Publié : jeu. nov. 17, 2005 6:31 am
Voici donc ma montée d'adrénaline de la journée,
En négociation avec le gouvernement, je suis pas raisonnable de vouloir une augmentation de salaire, mon pauvre gouvernement n'a pas d'argent...
et puis j'ouvre la Presse et bang....
QUÊBEC S'APPRÊTE À ÉPONGER LA FACTURE D'IMPÔT FONCIER DU CENTRE BELL
Un cadeau de Noël pour le Canadien
Denis Lessard
La Presse
Québec
Après des années de demandes pressantes du Canadien de Montréal, le gouvernement Charest s'apprête à tout mettre en place pour permettre à Montréal d'effacer sa facture annuelle de huit millions de dollars d'impôt foncier au Centre Bell.
Et, comme Montréal aura l'assurance de ne pas perdre au change, le gouvernement du Québec se trouvera à subventionner ce cadeau de Noël au club de hockey, payé à même les impôts de l'ensemble des contribuables. Cela s'est réglé au cabinet du premier ministre Charest.
Selon les informations obtenues par La Presse à Montréal comme à Québec, le Canadien a eu des assurances de Québec que la Ville de Montréal se verrait accorder le droit d'appliquer un niveau d'impôt foncier différent pour l'amphithéâtre, une latitude dont elle ne dispose pas jusqu'ici en vertu de sa charte.
On ne sait pas encore si l'exception accordée se limitera au seul Centre Bell ou permettra à la ville d'appliquer des taux spécifiques pour ce genre d'équipements sportifs. Mais l'amendement sera taillé sur mesure pour satisfaire une demande répétée chaque année par le Canadien. Une première tentative avait avorté dès 1996, peu après l'ouverture du nouvel amphithéâtre, lorsqu'elle avait fait l'objet d'une fuite dans La Presse.
Interrogé hier, le ministre des Finances, Michel Audet, a admis que cette idée était «en discussion» au sein du gouvernement Charest. Pour lui, il «ne s'agit pas de réduire à zéro le compte de taxe du Centre Bell, mais de le ramener à ce que paie la moyenne des équipes de la Ligue nationale», a-t-il expliqué. Cette moyenne est de «un ou deux millions» par année, a-t-il précisé. Pas moins de 22 équipes de la LNH ne paient aucun impôt foncier pour l'édifice où ils jouent.
Normandeau embarrasséeSemblant embarrassée, Nathalie Normandeau, ministre des Affaires municipales, a souligné avoir «rencontré des gens dans ce dossier et les discussions se poursuivent avec la Ville et les Finances à ce sujet», impliquant plusieurs ministères.
La ministre a déposé mardi un projet de loi omnibus qui pourra être adopté avant les Fêtes. Cette pièce législative est la piste d'atterrissage prévue pour l'amendement qui permettra à Montréal d'avoir un régime préférentiel pour le Centre Bell.
La compensation exigée par la Ville se ferait par l'entremise du «pacte fiscal» qui régit l'ensemble des transferts au bénéfice de la métropole, une entente passablement élastique, explique-t-on dans les officines à Québec.
La présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, a prudemment repoussé la balle dans la cour de son collègue Audet, mais si Montréal perd des revenus d'impôt foncier, «il est certain qu'elle voudra être compensée», prévient-elle.
«La ville n'aura pas à assumer ce manque à gagner», confirme Martine Primeau, des communications du service des finances de Montréal.
Hier, le président du Canadien, Pierre Boivin, reconnaissait que des échanges avaient eu lieu avec le cabinet de M. Charest, même si les discussions dans ce dossier s'étaient surtout passées avec Montréal. «J'espère que le dossier va se régler un jour», a-t-il dit, soutenant qu'il n'avait eu aucun engagement de la part de Québec.
MécontentementDans la machine gouvernementale, cette intention du gouvernement fait passablement grincer des dents au moment où on s'arrache les cheveux pour boucler l'année financière. On la compare sans hésiter à la décision controversée sur les subventions aux écoles privées juives, encore là un geste fait en catimini, décrétée politiquement au plus haut niveau, décision à laquelle les ministères avaient dû se conformer.
Comme en 1996, le cadeau au Tricolore arriverait à un moment où il pose des problèmes politiques au gouvernement. Par exemple les 700 millions de coupes à faire pour cette année entraînent des décisions douloureuses. Ainsi, au ministère du Développement économique, on doit sabrer 28 millions au moment où on vient d'annoncer une nouvelle stratégie de développement économique.
CompensationsDu côté de l'administration Tremblay-Zampino, on assure «que les Montréalais ne devront dans aucun cas payer pour une réduction de taxes sur le Centre Bell». La ville devra être compensée pour ce manque à gagner si Québec lui impose ses vues, explique-t-on dans l'entourage du maire.
Le Canadien paie actuellement huit millions en impôt foncier sur le Centre Bell, en vertu de l'évaluation foncière qu'il conteste depuis l'ouverture de l'amphithéâtre en 1996. Ramener le niveau de l'impôt foncier au niveau moyen de la Ligue reviendrait en pratique à effacer la facture. Les équipes paient en moyenne moins de un million par année sur leur aréna, une moyenne qui comprend même les huit millions de Montréal et les sept millions payés par les Maple Leaf de Toronto.
Dès 1996, le Tricolore avait entrepris un lobby intense auprès du gouvernement du Québec. À l'époque, le club avait pratiquement obtenu l'aval du gouvernement Bouchard pour, déjà, autoriser Montréal à réduire son impôt foncier sur le nouvel amphithéâtre.
Le Canadien est revenu à la charge cet automne en contestant, en cour cette fois, l'évaluation foncière du Centre Bell. Depuis l'an dernier, ses arguments ont perdu du poids: les plafonds salariaux imposés aux joueurs et l'amélioration du huard permettent à la sainte Flanelle de souffler un peu. Mais le Canadien plaide toujours que dans un environnement très compétitif, il est toujours l'un des seuls clubs à payer de l'impôt foncier sur son aréna, en plus de ne bénéficier d'aucun appui financier public, comme certains clubs qui bénéficient des retombées d'une loterie gouvernementale.
DE QUOI ME CHANGER EN RÉVOLUTIONNAIRE......
En négociation avec le gouvernement, je suis pas raisonnable de vouloir une augmentation de salaire, mon pauvre gouvernement n'a pas d'argent...
et puis j'ouvre la Presse et bang....
QUÊBEC S'APPRÊTE À ÉPONGER LA FACTURE D'IMPÔT FONCIER DU CENTRE BELL
Un cadeau de Noël pour le Canadien
Denis Lessard
La Presse
Québec
Après des années de demandes pressantes du Canadien de Montréal, le gouvernement Charest s'apprête à tout mettre en place pour permettre à Montréal d'effacer sa facture annuelle de huit millions de dollars d'impôt foncier au Centre Bell.
Et, comme Montréal aura l'assurance de ne pas perdre au change, le gouvernement du Québec se trouvera à subventionner ce cadeau de Noël au club de hockey, payé à même les impôts de l'ensemble des contribuables. Cela s'est réglé au cabinet du premier ministre Charest.
Selon les informations obtenues par La Presse à Montréal comme à Québec, le Canadien a eu des assurances de Québec que la Ville de Montréal se verrait accorder le droit d'appliquer un niveau d'impôt foncier différent pour l'amphithéâtre, une latitude dont elle ne dispose pas jusqu'ici en vertu de sa charte.
On ne sait pas encore si l'exception accordée se limitera au seul Centre Bell ou permettra à la ville d'appliquer des taux spécifiques pour ce genre d'équipements sportifs. Mais l'amendement sera taillé sur mesure pour satisfaire une demande répétée chaque année par le Canadien. Une première tentative avait avorté dès 1996, peu après l'ouverture du nouvel amphithéâtre, lorsqu'elle avait fait l'objet d'une fuite dans La Presse.
Interrogé hier, le ministre des Finances, Michel Audet, a admis que cette idée était «en discussion» au sein du gouvernement Charest. Pour lui, il «ne s'agit pas de réduire à zéro le compte de taxe du Centre Bell, mais de le ramener à ce que paie la moyenne des équipes de la Ligue nationale», a-t-il expliqué. Cette moyenne est de «un ou deux millions» par année, a-t-il précisé. Pas moins de 22 équipes de la LNH ne paient aucun impôt foncier pour l'édifice où ils jouent.
Normandeau embarrasséeSemblant embarrassée, Nathalie Normandeau, ministre des Affaires municipales, a souligné avoir «rencontré des gens dans ce dossier et les discussions se poursuivent avec la Ville et les Finances à ce sujet», impliquant plusieurs ministères.
La ministre a déposé mardi un projet de loi omnibus qui pourra être adopté avant les Fêtes. Cette pièce législative est la piste d'atterrissage prévue pour l'amendement qui permettra à Montréal d'avoir un régime préférentiel pour le Centre Bell.
La compensation exigée par la Ville se ferait par l'entremise du «pacte fiscal» qui régit l'ensemble des transferts au bénéfice de la métropole, une entente passablement élastique, explique-t-on dans les officines à Québec.
La présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, a prudemment repoussé la balle dans la cour de son collègue Audet, mais si Montréal perd des revenus d'impôt foncier, «il est certain qu'elle voudra être compensée», prévient-elle.
«La ville n'aura pas à assumer ce manque à gagner», confirme Martine Primeau, des communications du service des finances de Montréal.
Hier, le président du Canadien, Pierre Boivin, reconnaissait que des échanges avaient eu lieu avec le cabinet de M. Charest, même si les discussions dans ce dossier s'étaient surtout passées avec Montréal. «J'espère que le dossier va se régler un jour», a-t-il dit, soutenant qu'il n'avait eu aucun engagement de la part de Québec.
MécontentementDans la machine gouvernementale, cette intention du gouvernement fait passablement grincer des dents au moment où on s'arrache les cheveux pour boucler l'année financière. On la compare sans hésiter à la décision controversée sur les subventions aux écoles privées juives, encore là un geste fait en catimini, décrétée politiquement au plus haut niveau, décision à laquelle les ministères avaient dû se conformer.
Comme en 1996, le cadeau au Tricolore arriverait à un moment où il pose des problèmes politiques au gouvernement. Par exemple les 700 millions de coupes à faire pour cette année entraînent des décisions douloureuses. Ainsi, au ministère du Développement économique, on doit sabrer 28 millions au moment où on vient d'annoncer une nouvelle stratégie de développement économique.
CompensationsDu côté de l'administration Tremblay-Zampino, on assure «que les Montréalais ne devront dans aucun cas payer pour une réduction de taxes sur le Centre Bell». La ville devra être compensée pour ce manque à gagner si Québec lui impose ses vues, explique-t-on dans l'entourage du maire.
Le Canadien paie actuellement huit millions en impôt foncier sur le Centre Bell, en vertu de l'évaluation foncière qu'il conteste depuis l'ouverture de l'amphithéâtre en 1996. Ramener le niveau de l'impôt foncier au niveau moyen de la Ligue reviendrait en pratique à effacer la facture. Les équipes paient en moyenne moins de un million par année sur leur aréna, une moyenne qui comprend même les huit millions de Montréal et les sept millions payés par les Maple Leaf de Toronto.
Dès 1996, le Tricolore avait entrepris un lobby intense auprès du gouvernement du Québec. À l'époque, le club avait pratiquement obtenu l'aval du gouvernement Bouchard pour, déjà, autoriser Montréal à réduire son impôt foncier sur le nouvel amphithéâtre.
Le Canadien est revenu à la charge cet automne en contestant, en cour cette fois, l'évaluation foncière du Centre Bell. Depuis l'an dernier, ses arguments ont perdu du poids: les plafonds salariaux imposés aux joueurs et l'amélioration du huard permettent à la sainte Flanelle de souffler un peu. Mais le Canadien plaide toujours que dans un environnement très compétitif, il est toujours l'un des seuls clubs à payer de l'impôt foncier sur son aréna, en plus de ne bénéficier d'aucun appui financier public, comme certains clubs qui bénéficient des retombées d'une loterie gouvernementale.
DE QUOI ME CHANGER EN RÉVOLUTIONNAIRE......