Publié : ven. nov. 25, 2005 4:31 am
Réchauffer trop longtemps votre voiture pourrait vous coûter cher
Sara Champagne
La Presse
Les automobilistes qui ne jurent que par leur démarreur à distance ont intérêt à avoir un chronomètre en poche. Sans leur déclarer la guerre, la Ville de Montréal s'est donné le droit hier d'imposer des amendes pouvant friser les 400 $ à ceux qui font tourner inutilement leur moteur plus de trois minutes.
Il s'agit là de la première action concrète de Montréal dans son objectif de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2012. Cette initiative survient à la veille de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Ainsi, l'administration Tremblay-Zampino donne plus de poigne à un règlement qui existe depuis 32 ans, mais qui n'avait pour ainsi dire jamais été appliqué.
Le règlement renforcé sur la nuisance causée par un véhicule moteur sera en vigueur quand le mercure ne passe pas sous la barre de -10 degrés Celsius, 12 mois par année. Il prévoit sept exceptions: les véhicules réfrigérés, les véhicules d'urgence (et de déneigement), les taxis entre le 21 novembre et le 31 mars, les camions blindés ou les autos hybrides, les cas d'embouteillage (ou d'automobilistes coincés à un feu de circulation), les véhicules recouverts de givre ou de verglas.
" Gros bon sens "
" Les agents de stationnement et les policiers vont user de gros bon sens ", résume le responsable du développement durable au comité exécutif de Montréal, Alan De Sousa. Il explique que les automobilistes fautifs recevront tout d'abord un avertissement. Par la suite, ils écoperont d'une amende variant entre 50 $ et 400 $, selon le type d'infraction et la récidive. La Ville prévoit également lancer d'ici quelques semaines une campagne de sensibilisation musclée. Selon la direction de l'Environnement de Montréal, plus de 28 millions de litres d'essence sont brûlés inutilement chaque année à Montréal par le roulement inutile des moteurs cinq minutes par jour. C'est environ 67 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) émis annuellement dans l'atmosphère, l'un des principaux producteurs de gaz à effet de serre.
Les cols bleus passent au vert
Pour donner l'exemple, la Ville prévoit remplacer ses 500 sous-compactes par des véhicules hybrides d'ici 2011. Avec la collaboration du syndicat, elle continue aussi de former 4000 de ses cols bleus à l'importance de ne pas faire rouler un moteur pour rien, surtout des chauffeurs et des opérateurs. Le comité exécutif a par ailleurs reçu hier le mandat d'étudier sa capacité d'intégrer les biocarburants - biodiesel et éthanol - à compter de 2007. " Mais pour ce faire, il faudrait que le gouvernement du Québec accorde un remboursement de la taxe sur le carburant aux municipalités ", a soutenu le responsable du développement durable, Alan De Sousa. Selon les calculs de la Ville, l'utilisation des carburants alternatifs coûterait entre 200 000 $ et 400 000 $ de plus par année, en raison des modifications à apporter aux véhicules et des coûts d'approvisionnement. Joint à ce sujet, le ministère des Finances n'a pas rappelé La Presse hier. L'Ontario accorde déjà un remboursement de la taxe sur l'essence aux municipalités qui utilisent des carburants alternatifs. L'organisme Équiterre, qui salue le geste de Montréal, lance maintenant la balle dans le camp du gouvernement et des municipalités environnantes. " Qu'est-ce que Laval fait pour favoriser les transports en commun avec l'arrivée du métro? Est-ce qu'elle a son plan pour réduire les émissions de gaz à effet serre? Je n'ai rien entendu à ce sujet jusqu'à présent ", déplore le coordonnateur de l'organisme, Sydney Ribaux.
LES SEPT CAS D'EXCEPTION
> Les véhicules de transport réfrigérés ;
> les véhicules d'urgence (ceux de déneigement entrent dans cette catégorie) ;
> les taxis entre le 21 novembre et le 31 mars ;
> les fourgons blindés pour le transport d'argent ;
> les véhicules hybrides ;
> les cas d'embouteillages monstres ou d'automobilistes coincés à un feu de circulation, etc.
> les véhicules recouverts de givre ou de verglas.
LES FAITS SAILLANTS DU PLAN
> Renforcement du règlement 90 sur les moteurs qui roulent inutilement au ralenti durant plus de trois minutes, sur une période de 60 minutes;
> remplacement de 500 sous compactes de la Ville par des véhicules écoénergétiques d'ici 2011;
> plan d'étude de Montréal pour intégrer les biocarburants à son parc de véhicules à compter de 2007;
> formation de 4000 cols bleus, surtout des chauffeurs, à l'importance de ne pas faire rouler un moteur inutilement;
> campagne de sensibilisation auprès des Montréalais.
© 2005 La Presse. Tous droits réservés.
Sara Champagne
La Presse
Les automobilistes qui ne jurent que par leur démarreur à distance ont intérêt à avoir un chronomètre en poche. Sans leur déclarer la guerre, la Ville de Montréal s'est donné le droit hier d'imposer des amendes pouvant friser les 400 $ à ceux qui font tourner inutilement leur moteur plus de trois minutes.
Il s'agit là de la première action concrète de Montréal dans son objectif de réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2012. Cette initiative survient à la veille de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Ainsi, l'administration Tremblay-Zampino donne plus de poigne à un règlement qui existe depuis 32 ans, mais qui n'avait pour ainsi dire jamais été appliqué.
Le règlement renforcé sur la nuisance causée par un véhicule moteur sera en vigueur quand le mercure ne passe pas sous la barre de -10 degrés Celsius, 12 mois par année. Il prévoit sept exceptions: les véhicules réfrigérés, les véhicules d'urgence (et de déneigement), les taxis entre le 21 novembre et le 31 mars, les camions blindés ou les autos hybrides, les cas d'embouteillage (ou d'automobilistes coincés à un feu de circulation), les véhicules recouverts de givre ou de verglas.
" Gros bon sens "
" Les agents de stationnement et les policiers vont user de gros bon sens ", résume le responsable du développement durable au comité exécutif de Montréal, Alan De Sousa. Il explique que les automobilistes fautifs recevront tout d'abord un avertissement. Par la suite, ils écoperont d'une amende variant entre 50 $ et 400 $, selon le type d'infraction et la récidive. La Ville prévoit également lancer d'ici quelques semaines une campagne de sensibilisation musclée. Selon la direction de l'Environnement de Montréal, plus de 28 millions de litres d'essence sont brûlés inutilement chaque année à Montréal par le roulement inutile des moteurs cinq minutes par jour. C'est environ 67 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) émis annuellement dans l'atmosphère, l'un des principaux producteurs de gaz à effet de serre.
Les cols bleus passent au vert
Pour donner l'exemple, la Ville prévoit remplacer ses 500 sous-compactes par des véhicules hybrides d'ici 2011. Avec la collaboration du syndicat, elle continue aussi de former 4000 de ses cols bleus à l'importance de ne pas faire rouler un moteur pour rien, surtout des chauffeurs et des opérateurs. Le comité exécutif a par ailleurs reçu hier le mandat d'étudier sa capacité d'intégrer les biocarburants - biodiesel et éthanol - à compter de 2007. " Mais pour ce faire, il faudrait que le gouvernement du Québec accorde un remboursement de la taxe sur le carburant aux municipalités ", a soutenu le responsable du développement durable, Alan De Sousa. Selon les calculs de la Ville, l'utilisation des carburants alternatifs coûterait entre 200 000 $ et 400 000 $ de plus par année, en raison des modifications à apporter aux véhicules et des coûts d'approvisionnement. Joint à ce sujet, le ministère des Finances n'a pas rappelé La Presse hier. L'Ontario accorde déjà un remboursement de la taxe sur l'essence aux municipalités qui utilisent des carburants alternatifs. L'organisme Équiterre, qui salue le geste de Montréal, lance maintenant la balle dans le camp du gouvernement et des municipalités environnantes. " Qu'est-ce que Laval fait pour favoriser les transports en commun avec l'arrivée du métro? Est-ce qu'elle a son plan pour réduire les émissions de gaz à effet serre? Je n'ai rien entendu à ce sujet jusqu'à présent ", déplore le coordonnateur de l'organisme, Sydney Ribaux.
LES SEPT CAS D'EXCEPTION
> Les véhicules de transport réfrigérés ;
> les véhicules d'urgence (ceux de déneigement entrent dans cette catégorie) ;
> les taxis entre le 21 novembre et le 31 mars ;
> les fourgons blindés pour le transport d'argent ;
> les véhicules hybrides ;
> les cas d'embouteillages monstres ou d'automobilistes coincés à un feu de circulation, etc.
> les véhicules recouverts de givre ou de verglas.
LES FAITS SAILLANTS DU PLAN
> Renforcement du règlement 90 sur les moteurs qui roulent inutilement au ralenti durant plus de trois minutes, sur une période de 60 minutes;
> remplacement de 500 sous compactes de la Ville par des véhicules écoénergétiques d'ici 2011;
> plan d'étude de Montréal pour intégrer les biocarburants à son parc de véhicules à compter de 2007;
> formation de 4000 cols bleus, surtout des chauffeurs, à l'importance de ne pas faire rouler un moteur inutilement;
> campagne de sensibilisation auprès des Montréalais.
© 2005 La Presse. Tous droits réservés.