important dans les idées d’Hitler. Ce principe se retrouve également dans sa théorie fondamentale, son combat principal, qui est le nationalisme allemand. Pour Hitler, la nation allemande se définissait racialement. Il désirait par le fait même récupérer les Allemands ethniques vivant à l’extérieur de l’Allemagne pour ne former qu’un seul État. Il s’agissait de l’idéologie du pangermanisme. Hitler considérait que la nation représentait la valeur suprême, puisque la race allemande était supérieure. En suivant sa théorie de la lutte des races, il affirmait que pour survivre, la nation allemande devait être unie et solidaire. Les communistes devenaient ainsi des ennemis de l’Allemagne, car leur principe de la lutte des classes brisait l’unité allemande.

Il faut souligner que selon la conception d’Hitler, l’État ne représentait qu’un instrument au service du peuple. Dans ce contexte, il devait restaurer sa pleine puissance que lui privait le Traité de Versailles, pour ensuite l’utiliser afin de conquérir l’espace vital. Puisque la France se présentait fortement protectrice du Traité de Versailles, Hitler avait conclu qu’afin de le détruire, une guerre politique était inévitable. Pour ce qui est de la conquête d’espace vital, Hitler voyait deux possibilités. Premièrement, la création de colonies en Afrique et en Asie. Mais par cette voie, l’Allemagne entrait en conflit avec la puissante Angleterre. Une alliance devait donc avoir lieu avec l’URSS afin de bénéficier de son réservoir économique. L’alternative correspondait à la conquête de l’est de l’Europe. La situation serait ici renversée, puisque l’ennemi serait l’URSS, et l’Allemagne devrait tenter de créer une alliance avec les Anglais. C’est principalement cette deuxième option qu’Hitler retenait, puisque l’Est apparaissait comme un territoire riche en ressources naturelles et sa population se composait de sous-hommes selon sa conception, que l’Allemagne pourrait facilement dominer. C’est donc pour cette raison qu’Hitler souhaitait défaire le Traité de Versailles point par point.

Les principales idées d’Hitler, le darwinisme social, la théorie des races, l’antisémitisme, le nationalisme, le pangermanisme et son intention d’abolir le Traité de Versailles pour ensuite étendre l’Empire germanique semblaient donc déjà présentes lors de la rédaction de Mein Kampf en 1924. Il demeure surprenant de noter que celles-ci se sont peu modifiées au cours de la décennie suivante. Pour terminer, il est intéressant de souligner qu’Hitler présentait également les différents moyens pour réaliser ses idées dans Mein Kampf, notamment en expliquant comment effectuer une propagande efficace.



Publié : sam. déc. 31, 2005 8:50 pm
par tuberale
Excusez, c'est juste que je suis un petit peu surprise, vous te l,avez le sujet pour un soir de réveillon ...ayoye.....j'en reviens pas.... .....

Publié : sam. déc. 31, 2005 8:56 pm
par Raven
tuberale  a écritExcusez, c'est juste que je suis un petit peu surprise, vous te l,avez le sujet pour un soir de réveillon ...ayoye.....j'en reviens pas.... .....

Bah.... Parler politique et histoire, pour moi ça commence bien l'année     J'aime 100 fois mieux parler de ces thèmes que de devoir entendre les mêmes histoire plate de mes tantes pour la quatrième fois en moins d'une semaine  

Publié : sam. déc. 31, 2005 9:02 pm
par tuberale
Raven  a écrit

Bah.... Parler politique et histoire, pour moi ça commence bien l'année     J'aime 100 fois mieux parler de ces thèmes que de devoir entendre les mêmes histoire plate de mes tantes pour la quatrième fois en moins d'une semaine    


ouais tant qu'à ça.....   bonne année à vous 2 ......je vous laisse avec Adolf....