Publié : mar. nov. 22, 2005 6:02 am
Le mardi 22 novembre 2005
Grosses ou petites, les bouteilles d'eau auront bientôt droit à leur consigne, tout comme les bouteilles de bière et de boissons gazeuses.
Les bouteilles d'eau bientôt recyclées
François Cardinal
La Presse
N'étant recyclées que dans une proportion de 6 %, les bouteilles d'eau de tout format auront bientôt droit à leur consigne, au même titre que les contenants de bière et les canettes. Cette mesure, jugée «prioritaire» par Québec, s'appliquera dès le printemps prochain.
Selon un document de travail du ministère de l'Environnement obtenu par La Presse, les bouteilles de moins de 4 litres coûteront ainsi 0,10 $ de plus alors que les formats plus gros obligeront un débours supplémentaire de 1 $. Ces sommes seront évidemment récupérées lorsque le contenant sera retourné chez le vendeur.
Pour favoriser le plus rapidement le recyclage, un projet de règlement devrait être déposé à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines pour une éventuelle adoption au printemps. «C'est un de mes dossiers prioritaires cet automne», a confié Thomas Mulcair en entrevue.
À l'heure actuelle, aucune bouteille d'eau n'est accompagnée d'une consigne. Or, selon les chiffres les plus récents de l'organisme Recyc-Québec (2002), moins d'un contenant de plastique non consigné sur 10 est actuellement récupéré. Des millions et des millions de bouteilles finissent donc leur vie chaque année dans les sites d'enfouissement... quand ce n'est pas carrément dans les rues et parcs du Québec.
Pollution sauvage
«Devant les performances de la collecte sélective municipale et afin de réduire la pollution sauvage engendrée par les contenants abandonnés ici et là, notamment en raison de l'augmentation de la consommation hors foyer, il est envisagé d'élargir la consigne», peut-on lire dans ce document administratif du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs daté du 11 novembre dernier.
Le ministre Mulcair compte agir rapidement, compte tenu que les contenants à remplissages multiples comme les bouteilles de bière ou les bonbonnes d'eau connaissent un taux de recyclage de 98 %. Les autres bouteilles et canettes qui ont aussi leur consigne se récupèrent à 75 %.
«Quand vous allez dans un dépanneur et que vous comparez une bouteille de Pepsi et une bouteille d'Aquafina, qui est de l'eau du robinet, vous voyez bien qu'il s'agit de la même bouteille faite à partir du même plastique, fait remarquer le ministre. Or le Pepsi a une consigne de 5 cents et la bouteille d'eau n'en a pas. C'est ainsi qu'on voit des bouteilles partout sur les trottoirs, dans la forêt, dans la rue, etc.»
Le futur règlement s'appliquera à presque tous les contenants d'eau, qu'elle soit naturelle, minérale, traitée, gazéifiée, minéralisée ou déminéralisée. Cependant, le ministre Mulcair entend exclure toutes les bouteilles contenant de l'eau aromatisée.
Selon une étude de Recyc-Québec, il se vendrait au Québec annuellement plus de 175 millions de contenants à remplissage unique (boissons gazeuses, eau, etc.). On prévoit que la consigne imposée à l'eau permettrait de recycler quelque 9000 tonnes supplémentaires de matières résiduelles, ce qui augmenterait de 2,5 % les quantités de déchets récupérés par les villes du Québec.
La vente totale de contenants à remplissage unique a augmenté de 65 % en 11 ans, passant de 796 millions en 1991 à 1,3 milliard en 2002. Pendant cette période, l'utilisation du verre a diminué de 38 % alors que celle du plastique a cru de 121 %.
La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles fixe l'objectif général à atteindre annuellement à 65 %, d'ici l'année 2008. Ce n'est pas rien, compte tenu que les Québécois produisent en moyenne 20 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute.
À l'heure actuelle, les taux de recyclage au Québec ne sont pas très impressionnants. La collecte sélective des matières recyclables dans le bac de récupération n'est que de 26 %, tandis que le taux de récupération du secteur municipal stagne à 20 %.
Le plus récent bilan de la collecte sélective fait par Recyc-Québec révèle qu'entre 1988 et 2000, la quantité de déchets générés a augmenté de 55 %, passant de sept millions de tonnes à près de 10,9 millions de tonnes.
Les raisons expliquant l'augmentation des déchets sont nombreuses: augmentation de la population, évolution croissante du PIB, taux de chômage bas, indice de consommation élevé, etc.
Le recyclage en chiffres
Les Québécois produisent en moyenne 20 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute.
De 2000 à 2002, la quantité de matières résiduelles générée a augmenté de 5,1 %.
Le taux de récupération du secteur municipal (sur le potentiel de matière recyclable) est passé de 16 % à 20 % entre 2000 et 2002.
La collecte sélective des matières recyclables dans le bac de récupération est passée de 24 % à 26 % entre 2000 et 2002.
Le taux de récupération des industries, commerces et institutions est passé de 50 % en 2000 à 57 % en 2002.
Près de 3,9 milliards de contenants de boissons ont été vendus au Québec en 2002.
Dans l'ordre des principales boissons les plus vendues, on retrouve la bière (39,6 %), les boissons gazeuses (29,4 %), les jus, nectars et boissons de fruits (11,1 %), le lait (9 %) et les eaux de source et les eaux gazéifiées (4,5 %).
Les taux de récupération des contenants non consignés varient de 6 % (eau) à 25 % (vins, spiritueux, cidres et coolers).
Les taux de récupération grâce à la collecte sélective: 6 % pour le plastique, 11 % pour le verre, 16 % pour le métal et 30 % pour les multicouches.
Objectifs pour 2008, selon la politique québécoise de gestion des matières résiduelles
> Secteur municipal
60 % du verre, du plastique, du métal, des papiers et cartons, des encombrants et des matières compostables;
75 % des huiles, des peintures et des pesticides (résidus domestiques dangereux);
50 % du textile;
80 % des contenants à remplissage unique de bière et de boissons gazeuses.
> Secteur des industries, commerces et institutions (ICI)
85 % des pneus;
95 % du métal et du verre;
70 % du plastique, des papiers et cartons, et du bois;
60 % des matières compostables.
> Dans l'industrie de la construction, de la rénovation et de la démolition
60 % de toutes les matières qui peuvent être mises en valeur.
Grosses ou petites, les bouteilles d'eau auront bientôt droit à leur consigne, tout comme les bouteilles de bière et de boissons gazeuses.
Les bouteilles d'eau bientôt recyclées
François Cardinal
La Presse
N'étant recyclées que dans une proportion de 6 %, les bouteilles d'eau de tout format auront bientôt droit à leur consigne, au même titre que les contenants de bière et les canettes. Cette mesure, jugée «prioritaire» par Québec, s'appliquera dès le printemps prochain.
Selon un document de travail du ministère de l'Environnement obtenu par La Presse, les bouteilles de moins de 4 litres coûteront ainsi 0,10 $ de plus alors que les formats plus gros obligeront un débours supplémentaire de 1 $. Ces sommes seront évidemment récupérées lorsque le contenant sera retourné chez le vendeur.
Pour favoriser le plus rapidement le recyclage, un projet de règlement devrait être déposé à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines pour une éventuelle adoption au printemps. «C'est un de mes dossiers prioritaires cet automne», a confié Thomas Mulcair en entrevue.
À l'heure actuelle, aucune bouteille d'eau n'est accompagnée d'une consigne. Or, selon les chiffres les plus récents de l'organisme Recyc-Québec (2002), moins d'un contenant de plastique non consigné sur 10 est actuellement récupéré. Des millions et des millions de bouteilles finissent donc leur vie chaque année dans les sites d'enfouissement... quand ce n'est pas carrément dans les rues et parcs du Québec.
Pollution sauvage
«Devant les performances de la collecte sélective municipale et afin de réduire la pollution sauvage engendrée par les contenants abandonnés ici et là, notamment en raison de l'augmentation de la consommation hors foyer, il est envisagé d'élargir la consigne», peut-on lire dans ce document administratif du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs daté du 11 novembre dernier.
Le ministre Mulcair compte agir rapidement, compte tenu que les contenants à remplissages multiples comme les bouteilles de bière ou les bonbonnes d'eau connaissent un taux de recyclage de 98 %. Les autres bouteilles et canettes qui ont aussi leur consigne se récupèrent à 75 %.
«Quand vous allez dans un dépanneur et que vous comparez une bouteille de Pepsi et une bouteille d'Aquafina, qui est de l'eau du robinet, vous voyez bien qu'il s'agit de la même bouteille faite à partir du même plastique, fait remarquer le ministre. Or le Pepsi a une consigne de 5 cents et la bouteille d'eau n'en a pas. C'est ainsi qu'on voit des bouteilles partout sur les trottoirs, dans la forêt, dans la rue, etc.»
Le futur règlement s'appliquera à presque tous les contenants d'eau, qu'elle soit naturelle, minérale, traitée, gazéifiée, minéralisée ou déminéralisée. Cependant, le ministre Mulcair entend exclure toutes les bouteilles contenant de l'eau aromatisée.
Selon une étude de Recyc-Québec, il se vendrait au Québec annuellement plus de 175 millions de contenants à remplissage unique (boissons gazeuses, eau, etc.). On prévoit que la consigne imposée à l'eau permettrait de recycler quelque 9000 tonnes supplémentaires de matières résiduelles, ce qui augmenterait de 2,5 % les quantités de déchets récupérés par les villes du Québec.
La vente totale de contenants à remplissage unique a augmenté de 65 % en 11 ans, passant de 796 millions en 1991 à 1,3 milliard en 2002. Pendant cette période, l'utilisation du verre a diminué de 38 % alors que celle du plastique a cru de 121 %.
La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles fixe l'objectif général à atteindre annuellement à 65 %, d'ici l'année 2008. Ce n'est pas rien, compte tenu que les Québécois produisent en moyenne 20 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute.
À l'heure actuelle, les taux de recyclage au Québec ne sont pas très impressionnants. La collecte sélective des matières recyclables dans le bac de récupération n'est que de 26 %, tandis que le taux de récupération du secteur municipal stagne à 20 %.
Le plus récent bilan de la collecte sélective fait par Recyc-Québec révèle qu'entre 1988 et 2000, la quantité de déchets générés a augmenté de 55 %, passant de sept millions de tonnes à près de 10,9 millions de tonnes.
Les raisons expliquant l'augmentation des déchets sont nombreuses: augmentation de la population, évolution croissante du PIB, taux de chômage bas, indice de consommation élevé, etc.
Le recyclage en chiffres
Les Québécois produisent en moyenne 20 tonnes de matières résiduelles non dangereuses chaque minute.
De 2000 à 2002, la quantité de matières résiduelles générée a augmenté de 5,1 %.
Le taux de récupération du secteur municipal (sur le potentiel de matière recyclable) est passé de 16 % à 20 % entre 2000 et 2002.
La collecte sélective des matières recyclables dans le bac de récupération est passée de 24 % à 26 % entre 2000 et 2002.
Le taux de récupération des industries, commerces et institutions est passé de 50 % en 2000 à 57 % en 2002.
Près de 3,9 milliards de contenants de boissons ont été vendus au Québec en 2002.
Dans l'ordre des principales boissons les plus vendues, on retrouve la bière (39,6 %), les boissons gazeuses (29,4 %), les jus, nectars et boissons de fruits (11,1 %), le lait (9 %) et les eaux de source et les eaux gazéifiées (4,5 %).
Les taux de récupération des contenants non consignés varient de 6 % (eau) à 25 % (vins, spiritueux, cidres et coolers).
Les taux de récupération grâce à la collecte sélective: 6 % pour le plastique, 11 % pour le verre, 16 % pour le métal et 30 % pour les multicouches.
Objectifs pour 2008, selon la politique québécoise de gestion des matières résiduelles
> Secteur municipal
60 % du verre, du plastique, du métal, des papiers et cartons, des encombrants et des matières compostables;
75 % des huiles, des peintures et des pesticides (résidus domestiques dangereux);
50 % du textile;
80 % des contenants à remplissage unique de bière et de boissons gazeuses.
> Secteur des industries, commerces et institutions (ICI)
85 % des pneus;
95 % du métal et du verre;
70 % du plastique, des papiers et cartons, et du bois;
60 % des matières compostables.
> Dans l'industrie de la construction, de la rénovation et de la démolition
60 % de toutes les matières qui peuvent être mises en valeur.