Publié : sam. sept. 17, 2005 3:29 am
Boisclair embarrassé
Denis Lessard et Nicolas Saint-Pierre
La Presse
La cocaïne est venue hanter le favori dans la course à la direction du Parti québécois, hier. Pressé de questions par les journalistes, André Boisclair n'a pas nié avoir fait usage de cette drogue dans le passé.
À la mi-juin, des quotidiens du groupe Gesca avaient révélé que M. Boisclair avait connu quelques sérieux écarts de conduite au temps où il était ministre. On parlait d'abus d'alcool, de fins de semaine de bringue, de cocaïne. M. Boisclair a été interrogé directement hier à ce sujet, lors de la présentation des neuf candidats à la direction du PQ.
«Niez-vous avoir pris de la cocaïne au moment où vous étiez ministre?» a demandé le journaliste de La Presse.
«Je vous... Je vous... Je vous remercie. Merci beaucoup, au revoir», a répondu M. Boisclair. Puis il a quitté la salle de la permanence du Parti québécois, où se déroulait la conférence de presse.
Largement en avance dans les sondages, André Boisclair se retrouve ainsi sur la défensive au tout début de la campagne officielle, qui prendra fin le 15 novembre par l'élection du successeur de Bernard Landry.
«Il savait bien que cela sortirait à un moment donné», a expliqué hier à La Presse un de ses confidents. En fait, André Boisclair s'attendait bien davantage à ce que cette question soit abordée la veille, lors de l'enregistrement de l'émission Tout le monde en parle, qui sera diffusée demain, et il avait sollicité les conseils de plusieurs vétérans péquistes pour préparer sa déclaration.
Or, lors de l'enregistrement, personne n'a parlé de cocaïne, et André Boisclair a été amené à des confessions bien moins percutantes, comme le fait d'avoir déjà fumé de la marijuana dans le passé, qu'il a reconnu facilement. M. Boisclair est d'ailleurs favorable à la légalisation du pot.
Des histoires passées«Je suis rendu ailleurs dans ma vie. J'ai vécu ma jeunesse... Il y a des choses que j'ai faites, certaines que je regrette, comme la majorité des gens», a précisé hier M. Boisclair. «J'ai parfois fait certains excès mais, quand on regarde des choses qui on pu se passer il y a de nombreuses années, faisons donc attention!» a-t-il lancé devant les reporters, mais aussi devant les huit autres candidats à la direction. Aucun n'a commenté.
M. Boisclair, qui frôle désormais la quarantaine, est resté bien vague sur toute l'affaire. «J'ai vécu mes 20 ans, j'ai eu une vie comme celle de tous les Québécois et Québécoises. Je ne suis pas sorti d'une machine à fabriquer les premiers ministres», a-t-il dit dans une déclaration visiblement préparée à l'avance.
«Je suis en train de mener une course en pleine possession de mes moyens», a insisté le candidat, qui a déploré qu'une campagne «de passion, d'énergie et de compétence» puisse être «obscurcie par des histoires passées».
Dans l'entourage de M. Boisclair, pour éclairer le sens de cette sortie, on a expliqué hier qu'il s'agissait d'un aveu, sans vouloir préciser toutefois jusqu'à quand avaient duré ses écarts. Jusqu'ici, l'organisation Boisclair s'était bornée à un systématique «pas de commentaires» quand ces questions étaient soulevées par La Presse et par d'autres médias.
Mises en gardeHier, M. Boisclair s'est surtout employé à nier avec assurance avoir jamais été réprimandé pour ses écarts par le premier ministre de l'époque, Lucien Bouchard.
Selon ce que La Presse a appris, à la fin du mois de septembre 1997, M. Boisclair était de passage au cabinet du premier ministre à Montréal et y avait reçu une mise en garde sans équivoque.
On a eu confirmation que c'est son chef de cabinet, Hubert Thibault, et non le premier ministre Bouchard, qui avait abordé avec M. Boisclair «les rumeurs» qui circulaient sur la conduite du jeune ministre.
Ce dernier avait assuré Me Thibault qu'elles étaient sans fondement, indique-t-on. Il y a quelques années Me Thibault, relancé par La Presse, avait nié avoir eu même connaissance de problèmes concernant M. Boisclair. Hier, il s'est refusé à tout commentaire. La mise en garde très claire du cabinet de M. Bouchard suivait de quelques mois une autre, moins insistante, venue d'un autre employé du premier ministre, Pierre Boileau.
Cet ancien directeur du PQ a un lien familial, bien qu'indirect, avec l'ex-député de Gouin. Il recommanda plus de prudence au jeune ministre délégué, qui fréquentait alors un bar à la mode du boulevard Saint-Laurent reconnu pour fermer les yeux sur la consommation de cocaïne.
M. Boisclair était à l'époque le cauchemar des gardes du corps du gouvernement, parvenant souvent à se défiler, à échapper à leur surveillance pour des escapades de fin de semaine. Véritable fléau dans les cercles politiques durant les années 1980 et 1990, la cocaïne n'a pas souvent été publiquement évoquée. Même le président George W. Bush n'a jamais répondu clairement aux questions à ce sujet touchant son passé.
[couleur=#d4d400]Maudit! J'espère seulement que ça ne lui nuira pas... Ça ne fait aps de lui une mauvaise personne, si justement c'est dans le passé, il est une belle preuve qu'un gars peut changer. Si on se mettait à renier des gens à cause de lur passé, on réaliserait qu'il y en a une méchante gang à ne pas avoir été des enfants de coeur...
Denis Lessard et Nicolas Saint-Pierre
La Presse
La cocaïne est venue hanter le favori dans la course à la direction du Parti québécois, hier. Pressé de questions par les journalistes, André Boisclair n'a pas nié avoir fait usage de cette drogue dans le passé.
À la mi-juin, des quotidiens du groupe Gesca avaient révélé que M. Boisclair avait connu quelques sérieux écarts de conduite au temps où il était ministre. On parlait d'abus d'alcool, de fins de semaine de bringue, de cocaïne. M. Boisclair a été interrogé directement hier à ce sujet, lors de la présentation des neuf candidats à la direction du PQ.
«Niez-vous avoir pris de la cocaïne au moment où vous étiez ministre?» a demandé le journaliste de La Presse.
«Je vous... Je vous... Je vous remercie. Merci beaucoup, au revoir», a répondu M. Boisclair. Puis il a quitté la salle de la permanence du Parti québécois, où se déroulait la conférence de presse.
Largement en avance dans les sondages, André Boisclair se retrouve ainsi sur la défensive au tout début de la campagne officielle, qui prendra fin le 15 novembre par l'élection du successeur de Bernard Landry.
«Il savait bien que cela sortirait à un moment donné», a expliqué hier à La Presse un de ses confidents. En fait, André Boisclair s'attendait bien davantage à ce que cette question soit abordée la veille, lors de l'enregistrement de l'émission Tout le monde en parle, qui sera diffusée demain, et il avait sollicité les conseils de plusieurs vétérans péquistes pour préparer sa déclaration.
Or, lors de l'enregistrement, personne n'a parlé de cocaïne, et André Boisclair a été amené à des confessions bien moins percutantes, comme le fait d'avoir déjà fumé de la marijuana dans le passé, qu'il a reconnu facilement. M. Boisclair est d'ailleurs favorable à la légalisation du pot.
Des histoires passées«Je suis rendu ailleurs dans ma vie. J'ai vécu ma jeunesse... Il y a des choses que j'ai faites, certaines que je regrette, comme la majorité des gens», a précisé hier M. Boisclair. «J'ai parfois fait certains excès mais, quand on regarde des choses qui on pu se passer il y a de nombreuses années, faisons donc attention!» a-t-il lancé devant les reporters, mais aussi devant les huit autres candidats à la direction. Aucun n'a commenté.
M. Boisclair, qui frôle désormais la quarantaine, est resté bien vague sur toute l'affaire. «J'ai vécu mes 20 ans, j'ai eu une vie comme celle de tous les Québécois et Québécoises. Je ne suis pas sorti d'une machine à fabriquer les premiers ministres», a-t-il dit dans une déclaration visiblement préparée à l'avance.
«Je suis en train de mener une course en pleine possession de mes moyens», a insisté le candidat, qui a déploré qu'une campagne «de passion, d'énergie et de compétence» puisse être «obscurcie par des histoires passées».
Dans l'entourage de M. Boisclair, pour éclairer le sens de cette sortie, on a expliqué hier qu'il s'agissait d'un aveu, sans vouloir préciser toutefois jusqu'à quand avaient duré ses écarts. Jusqu'ici, l'organisation Boisclair s'était bornée à un systématique «pas de commentaires» quand ces questions étaient soulevées par La Presse et par d'autres médias.
Mises en gardeHier, M. Boisclair s'est surtout employé à nier avec assurance avoir jamais été réprimandé pour ses écarts par le premier ministre de l'époque, Lucien Bouchard.
Selon ce que La Presse a appris, à la fin du mois de septembre 1997, M. Boisclair était de passage au cabinet du premier ministre à Montréal et y avait reçu une mise en garde sans équivoque.
On a eu confirmation que c'est son chef de cabinet, Hubert Thibault, et non le premier ministre Bouchard, qui avait abordé avec M. Boisclair «les rumeurs» qui circulaient sur la conduite du jeune ministre.
Ce dernier avait assuré Me Thibault qu'elles étaient sans fondement, indique-t-on. Il y a quelques années Me Thibault, relancé par La Presse, avait nié avoir eu même connaissance de problèmes concernant M. Boisclair. Hier, il s'est refusé à tout commentaire. La mise en garde très claire du cabinet de M. Bouchard suivait de quelques mois une autre, moins insistante, venue d'un autre employé du premier ministre, Pierre Boileau.
Cet ancien directeur du PQ a un lien familial, bien qu'indirect, avec l'ex-député de Gouin. Il recommanda plus de prudence au jeune ministre délégué, qui fréquentait alors un bar à la mode du boulevard Saint-Laurent reconnu pour fermer les yeux sur la consommation de cocaïne.
M. Boisclair était à l'époque le cauchemar des gardes du corps du gouvernement, parvenant souvent à se défiler, à échapper à leur surveillance pour des escapades de fin de semaine. Véritable fléau dans les cercles politiques durant les années 1980 et 1990, la cocaïne n'a pas souvent été publiquement évoquée. Même le président George W. Bush n'a jamais répondu clairement aux questions à ce sujet touchant son passé.
[couleur=#d4d400]Maudit! J'espère seulement que ça ne lui nuira pas... Ça ne fait aps de lui une mauvaise personne, si justement c'est dans le passé, il est une belle preuve qu'un gars peut changer. Si on se mettait à renier des gens à cause de lur passé, on réaliserait qu'il y en a une méchante gang à ne pas avoir été des enfants de coeur...