Publié : dim. oct. 30, 2005 4:10 am
Congrès du Bloc Québécois
Une armée pour un Québec souverain
Presse Canadienne
Montréal
Brisant un certain tabou au sein du mouvement souverainiste, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, mise sur la question militaire pour convaincre des bienfaits de l'indépendance.
Réunis en congrès biennal à l'Université de Montréal, les militants bloquistes se sont penchés de façon détaillée, samedi, sur les constituantes d'une éventuelle «armée québécoise». Les délégués ont rejeté l'appellation plus douce de «garde nationale» et sont mêmes allés à l'encontre de leur chef en refusant d'exclure l'acquisition de navires de guerre ou de sous-marins.
Le nouveau programme du parti proposera en outre de récupérer les installations fédérales actuelles pour établir les futures forces québécoises.
«Pourquoi ça serait ridicule que le Québec ait une armée? a demandé M. Duceppe en point de presse. Ca ne veut pas dire que vous déclenchez la guerre parce que vous avez une armée.»
Le Bloc entrevoit une «petite armée», comme celles du Danemark et de la Norvège, qui interviendrait à l'occasion de catastrophes naturelles, dans des missions de maintien de la paix et, s'il le faut, dans des conflits armés.
Côté équipement, le chef bloquiste a déjà des idées. «Peut-être des bateaux à usage multifonctionnel pour transporter des troupes, des équipements et se transformer en hôpital au large d'Haïti?»
Les stratèges bloquistes font le calcul que les Québécois, en dépit de leur réputation pacifiste, seront plus facilement séduits par un projet souverainiste bien étayé, même militairement. Le plan rejoint aussi les régions: on fait miroiter l'établissement d'une éventuelle garde côtière québécoise à Québec et en Gaspésie, de l'armée de terre à Valcartier, puis de l'armée de l'air à Bagotville.
Interrogé sur les perspectives de recrutement d'une future armée québécoise, Gilles Duceppe s'est montré optimiste.
«De façon très significative, quand on regarde les «polls» (bureaux de vote) où votent notre monde, on a de très bons scores parmi les militaires, a-t-il révélé. Il y a bien des gens qui sont devenus souverainistes dans l'armée canadienne!»
Le ministre Jean Lapierre, lieutenant québécois du premier ministre Paul Martin, n'a pas tardé à se moquer de la démarche du Bloc. Visiblement, il n'a pas les mêmes données électorales que son adversaire.
«M. Duceppe démontre son ignorance totale, a-t-il accusé en entrevue téléphonique. Il a juste à regarder les résultats des votes des soldats, puis il va s'apercevoir que ça (l'armée) ne les a pas rendus souverainistes «pantoute». Ces gens sont commis à la défense du Canada.»
M. Lapierre va même plus loin. «C'est essayer de faire des soldats les agents du projet (souverainiste) en prêchant l'intolérance: on dit «parce que tu travailles avec des Anglais, il faut que tu deviennes absolument souverainiste». C'est quoi, cette affaire-là?»
Source: cyberpresse.ca
Une armée pour un Québec souverain
Presse Canadienne
Montréal
Brisant un certain tabou au sein du mouvement souverainiste, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, mise sur la question militaire pour convaincre des bienfaits de l'indépendance.
Réunis en congrès biennal à l'Université de Montréal, les militants bloquistes se sont penchés de façon détaillée, samedi, sur les constituantes d'une éventuelle «armée québécoise». Les délégués ont rejeté l'appellation plus douce de «garde nationale» et sont mêmes allés à l'encontre de leur chef en refusant d'exclure l'acquisition de navires de guerre ou de sous-marins.
Le nouveau programme du parti proposera en outre de récupérer les installations fédérales actuelles pour établir les futures forces québécoises.
«Pourquoi ça serait ridicule que le Québec ait une armée? a demandé M. Duceppe en point de presse. Ca ne veut pas dire que vous déclenchez la guerre parce que vous avez une armée.»
Le Bloc entrevoit une «petite armée», comme celles du Danemark et de la Norvège, qui interviendrait à l'occasion de catastrophes naturelles, dans des missions de maintien de la paix et, s'il le faut, dans des conflits armés.
Côté équipement, le chef bloquiste a déjà des idées. «Peut-être des bateaux à usage multifonctionnel pour transporter des troupes, des équipements et se transformer en hôpital au large d'Haïti?»
Les stratèges bloquistes font le calcul que les Québécois, en dépit de leur réputation pacifiste, seront plus facilement séduits par un projet souverainiste bien étayé, même militairement. Le plan rejoint aussi les régions: on fait miroiter l'établissement d'une éventuelle garde côtière québécoise à Québec et en Gaspésie, de l'armée de terre à Valcartier, puis de l'armée de l'air à Bagotville.
Interrogé sur les perspectives de recrutement d'une future armée québécoise, Gilles Duceppe s'est montré optimiste.
«De façon très significative, quand on regarde les «polls» (bureaux de vote) où votent notre monde, on a de très bons scores parmi les militaires, a-t-il révélé. Il y a bien des gens qui sont devenus souverainistes dans l'armée canadienne!»
Le ministre Jean Lapierre, lieutenant québécois du premier ministre Paul Martin, n'a pas tardé à se moquer de la démarche du Bloc. Visiblement, il n'a pas les mêmes données électorales que son adversaire.
«M. Duceppe démontre son ignorance totale, a-t-il accusé en entrevue téléphonique. Il a juste à regarder les résultats des votes des soldats, puis il va s'apercevoir que ça (l'armée) ne les a pas rendus souverainistes «pantoute». Ces gens sont commis à la défense du Canada.»
M. Lapierre va même plus loin. «C'est essayer de faire des soldats les agents du projet (souverainiste) en prêchant l'intolérance: on dit «parce que tu travailles avec des Anglais, il faut que tu deviennes absolument souverainiste». C'est quoi, cette affaire-là?»
Source: cyberpresse.ca