Publié : ven. déc. 02, 2005 4:18 pm
Carole Théberge craque sous la pression
Jocelyne Richer
Presse Canadienne
Québec
Cible privilégiée depuis des mois de l'opposition péquiste, la ministre de la Famille, Carole Théberge, a fini par craquer sous la pression, vendredi.
Questionnée en Chambre par le député de Chicoutimi, Stéphane Bédard, la ministre s'est levée et a commencé à répondre, mais a dû se rasseoir, visiblement étreinte par l'émotion et refoulant difficilement ses larmes.
Au gouvernement, on n'a pas tardé à dénoncer le «harcèlement» incessant dont est victime Mme Théberge dans le dossier des garderies, avec son projet de loi 124.
Mais l'opposition affirme n'avoir rien à se reprocher et ne faire que son travail en posant des questions légitimes à la ministre.
Depuis le début de la session parlementaire, les tirs groupés de l'opposition en direction de la ministre Théberge accaparent l'essentiel de la période de questions.
Vendredi, la journée avait mal commencé pour elle, car Mme Théberge a dû reconnaître qu'elle avait donné une information fausse à la Chambre, le 24 novembre, en affirmant qu'elle n'avait jamais rencontré l'homme d'affaires Beryl Wajsman, qui agissait comme intermédiaire auprès d'un promoteur intéressé à ouvrir des garderies privées.
Mme Théberge, qui a refusé toutes les demandes d'entrevue, a indiqué vendredi qu'elle n'avait pas voulu induire l'Assemblée nationale en erreur, et qu'elle avait bel et bien rencontré l'homme d'affaires, en mai 2004, en compagnie du député de Lafontaine, Tony Tommassi.
La ministre n'a pas de souvenir de la rencontre, mais son cabinet lui a rappelé qu'elle avait assisté à une rencontre à laquelle M. Wasjman était présent.
«J'ai rappelé aux personnes présentes, sans plus, la procédure à suivre pour l'obtention de permis de places en garderie privée», a expliqué la ministre à l'opposition, qui cherchait à savoir si l'homme d'affaires avait obtenu un passe-droit.
Par la suite, à l'extérieur de la Chambre, le whip en chef du gouvernement, Norman MacMillan, n'a pas caché sa contrariété devant l'attitude générale de «harcèlement», selon lui, de l'opposition péquiste envers Mme Théberge.
Il a soutenu que malgré la force du vent d'opposition à sa réforme, Mme Théberge avait toujours l'appui du caucus des députés libéraux.
Le député Stéphane Bédard s'est pour sa part bien défendu d'avoir harcelé la ministre de questions.
Il a fait valoir que la ministre devait préciser dans quelles circonstances on l'avait prévenue qu'elle avait donné de mauvaises informations en Chambre.
«Je n'ai pas peut-être l'expérience du député de Chicoutimi en Chambre, mais je sais par contre que je veux démontrer toute la transparence et l'honnêteté nécessaires à ce poste-ci. Excusez...», a répliqué Mme Théberge au député, avant de s'asseoir, ébranlée.
Quelques minutes plus tôt, le leader du gouvernement, Jacques Dupuis, était venu à la rescousse de Mme Théberge, en disant au député de Chicoutimi que la ministre lui avait fourni une réponse et qu'il devait prendre sa parole. «Ne vous acharnez pas, ça ne donne rien», a-t-il ajouté.
«La ministre fait fausse route avec son projet de loi et tout le monde lui dit. Ce n'est ni de l'acharnement, c'est plutôt une recherche de s'assurer que la lumière soit faite», a déclaré M. Bédard, par la suite, en point de presse.
Amendements au projet de loi 124
Par ailleurs, il est difficile de comprendre où en est rendu le projet de loi 124, qui prévoit une refonte controversée de la gestion des services de garde et la création de bureaux coordonnateurs pour encadrer la garde familiale.
Vendredi matin, en Chambre, la ministre Théberge a déclaré que les amendements attendus seraient déposés «probablement dans les prochaines heures».
Or, on apprenait plus tard, que tout était reporté à la semaine prochaine.
Il devient chaque jour plus incertain que le gouvernement pourra respecter son objectif de clore le dossier avant l'ajournement des Fêtes.
Après le dépôt des amendements, il faut prévoir l'adoption de principe, suivie de l'étude article par article du projet de loi, avant le vote final.
L'opposition insiste pour que la ministre reporte l'étude du projet de loi après Noël et procède à des amendements majeurs.
Jocelyne Richer
Presse Canadienne
Québec
Cible privilégiée depuis des mois de l'opposition péquiste, la ministre de la Famille, Carole Théberge, a fini par craquer sous la pression, vendredi.
Questionnée en Chambre par le député de Chicoutimi, Stéphane Bédard, la ministre s'est levée et a commencé à répondre, mais a dû se rasseoir, visiblement étreinte par l'émotion et refoulant difficilement ses larmes.
Au gouvernement, on n'a pas tardé à dénoncer le «harcèlement» incessant dont est victime Mme Théberge dans le dossier des garderies, avec son projet de loi 124.
Mais l'opposition affirme n'avoir rien à se reprocher et ne faire que son travail en posant des questions légitimes à la ministre.
Depuis le début de la session parlementaire, les tirs groupés de l'opposition en direction de la ministre Théberge accaparent l'essentiel de la période de questions.
Vendredi, la journée avait mal commencé pour elle, car Mme Théberge a dû reconnaître qu'elle avait donné une information fausse à la Chambre, le 24 novembre, en affirmant qu'elle n'avait jamais rencontré l'homme d'affaires Beryl Wajsman, qui agissait comme intermédiaire auprès d'un promoteur intéressé à ouvrir des garderies privées.
Mme Théberge, qui a refusé toutes les demandes d'entrevue, a indiqué vendredi qu'elle n'avait pas voulu induire l'Assemblée nationale en erreur, et qu'elle avait bel et bien rencontré l'homme d'affaires, en mai 2004, en compagnie du député de Lafontaine, Tony Tommassi.
La ministre n'a pas de souvenir de la rencontre, mais son cabinet lui a rappelé qu'elle avait assisté à une rencontre à laquelle M. Wasjman était présent.
«J'ai rappelé aux personnes présentes, sans plus, la procédure à suivre pour l'obtention de permis de places en garderie privée», a expliqué la ministre à l'opposition, qui cherchait à savoir si l'homme d'affaires avait obtenu un passe-droit.
Par la suite, à l'extérieur de la Chambre, le whip en chef du gouvernement, Norman MacMillan, n'a pas caché sa contrariété devant l'attitude générale de «harcèlement», selon lui, de l'opposition péquiste envers Mme Théberge.
Il a soutenu que malgré la force du vent d'opposition à sa réforme, Mme Théberge avait toujours l'appui du caucus des députés libéraux.
Le député Stéphane Bédard s'est pour sa part bien défendu d'avoir harcelé la ministre de questions.
Il a fait valoir que la ministre devait préciser dans quelles circonstances on l'avait prévenue qu'elle avait donné de mauvaises informations en Chambre.
«Je n'ai pas peut-être l'expérience du député de Chicoutimi en Chambre, mais je sais par contre que je veux démontrer toute la transparence et l'honnêteté nécessaires à ce poste-ci. Excusez...», a répliqué Mme Théberge au député, avant de s'asseoir, ébranlée.
Quelques minutes plus tôt, le leader du gouvernement, Jacques Dupuis, était venu à la rescousse de Mme Théberge, en disant au député de Chicoutimi que la ministre lui avait fourni une réponse et qu'il devait prendre sa parole. «Ne vous acharnez pas, ça ne donne rien», a-t-il ajouté.
«La ministre fait fausse route avec son projet de loi et tout le monde lui dit. Ce n'est ni de l'acharnement, c'est plutôt une recherche de s'assurer que la lumière soit faite», a déclaré M. Bédard, par la suite, en point de presse.
Amendements au projet de loi 124
Par ailleurs, il est difficile de comprendre où en est rendu le projet de loi 124, qui prévoit une refonte controversée de la gestion des services de garde et la création de bureaux coordonnateurs pour encadrer la garde familiale.
Vendredi matin, en Chambre, la ministre Théberge a déclaré que les amendements attendus seraient déposés «probablement dans les prochaines heures».
Or, on apprenait plus tard, que tout était reporté à la semaine prochaine.
Il devient chaque jour plus incertain que le gouvernement pourra respecter son objectif de clore le dossier avant l'ajournement des Fêtes.
Après le dépôt des amendements, il faut prévoir l'adoption de principe, suivie de l'étude article par article du projet de loi, avant le vote final.
L'opposition insiste pour que la ministre reporte l'étude du projet de loi après Noël et procède à des amendements majeurs.