Publié : dim. nov. 20, 2005 5:07 am
Stockwell Day et Ghislain Lebel au congrès pro-vie
Marie-Claude Malboeuf
La Presse
Les politiciens invités au congrès national pro-vie se sont fait discrets, hier, devant une majorité de têtes grises, tandis que leurs jeunes adversaires exultaient d'avoir chassé l'événement de l'oratoire Saint-Joseph.
Bien connu pour avoir claqué la porte du Bloc québécois, le candidat défait à la course à la direction du PQ, Ghislain Lebel, a rejoint quelque 200 militants à l'église protestante La Bible parle, aux frontières d'Ahuntsic-Cartierville, mais est reparti sans parler aux médias. Le notaire de 59 ans a pourtant l'habitude de la controverse, ayant défendu le nationalisme ethnique- ce qui a conduit son ancien chef Gilles Duceppe à le traiter de raciste- et n'hésitant pas à se présenter comme un pur et dur de la souveraineté.
Plus loquace, le député conservateur Stockwell Day a réitéré son opposition à l'avortement, pour s'empresser d'ajouter en entrevue que, tout comme son parti, il ne voulait pas le criminaliser pour autant. " Le parti n'a pas de position officielle sur les sujets moraux, mais il faut défendre notre liberté d'expression pour que les citoyens aient accès à tous les renseignements, affirme l'ancien chef de l'Alliance canadienne. Les députés hésitent à s'engager dans le débat parce qu'il y a des gens trop extrêmes dans leur pensée. Ils ont peur que le débat ne soit pas civil ou qu'eux-mêmes soient mal présentés par les médias. "
Dehors, sous l'oeil de nombreux gardes de sécurité, des bénévoles frottaient les marches de l'église pour effacer des graffitis disant: " Inquisiteurs au bûcher ".
À plusieurs kilomètres, au parc Jean-Brillant voisin de l'Université de Montréal, quelque 130 manifestants pro-choix de la coalition Avortons leur congrès se sont plutôt moqués verbalement de leurs adversaires. Vêtus de soutanes, tenant des ballons blancs ou frappant du tambour, chacun criait sa joie d'avoir repoussé les organisateurs de l'événement hors du centre-ville: la crainte de dérapages ayant conduit l'oratoire à fermer ses portes à 24 heures d'avis. " Leur congrès, qu'ils voulaient de prestige, aboutit dans un sous-sol d'église. Mais le petit Jésus, il va vous retrouver! " ironisait une jeune femme perchée sur le toit d'un camion.
" Dans ma pratique, je vois tous les jours des femmes pour qui l'avortement est un choix nécessaire, a indiqué à La Presse la Dre Marie-Claude Goulet, du CLSC des Faubourgs. Les pro-vie tiennent un discours totalement déconnecté de la réalité. Même avant que l'avortement soit légalisé, des milliers de femmes le faisaient chez elles et se retrouvaient hospitalisées. "
Au congrès de Campagne Québec-vie, un homme se défendait: " On n'est pas tous pareils. Les plus radicaux attirent toute l'attention, mais certains ici ne sont pas nécessairement contre la contraception ou autre chose. "
© 2005 La Presse. Tous droits réservés.
Marie-Claude Malboeuf
La Presse
Les politiciens invités au congrès national pro-vie se sont fait discrets, hier, devant une majorité de têtes grises, tandis que leurs jeunes adversaires exultaient d'avoir chassé l'événement de l'oratoire Saint-Joseph.
Bien connu pour avoir claqué la porte du Bloc québécois, le candidat défait à la course à la direction du PQ, Ghislain Lebel, a rejoint quelque 200 militants à l'église protestante La Bible parle, aux frontières d'Ahuntsic-Cartierville, mais est reparti sans parler aux médias. Le notaire de 59 ans a pourtant l'habitude de la controverse, ayant défendu le nationalisme ethnique- ce qui a conduit son ancien chef Gilles Duceppe à le traiter de raciste- et n'hésitant pas à se présenter comme un pur et dur de la souveraineté.
Plus loquace, le député conservateur Stockwell Day a réitéré son opposition à l'avortement, pour s'empresser d'ajouter en entrevue que, tout comme son parti, il ne voulait pas le criminaliser pour autant. " Le parti n'a pas de position officielle sur les sujets moraux, mais il faut défendre notre liberté d'expression pour que les citoyens aient accès à tous les renseignements, affirme l'ancien chef de l'Alliance canadienne. Les députés hésitent à s'engager dans le débat parce qu'il y a des gens trop extrêmes dans leur pensée. Ils ont peur que le débat ne soit pas civil ou qu'eux-mêmes soient mal présentés par les médias. "
Dehors, sous l'oeil de nombreux gardes de sécurité, des bénévoles frottaient les marches de l'église pour effacer des graffitis disant: " Inquisiteurs au bûcher ".
À plusieurs kilomètres, au parc Jean-Brillant voisin de l'Université de Montréal, quelque 130 manifestants pro-choix de la coalition Avortons leur congrès se sont plutôt moqués verbalement de leurs adversaires. Vêtus de soutanes, tenant des ballons blancs ou frappant du tambour, chacun criait sa joie d'avoir repoussé les organisateurs de l'événement hors du centre-ville: la crainte de dérapages ayant conduit l'oratoire à fermer ses portes à 24 heures d'avis. " Leur congrès, qu'ils voulaient de prestige, aboutit dans un sous-sol d'église. Mais le petit Jésus, il va vous retrouver! " ironisait une jeune femme perchée sur le toit d'un camion.
" Dans ma pratique, je vois tous les jours des femmes pour qui l'avortement est un choix nécessaire, a indiqué à La Presse la Dre Marie-Claude Goulet, du CLSC des Faubourgs. Les pro-vie tiennent un discours totalement déconnecté de la réalité. Même avant que l'avortement soit légalisé, des milliers de femmes le faisaient chez elles et se retrouvaient hospitalisées. "
Au congrès de Campagne Québec-vie, un homme se défendait: " On n'est pas tous pareils. Les plus radicaux attirent toute l'attention, mais certains ici ne sont pas nécessairement contre la contraception ou autre chose. "
© 2005 La Presse. Tous droits réservés.